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Exercice 1 : Topologie définie par les voisinages
Soient un ensemble et une application
.
1. — Vérifier que si est muni d'une topologie pour laquelle est l'application qui à chaque point de associe l'ensemble des voisinages de , alors possède les cinq propriétés suivantes (pour tout ) :
(i) ,
(ii) ,
(iii) ,
(iv) ,
(v) .
2. — La suite de l'exercice consiste à démontrer la réciproque. On suppose donc que est une application vérifiant ces cinq propriétés, et l'on note l'ensemble des parties de qui vérifient : . Montrer que :
(a) est une topologie sur ;
(b) pour tout et tout voisinage de pour , ;
(c) pour toute partie de , l'ensemble
appartient à ;
(d) pour tout et tout , est un voisinage de pour .
Solution
1. — Pour toute topologie sur (et tout ), on a bien :
(i) tout sur-ensemble d'un voisinage de est un voisinage de (car contient un ouvert contenant donc contient ce même ) ;
(ii) l'intersection de deux voisinages et de est un voisinage de (car contient un ouvert contenant et contient un ouvert contenant , donc contient , qui contient et est ouvert comme intersection de deux ouverts) ;
(iii) est un voisinage de (car c'est un ouvert contenant ) ;
(iv) tout voisinage de contient (puisqu'il contient un ouvert contenant ) ;
(v) soit un voisinage de : il contient un ouvert contenant . L'ouvert est un voisinage de . Il est même voisinage de tous ses points donc le sur-ensemble est voisinage de ces mêmes points.
2. —
(a)
car est vrai pour n'importe quelle proposition , en particulier pour la proposition .
d'après (iii).
L'intersection de deux éléments de appartient à d'après (ii).
Toute réunion d'éléments de appartient à d'après (i).
Donc est une topologie sur .
(b) Soit un voisinage de pour . Il existe tel que (c'est-à-dire , par définition de ) et . Donc d'après (i).
(c) Par définition de et , il s'agit de vérifier que pour tout tel que , on a . Utilisons (v) : pour un tel , il existe tel que . Par (i), on en déduit .
(d) L'ouvert de la question précédente est inclus dans d'après (iv). Pour tout tel que , on a de plus , donc est un voisinage de .
Exercice 2 : Mesurabilité des convexes
Soit un convexe dont l'enveloppe affine (le plus petit sous-espace affine contenant ) est tout entier.
Montrer que le convexe (l'intérieur de ) est non vide.
Pour simplifier les notations, on suppose désormais que . Montrer qu'alors, .
En déduire que pour tout réel , l'adhérence est incluse dans l'ouvert .
En déduire que si est borné alors sa frontière est Lebesgue-négligeable, puis étendre ce résultat au cas non borné. En déduire que est Lebesgue-mesurable.
Montrer que si est de volume fini alors est borné.
Montrer qu'il existe, dans , des convexes non boréliens.
Soient un ouvert contenant et inclus dans , et un point de , c.-à-d. pour un certain . Quand parcourt , le point défini par parcourt un ouvert contenant (l'ouvert ), qui rencontre donc en un certain point , et appartient à alors à l'ouvert , qui est inclus dans .
Soient et . Alors, donc .
On en déduit que la frontière est incluse dans , donc de mesure majorée par . Si est borné alors donc , ce qui prouve que est négligeable. On en déduit que même si n'est pas borné, est encore négligeable, car inclus dans . Par conséquent, est toujours Lebesgue-mesurable (et même Jordan-mesurable lorsqu'il est borné), de même mesure (éventuellement infinie) que son intérieur et son adhérence.
Si est non borné, soit une suite d'éléments de telle que , et (puisque par hypothèse ) soit une boule ouverte de centre (et de rayon > 0) incluse dans . L'enveloppe convexe de est alors incluse dans et sa mesure tend vers l'infini, donc est de mesure infinie.
Soit le disque unité ouvert et une partie non borélienne du cercle unité. Alors, est convexe et non borélien.
Pour toute partie S d'un espace topologique X, notons kS l'adhérence de S et cS le complémentaire de S. On utilisera des notations allégées, sans signes ∘ ni parenthèses, pour les diverses composées de k et c, appliquées à S.
Montrer que ckcS ⊂ S.
En déduire que kckckck = kck.
En déduire que parmi toutes les applications de 𝒫(X) dans 𝒫(X) obtenues à partir de 1 (l'identité) par compositions répétées par k ou c (qui pourraient a priori former un ensemble dénombrable) en fait au plus 14 (que l'on explicitera) sont distinctes.
Pour X = ℝ muni de sa topologie usuelle, montrer que ces 14 composées sont effectivement distinctes (considérer la partie ]0, 1[ ∪ ]1, 2[ ∪ {3} ∪ (ℚ ∩ ]4, 5[)).
Existe-t-il des espaces X pour lesquels seules deux de ces composées sont distinctes ?
Existe-t-il des espaces X pour lesquels toutes ces composées sont égales ?
Solution
cS ⊂ k(cS) et c est involutive et décroissante pour l'inclusion donc S = c(cS) ⊃ c(kcS) (ce qui n'a rien d'étonnant puisque ckcS est l'intérieur de S).
Pour toute partie T de X, on en déduit d'une part que ckc(kckT) ⊂ kckT donc (puisque k est croissante et idempotente) k(ckckckT) ⊂ k(kckT) = kckT, et d'autre part que ckc(kT) ⊂ kT donc (par croissance de k, décroissance de c et idempotence de k) kck(ckckT) ⊃ kck(kT) = kckT. Ces deux inclusions donnent l'égalité voulue.
Pour obtenir à partir de 1, par compositions répétées par k ou c, toutes les applications possibles, il suffit de considérer les suites finies de lettres k et c dans lesquelles il n'y a jamais deux k consécutifs ni deux c consécutifs (car k∘k se simplifie en k et c∘c se simplifie en 1). D'après la question précédente, on peut de plus exclure les suites contenant kckckck. Il reste ainsi seulement : 1, k, ck, kck, ckck, kckck, ckckck et c, kc, ckc, kckc, ckckc, kckckc, ckckckc, soit au maximum 14 composées.
Montrons que ces 14 composées, appliquées à A = ]0, 1[ ∪ ]1, 2[ ∪ {3} ∪ (ℚ ∩ ]4, 5[), donnent des résultats différents. Calculons d'abord ceux qui « ressemblent » à A c'est-à-dire où c apparaît un nombre pair de fois (y compris A = 1(A), où c apparait 0 fois). Ces 7 parties sont différentes car (en notant i = ckc) et . Leurs 7 compl\'ementaires (cA, ckA, kckA, ckckckA, kcA, ckckcA et kckckcA) sont donc aussi distincts entre eux, et différents des 7 précédents car non bornés. Les 14 composées sont donc distinctes.
Pour X discret, k = 1 donc les seules composées sont 1 et c.
Pour X = ∅, il n'y a qu'une application du singleton 𝒫(X) = {∅} dans lui-même.