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La notion d'espace métrique est historiquement la première structure topologique, bien que formellement, la notion d'espace topologique, plus vaste mais plus abstraite, soit traitée prioritairement dans cet exposé de topologie. La définition d’un espace métrique est proche de l'intuition, puisque les propriétés topologiques de ces espaces ne sont pas directement définis à partir d’un ensemble d'ouverts, appelé topologique, mais à partir d’une application nommée distance, ou métrique, qui permet de donner un rôle plus important à l'intuition géométrique.
Plus généralement, la distance associée à une norme sur un -espace vectoriel est définie par : .
Fin de l'exemple
Début de l'exemple
Exemple : distance discrète
Sur tout ensemble, on peut définir une distance en posant : si et .
Fin de l'exemple
Début de l'exemple
Exemple : distance uniforme
Soient un espace métrique, un ensemble, et l'ensemble des applications de dans . On définit par : . Ce n'est en général pas une distance sur mais seulement une pseudo-distance car elle peut prendre la valeur . Mais l'application est une distance sur , qui induit la topologie de la convergence uniforme. Le sous-espace des applications bornées est fermé dans et sur ce sous-espace, est une distance, uniformément équivalente à .
On trouve parfois la notation pour la boule fermée, cette notation est ambigüe car elle peut aussi s'interpréter comme la fermeture de la boule ouverte. Ces deux interprétations ne concordent pas en générale, par exemple pour la distance discrète on a et . Cette notation abusive est utilisée car elle n'est pas gênante dans les espaces vectoriels pour lesquelles les deux notations concordent.
Début d'un lemme
Lemme
Toute boule ouverte contenant un point contient une boule ouverte centrée en .
Fin du lemme
Démonstration
Soit une boule ouverte contenant . Alors, donc le réel est strictement positif. Montrons que .
Pour tout , on a donc .
Corollaire 1
Un ensemble est une réunion (finie ou non) de boules ouvertes si et seulement si, pour tout point de cet ensemble, contient une boule ouverte centrée en .
Démonstration
Supposons que .
Soit , il existe donc tel que et d'après le lemme, il existe tel que .
Réciproquement, supposons que vérifie la propriété précédente. Alors, l'ensemble est la réunion de toutes les boules ouvertes qu'il contient.
Corollaire 2
L'intersection de deux boules ouvertes est une réunion de boules ouvertes.
Démonstration
Pour tout , il existe, d'après le lemme, tels que et . En prenant , on a donc : . On conclut grâce au « si » du corollaire 1.
La topologie sur associée à la distance est celle dont une base est constituée des boules ouvertes.
On assimile souvent un espace métrique à son espace topologique. Tout espace métrique est séparé et même parfaitement normal.
Les ouverts de cette topologie sont, par définition, les réunions de boules ouvertes. Le corollaire 1 ci-dessus en donne une caractérisation.
Les boules ouvertes sont évidemment des ouverts, et l'on démontre facilement (exercice) que les boules fermées sont des fermés. Par conséquent, l'adhérence de est incluse dans et l'intérieur de contient (exercice).
Dans un espace vectoriel normé, pour tout , ces inclusions sont des égalités (exercice).
Dans un espace métrique quelconque, ces inclusions peuvent être strictes.
Considérer par exemple (exercice) les boules et la topologie associées à une distance discrète.
Dans un espace métrique, tout point a une base dénombrable de voisinages. Plus précisément :
Voisinages d’un point
Toute suite de boules ouvertes centrées en et dont le rayon tend vers constitue une base de voisinages de .
C'est une conséquence directe du lemme ci-dessus. En l'affinant un peu, on démontre même (exercice) que toute suite de voisinages de dont le diamètre tend vers constitue une base de voisinages de .
Valeurs d'adhérence d'une suite
Dans un espace métrique, les valeurs d'adhérence d'une suite sont les limites de ses sous-suites convergentes.
Démonstration
Nous avons vu au chapitre précédent que dans un espace topologique quelconque, toute limite d'une sous-suite d'une suite est une valeur d'adhérence de . Montrons que dans un espace métrique , la réciproque est vraie. Soient une suite dans , et une valeur d'adhérence de cette suite, c'est-à-dire (par définition) :
.
Construisons par récurrence une extraction (c'est-à-dire une application strictement croissante ) telle que la sous-suite vérifie la propriété suivante :
.
Pour , la définition ci-dessus de « est valeur d'adhérence de », appliquée à et , nous fournit au moins un entier naturel tel que . On note un tel entier (par exemple : le plus petit). Supposons définie jusqu'au rang . La définition de « est valeur d'adhérence de », appliquée à et , nous fournit au moins un entier tel que . On peut alors noter un tel entier. Il est maintenant clair que la sous-suite ainsi construite converge vers , ce qui achève la démonstration
Soient et deux espaces métriques. Si une application est continue et si sa restriction à une partie dense de est uniformément continue, alors est uniformément continue.
Démonstration
Soit une partie dense sur laquelle est uniformément continue. Soit un réel strictement positif ; l'uniforme continuité de sur fournit un réel tel que
Soient et deux éléments de à une distance strictement inférieure à l'un de l'autre et soit (respectivement ) une suite d'éléments de convergeant vers (respectivement ). On a donc
si bien que pour suffisamment grand, et par conséquent donc (par passage à la limite) .
Dans le cas du produit dénombrable et lorsque les distances sont uniformément bornées (i.e. il existe une constante réelle positive qui borne toutes les distances) alors on peut remplacer par la distance définie par . Dès lors, la distance produit la topologie du produit dénombrable.
Fin du théorème
Démonstration
Les trois premiers points sont laissés en exercice (penser à montrer que l'inf d'une distance est d'une constante est encore une distance). Montrons seulement le dernier point, on montre que les deux topologies en question sont égales par double inclusion :
Tout ouvert de la prébase canonique du produit est un ouvert pour d : un ouvert de la prébase est de la forme U = ∏k∈ℕUk où tous les Uk sont égaux aux Ek, sauf l'un d'entre eux, Un, qui est seulement un ouvert de En. Soit a un point de U, alors an appartient à Un donc pour r assez petit, la boule de centre an et de rayon r dans (En,dn) est incluse dans U. C'est donc que la boule de centre a et de rayon r de l'espace produit est contenue dans U. Ceci montre que tout ouvert pour de la prébase canonique est un ouvert pour d et il s'en suit que tout ouvert de l'espace produit est un ouvert pour d.
Tout ouvert O pour d est ouvert pour la topologie produit : soit a un point de O. Il existe r > 0 tel que la boule de centre a et de rayon r incluse dans O. Alors on considère le produit V des boules de centre an et de rayon r/2, il s'agit d'un ouvert pour la topologie produit, il est contenu dans la boule de centre a et de rayon r donc est contenu dans O et il contient a. On a donc que V est un voisinage de a dans O pour la topologie produit de sorte que O est un ouvert pour la topologie produit.