« Intégration de Riemann/Intégrales généralisées » : différence entre les versions
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:<math>\int_0^{\frac{\pi}{2}} \tan x \,\mathrm dx</math>. |
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== Définitions et premières propriétés == |
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=== Définition === |
=== Définition === |
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On suppose dans la définition suivante (et même dans toute la suite) que le seul "problème" est sur la borne <math>b</math> (on procéderait de même en cas de problème sur la borne d’en bas) : |
On suppose dans la définition suivante (et même dans toute la suite) que le seul "problème" est sur la borne <math>b</math> (on procéderait de même en cas de problème sur la borne d’en bas) : |
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Alors : <math>\lim_{x\to 0} \int_x^1 \ln t \,\mathrm dt = \lim_{x\to 0} \left((1\ln 1 -1) - (x\ln x - x)\right) =\lim_{x\to 0} x - x\ln x - 1 = -1 </math> donc l'intégrale converge. |
Alors : <math>\lim_{x\to 0} \int_x^1 \ln t \,\mathrm dt = \lim_{x\to 0} \left((1\ln 1 -1) - (x\ln x - x)\right) =\lim_{x\to 0} x - x\ln x - 1 = -1 </math> donc l'intégrale converge. |
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=== Premières propriétés === |
=== Premières propriétés === |
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Lorsqu’il y a un problème sur les deux bornes, on utilise la relation de Chasles sur les intégrales généralisées '''convergentes''' : |
Lorsqu’il y a un problème sur les deux bornes, on utilise la relation de Chasles sur les intégrales généralisées '''convergentes''' : |
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=== Exemple de Riemann === |
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Le premier exemple de référence '''à connaître''' est : |
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== Convergence absolue et théorème de comparaison == |
== Convergence absolue et théorème de comparaison == |
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=== Théorème de comparaison pour les intégrales généralisées === |
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On considère dans tout ce paragraphe des fonctions '''à valeurs positives'''. |
On considère dans tout ce paragraphe des fonctions '''à valeurs positives'''. |
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Mais que faire pour des fonctions qui ne sont pas nécessairement positives ? Il faudra souvent tenter d’utiliser la convergence absolue. |
Mais que faire pour des fonctions qui ne sont pas nécessairement positives ? Il faudra souvent tenter d’utiliser la convergence absolue. |
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=== Convergence absolue === |
=== Convergence absolue === |
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{{Définition |
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On a montré au paragraphe précédent que <math>\int_1^{+\infty}\mathrm e^{-x} \;\mathrm dx</math> converge. Le théorème de comparaison permet de conclure. |
On a montré au paragraphe précédent que <math>\int_1^{+\infty}\mathrm e^{-x} \;\mathrm dx</math> converge. Le théorème de comparaison permet de conclure. |
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== Intégration par parties et changement de variables == |
== Intégration par parties et changement de variables == |
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On peut utiliser une intégration par parties ou un changement de variables comme pour des intégrales "habituelles" (voyez [[Intégration (mathématiques)/Intégrale et primitives]]) ''' à la condition expresse de n'utiliser que des intégrales convergentes'''. |
On peut utiliser une intégration par parties ou un changement de variables comme pour des intégrales "habituelles" (voyez [[Intégration (mathématiques)/Intégrale et primitives]]) ''' à la condition expresse de n'utiliser que des intégrales convergentes'''. |
Version du 1 août 2017 à 16:20
L'objectif de ce cours est d'apprendre à étudier la convergence (et éventuellement à faire le calcul) d'intégrales dont une borne est infinie comme :
ou encore avec au moins une borne où la fonction n’est pas définie et a une limite infinie comme :
- .
Définitions et premières propriétés
Définition
On suppose dans la définition suivante (et même dans toute la suite) que le seul "problème" est sur la borne (on procéderait de même en cas de problème sur la borne d’en bas) :
Soit une fonction définie et continue par morceaux sur un intervalle avec .
On appelle intégrale généralisée de entre et la limite suivante :
.
L'intégrale est dite convergente si cette limite est finie et divergente dans le cas contraire.
Remarquez que le symbole n'a pas de sens si l'intégrale est divergente ou si l’on n'a pas prouvé sa convergence.
Exemples :
1/ Montrer que diverge.
On remarque que .
Alors : donc l'intégrale diverge.
2/ Montrer que converge.
On remarque que .
Alors : donc l'intégrale converge.
Premières propriétés
Lorsqu’il y a un problème sur les deux bornes, on utilise la relation de Chasles sur les intégrales généralisées convergentes :
Soit une fonction continue par morceaux sur et . Alors (sous réserve d'existence) :
.
Il y a aussi linéarité des intégrales généralisées convergentes.
Cela se démontre en utilisant les propriétés des intégrales et en passant à la limite.
Remarque : Il faut "couper" pour connaître la nature d’une intégrale généralisée.
Par exemple, on a :
converge et pourtant
diverge ( est une primitive de et n'a pas de limite en l'infini).
Enfin, il y a les "fausses intégrales généralisées", celles où l’on règle le problème par prolongement par continuité de la fonction à intégrer :
- est convergente.
Il suffit de remarquer que si , alors son prolongement par continuité en est :
Exemple de Riemann
Le premier exemple de référence à connaître est :
On démontre seulement le résultat en .
Il suffit de revenir à la définition d'intégrale généralisée comme limite :
- Cas où :
.
Donc :
- si , alors donc converge ;
- si , alors donc diverge.
- Cas où :
On a alors .
Il est clair que diverge.
Convergence absolue et théorème de comparaison
Théorème de comparaison pour les intégrales généralisées
On considère dans tout ce paragraphe des fonctions à valeurs positives.
est une primitive de et donc est croissante (et majorée).
Le théorème de la limite monotone permet alors de conclure.
Voici maintenant le théorème central du cours :
Soient et deux fonctions continues par morceaux et positives sur et telles que .
- Si converge, alors converge aussi.
- Si diverge, alors diverge aussi.
Le deuxième résultat est la contraposée du premier.
Soient et .
Par comparaison d'intégrales, .Donc si converge, alors converge et est donc majorée(d'après le lemme), ce qui implique d’après que aussi et donc (toujours grâce au lemme) que converge.
Exemple :
Montrer que converge.
On remarque que :
Mais donc converge et converge aussi.
On rappelle que le "problème" est sur la borne d’en haut (c'est donc en que l’on effectue la comparaison de et ) :
Soient et deux fonctions continues par morceaux et positives sur .
1/ On suppose que .
- Si converge, alors converge aussi.
- Si diverge, alors diverge aussi.
2/ Si , alors les intégrales et sont de même nature (soit toutes les deux convergentes, soit toutes les deux divergentes).
Pour un rappel sur les relations de comparaison, voyez Fonctions d'une variable réelle/Relations de comparaison.
1/ Il suffit d’utiliser la définition de : si , alors .
L'inégalité et le théorème de comparaison permettent de conclure.
2/ On remarquera que . On utilise alors le point précédent.
Remarque : Pour obtenir , on a multiplié les deux membres par dans l'inégalité . C'est possible car la fonction est positive.
Exemple : Montrer que converge.
On remarque que . L'exemple de Riemann permet alors de conclure.
Mais que faire pour des fonctions qui ne sont pas nécessairement positives ? Il faudra souvent tenter d’utiliser la convergence absolue.
Convergence absolue
Soit .
L'intégrale est dite absolument convergente si l'intégrale converge.
Remarquez que la réciproque est fausse : on parle alors de semi-convergence.
Exemple : Montrer que l'intégrale est absolument convergente.
Il suffit de remarquer que .
On a montré au paragraphe précédent que converge. Le théorème de comparaison permet de conclure.
Intégration par parties et changement de variables
On peut utiliser une intégration par parties ou un changement de variables comme pour des intégrales "habituelles" (voyez Intégration (mathématiques)/Intégrale et primitives) à la condition expresse de n'utiliser que des intégrales convergentes.
Exemple :
Calculer .
On intègre par parties en posant :
donc :
- .
On "passe à la limite" et l'on obtient :
soit :
. |