En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Exercice : Formes quadratiques entières Introduction à la théorie des nombres/Exercices/Formes quadratiques entières », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Si : immédiat. Seulement si : . Remarque : on démontrerait de même qu'une forme quadratique en variables est « à valeurs entières » si et seulement si elle est « à coefficients entiers ».
Montrer que s'il existe un entier représenté par et premier avec , alors est primitive.
Pourquoi est-ce une généralisation de la règle (évidente) « si et sont premiers entre eux, alors est primitive » ?
Réciproquement, on suppose primitive. Montrer que[1] pour tout entier , il existe un entier premier avec et représenté par .
Solution
est divisible par (et même par son carré) et tout entier représenté par est divisible par .
, et est premier avec si et seulement s'il est premier avec ou, ce qui est équivalent, avec .
Soit un nombre premier. Il ne peut pas diviser à la fois , et . Il existe donc deux entiers tels que ne soit pas divisible par . Soit maintenant (par le théorème chinois) deux entiers tels que pour tout facteur premier de , et . Alors, pour chacun de ces nombres premiers , on a , si bien que n'est divisible par aucun facteur premier de . Il est donc premier avec .
On cherche les triplets d'entiers correspondant à des formes positives de discriminant et qui sont réduites, c'est-à-dire ou . On applique la preuve de finitude du nombre de classes : , puis compris entre et et de même parité que , puis on ne conserve que les tels que soit entier et que les inégalités voulues soient vérifiées.
Ici, (car ) donc .
Pour , il n'y a qu'une possibilité ( donc ) qui est nécessairement réalisée par la forme principale : .
Pour , il y a deux solutions : et , qui sont primitives. Remarquons qu'elles sont non ambiguës.
Pour , il n'y a pas de solution car et ne sont pas divisibles par .
Vous allez, dans cet exercice, démontrer[2] qu'un entier est somme de deux carrés si et seulement si, dans sa décomposition en facteurs premiers, les exposants de tous les facteurs premiers congrus à sont pairs.
Démontrer le sens direct (« seulement si ») de l'équivalence. (Indication : montrer d'abord que si un nombre premier divise une somme de deux carrés , alors divise et .)
Montrer que .
Soit un entier sans facteur carré, et sans facteur premier congru à . Montrer que est un carré et en déduire (grâce à la question précédente) que est une somme de deux carrés.
En déduire le sens réciproque (« si ») de l'équivalence.
Solution
Soit un diviseur premier de . Alors, est divisible par car sinon, en notant un inverse de , on trouverait : , ce qui est exclu (critère d'Euler). De même, est divisible par . On divise par et par , et on recommence tant qu'on peut. À la fin, avec non divisible par .
Même méthode que dans l'exercice précédent.
est un carré car est un carré , puisque c'en est un modulo chaque facteur premier (simple) de . Par conséquent, est (proprement) représenté par une forme de discriminant donc (question précédente) par .
Supposons que dans la décomposition de en facteurs premiers, les exposants de tous les facteurs premiers congrus à sont pairs. Alors, avec comme dans la question précédente, donc .
Vérifier (dans tout anneau commutatif) l'identité de Brahmagupta : .
Montrer que pour tout discriminant , l'ensemble des entiers représentés par la forme principale de discriminant contient et est stable par produit. (Dans le cas , on pourra vérifier puis utiliser que .)
En déduire que tout nombre premier congru à est de la forme .
Caractériser de même les nombres premiers de la forme , pour .
Solution
Même méthode que dans l'exercice 5-4 : on cherche les triplets d'entiers tels que , compris entre et et de même parité que , , et ou . Donc .
Si alors (exercice 4-11, question 1) est un carré ou ce qui revient au même, (car ), donc est représenté par une forme de discriminant , donc par la seule à équivalence près. Lien avec l'exercice précédent : ; tout nombre premier est la norme d'un entier d'Eisenstein : . Remarque : est de la forme car est un carré ou ce qui revient au même, , ou simplement : car . En revanche, si alors n'est pas de cette forme, car n'est pas un carré ou ce qui revient au même, , ou simplement : car , . Et n'est pas non plus de cette forme car n'est pas un carré (bien qu'il en soit un ), ou simplement : car .
On constate que pour toutes ces valeurs, : on l'a déjà vu pour dans l'exercice 5-5 (ce sont en fait les seules 9 valeurs pour , tandis qu'on conjecture qu'il y a une infinité de tels que ). Pour chacune de ces valeurs de , par le même raisonnement que dans l'exercice 5-5, un nombre premier impair est représenté par (nécessairement proprement, puisqu'il est sans facteur carré) si et seulement si est un carré , et la loi de réciprocité quadratique permet de déterminer les nombres premiers solutions. Quant au nombre premier , il est représenté (proprement) par si et seulement si est un carré , c'est-à-dire si est congru à , ou ; dans la liste, seuls conviennent , car tous les autres sont congrus à . Par exemple pour : (si ), donc est de la forme si et seulement si ou (et d'après le théorème de la progression arithmétique, chacune de ces trois classes de congruence contient une infinité de nombres premiers).
En déduire que tout nombre premier congru à est de la forme .
Identifier de même les classes pour et les nombres premiers de la forme .
Solution
Même méthode que dans l'exercice 5-4 : , et pair. Donc il y a deux classes, correspondant à (non primitive) et à (principale).
Par conséquent, un nombre impair sans facteur carré est représenté par si et seulement si est un carré , c'est-à-dire est un carré . Si est premier et , cela équivaut (cf. exercice 4-11, question 1) à .
, et . On ne trouve que deux classes : (non primitive) et (principale). Par conséquent, un nombre impair sans facteur carré est représenté par si et seulement si est un carré , c'est-à-dire est un carré . Les nombres premiers de la forme sont donc, outre , les premiers tels que . Ce sont donc et les nombres premiers impairs congrus à , ou .
Montrer que tout nombre impair de la forme est congru à .
Montrer que tout nombre impair de la forme est congru à .
En déduire une condition nécessaire et suffisante (en termes de congruence) pour qu'un nombre premier soit de la forme , et caractériser de même ceux de la forme [3].
Parmi les nombres premiers , sachant (cf. exercice 4-17, question 1) que ceux tels que est un carré sont les tels que [ ou et ], et ceux tels que [ ou et ], déterminer ceux qui sont représentables par une forme quadratique (binaire, entière) de discriminant .
Identifier les formes positives réduites de discriminant .
En déduire une caractérisation des nombres premiers de la forme .
Solution
Même méthode que dans l'exercice 5-4 : , et pair. Donc il y a deux classes, correspondant à la forme principale et à (toutes deux primitives).
Les carrés sont et . Si est impair alors sont de parités différentes, donc .
Si est impair alors est impair donc (produit de deux entiers de parités différentes) est pair, donc .
Un nombre premier est représenté par une forme de discriminant si et seulement si est un carré , c'est-à-dire est un carré , c'est-à-dire ou , ou et et , ou encore : , soit (cf. exercice 4-12, question 1) :
D'après les questions précédentes, est donc de la forme si et seulement si ou , et de la forme si et seulement si ou .
Remarque : la densité dans les nombres premiers de chacune de ces deux catégories est égale à .
(premier ) est représenté par l'une de ces formes si et seulement si est un carré , c'est-à-dire : ou bien [ ou et ], ou bien [ ou et ].
avec , , pair et . Donc ou .
Les nombres premiers , et ne sont évidemment pas de cette forme. Soit maintenant premier . Si alors , tandis que si alors . Donc les nombres premiers de la forme sont ceux congrus à ou et , c'est-à-dire , , ou .
Soit un nombre premier . On rappelle (exercice 4-17, question 2) que
est un carré si et seulement si est congru soit à et à , soit à et à .
Montrer que les deux seules formes (quadratiques entières positives) réduites de discriminant sont et .
En déduire que est de la forme si et seulement s'il est congru à , et qu'il est de la forme si et seulement s'il est congru à .
Montrer que si deux entiers sont représentés tous deux par ou tous deux par alors est représenté par , et que si l'un est représenté par et l'autre par alors est représenté par .
Solution
(donc pair), . Pour : impossible () donc et . Pour : et .
est de l'une de ces deux formes si et seulement si est un carré c'est-à-dire si vérifie les conditions du rappel. Par ailleurs, , et . Donc est de la forme si et seulement si et , c'est-à-dire (cf. Arithmétique/Exercices/Congruences#Exercice 9-10) , et est de la forme si et seulement si et , c'est-à-dire (cf. même exercice) .
Pour le premier cas, voir l'exercice 5-6 ci-dessus. En remarquant que , on en déduit les deux autres :
Montrer que pour toute représentation propre , il existe une unique équivalence propre telle que .
Déterminer les racines carrées de .
En déduire les couples d'entiers tels que et .
En déduire que est somme de deux carrés d'exactement deux façons (à interversion près des deux carrés), que l'on précisera.
Solution
(Variante de Dickson th. 56 p. 74 et ex. 1 p. 76.)
Soient une représentation propre et une solution de l'identité de Bézout . Les autres sont les couples avec . Si alors avec , et (où l'on a posé ), d'où l'existence et l'unicité de tel que .
Les racines carrées de s'obtiennent en combinant les deux racines carrées de (qui sont ) et les deux racines carrées de (qui sont ). Il y en a donc quatre : et (cf. Arithmétique/Exercices/Congruences#Exercice 9-10).
.
Chaque représentation (nécessairement propre puisque est sans facteur carré) correspond à pour l'une des quatre formes associées à ces quatre valeurs de , et chacune de ces formes n'est proprement équivalente à que de deux façons (car n'a que deux automorphismes dans : l'identité et ) donc ne correspond qu'à une décomposition à interversion près des deux carrés. Cependant, est ambiguë donc a également deux automorphismes impropres, composés de ces deux automorphismes propres par . Une représentation et une représentation , bien qu'identiques du point de vue de la décomposition en somme de deux carrés, correspondent à deux formes quadratiques différentes parmi ces quatre formes. Il y a donc (à interversion près des deux carrés) seulement deux décompositions de 65 en somme de deux carrés, qui sont , d'après les calculs ci-dessous.
La réduction de :
pour ,
puis pour ,
donne donc .
La réduction de :
pour ,
puis pour ,
donne donc .
Les réductions de et se déduisent des deux précédentes en les faisant précéder et suivre par l'involution impropre : de façon générale,
pour (impropre),
pour donné par les calculs précédents,
pour (impropre)
donne donc redonne , trouvé sous la forme dans les calculs précédents.
Remarque : les deux décompositions se déduisent aussi de (exercice 5-6 ci-dessus). On pouvait donc se dispenser des calculs de réduction et se contenter du raisonnement montrant qu'il n'y en a pas plus.
Soit une forme quadratique entière de discriminant . Montrer que les trois propriétés suivantes sont équivalentes[4] :
est un carré parfait (éventuellement nul) ;
s'annule en d'autres points (de ) que le point ;
est le produit de deux formes linéaires (de dans ).
Solution
La propriété 2 est centrale car elle équivaut à : représente proprement .
: si représente proprement , alors est un carré modulo , c'est-à-dire un carré parfait.
: notons et supposons que . Alors, s'annule en et (et en tout point si ces quatre-là sont nuls).
: représente proprement si et seulement si elle est équivalente, pour certains entiers , à , ce qui se traduit par :
pour certains entiers tels que .
Cela équivaut à
pour certains entiers tels que ,
et la condition peut être omise car si elle n'est pas vérifiée, on peut toujours mettre en facteur, dans la première forme linéaire, le pgcd de et , et le reporter dans la seconde forme.
Déterminer les formes réduites et les cycles, pour .
Réduire , en appliquant un algorithme standard[5], ou celui indiqué dans la démonstration du cours (existence d'une forme réduite proprement équivalente à une forme indéfinie anisotrope donnée).
Solution
, , et . Donc et , ou et . Il y a donc quatre formes réduites. Elles constituent deux cycles de longueur : et car, par exemple, la forme adjacente à droite de est l'une de ces quatre formes et son coefficient de est .
Par l'algorithme standard, on trouve et donc . Par l'algorithme du cours appliqué à et donc (cf. Exercice 2-7, question 10), on trouve .
Quels sont les nombres premiers modulo lesquels est un carré ?
Soient (avec entiers) et , congru à ou , un diviseur premier de .
Déduire de la question précédente que divise (donc aussi ).
En déduire que l'exposant de dans la décomposition de en facteurs premiers est pair.
Montrer que la forme principale est la seule forme positive réduite de discriminant .
Soit un entier sans facteur carré, et sans diviseur premier congru à ou . Déduire de la question précédente que est de la forme .
Déduire de tout ce qui précède une condition nécessaire et suffisante pour qu'un entier soit de la forme .
Solution
est un carré , et pour premier impair, est un carré si et seulement si , c'est-à-dire ou .
Montrons par l'absurde que divise : sinon, en notant un inverse de , on aurait , ce qui contredirait le résultat de la question précédente. (Donc divise aussi car il divise .)
On divise par et par , et l'on recommence tant qu'on peut, c'est-à-dire tant que le « nouveau » est encore divisible par . À la fin, avec non divisible par , donc l'exposant de dans la décomposition de est .
, pair, et pair , et .
D'après la question précédente, est représenté par si et seulement s'il représenté (nécessairement proprement puisqu'il est sans facteur carré) par une forme de discriminant , c'est-à-dire si est un carré , c'est-à-dire si est un carré , c'est-à-dire (d'après la question 1 et le théorème des restes chinois) si tous les facteurs premiers impairs de sont congrus à ou . Cette condition est vérifiée par hypothèse, donc est bien de la forme .
Un entier est de la forme si et seulement si dans sa décomposition en facteurs premiers, les exposants des nombres premiers congrus à ou sont pairs. En effet, cette condition est non seulement nécessaire (question 2) mais aussi suffisante, car s'écrit alors avec comme dans la question précédente, donc .