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En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, «
Équivalents et développements de suites : Équivalent d'une suite définie par récurrence Équivalents et développements de suites/Équivalent d'une suite définie par récurrence », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Nous étudions, dans ce chapitre, les suites définies par récurrence.
Soit
a
∈
R
{\displaystyle a\in \mathbb {R} }
. Nous allons chercher un développement limité à un ordre quelconque de la suite (un )n ∈ℕ définie par :
{
u
0
=
a
u
n
+
1
=
1
+
u
n
n
+
1
.
{\displaystyle {\begin{cases}u_{0}=a\\u_{n+1}=1+{\frac {u_{n}}{n+1}}.\end{cases}}}
On montre d'abord que la suite est bornée.
Autrement dit :
u
n
=
O
(
1
)
{\displaystyle u_{n}=O(1)}
.
On peut alors en déduire le développement de un à n’importe quel ordre. Par exemple, à l'ordre 3 :
u
n
=
1
+
u
n
−
1
n
=
1
+
1
+
u
n
−
2
n
−
1
n
=
1
+
1
n
+
1
+
u
n
−
3
n
−
2
n
(
n
−
1
)
=
1
+
1
n
+
1
n
(
n
−
1
)
+
1
+
u
n
−
4
n
−
3
n
(
n
−
1
)
(
n
−
2
)
=
1
+
1
n
+
1
n
(
n
−
1
)
+
1
n
(
n
−
1
)
(
n
−
2
)
+
O
(
1
)
n
(
n
−
1
)
(
n
−
2
)
(
n
−
3
)
=
1
+
1
n
+
1
n
2
(
1
−
1
n
)
+
1
n
3
+
o
(
1
n
3
)
=
1
+
1
n
+
1
n
2
+
2
n
3
+
o
(
1
n
3
)
.
{\displaystyle {\begin{aligned}u_{n}&=1+{\frac {u_{n-1}}{n}}\\&=1+{\frac {1+{\frac {u_{n-2}}{n-1}}}{n}}\\&=1+{\frac {1}{n}}+{\frac {1+{\frac {u_{n-3}}{n-2}}}{n(n-1)}}\\&=1+{\frac {1}{n}}+{\frac {1}{n(n-1)}}+{\frac {1+{\frac {u_{n-4}}{n-3}}}{n(n-1)(n-2)}}\\&=1+{\frac {1}{n}}+{\frac {1}{n(n-1)}}+{\frac {1}{n(n-1)(n-2)}}+{\frac {O(1)}{n(n-1)(n-2)(n-3)}}\\&=1+{\frac {1}{n}}+{\frac {1}{n^{2}\left(1-{\frac {1}{n}}\right)}}+{\frac {1}{n^{3}}}+o\left({\frac {1}{n^{3}}}\right)\\&=1+{\frac {1}{n}}+{\frac {1}{n^{2}}}+{\frac {2}{n^{3}}}+o\left({\frac {1}{n^{3}}}\right).\end{aligned}}}
Nous allons maintenant étudier quelques théorèmes utiles dans la recherche d’équivalents d’une suite définie par récurrence.
Nous commencerons par le théorème de Cesàro qui nous sera utile pour démontrer les autres théorèmes qui viendront par la suite.
Début d’un théorème
Théorème de Cesàro
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Soient
(
u
n
)
n
∈
N
∗
{\displaystyle (u_{n})_{n\in \mathbb {N} ^{*}}}
une suite réelle et
(
s
n
)
n
∈
N
∗
{\displaystyle (s_{n})_{n\in \mathbb {N} ^{*}}}
la suite de ses moyennes de Cesàro , définies par
s
n
:=
u
1
+
u
2
+
⋯
+
u
n
n
=
∑
k
=
1
n
u
k
n
{\displaystyle s_{n}:={\frac {u_{1}+u_{2}+\dots +u_{n}}{n}}={\frac {\sum _{k=1}^{n}u_{k}}{n}}}
.
Si la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
converge vers
ℓ
{\displaystyle \ell }
alors
lim
n
→
∞
s
n
=
ℓ
{\displaystyle \lim _{n\to \infty }s_{n}=\ell }
.
Fin du théorème
L'exemple qui suit est une application du théorème de Cesàro.
Début de l'exemple
Exemple
Soient
a
>
0
{\displaystyle a>0}
et (
un )
n ∈ℕ la suite définie par :
{
u
0
=
a
u
n
+
1
=
u
n
+
1
u
n
2
.
{\displaystyle {\begin{cases}u_{0}=a\\u_{n+1}=u_{n}+{\frac {1}{u_{n}^{2}}}.\end{cases}}}
Trouver un équivalent de cette suite.
On remarque que cette suite est positive et
u
n
+
1
3
=
(
u
n
+
1
u
n
2
)
3
=
u
n
3
+
3
+
3
u
n
3
+
1
(
u
n
3
)
2
{\displaystyle u_{n+1}^{3}=\left(u_{n}+{\frac {1}{u_{n}^{2}}}\right)^{3}=u_{n}^{3}+3+{\frac {3}{u_{n}^{3}}}+{\frac {1}{\left(u_{n}^{3}\right)^{2}}}}
.
Par conséquent :
u
n
+
1
3
−
u
n
3
>
3
{\displaystyle u_{n+1}^{3}-u_{n}^{3}>3}
donc
u
n
3
→
+
∞
{\displaystyle u_{n}^{3}\to +\infty }
;
u
n
+
1
3
−
u
n
3
→
3
{\displaystyle u_{n+1}^{3}-u_{n}^{3}\to 3}
.
En appliquant le théorème de Cesàro, on en déduit :
3
n
∼
∑
k
=
0
n
−
1
(
u
k
+
1
3
−
u
k
3
)
=
u
n
3
−
u
0
3
∼
u
n
3
{\displaystyle 3n\sim \sum _{k=0}^{n-1}\left(u_{k+1}^{3}-u_{k}^{3}\right)=u_{n}^{3}-u_{0}^{3}\sim u_{n}^{3}}
,
ce qui prouve que
u
n
∼
3
n
3
{\displaystyle u_{n}\sim {\sqrt[{3}]{3n}}}
.
Fin de l'exemple
Les deux théorèmes ci-dessous généralisent respectivement l'exemple qui précède et l'exercice 4-1. Le second se déduit du premier.
Début d’un théorème
Théorème 1
Soient
a
{\displaystyle a}
et
p
{\displaystyle p}
deux réels strictement positifs et
(
x
n
)
{\displaystyle (x_{n})}
une suite strictement positive telle que
x
n
+
1
−
x
n
∼
a
x
n
1
−
p
{\displaystyle x_{n+1}-x_{n}\sim a\;x_{n}^{1-p}}
.
Alors,
x
n
∼
(
p
a
n
)
1
p
{\displaystyle x_{n}\sim (pan)^{\frac {1}{p}}}
.
Fin du théorème
Début d’un théorème
Théorème 2
Soient
a
{\displaystyle a}
et
p
{\displaystyle p}
deux réels strictement positifs et
(
v
n
)
{\displaystyle (v_{n})}
une suite strictement positive telle que
v
n
+
1
−
v
n
∼
−
a
v
n
p
+
1
{\displaystyle v_{n+1}-v_{n}\sim -a\;v_{n}^{p+1}}
.
Alors,
v
n
∼
(
1
p
a
n
)
1
p
{\displaystyle v_{n}\sim \left({\frac {1}{pan}}\right)^{\frac {1}{p}}}
.
Fin du théorème
Début d’un théorème
Théorème 3
Soit (
un )
n ∈ℕ une suite telle que :
u
n
+
1
−
u
n
∼
c
n
α
{\displaystyle u_{n+1}-u_{n}\sim {\frac {c}{n^{\alpha }}}}
avec α > 1 et
c
≠
0
{\displaystyle c\neq 0}
. La suite (un ) converge vers une limite
ℓ
{\displaystyle \ell }
et l'on a :
u
n
−
ℓ
∼
−
c
(
α
−
1
)
n
α
−
1
{\displaystyle u_{n}-\ell \sim {\frac {-c}{(\alpha -1)n^{\alpha -1}}}}
.
Fin du théorème
(Pour une généralisation, voir Série numérique/Théorème de Stolz-Cesàro .)
Voici une application de ce théorème :
Début de l'exemple
Exemple
On se propose de trouver un développement limité à un ordre quelconque de la suite (un )n ∈ℕ définie par :
∀
n
u
n
=
∑
k
=
1
n
1
k
−
ln
n
{\displaystyle \forall n\qquad u_{n}=\sum _{k=1}^{n}{\frac {1}{k}}-\ln n}
.
À partir d'un développement de
u
n
+
1
−
u
n
{\displaystyle u_{n+1}-u_{n}}
à l'ordre d , nous allons trouver un développement de un à l'ordre d – 1.
Par exemple pour d = 3 :
u
n
+
1
−
u
n
=
(
∑
k
=
1
n
+
1
1
k
−
ln
(
n
+
1
)
)
−
(
∑
k
=
1
n
1
k
−
ln
n
)
=
1
n
+
1
−
(
ln
(
n
+
1
)
−
ln
n
)
=
1
n
1
+
1
n
−
ln
(
1
+
1
n
)
=
−
1
2
n
2
+
2
3
n
3
+
o
(
1
n
3
)
{\displaystyle {\begin{aligned}u_{n+1}-u_{n}&=\left(\sum _{k=1}^{n+1}{\frac {1}{k}}-\ln(n+1)\right)-\left(\sum _{k=1}^{n}{\frac {1}{k}}-\ln n\right)\\&={\frac {1}{n+1}}-(\ln(n+1)-\ln n)\\&={\frac {\frac {1}{n}}{1+{\frac {1}{n}}}}-\ln \left(1+{\frac {1}{n}}\right)\\&=-{\frac {1}{2n^{2}}}+{\frac {2}{3n^{3}}}+o\left({\frac {1}{n^{3}}}\right)\end{aligned}}}
donne d'abord :
u
n
+
1
−
u
n
∼
−
1
2
n
2
{\displaystyle u_{n+1}-u_{n}\sim -{\frac {1}{2n^{2}}}}
et donc, par application du théorème :
la suite
(
u
n
)
{\displaystyle (u_{n})}
converge vers une limite
γ
{\displaystyle \gamma }
(appelée la constante d’Euler ;
γ
≈
0,577
2
{\displaystyle \gamma \approx 0{,}5772}
) et
u
n
−
γ
∼
1
2
n
{\displaystyle u_{n}-\gamma \sim {\frac {1}{2n}}}
.
Pour aller plus loin, considérons :
w
n
=
u
n
−
γ
−
1
2
n
=
o
(
1
n
)
{\displaystyle w_{n}=u_{n}-\gamma -{\frac {1}{2n}}=o\left({\frac {1}{n}}\right)}
.
On a
w
n
+
1
−
w
n
=
(
u
n
+
1
−
γ
−
1
2
(
n
+
1
)
)
−
(
u
n
−
γ
−
1
2
n
)
=
u
n
+
1
−
u
n
−
(
1
2
(
n
+
1
)
−
1
2
n
)
=
−
1
2
n
2
+
2
3
n
3
+
o
(
1
n
3
)
−
1
2
n
(
1
1
+
1
n
−
1
)
=
−
1
2
n
2
+
2
3
n
3
−
1
2
n
(
−
1
n
+
1
n
2
)
+
o
(
1
n
3
)
∼
1
6
n
3
{\displaystyle {\begin{aligned}w_{n+1}-w_{n}&=\left(u_{n+1}-\gamma -{\frac {1}{2(n+1)}}\right)-\left(u_{n}-\gamma -{\frac {1}{2n}}\right)\\&=u_{n+1}-u_{n}-\left({\frac {1}{2(n+1)}}-{\frac {1}{2n}}\right)\\&=-{\frac {1}{2n^{2}}}+{\frac {2}{3n^{3}}}+o\left({\frac {1}{n^{3}}}\right)-{\frac {1}{2n}}\left({\frac {1}{1+{\frac {1}{n}}}}-1\right)\\&={\cancel {-{\frac {1}{2n^{2}}}}}+{\frac {2}{3n^{3}}}-{\frac {1}{2n}}\left({\cancel {-{\frac {1}{n}}}}+{\frac {1}{n^{2}}}\right)+o\left({\frac {1}{n^{3}}}\right)\\&\sim {\frac {1}{6n^{3}}}\end{aligned}}}
et donc, par application du théorème :
w
n
−
0
∼
−
1
12
n
2
{\displaystyle w_{n}-0\sim {\frac {-1}{12n^{2}}}}
,
c’est-à-dire :
u
n
=
γ
+
1
2
n
−
1
12
n
2
+
o
(
1
n
2
)
{\displaystyle u_{n}=\gamma +{\frac {1}{2n}}-{\frac {1}{12n^{2}}}+o\left({\frac {1}{n^{2}}}\right)}
.
Le lecteur, pour s’entraîner, pourra calculer de même le développement à l'ordre 14 :
u
n
=
γ
+
1
2
n
−
1
12
n
2
+
1
120
n
4
−
1
252
n
6
+
1
240
n
8
−
1
132
n
10
+
691
32760
n
12
−
1
12
n
14
+
o
(
1
n
14
)
{\displaystyle u_{n}=\gamma +{\frac {1}{2n}}-{\frac {1}{12n^{2}}}+{\frac {1}{120n^{4}}}-{\frac {1}{252n^{6}}}+{\frac {1}{240n^{8}}}-{\frac {1}{132n^{10}}}+{\frac {691}{32760n^{12}}}-{\frac {1}{12n^{14}}}+o\left({\frac {1}{n^{14}}}\right)}
.
Compte tenu de la définition de un , on en déduit :
∑
k
=
1
n
1
k
=
ln
n
+
γ
+
1
2
n
−
1
12
n
2
+
1
120
n
4
−
1
252
n
6
+
1
240
n
8
−
1
132
n
10
+
691
32760
n
12
−
1
12
n
14
+
o
(
1
n
14
)
{\displaystyle \sum _{k=1}^{n}{\frac {1}{k}}=\ln n+\gamma +{\frac {1}{2n}}-{\frac {1}{12n^{2}}}+{\frac {1}{120n^{4}}}-{\frac {1}{252n^{6}}}+{\frac {1}{240n^{8}}}-{\frac {1}{132n^{10}}}+{\frac {691}{32760n^{12}}}-{\frac {1}{12n^{14}}}+o\left({\frac {1}{n^{14}}}\right)}
.
Fin de l'exemple
Remarque
On montre qu’une formule générale est donnée par :
∑
k
=
1
n
1
k
=
ln
n
+
γ
+
1
2
n
−
∑
k
=
1
∞
b
2
k
2
k
n
2
k
{\displaystyle \sum _{k=1}^{n}{\frac {1}{k}}=\ln n+\gamma +{\frac {1}{2n}}-\sum _{k=1}^{\infty }{\frac {b_{2k}}{2kn^{2k}}}}
,
les b
2k étant des
nombres de Bernoulli .