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En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, «
Polynômes annulateurs de nombres sous la forme cosinus ou tangente : Méthodes d'obtention des polynômes
Polynômes annulateurs de nombres sous la forme cosinus ou tangente/Méthodes d'obtention des polynômes », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Un réel de la forme
- avec
peut bien sûr toujours être mis sous la forme
- avec et premiers entre eux.
Par paresse d'esprit, on pourrait s'arrêter là.
Mais peut aussi, pour tout rationnel non nul fixé, s'écrire sous la forme
- avec et premiers entre eux
( étant la fraction irréductible du rationnel ) et l'on peut facilement passer, pour fixés, de la forme d'un même associée à à celle associée à .
Vu le rôle majeur des racines de l'unité :
En effet, Lehmer (1933) puis Ivan Niven (1956) utilisent la forme pour les trois fonctions, mais notre choix donne une expression plus simple des degrés de (Calcut, 2006) et (voir infra).
La remarque simplissime mais fondamentale permettant de déterminer des polynômes annulateurs, voire même minimaux, des cosinus, sinus et tangente d'un tel nombre est :
- si alors ;
- si alors .
Il s'agit ensuite d'exprimer cette conclusion comme l'annulation, en , ou , d'un certain polynôme.
Les polynômes de Tchebychev (cf. Sommation/Exercices/Formule du binôme#Exercice 5-11), caractérisés par
- ,
se calculent facilement par récurrence :
- , et ,
- , et
ou directement :
- et si , ,
- .
Ils permettent dans un premier temps d'obtenir rapidement des polynômes annulateurs (mais non nécessairement minimaux) de , et pour (de la forme ci-dessus) de cosinus et sinus non nuls :
- est racine de (de degré ) et même, si est pair, de (de degré ) ;
- ;
- est racine du polynôme qui exprime en fonction de :
(de degré si est impair et si est pair).
On peut souvent construire des polynômes annulateurs de degrés plus petits. Par exemple si est impair, , on a :
- pour , en posant :
- ;
- donc pour :
- ;
- et pour :
- ,
ce qui fournit des polynômes annulateurs :
- pour : de degré (au lieu de ),
- pour : de degré (au lieu de ),
- pour : de degré (identique, dans ce cas n impair, à celui mentionné précédemment),
qui sont même de degré minimum si est premier : cf. sections suivantes et chapitre 3.
Plus généralement, les polynômes de Tchebychev, joints aux polynômes cyclotomiques, permettent même de calculer le polynôme minimal de ces nombres. Par exemple, puisque le n-ième polynôme cyclotomique (de degré , où est l'indicatrice d'Euler) est irréductible, le polynôme minimal des nombres pour k premier avec n et s'en déduit par :
- .
Le membre de droite est une combinaison linéaire à coefficients entiers de termes de la forme .
On a donc démontré :
Début d’un théorème
Fin du théorème
Remarque
Pour tout entier ,
autrement dit :
Début de l'exemple
Exemple
Pour premier et ,
donc
- .
- Applications numériques
- .
- Exemple :
- , et le polynôme minimal de
- est
- ;
- celui de
- est donc
- .
- Exemple :
- , et le polynôme minimal de
- est
- ;
- celui de
- est donc
- .
On pourra comparer avec les exemples de Équation du troisième degré/Nombres algébriques de degré 3.
Fin de l'exemple
Début de l'exemple
Autre exemple :
donc
Fin de l'exemple
Les degrés et polynômes minimaux des se déduisent de ceux des :
Début d’un théorème
Fin du théorème
Si n'est pas divisible par 8 (c'est-à-dire si ), peut donc se calculer à partir de (cf. remarque de la section précédente). Si est divisible par 8 (c'est-à-dire si ), le polynôme minimal est .
Ivan Niven, Irrational Numbers, Cambridge University Press, 1956 [lire en ligne], p. 37-40