En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, «
Exercice : Matrices orthogonales
Espace euclidien/Exercices/Matrices orthogonales », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Soit B une forme bilinéaire symétrique non dégénérée sur un K-espace vectoriel de dimension n.
Soit
, c'est-à-dire
une application linéaire telle que
pour tout
.
- Trouver une relation entre les matrices de φ et B dans une même base.
- Montrer que det φ = ±1.
- Soit
le polynôme caractéristique de φ. Montrer que

- Indication. Soit A la matrice de φ. En utilisant 1., montrer que
est semblable à
.
- Soit K un corps contenant K tel que
se décompose en facteurs linéaires sur
(par exemple, si
ou
, on peut supposer que
).
Montrer que si
est racine de
, alors
est aussi une racine de
, de la même multiplicité.
- Montrer que l'endomorphisme de
donné par la matrice
est B-orthogonal pour
.
- On note
. Montrer que l'endomorphisme de
donné par la matrice
est B-orthogonal pour
.
- Soit P un polynôme à coefficients réels qui vérifie la condition de la question 4 de l'exercice précédent. Montrer qu'il existe une forme bilinéaire symétrique non dégénérée B et un opérateur B-orthogonal dont le polynôme caractéristique est P à un facteur constant près.
Solution
.
.
- D'après l'hypothèse, et compte tenu du fait que si
est racine de P alors
est aussi une racine de P, de même multiplicité, P est produit de facteurs des quatre formes suivantes :
avec
;
avec
et
;
avec
;
avec
et
.
En raisonnant par blocs, il suffit de prouver l'assertion dans le cas où P lui-même est de l'une de ces quatre formes. Pour les deux premières formes, l'assertion est immédiate, en prenant pour B le produit scalaire canonique. Pour les troisième et quatrième formes, il suffit d'utiliser les questions 1 et 2, respectivement.
- Existe-t-il une forme bilinéaire symétrique non dégénérée B sur
telle que la matrice de Jordan
soit B-orthogonale ?
- Même question (sur
) pour
.
On rappelle (cf. Réduction des endomorphismes/Exercices/Diagonalisation et sous-espaces stables#Exercice 1-6) que pour tout endomorphisme d'un
-espace vectoriel de dimension finie, il existe un sous-espace stable de dimension 1 ou 2.
Soient E un espace euclidien et
.
- Montrer que toutes les valeurs propres de φ sont de module 1 (en particulier ses seules éventuelles valeurs propres réelles sont 1 et –1).
- Montrer que pour tout sous-espace F stable par φ, le sous-espace F⊥ est aussi stable par φ.
- Montrer qu'il existe une base orthonormée de E dans laquelle la matrice de φ est de la forme
, avec
.
- Montrer que cette matrice est diagonalisable sur
.
Solution
- Soit un vecteur
tel que
. Alors,
donc
.
- Si F est stable par φ alors F⊥ est évidemment stable par φ* (ceci vaut pour n'importe quel endomorphisme φ), c'est-à-dire ici par φ–1. Puisque φ–1 préserve la dimension, l'inclusion
est en fait une égalité, donc
.
- On raisonne par récurrence sur n = dim E. Si n = 0, il n'y a rien à démontrer. Supposons donc n > 0 et que l'assertion est vraie pour tout espace euclidien de dimension < n. Si φ a une valeur propre (nécessairement égale à ±1 d'après la question 1), on choisit une droite propre associée F, et l'on conclut grâce à la question 2 et à l'hypothèse de récurrence appliquée à F⊥. Si φ n'a pas de valeur propre alors, d'après le rappel, il existe dans E un plan F φ-invariant. La restriction de φ à F est un automorphisme orthogonal du plan sans valeur propre ; c'est donc une rotation, et l'on conclut comme précédemment.
- Si
, les deux valeurs propres
de
sont distinctes. Si
,
.
Soit φ un endomorphisme de E antisymétrique, c'est-à-dire tel que φ* = –φ. Montrer de même qu'il existe une base orthonormée de E dans laquelle la matrice de φ est de la forme
, avec
.
Solution
Pour tout sous-espace stable F, comme déjà remarqué, F⊥ est stable par φ*, c'est-à-dire ici stable par –φ, donc par φ. Ceci permet de raisonner par récurrence comme dans le cas où φ était orthogonal, pour aboutir ici à l'existence d'une base orthonormée de E dans laquelle la matrice de φ est de la forme
les matrices carrées
et
(de tailles respectives 2 et 1) étant antisymétriques, ce qui se traduit par
et
.
À l'aide de l'exercice précédent, démontrer que tout endomorphisme orthogonal d'un espace euclidien est à la fois :
- composé de réflexions (c'est-à-dire symétries orthogonales par rapport à des hyperplans) ;
- composé de deux symétries orthogonales.
Solution
Il suffit de remarquer que le plan, toute rotation R est composée de deux réflexions. En effet, les réflexions du plan sont les isométries négatives, or pour toute isométrie négative S, S–1∗R est une isométrie négative T et R = S∗T.
Soient E un plan euclidien et φ une similitude de E dont la matrice dans une certaine base (u, v) est de la forme
avec
. Montrer que u et v sont orthogonaux et de même norme.
Solution
Remarquons d'abord que la similitude φ est directe (car det(A) > 0). Sa matrice dans une base orthonormée quelconque (i, j) est donc égale soit à A, soit à AT.
Soit
la matrice de (u, v) dans (i, j).
Si A = P–1AP, on trouve (par le calcul) que q = –r et s = p, d'où la conclusion annoncée.
Si A = P–1ATP alors q = r et s = –p, d'où la même conclusion.
Déterminer la nature d'un endomorphisme orthogonal φ de
ainsi que l'angle de rotation, en fonction du déterminant et de la trace de φ.
Pour chacune des quatre matrices orthogonales suivantes, trouver une base orthonormée dans laquelle la matrice prend la forme canonique de l’exercice 3-4 :
.
Solution
- Le vecteur unitaire
vérifie
et
n'est pas valeur propre. On complète en choisissant un couple orthonormé
dans le plan stable
, par exemple
et
.
donc la matrice de l'endomorphisme orthogonal dans la nouvelle base
est
.
- Le vecteur unitaire
vérifie
et
n'est pas valeur propre. On complète en choisissant un couple orthonormé
dans le plan stable
, par exemple
et
.
donc à nouveau, la matrice de l'endomorphisme orthogonal dans la nouvelle base
est
.
- Le vecteur unitaire
vérifie
et l'hyperplan
est propre pour
donc la matrice de l'endomorphisme orthogonal dans la nouvelle base
sera
, quel que soit le choix d'un triplet orthonormé
dans
.
Par exemple
,
et
.
- Le vecteur unitaire
vérifie
et
n'est pas valeur propre. On complète en choisissant un couple orthonormé
dans le plan stable
, par exemple
et
.
donc la matrice de l'endomorphisme orthogonal dans la nouvelle base
est
.
Déterminer la nature des transformations de
dont les matrices dans la base canonique sont :
,
,
,
.
Solution
sont orthogonales, directes sauf
.
,
,
,
donc
représentent des rotations d'axes ces droites.
L'angle
est donné (au signe près) par
et vaut respectivement
.
est la composée de la rotation de même axe que
et d'angle
par la symétrie orthogonale par rapport au plan orthogonal à cet axe.
Pour préciser le
— dans
muni de son orientation canonique et étant donné le choix d'une orientation de l'axe de rotation par un vecteur unitaire
— on peut utiliser que la partie antisymétrique de la rotation vaut
, où
. On trouve alors :
- pour
avec
:
;
- pour
avec
:
;
- pour
avec
:
;
- pour
avec
:
.
Soient
un espace euclidien de dimension 3 orienté, et
une base orthonormée directe (b.o.n.d.) de
. Caractériser
l'endomorphisme
de matrice
dans
.
,
.
Solution
sont deux endomorphismes orthogonaux car
sont deux matrices orthogonales car leurs trois colonnes sont de norme 1 et orthogonales 2 à 2.
le plan
, donc
est la symétrie orthogonale par rapport à ce plan. (On pourrait — mais ce n'est pas indispensable — vérifier que
la droite engendrée par
, puisque le plan précédent est
, et calculer
.)
la droite engendrée par
, donc le plan
est stable par
et la restriction de
à ce plan est une isométrie n'admettant pas
pour valeur propre, donc est une rotation, dont il reste à déterminer l'angle. Choisissons une b.o.n.d.
en posant
,
,
. Alors
, donc
est la composée de la symétrie orthogonale
par rapport au plan
, et de la rotation
d'axe
et d'angle
avec
et
. En effet, l'égalité
est vraie sur
et sur
, donc sur leur somme directe
. (On pourrait vérifier que
.)
Trouver les réels
pour que la matrice suivante soit dans
:
.
Solution
(On vérifie d'abord que les deux premières colonnes sont bien de norme
et orthogonales).
.
Soient
un espace euclidien de dimension 3 orienté, et
une base orthonormée directe de
. Écrire la matrice dans
de la rotation d'axe
et d'angle
.
Solution
(Une autre possibilité serait d'utiliser l'expression d'une rotation à l'aide du produit vectoriel.)
Soit
.
, et pour
, donc pour
.
Il reste à calculer (en fonction de
)
:
,
,
,
d'où
,
d'où
.
Soient
un espace euclidien de dimension
et
tel que
. On définit alors la forme bilinéaire symétrique sur
:
.
- Montrer que
est un produit scalaire sur
.
- Démontrer que
est orthogonal pour le produit scalaire
.
- Montrer que
. Qu'en déduit-on sur la matrice de
dans une base orthonormée pour
?
- On suppose désormais
et
euclidien canonique. On considère une matrice
telle que
et
. Soit
. Déduire de la question précédente qu'il existe
telle que
.
Solution
est bilinéaire symétrique positive car pour tout
,
l'est.
.
. Donc la matrice de
dans toute base orthonormée pour
appartient à
.
- Soit
la matrice d'une base orthonormée pour
. Alors,
donc
pour un certain angle non nul
tel que
, donc
.
Soient
euclidien de dimension 4 et
une base orthonormée de
. Soient
et
de matrice
dans
.
- Montrer que
.
- Soit
le plan engendré par
et
. Montrer que
est stable par
et que la restriction de
à
est une rotation.
- Montrer que le plan
est stable par
et est engendré par
et
. La restriction de
à
est-elle une rotation ?
Dans
euclidien, soient
deux rotations, distinctes de l'identité. Montrer que
si et seulement si
et
sont soit deux rotations de même axe, soit deux retournements par rapport à deux droites orthogonales. Dans ce second cas, montrer que
est un retournement.
Solution
Notons
l'axe de
et
celui de
, avec
et
unitaires.
- Supposons
. Alors
donc
donc
. Si
,
donc
ont même axe. Si
n'ont pas même axe alors
, donc
est un retournement (et
aussi en intervertissant
dans le raisonnement) et
.
- Réciproque du premier cas : deux rotations de même axe commutent (et la composée est la rotation de même axe et d'angle la somme des deux angles).
- Réciproque du second cas : deux retournements d'axes orthogonaux
commutent, et la composée est le retournement d'axe
: on le voit géométriquement ou matriciellement. On peut aussi se contenter de prouver que
est un retournement de
(sans préciser son axe) en prouvant que
.
- Raisonnement direct par équivalences, en utilisant l'exercice suivant.
(en notant
l'angle de
)
ou
et
et
ont même axe ou sont deux retournements d'axes orthogonaux.
Dans
euclidien orienté, soient
la rotation d'angle
autour d'un vecteur non nul
, et
une rotation quelconque. Montrer que
est la rotation d'angle
autour de
.
(Simplicité de
) Soit
un sous-groupe distingué du groupe
des rotations de
.
On suppose
non réduit au neutre (l'identité de
) et l'on va montrer qu'alors
contient au moins un retournement (c), puis qu'il les contient tous (d), puis finalement que
tout entier (e).
a) Soit
un élément de
différent de l'identité. En considérant les
, montrer qu'il existe dans
au moins une rotation
d'angle
tel que
.
b) Montrer qu'il existe un vecteur non nul
tel que
.
c) On note
le retournement autour de
et
.
i) Montrer que
.
ii) Montrer que
est un retournement (utiliser le résultat des deux exercices précédents).
d) Soit
un retournement arbitraire.
i) Montrer qu'il existe une rotation
telle que
(utiliser le résultat de l'exercice précédent).
ii) En déduire que
.
iii) En déduire que
contient tous les retournements.
e)
i) Démontrer que toute rotation dans
est un produit de deux retournements.
ii) En déduire que
.
Solution
a) Soit
l'angle de la rotation
. Il s'agit de prouver qu'il existe
tel que
. Si un tel
n'existait pas on aurait (par récurrence sur
)
, d'où
, ce qui est exclu par l'hypothèse
.
b) Soient
un vecteur unitaire de l'axe de la rotation
, et
un vecteur unitaire orthogonal à
. Posons
avec
. Alors
est nul pour
.
c)
i)
donc
donc
car
,
et
est un sous-groupe distingué de
.
ii) D'après l'exercice précédent (appliqué à
),
est le retournement d'axe
. D'après la fin de l'exercice 3-12,
est donc un retournement.
d)
i) Soient
l'axe de
et
celui de
. D'après l'exercice précédent, il s'agit de trouver une rotation
telle que
. Si
,
est une solution. Si
, on peut par exemple choisir pour
le retournement par rapport à l'une des deux bissectrices de
et
.
ii)
,
et
est un sous-groupe distingué de
.
iii) On vient de prouver que n'importe quel retournement
appartient à
.
e)
i) Soient
une rotation dans
et
son axe. Pour décomposer
en produit de deux retournements d'axes
il suffit de décomposer, dans le plan
, la rotation plane restriction de
en produit de deux symétries orthogonales d'axes
. Une telle décomposition est toujours possible (on peut même choisir arbitrairement, dans le plan
, l'une des deux droites
).
ii) Résulte de d.iii et e.i.