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Exercice : Topologie de R ou C
Topologie générale/Exercices/Topologie de R ou C », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
1.— Soit une suite réelle bornée telle que . Montrer que l’ensemble des valeurs d'adhérence de la suite est un segment non vide de .
Solution
- L'existence d'au moins une valeur d'adhérence est garantie par le fait que la suite est bornée dans localement compact.
- Supposons que a et b soient valeurs d'adhérence de la suite (avec par exemple )
Soit . Montrons que c est aussi valeur d'adhérence de la suite :
Soit et
Quitte à le remplacer par on peut considérer .
Comme a et b valeurs d'adhérence de la suite, alors
-
et
-
Supposons par exemple :
Considérons { }
On a : (par (1))
et (par (2))
E est non vide et inclus dans majoré, donc il admet un maximum N qui vérifie :
-
D'où
Conclusion : on a bien montré que
c'est-à-dire que est valeur d'adhérence de la suite.
Ainsi, l’ensemble des valeurs d'adhérence de la suite est un intervalle I non vide, borné de
Enfin, I est fermé, comme tout ensemble des valeurs d'adhérence d'une suite. Donc I est un segment.
2.— Soit une fonction continue et définie par et la relation . Montrer que la suite converge si (et bien sûr seulement si) .
Solution
Supposons que .
Remarquons d'abord que toute valeur d'adhérence de la suite est un point fixe de la fonction. En effet, si alors, par continuité de en , , or , donc .
D'après la question 1, l'ensemble des valeurs d'adhérence est un segment et d'après la remarque, ce segment est constitué de points fixes. Montrons par l'absurde que : si alors la suite prend au moins une fois ses valeurs dans ; elle est alors stationnaire, ce qui contredit l'hypothèse . Par conséquent, la suite (bornée) n'a qu'une valeur d'adhérence, donc converge vers cette valeur.
Soit un sous-groupe additif non nul de . On note l'ensemble (non vide et minoré) des éléments strictement positifs de et sa borne inférieure.
- Montrer que si alors .
- Montrer que si alors est dense dans .
- Décrire les sous-groupes fermés de .
- Soit . Montrer que le sous-groupe est dense dans si et seulement si .
Solution
- Si alors :
- appartient à . En effet, sinon, il existerait dans une suite strictement décroissante et de limite , et serait alors une suite de convergeant vers 0, ce qui contredirait .
- car appartient à et est stable par additions et opposés.
- car pour tout élément de , en notant la partie entière de on a , c'est-à-dire . Comme par ailleurs appartient à , on en déduit (par définition de ) que , d'où .
- d'après les deux inclusions précédentes.
- Si alors pour tout , il existe un élément de tel que . Tout intervalle de longueur contient alors au moins un multiple entier de et ce multiple appartient à , donc est dense.
- Les sous-groupes fermés de sont donc , et les pour tout réel .
- est non dense si et seulement s'il existe un réel tel que et , c'est-à-dire s'il existe deux entiers et tels que et (autrement dit, d'après le théorème de Bézout : et premiers entre eux), donc si et seulement si .
- Quels sont les sous-groupes multiplicatifs non denses de ? (Indication : regarder l'image par et utiliser l'exercice précédent). En déduire les sous-groupes multiplicatifs non denses de .
- Montrer qu'un sous-groupe multiplicatif de est soit cyclique d'ordre fini, soit dense dans . (Indication : utiliser l'application .)
- Montrer que l'ensemble des valeurs d'adhérence de la suite est .
Solution
-
- Soient un tel sous-groupe et son image dans par l'homéomorphisme . Alors, n'est pas dense dans . Il est donc de la forme avec , et pour . Réciproquement, toute partie de cette forme est un sous-groupe non dense.
- Soient un sous-groupe de non inclus dans , puis et (donc ). Si est dense dans , est dense dans . Si , . Si avec , comme , il existe tel que , et en remplaçant par son produit par une puissance adéquate de , on peut se ramener à ou (selon la parité de ). Si , . Si , avec .
- Soient un tel sous-groupe et son image réciproque par l'application (donc ). Si est dense dans , est dense dans (car donc ). Si alors donc le sous-groupe des racines -ièmes de l'unité.
- Soit . D'après la question précédente, est dense dans . Or l'application « partie réelle » est continue, donc . L'ensemble est donc dense dans . Par conséquent, tout élément de est point d'accumulation de cet ensemble donc valeur d'adhérence de la suite.
Déterminer toutes les applications telles que
et, parmi elles :
- toutes celles qui sont continues ;
- des exemples simples de solutions non continues.
Solution
Posons . Ainsi, l'équation fonctionnelle sur équivaut à l'équation suivante sur :
- ,
que nous allons résoudre par analyse-synthèse (les solutions de l'équation initiale s'en déduiront en posant ).
- Analyse
- Soit une solution. L'ensemble est alors un sous-groupe additif de , et
- .
- Soit un ensemble de représentants du groupe quotient et soit la restriction de à .
- Tout réel se décompose alors de façon unique sous la forme
- avec et ,
- et son image par est donnée par :
- .
- Synthèse
- Soient un sous-groupe de et une application arbitraire, étant un ensemble quelconque de représentants de . Alors, l'application définie par
- vérifie et (et même , mais peu importe), donc elle vérifie . La solution correspondante est donnée par :
- ,
En résumé, les solutions sont, pour un sous-groupe arbitraire de , les fonctions -périodiques congrues à l'identité modulo .
- Solutions continues
- Si (donc ) est continue, le sous-groupe est un intervalle (d'après le théorème des valeurs intermédiaires) donc est égal à ou .
- Si , est l'application nulle donc .
- Si , est un singleton quelconque, par exemple , , et
- .
- Les solutions continues sont donc l'identité et les fonctions constantes.
- Exemples de solutions non continues
- Pour construire une solution non continue, il faut commencer par choisir dans un sous-groupe non trivial. Prenons le plus simple : . Les solutions correspondantes sont les fonctions de la forme
- où désigne la partie fractionnaire de et est une application quelconque de dans .
Déterminer, pour tous les sous-ensembles de suivants, si ce sont des ouverts, des fermés, les deux, ou ni l'un ni l'autre. Donner également leurs intérieurs, adhérences et frontières.
- où .
- .
- .
- .
- .
- .
Solution
- est un fermé car trivialement stable par limite de suite convergente. Son adhérence est donc lui-même. Son intérieur étant vide, sa frontière est également lui-même.
- n'est pas fermé car lui est adhérent (comme limite de la suite ) sans lui appartenir. De même, son complémentaire n'est pas fermé car lui est adhérent. Ce sous-ensemble n'est pas non plus ouvert. Son intérieur est car le seul point qui n'est pas intérieur est , son adhérence est , et sa frontière est donc la paire .
- L'adhérence de est (d'après les deux points précédents) et l'intérieur est . Ce sous-ensemble n'est donc ni fermé, ni ouvert, et sa frontière est .
- est une union d'ouverts ; c'est donc un ouvert et son intérieur est lui-même. Son adhérence est , et sa frontière est donc .
- est un (intervalle) ouvert. Son intérieur est donc lui-même. Son adhérence est , et sa frontière est donc .
- n'est pas fermé dans car son adhérence est (autrement dit : est dense dans ). De même, est dense dans , donc n'est pas ouvert car son intérieur est vide. Donc sa frontière est .
Décrire géométriquement les 7 ensembles suivants de et dire s'il s'agit d'une partie ouverte, fermée, les deux, ou ni l'un ni l'autre. On utilisera la définition uniquement, à partir des boules ouvertes pour la distance euclidienne.
- .
- .
- .
- .
- .
- .
- .
Solution
- est le plan privé des deux droites verticales , et des deux droites horizontales , . C'est donc un ouvert, comme intersection de quatre ouverts. En effet, le plan privé d'une droite est ouvert car si alors et . Ce n'est pas un fermé, car son complémentaire (l'union E des quatre droites) n'est pas un ouvert et même, pour tout point M de E, aucun disque B(M, r) (r > 0) n'est incluse dans E.
- est la réunion des deux droites verticales , , privées chacune des deux points d'ordonnée ou . Ce n'est ni un ouvert (comme E dans la question précédente), ni un fermé car son complémentaire n'est pas voisinage des quatre points particuliers mentionnés .
- est l'ensemble de ces mêmes quatre points. Il est donc fermé, comme union finie de fermés. En effet, le plan privé d'un point est ouvert (par le même argument que pour le plan privé d'une droite). Et il n'est pas ouvert (comme E dans la question 1).
- est une droite. Elle est donc fermée (cf. question 1) et non ouverte (comme E dans la question 1).
- est un disque ouvert donc un ouvert. Il n'est pas fermé car pour tout point du cercle qui le borde, tout disque ouvert de centre rencontre .
- Le demi-plan est ouvert, par le même raisonnement que l'ensemble de la question 1. Il n'est pas fermé car pour tout point de la droite qui le borde, tout disque ouvert de centre rencontre .
- Le demi-disque est ouvert, comme intersection d'ouverts. Il n'est pas fermé car pour tout point de sa frontière (constituée d'un segment et d'un demi-cercle) tout disque ouvert de centre rencontre .
Soit une fonction continue. Montrer que l'ensemble est ouvert et en déduire que l'ensemble est fermé. Retrouver ainsi que toute droite de est fermée.
Solution
Soient et . Par continuité de au point , il existe tel que pour tout , , ce qui implique . Ainsi, , ce qui achève de prouver que est ouvert. On montre de même que l'ensemble est ouvert (ou on le déduit de ce qui précède, en remplaçant par ). Ainsi, est ouvert (comme toute union — finie ou pas — d'ouverts) donc son complémentaire est fermé. En particulier, toute droite est fermée car son équation est de la forme avec continue.
Déterminer (en justifiant) si les sous-ensembles de ci-dessous sont ouverts, fermés, bornés, compacts :
,
.
Solution
Dans , les compacts sont les fermés bornés.
Clairement, et sont bornés mais pas ni .
, et sont fermés, comme images réciproques de fermés de (les fermés , et ) par des applications continues de dans .
La cardioïde est un compact, comme image directe du compact par une application continue à valeurs dans . Une autre méthode est de mettre cet ensemble sous la même forme que les trois précédents : il a pour équation polaire , ou encore , donc pour équation cartésienne .
Ces quatre fermés ne sont pas ouverts, puisque est connexe.
Décrire géométriquement les 6 parties suivantes de et dire pour chacune d'elles si c'est un ouvert, un fermé, ou ni l'un ni l'autre.
- ;
- ;
- ;
- ;
- ;
- .
Solution
- Cette hyperbole est un fermé, comme image réciproque du fermé de par l'application continue .
- Cette réunion de deux bandes verticales ouvertes et est un ouvert, comme image réciproque de l'ouvert de par l'application continue .
- Ce carré avec ses deux bords horizontaux mais sans ses deux bords verticaux n'est ni ouvert (il contient des points d'ordonnée , qui sont sur sa frontière), ni fermé (il ne contient pas les points d'abscisse de sa frontière).
- Cette droite est (comme toute droite) un fermé, comme image réciproque du fermé de par l'application continue .
- Cette bande verticale avec son bord droit n'est ni ouverte (elle contient la droite , qui est sur sa frontière), ni fermée (elle ne contient pas les points d'abscisse de sa frontière).
- Ce plan privé de quatre droites est un ouvert, puisque ces droites sont des fermés, ou encore : c'est l'intersection de deux ouverts images réciproques de l'ouvert de par deux applications continues ( et ).
Soit constituée en intercalant de façon arbitraire toutes les valeurs de deux suites réelles , (par exemple : ). Démontrer que
- et .
Solution
Prouvons la première égalité (la seconde se démontre de même, ou s'en déduit par passage aux opposés).
Soient les respectives de ces trois suites, et . Il s'agit de montrer que .
D'abord, car et . En effet, et sont limites de sous-suites de et de respectivement, or ce sont des sous-suites de , donc et sont des valeurs d'adhérence de , or est la plus petite.
Réciproquement, car est limite d'une sous-suite de , qui contient au moins une infinité de termes de la
suite ou une infinité de termes de la suite (ou les deux). De cette sous-suite de on peut alors extraire une sous-suite de ou une sous-suite de . La limite de cette sous-sous-suite sera dans le premier cas et dans le second, donc dans les deux cas. Or cette limite de la sous-sous-suite est celle de la sous-suite, c'est-à-dire .
Soient , montrer que .