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Approfondissement sur les suites numériques : Suites arithmético-géométriques Approfondissement sur les suites numériques/Suites arithmético-géométriques », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Définition
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On appelle suite arithmético-géométrique toute suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
vérifiant une relation de la forme :
∀
n
∈
N
u
n
+
1
=
a
u
n
+
b
{\displaystyle \forall n\in \mathbb {N} \quad u_{n+1}=au_{n}+b}
,
où
a
{\displaystyle a}
et
b
{\displaystyle b}
sont deux nombres fixés.
De telles suites peuvent être entièrement « résolues », c'est-à-dire que l'on sait exprimer « simplement »
u
n
{\displaystyle u_{n}}
en fonction de
n
{\displaystyle n}
(et bien sûr, de
a
{\displaystyle a}
,
b
{\displaystyle b}
et
u
0
{\displaystyle u_{0}}
).
C'est l’objet de ce chapitre.
Avant de nous lancer dans la « résolution » générale, regardons quelques cas particuliers :
si
a
=
0
{\displaystyle a=0}
, il s'agit d'une suite constante à partir de l'indice 1 :
u
n
=
b
{\displaystyle u_{n}=b}
;
si
a
=
1
{\displaystyle a=1}
, il s'agit simplement d'une suite arithmétique de raison
b
{\displaystyle b}
, donc
u
n
=
u
0
+
n
b
{\displaystyle u_{n}=u_{0}+nb}
;
si
b
=
0
{\displaystyle b=0}
, on a une suite géométrique , donc
u
n
=
u
0
a
n
{\displaystyle u_{n}=u_{0}a^{n}}
.
L'idée, dans un premier temps, va être d'observer ce qui se passe pour les premiers termes de la suite.
u
1
=
a
u
0
+
b
u
2
=
a
u
1
+
b
=
a
(
a
u
0
+
b
)
+
b
=
a
2
u
0
+
a
b
+
b
u
3
=
a
u
2
+
b
=
a
(
a
2
u
0
+
a
b
+
b
)
+
b
=
a
3
u
0
+
a
2
b
+
a
b
+
b
u
4
=
a
u
3
+
b
=
a
(
a
3
u
0
+
a
2
b
+
a
b
+
b
)
+
b
=
a
4
u
0
+
a
3
b
+
a
2
b
+
a
b
+
b
…
{\displaystyle {\begin{aligned}u_{1}&=au_{0}+b\\u_{2}&=au_{1}+b\\\ &=a\left(au_{0}+b\right)+b\\\ &=a^{2}u_{0}+ab+b\\u_{3}&=au_{2}+b\\\ &=a\left(a^{2}u_{0}+ab+b\right)+b\\\ &=a^{3}u_{0}+a^{2}b+ab+b\\u_{4}&=au_{3}+b\\\ &=a\left(a^{3}u_{0}+a^{2}b+ab+b\right)+b\\\ &=a^{4}u_{0}+a^{3}b+a^{2}b+ab+b\\\dots \end{aligned}}}
Il semblerait bien que
u
n
=
a
n
u
0
+
a
n
−
1
b
+
…
+
a
b
+
b
{\displaystyle u_{n}=a^{n}u_{0}+a^{n-1}b+\ldots +ab+b}
.
Vérifions cette conjecture dans les cas particuliers :
si
n
=
0
{\displaystyle n=0}
, notre formule devient
u
0
=
a
n
u
0
+
0
{\displaystyle u_{0}=a^{n}u_{0}+0}
(une somme vide étant nulle par définition) donc elle est toujours vérifiée (y compris si
a
=
0
{\displaystyle a=0}
, avec la convention usuelle 00 = 1 ) ;
si
a
=
0
{\displaystyle a=0}
, elle équivaut, pour tout
n
>
0
{\displaystyle n>0}
, à :
u
n
=
b
{\displaystyle u_{n}=b}
;
si
a
=
1
{\displaystyle a=1}
, elle donne :
u
n
=
1
n
u
0
+
1
n
−
1
b
+
…
+
1
b
+
b
=
u
0
+
b
+
…
+
b
=
u
0
+
n
b
{\displaystyle u_{n}=1^{n}u_{0}+1^{n-1}b+\ldots +1b+b=u_{0}+b+\ldots +b=u_{0}+nb}
;
si
b
=
0
{\displaystyle b=0}
, elle donne bien
u
n
=
a
n
u
0
{\displaystyle u_{n}=a^{n}u_{0}}
.
Est-ce bon dans le cas général ?
Réécrivons la formule précédente sous une forme plus compacte :
u
n
=
a
n
u
0
+
a
n
−
1
b
+
⋯
+
a
b
+
b
=
a
n
u
0
+
b
∑
i
=
0
n
−
1
a
i
{\displaystyle u_{n}=a^{n}u_{0}+a^{n-1}b+\dots +ab+b=a^{n}u_{0}+b\sum _{i=0}^{n-1}a^{i}}
et démontrons qu'elle caractérise bien les suites arithmético-géométriques de paramètres
a
{\displaystyle a}
et
b
{\displaystyle b}
.
Début d’un théorème
Théorème
Soient
a
{\displaystyle a}
et
b
{\displaystyle b}
deux nombres fixés. Une suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
vérifie
∀
n
∈
N
u
n
+
1
=
a
u
n
+
b
{\displaystyle \forall n\in \mathbb {N} \quad u_{n+1}=au_{n}+b}
si et seulement si
∀
n
∈
N
u
n
=
a
n
u
0
+
b
∑
i
=
0
n
−
1
a
i
{\displaystyle \forall n\in \mathbb {N} \quad u_{n}=a^{n}u_{0}+b\sum _{i=0}^{n-1}a^{i}}
.
Fin du théorème
Si
a
≠
1
{\displaystyle a\neq 1}
, la somme de droite du théorème est une somme géométrique , que l’on sait donc calculer :
∑
i
=
0
n
−
1
a
i
=
1
−
a
n
1
−
a
{\displaystyle \sum _{i=0}^{n-1}a^{i}={\frac {1-a^{n}}{1-a}}}
.
Par conséquent :
Corollaire
Soient
a
{\displaystyle a}
et
b
{\displaystyle b}
deux nombres fixés, avec
a
≠
1
{\displaystyle a\neq 1}
. Les suites
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
vérifiant
∀
n
∈
N
u
n
+
1
=
a
u
n
+
b
{\displaystyle \forall n\in \mathbb {N} \quad u_{n+1}=au_{n}+b}
sont les suites de la forme :
u
n
=
a
n
u
0
+
b
1
−
a
n
1
−
a
=
a
n
(
u
0
−
r
)
+
r
{\displaystyle u_{n}=a^{n}u_{0}+b\,{\frac {1-a^{n}}{1-a}}=a^{n}(u_{0}-r)+r}
, avec
r
=
b
1
−
a
{\displaystyle r={\frac {b}{1-a}}}
.
L'étude du comportement de ces suites est relativement facile à partir de cette expression.