En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, «
Exercice : Rang, dimension
Espace vectoriel/Exercices/Rang, dimension », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Démontrer que si v1, … , vm sont des vecteurs linéairement indépendants d'un espace vectoriel V engendré par w1, … , wn alors m ≤ n et, à permutation près des wk, l'ensemble {v1, … , vm, wm+1, … , wn} engendre V.
Solution
- Puisque v1 appartient à V, il existe des scalaires λ1, … , λn tels que
.
Comme v1 est non nul (puisqu'il appartient à une famille libre), l'un au moins de ces scalaires est non nul. Quitte à réordonner les wk, on peut donc supposer que λ1 est non nul. L'équation se réécrit alors
.
Ceci permet d'affirmer que l'ensemble {v1, w2, … , wn} engendre encore V.
- On recommence cette opération pour chaque vi (pour i de 1 à m). À l'étape i, le raisonnement est le suivant. Puisque (à ce stade) {v1, … , vi–1, wi, … , wn} engendre V, il existe des scalaires μ1, … , μn tels que
.
Comme vi n'est pas combinaison linéaire de v1, ..., vi–1, l'un au moins des scalaires μi, … , μn est non nul (ce qui prouve au passage que i ≤ n). Quitte à réordonner à nouveau les wk correspondants, on peut alors supposer que μi est non nul, d'où l'on tire
,
si bien que {v1, … , vi, wi+1, … , wn} engendre encore V.
- À la fin de la m-ième opération, on obtient le résultat annoncé.
Montrer que
est un sous-espace vectoriel de
et déterminer une base de
.
Solution
et ces trois vecteurs sont linéairement indépendants.
- Montrer que
est une base de
.
- En déduire que pour tous réels
,
et
, il existe un unique polynôme
tel que
,
et
.
Soient
et
.
- Si
, où
est un polynôme de degré
,
, montrer que
est une base de
.
- Si
est un polynôme de degré
, montrer que
est une base de
. Déterminer les composantes dans
du polynôme
défini par
, où
est un réel fixé.
- Montrer que
est une base de
et déterminer, pour tout
, les composantes de
dans
.
Montrer que les vecteurs
et
forment une base de
. Pour tout vecteur
de
, donner (en fonction de
et
) les coordonnées de
dans cette base.
Soient

- La famille
est-elle libre ? Est-elle génératrice de
?
- Montrer que
est une base de
.
- La famille
est-elle libre ? Est-elle génératrice de
?
- Déterminer les coordonnées du vecteur
dans la base
.
Soit
le système d'équations
Montrer que l'ensemble des solutions de
est un sous-espace vectoriel
de
. Déterminer la dimension et une base de
.
Solution
donc
est la droite vectorielle engendrée par le vecteur
.
Montrer que
est un sous-espace vectoriel de
. Déterminer une base de
et la compléter en une base de
.
Solution
avec
,
et
donc
est un sous-espace vectoriel et comme
est libre, c'est une base de
.
Soit
, par exemple
, alors
est libre donc c'est une base de l'espace
(puisque cet espace est de dimension 4).
Soient
,
,
,
et
.
Donner une base du sous-espace vectoriel
de
.
Solution
Les seules solutions du système
de quatre équations à 5 inconnues sont (tous calculs faits) :
, donc
et
est libre. C'est donc une base de
, qui est par conséquent égal à
tout entier.
Soient (dans un espace vectoriel)
des vecteurs linéairement indépendants. Montrer que :
- les vecteurs
,
et
sont linéairement indépendants ;
- les vecteurs
,
et
sont linéairement dépendants.
Déterminer si les vecteurs suivants sont linéairement dépendants ou indépendants :
et
;
et
;
et
;
,
et
;
,
et
.
Solution
- Indépendants car non colinéaires (par exemple : leur produit vectoriel n'est pas le vecteur nul).
- Dépendants car
.
- Indépendants car non colinéaires (par exemple :
et
tandis que
).
- Indépendants, comme
(on résout le système homogène associé et l'on trouve
comme unique solution, ou encore : le déterminant — de taille 3 — est non nul).
- Dépendants car
.
Pour quelles valeurs de
la famille de vecteurs
est-elle libre ?
Solution
- Si
, ce système a des solutions
non nulles comme
donc la famille est liée :
.
- Si
, ce système n'a que la solution nulle donc la famille est libre.
Les systèmes de vecteurs suivants de
sont-ils libres ou liés ? Forment-ils une base de
? Quelle est la dimension du sous-espace qu'ils engendrent ?






.
Solution
-
- Libre, non, 1
- Lié, non, 1
- Libre, oui, 2
- Lié, non, 2
-
- Libre, non, 2
- Lié, non, 2
- Lié, non, 2.
Soient
et
.
Trouver la dimension et une base de
.
Solution
est de dimension 3, de base
.
est de dimension 2, de base
.
est de dimension 1, de base
.
- Par conséquent,
.
Donner des bases des espaces vectoriels :
;
;
;
;
;
.
Solution
est la droite vectorielle engendrée par le vecteur
(qui forme donc une base de
).
- Idem pour
avec le vecteur
.
est réduit à
donc sa seule base est l'ensemble vide.
est le plan de base
.
est le plan de base
.
est la droite vectorielle de base
.
Dans
, soient
et
avec
,
,
,
et
où
sont des paramètres fixés.
- A-t-on
?
- A-t-on
?
- Déterminer
.
- Est-ce que
est une base de
?
Solution
- Oui car la matrice de
dans la base canonique est
, de rang 4.
- Non car
.
- D'après le calcul ci-dessus et la formule de Grassmann,
. Or la quatrième coordonnée d'un vecteur de
est toujours 0. Donc
est la droite engendrée par
.
- Non puisque
.
Mêmes questions 1 à 3 pour

Solution
- Oui car (par la méthode du pivot)
.
- Non car
.
- D'après le calcul ci-dessus et la formule de Grassmann,
. Or l'hyperplan
a pour équation
. Donc
est la droite engendrée par
.
Soient


Pour
de
à
, dire si la famille
est libre, si elle est génératrice de
, et si c'est une base de
.
Soient
. Quelle est la dimension de l'espace vectoriel
? Soient


Pour
de
à
, dire si la famille
est libre, si elle est génératrice de
, et si c'est une base de
.
Dans
, montrer que le sous-ensemble des matrices symétriques et celui des matrices antisymétriques sont deux sous-espaces vectoriels supplémentaires et préciser leurs dimensions.
Solution
Ce sont bien deux sous-espaces vectoriels car (vus comme sous-ensembles de
) ils sont les ensembles de solutions de deux systèmes linéaires homogènes.
Leur intersection est évidemment réduite à
, et leurs dimensions respectives sont
et
. Comme
, ils sont supplémentaires dans
.
Pour un autre argument, voir Espace préhilbertien réel/Formes bilinéaires symétriques#Ensemble des formes bilinéaires.
Soit A un anneau non nul (non forcément commutatif). Prouver que les trois conditions suivantes sont équivalentes :
- a) tout A-module à gauche est libre;
- b) tout A-module à gauche non nul comprend au moins un vecteur libre;
- c) A est un corps.
Indication : d'après l'exercice 19 de la page Anneau (mathématiques)/Exercices/Exercices, il suffit, pour prouver que A est un corps, de prouver que pour tout élément non nul
de A, il existe un élément
de A tel que
; pour cela, on peut choisir un idéal à gauche maximal J de A et appliquer l'hypothèse b) au A-module à gauche A/J (puis faire preuve d'un peu d'astuce).
Solution
L'implication
est claire et l'implication
est démontrée dans le chapitre théorique. Il suffit donc de prouver l'implication
Supposons donc que
- (hyp. 1)
tout A-module à gauche non nul comprend au moins un vecteur libre.
Il s(agit de prouver que
- (thèse 2)
A est un corps.
D'après le (cas particulier du) théorème de Krull, nous pouvons choisir un idéal à gauche maximal J de A. En appliquant l'hypothèse b) au A-module à gauche A/J, nous trouvons que le A-module à gauche A/J admet au moins un vecteur libre. Un tel vecteur libre est un élément
de A/J, avec
, possédant la propriété suivante :
le seul scalaire
tel que
dans A/J est le seul scalaire nul.
Donc l'élément
de A possède la propriété suivante :
- (3)
le seul élément
de A tel que
appartienne à J est l'élément nul de A.
Soit
un élément non nul de A. D'après (3), nous avons

De cela et du fait que J est un idéal à gauche maximal de A, il résulte, d'aprèsun théorème de la page Anneau (mathématiques)/Définitions, qu'il existe un élément
de A tel que
, d'où
, autrement dit

D'après (3), on a donc
, autrement dit

Cela prouve que pour tout élément
non nul de A, il existe un élément
de A tel que
Donc, d'après l'exercice 19 de la page Anneau (mathématiques)/Exercices/Exercices, A est un corps, ce qui achève la démonstration.
Cet exercice n'est pas vraiment un exercice sur les espaces vectoriels. Il montre qu'une propriété importante des espaces vectoriels, l'équipotence des bases d'un même espace, n'est pas vraie pour tous les modules.
a) Soit A un anneau. On a vu que les deux lois de A (addition et multiplication) font de A un A-module à gauche, parfois noté
On dira ici « le A-module A ». Il est clair que ce module admet une base de cardinal 1, à savoir
On suppose que ce module admet aussi une base de cardinal 2. Prouver que pour tout nombre naturel
, ce module admet une base à
éléments. (Indication : on peut raisonner par récurrence sur
)
Solution
Choisissons une base
du A-module à gauche A.
Soient
un nombre naturel
et
une base (famille basique) du A-module à gauche A. On va prouver que ce module admet une base à
éléments et plus précisément que
est une base de ce module.
Soit
un élément de A. Puisque
est une famille génératrice du A-module à gauche A, il existe des « scalaires »
tels que
- (1)

Puisque
est une famille génératrice du A-module à gauche A, il existe des « scalaires »
et
tels que
, d'où

Nous pouvons donc remplacer dans (1)
par
Nous obtenons ainsi

Cela prouve que
- (2)
la famille
engendre le A-module à gauche A.
Prouvons que cette famille est libre (linéairement indépendante sur A).
Soient
des « scalaires » tels que
, autrement dit

Puisque, par hypothèse, la famille
est libre, nous avons
et 
Puisque, par hypothèse, la famille
est libre, le dernier résultat donne
,
donc tous les « scalaires »
sont nuls, ce qui prouve que, comme annoncé, la famille
est libre. Joint à (2), cela prouve que, comme annoncé, la famille
est une base du A-module à gauche A.
Il résulte de ce qui précède que si
est un nombre naturel tel que le A-module à gauche A admette une base à
éléments, alors ce module admet une base à
éléments. Par récurrence sur
, on en tire que pour tout nombre naturel
, le A-module A admet une base à
éléments, ce qui prouve le point a).
b) Soit V un espace vectoriel, par exemple sur le corps
(Le fait que V soit un espace vectoriel et non un module sur un anneau plus général que
n'est pas vraiment important.) On suppose que V admet une base
(On peut par exemple prendre pour V la somme directe d'une famille infinie dénombrable de
-espaces vectoriels égaux à
) L'ensemble End(V) des endomorphismes de V peut se munir d'une structure d'anneau, l'addition étant définie « point par point » :
et la multiplication étant la composition
des endomorphismes de V. Notons A = End(V) l'anneau ainsi défini. Le neutre multiplicatif de l'anneau A est l'endomorphisme identique
de V. Comme au point a), considérons le A-module à gauche A.
D'après un théorème du chapitre Module sur un anneau/Définitions (détermination d'un homomorphisme par ses valeurs en les éléments d'une base), il existe un et un seul endomorphisme
de V tel que
pour tout
pair
- et
pour tout
impair.
De même, il existe un et un seul endomorphisme
de V tel que
pour tout
impair
- et
pour tout
pair.
Prouver que
et
forment une base (à deux éléments) du A-module à gauche A. (D'après le point a), il en résulte que pour tout nombre naturel
, le A-module à gauche A admet une base à
éléments.)
Solution
Prouvons d'abord que
et
engendrent le A-module à gauche A. Puisque l'élément
de A engendre ce module, il suffit clairement de prouver qu'il existe des éléments
de A = End(V) tels que

D'après un théorème déjà rappelé dans l'énoncé (détermination d'un homomorphisme par ses valeurs en les éléments d'une base), nous pouvons définir
- un endomorphisme
de V tel que, pour tout nombre naturel
, 
- et un endomorphisme
de V tel que, pour tout nombre naturel
, 
Alors pour tout nombre naturel
,
si
est pair,
- 0 si
est impair
et
si
est impair,
- 0 si
est pair.
Donc
, ce qui, comme on l'a vu, montre que
et
engendrent le
-module à gauche A.
Prouvons maintenant que la famille
est libre dans le A-module à gauche A. Soient
des éléments de A = End(V) tels que

Alors, pour tout nombre naturel
,
- (1)

Si
est pair, la relation (1) peut s'écrire
,
autrement dit

Puisque tout nombre naturel est de la forme
avec
naturel pair, on a donc
- (2)

Si maintenant
est impair, la relation (1) peut s'écrire
,
autrement dit

Puisque tout nombre naturel est de la forme
avec
naturel impair, on a donc

Joint à (2), cela prouve que la famille
est libre dans le A-module à gauche A, ce qui achève de prouver que
et
forment une base (à deux éléments) de ce module.
Soit
.
- Expliciter sa base canonique
.
- Soient
,
. Déterminer la matrice
de
dans
et son déterminant. En déduire que
est une base de
.
- Pour
, trouver par deux méthodes différentes l'expression du polynôme
dans la base
.
Solution
.
donc
si
et
si
. En particulier, la matrice
est triangulaire et
donc
donc
est libre.
-
- Première méthode :
avec
, c'est-à-dire
, d'où
.
- Deuxième méthode : posons
, ainsi
donc
, et
.
- Troisième méthode (qui revient à expliciter
pour résoudre le système de la première méthode) :
, donc
, donc
.