En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Exercice : Valeurs et vecteurs propres - Polynôme caractéristique Réduction des endomorphismes/Exercices/Valeurs et vecteurs propres - Polynôme caractéristique », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Montrer que si ou est inversible alors et ont même polynôme caractéristique.
Dans le cas particulier où est le corps des réels ou des complexes, étendre ce résultat au cas où ni , ni n'est inversible.
Étendre également ce résultat en supposant seulement que l'anneau est un corps. Indication (cf. Matrice/Relations entre matrices) : si alors est équivalente à la matrice .
Pour fixé et , le -ième coefficient du polynôme caractéristique de et celui de sont deux fonctions de , définies continues sur (avec ou ), et coïncident sur le sous-ensemble d'après la question précédente. Par densité de dans (cf. Espaces vectoriels normés/Exercices/Dimension finie), ces deux fonctions sont égales.
(Le résultat s'étendra même ensuite au cas où est seulement un anneau commutatif unitaire intègre, en le remplaçant par son corps des fractions.)
Soient telles que puis, soit . Alors, et donc il suffit de montrer que et ont même polynôme caractéristique. Calculons ces deux produits en découpant en blocs de tailles compatibles :
Référence : Qiaochu Yuan, « ab, ba, and the spectrum », sur qchu.wordpress.com, , qui indique aussi d'autres méthodes.
Soit . On se propose de démontrer que et ont même polynôme caractéristique, pour toutes matrices carrées et de taille à coefficients dans un même anneau commutatif unitaire.
Soient l'anneau de polynômes à coefficients entiers en indéterminées et les matrices dont les coefficients sont ces indéterminées. Montrer que dans , .
En déduire le théorème annoncé.
Solution
,
or l'anneau est commutatif et intègre et est non nul. On peut donc simplifier.
Soient un anneau commutatif unitaire quelconque et deux matrices quelconques dans . Notons le polynôme universel qui, d'après la question précédente, est invariant par échange des indéterminées : . Par évaluation, c'est-à-dire en remplaçant les indéterminées par des valeurs particulières, on en déduit, dans : .
Soient un anneau commutatif unifère et . On considère le polynôme :
.
Démontrer que ;
En déduire que si alors .
Solution
Dans le développement du déterminant par la formule de Leibniz, on constate qu'il n'apparaît de monôme en que dans un seul des n! termes de la somme, celui qui est produit des termes diagonaux de , c'est-à-dire :
.
Le coefficient de dans ce produit est .
En développant , on trouve . On conclut grâce à la question précédente.
On note leur polynôme caractéristique, leur spectre et leur polynôme minimal.
Montrer que (donc ).
Démontrer que pour tout polynôme , .
Montrer que divise et que .
On suppose que la matrice est diagonalisable.
Montrer que .
Montrer que , où est le degré du polynôme .
En déduire que , puis que .
Conclure que .
Solution
Le cas particulier se démontre aisément par récurrence sur . Le cas général s'en déduit par linéarité.
Simple application de la question précédente à .
Si est diagonalisable, est à racines simples. Or divise d'après 3. Ces deux polynômes ayant par ailleurs les mêmes racines (à savoir ), ils sont nécessairement égaux.
Le polynôme est alors un multiple de d'après 3 et il est de degré . Vu son coefficient dominant, on a donc bien .
Le seul polynôme unitaire tel que est . On a donc , polynôme qui doit être à racines simples. Il en résulte que .
Ceci prouve que , d'où .
Soient . On suppose que et ont chacune une seule valeur propre. Trouver une condition nécessaire et suffisante pour que la matrice
soit diagonalisable.
Solution
Remarquons d'abord que .
Premier cas : si . Alors est l'unique valeur propre de , donc est diagonalisable si et seulement si , c'est-à-dire et .
Second cas : si .
Condition nécessaire, première méthode. L'endomorphisme de de matrice dans la base canonique laisse stable le sous-espace de base , et la matrice de sa restriction est . De même, l'endomorphisme de de matrice dans la base canonique laisse stable le sous-espace de base , et la matrice de sa restriction est . Donc (cf. Exercice 1-2) si est diagonalisable alors et aussi donc et .
Condition nécessaire, seconde méthode. Posons . Vue la remarque préliminaire, est diagonalisable si et seulement si , ce qui implique que , donc que le polynôme minimal de divise non seulement mais aussi , donc qu'il soit égal à , c'est-à-dire que et (de même) .
Suffisance de cette condition. Si et , on trouve et , donc , donc est diagonalisable.
Soient un espace vectoriel et . Soit l'endomorphisme de défini par
. Montrer que toute valeur propre de est valeur propre de .
Solution
(Par linéarité de , est bien à valeurs dans et linéaire). Soient une valeur propre de et le s.e.v. propre associé. . Comme , il existe de tels non nuls (par exemple une projection sur ) donc est une valeur propre pour .
Soient un -e.v. et un endomorphisme de de rang . Montrer qu'il existe un unique scalaire tel que le polynôme annule . Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur pour que soit diagonalisable.
Solution
Soit engendrant la droite . On cherche tel que , c'est-à-dire tel que , c'est-à-dire tel que . Un tel existe (et
est unique) puisque .
Si , le polynôme minimal de est à racines simples donc est diagonalisable.
Si , donc n'est pas diagonalisable, sinon on aurait , ce qui est exclu puisque
est de rang .
Donc est diagonalisable si et seulement si , c'est-à-dire si et seulement si .
Soient défini par et un endomorphisme de qui est non nilpotent et non inversible. On suppose que .
Justifier l'inclusion : .
Prouver l'égalité : .
Soit le polynôme minimal de . Montrer qu'il est déterminé de manière unique par les hypothèses et donner son expression.
Déterminer le polynôme caractéristique de ; l'endomorphisme est-il trigonalisable ?
Vérifier que est valeur propre simple de ; quelle est la dimension de ?
Déduire de ce qui précède les égalités : et . Montrer que est le seul plan vectoriel de stable par .
Solution
.
et ont des dimensions complémentaires par le théorème du rang, et d'après 1.1, leur intersection est incluse dans .
et est irréductible sur , donc avec . n'est pas nilpotent donc donc donc . n'est pas inversible donc donc : .
Le polynôme caractéristique est de degré 3, de coefficient dominant , et divisible par , donc . n'est pas trigonalisable car n'est pas scindé sur .
est racine simple de donc valeur propre simple de , donc .
Par définition, . Inversement, comme , donc d'où l'égalité. De même, par définition mais comme , d'où l'égalité. D'après 2.3, (évidemment stable par ) est un plan. Réciproquement, soient un plan stable par et la restriction de . Le polynôme caractéristique de est de degré 2 et divise donc est égal à , donc , d'où (puisque ) .
Soient un paramètre réel (lorsque on notera ), et l'endomorphisme de dont la matrice dans la base canonique est
.
Montrer sans aucun calcul que 0 est valeur propre de .
Déterminer le sous-espace propre associé à cette valeur propre 0. (Préciser, selon les valeurs de , sa dimension, et en expliciter une base.)
Pour , calculer directement et et les comparer.
Déterminer le sous-espace formé des tels que . (Préciser, selon les valeurs de , sa dimension, et en expliciter une base.)
Calculer le polynôme caractéristique de .
Préciser, selon les valeurs de , le nombre des racines de et leurs ordres de multiplicité.
Trouver l'ensemble des valeurs de pour lesquelles est trigonalisable.
Trouver l'ensemble des valeurs de pour lesquelles est diagonalisable.
Déterminer, pour chaque valeur de , le poynôme minimal de . Quel est l'ensemble des valeurs pour lesquelles ?
Solution
Deux caractérisations de « est valeur propre de » : « », ou « », donc deux méthodes.
1re méthode : donc contient le vecteur non nul .
2de méthode : a deux colonnes colinéaires (et même égales) donc .
est l'ensemble des solutions du système : . Par , est équivalent à , dont la dernière ligne est conséquence des précédentes, donc , donc deux cas :
si , donc , donc est une base de , donc ;
si , donc et ces deux vecteurs sont linéairement indépendants, donc forment une base de , donc .
Le calcul donne et .
est l'ensemble des solutions du système : . La dernière ligne est conséquence des deux précédentes, donc (par et ), est équivalent à , donc deux cas :
si , donc , donc est une base de , donc ;
si , donc et ces deux vecteurs sont linéairement indépendants, donc forment une base de , donc .
Le calcul donne .
Si , , donc en général quatre racines simples , sauf lorsque (0 est alors racine triple et 2 racine simple) ou lorsque (0 et –2 sont alors racines simples et 2 racine double). Si , seulement deux racines (simples) dans : 0 et 2 (les deux autres racines dans , , sont simples aussi).
La condition est scindé (sur ) (autrement dit : toutes ses racines sont réelles). D'après 3.2, est donc trigonalisable si et seulement si .
Rappelons d'abord que pour toute racine de , de multiplicité , si est la dimension du sous-espace propre associé, on a toujours , donc si on a toujours . est diagonalisable si et seulement si : est scindé (c'est-à-dire — cf. 4 — ) et pour chaque (ou simplement — d'après le rappel ci-dessus — pour chaque tel que ). Donc (d'après 3.2), est diagonalisable si et seulement si ou bien , ou bien et , ou bien et . Or dans 1.2, pour on a trouvé (donc non diagonalisable), et dans 2, pour on a trouvé (donc diagonalisable). Conclusion : est diagonalisable si et seulement si .
D'après 5 et 3.2,
si , les racines de sont simples ; par contre 0 est racine multiple de ;
si et , ;
avec , mais en fait (d'après le point 1) , donc .
avec mais en fait (d'après le point 1) ou . Reste à savoir si ou . D'après 1.3, divise . Donc et .