« Polynôme/Arithmétique des polynômes » : différence entre les versions
Certaines des propriétés ne sont pas valables dans un corps comme {0,1} muni des lois Ou et Et |
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<math>\mathbb K</math> désigne toujours un corps commutatif et <math>\mathbb K[X]</math> l'anneau des polynômes à coefficients dans <math>\mathbb K</math> . |
<math>\mathbb K</math> désigne toujours un corps commutatif et <math>\mathbb K[X]</math> l'anneau des polynômes à coefficients dans <math>\mathbb K</math> . Certaines des propriétés citées ci-dessous ne sont valable que dans le cas ou <math>\mathbb K</math> est un corps infini <math display="inline">\mathbb Q</math>, <math display="inline">\mathbb R</math> ou <math display="inline">\mathbb C</math>. |
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== Division euclidienne et divisibilité dans lK[X] == |
== Division euclidienne et divisibilité dans lK[X] == |
Version du 20 novembre 2015 à 20:46
désigne toujours un corps commutatif et l'anneau des polynômes à coefficients dans . Certaines des propriétés citées ci-dessous ne sont valable que dans le cas ou est un corps infini , ou .
Division euclidienne et divisibilité dans lK[X]
Il existe une unique division euclidienne dans , c'est-à-dire :
est appelée quotient de par et reste.
La démonstration est généralement faite en deux temps. L'unicité est plutôt plus facile. On utilise par la suite, les notations du paragraphe précédent.
Première étape : unicité de la division, c'est-à-dire : « Le couple (Q, R), s'il existe, est unique ».
- La démonstration se fonde sur une propriété des degrés, le degré du produit de deux polynômes M et N est égal à la somme des degrés de chaque polynôme :
- On suppose l'existence de deux couples (Q1, R1), (Q2, R2) résultat de la division euclidienne de A par B, on va montrer qu'ils sont égaux. On dispose des égalités :
- Si la différence entre Q1 et Q2 n'était pas nulle, le premier terme de la somme (1) serait au moins de degré de B, noté n. Comme R1 et R2 sont de degrés strictement inférieurs à n, le terme de gauche de l'égalité (1) ne pourrait être nulle. On en déduit que Q1 et Q2 sont égaux, l'égalité (1) montre alors que R1 et R2 sont aussi égaux.
Deuxième étape : existence, c'est-à-dire « Il existe un couple (Q, R) satisfaisant l'identité de la division euclidienne ».
- Soient m et n les degrés de A et B. Les polynômes sont notés de la manière suivante :
- Soit p = m - n. Si p est strictement négatif, c'est-à-dire si n est strictement plus grand que m, il suffit de prendre Q égal au polynôme constant 0 et R égal à A pour établir l'existence. Raisonnons par récurrence pour établir les autres cas. Si p est égal à 0, c'est-à-dire si n est égal à m :
- Ce qui démontre la proposition pour p égal à 0. Supposons maintenant la propriété démontrée pour toute valeur inférieure à p - 1 et montrons la pour p. Un calcul analogue au précédent montre l'existence d'un polynôme R1 tel que :
- La différence de degré entre R1 et B est inférieure ou égal à p - 1, l'hypothèse de récurrence montre l'existence de deux polynômes Q1 et R tel que :
- En remplaçant la valeur de R1calculée dans l'égalité (2) dans l'égalité (1), on obtient :
- .
Ce qui établit la proposition.
Exemple : Division de par
- Étape 1 : division de par (quotient , reste )
x4 - x 3 + x2 - x + 8 x2 + 3x + 1 x4 + 3x3 + x2 x2 - 4x3
- Étape 2 : division de -4x3 - x par x2 + 3x + 1 (quotient -4x, reste 12x2 + 3x)
x4 - x 3 + x2 - x + 8 x2 + 3x + 1 x4 -3x3 + x2 x2 - 4x - 4x3 - x -4x3 - 12x2 -4x + 12x2 + 3x
- Étape 3 : division de 12x2 - 3x + 8 par x2 + 3x + 1 (quotient 12, reste -33x - 4)
x4 - x 3 + x2 - x + 8 x2 + 3x + 1 x4 + 3x3 + x2 x2 - 4x + 12 - 4x3 - x -4x3 - 12x2 -4x + 12x2 + 3x + 8 12x2 + 36x +12 - 33x - 4
- Conclusion : x4 - x 3 + x2 - x + 8 = (x2 + 3x + 1)(x2 - 4x + 12) - 33x - 4
Soient et deux polynômes.
On dit que divise (ce qu'on note ) s'il existe tel que :
- .
Les démonstrations se font comme dans (voir le cours d'arithmétique).
PGCD et PPCM
Définitions
Soient .
- Un PGCD (Plus Grand Diviseur Commun) de et est un polynôme qui divise et et tel que tout diviseur commun à et divise (c'est donc le "plus grand" au sens de la relation d'ordre "divise") .
- Un PPCM (Plus Petit Commun Multiple) de et est un polynôme qui est divisible par et et tel que tout multiple commun à et soit divisible par (c'est donc le "plus petit" au sens de la relation d'ordre "divise") .
Remarques :
- .
- On démontre facilement que deux PGCD ou PPCM d'un même couple de polynômes sont associés (c'est-à-dire égaux à une constante multiplicative près).
- Comme dans , deux polynômes sont dits premiers entre eux si, et seulement si, leur PGCD vaut 1 (en fait, cela équivaut à dire que leur PGCD est un polynôme constant).
Algorithme d'Euclide
Il est le même que dans . On établit le Lemme d'Euclide :
Il faut montrer que l'ensemble des diviseurs communs à et est égal à . On raisonne donc par implications successives.
: Soit .
Alors d'où l'on tire que .
: Soit .
Alors d'où l'on tire que .
On a bien l'égalité : si ces ensembles sont égaux, alors leur plus grands éléments aussi, d'où le résultat.
On en déduit l'Algorithme d'Euclide :
Soient tels que
Opération | Reste | Commentaires |
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on divise par | ||
si , on divise par | ||
… | … | … |
si , on divise par |
Théorèmes d'Arithmétique
Ces Théorèmes se démontrent comme dans .
Polynômes premiers et irréductibles
Soit non constant.
- Le polynôme est dit irréductible si ses seuls diviseurs sont les polynômes constants et ceux de la forme .
- Le polynôme est dit premier si :
- .
On se permet ainsi de confondre les deux notions. La démonstration se fait comme dans .
On démontre aussi :
est un anneau factoriel ; cela signifie que, comme dans , tout polynôme non constant admet une décomposition en produit de facteurs premiers, unique à l'ordre des facteurs près.
Idéaux de lK[X]
La définition d'un idéal est donnée dans le cours sur les anneaux.
est un anneau principal, ce qui signifie que tout idéal y est principal : plus précisément, si est un idéal de , alors :
- .
Soit un idéal de .
Notons (ce minimum existe car l'ensemble est une partie de minorée par 0). Enfin, notons un polynôme unitaire appartenant à tel que .
On a de manière évidente, par définition d'un idéal et comme , . Réciproquement, soit , l'existence de la division euclidienne de par , entraîne celle d'un polynôme avec .
Ce polynôme vérifie , comme somme de deux éléments de ce même idéal. Par définition de n, la condition implique et .
Ainsi: .
D'où l'existence d'un tel polynôme.
S'il y'avait deux polynômes vérifiant le résultat alors ces derniers sont forcément associés. Les polynômes étant choisis unitaires, ils sont donc égaux. D'où l'unicité.