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Le jacobien est une généralisation de la dérivée et du gradient pour les fonctions de plusieurs variables. Cette notion a de nombreuses applications, en mathématiques mais aussi en robotique et en biologie.
On rappelle que, si f est une fonction réelle des variables , le gradient de f est la fonction vectorielle :
Une interprétation possible du gradient d'une nappe paramétrée est qu’il s'agit d'un vecteur normal à la nappe, c'est-à-dire orthogonal au plan tangent.
Notations
Si A est une matrice ou un vecteur, on note tA sa transposée. Notamment, on notera :
la transposée du gradient de f.
Pour simplifier les notations, on notera :
Le gradient, par exemple, s'écrira ainsi :
Le jacobien d'une composée de fonctions est le produit des jacobiens individuels.
Jacobien d'une réciproque
Le jacobien de la réciproque d'une fonction est l'inverse du jacobien de la fonction.
On peut interpréter le jacobien d'une application en termes de « modification » des volumes. Lors d'une transformation, un volume élémentaire sera multiplié par la valeur absolue du jacobien de la transformation. En particulier, un jacobien identiquement égal à 1 conserve les volumes. On note cela de la manière suivante :
.
L'utilisation la plus courante du jacobien concerne le changement de variables dans les intégrales multiples.
Début d’un théorème
Théorème de changement de variable
De manière très informelle : il est possible d'effectuer des changements de variables dans les intégrales multiples. On utilise pour cela le jacobien.
Si l'on passe des variables aux variables par une bijection de classe C¹ d'un ouvert D₂ dans D₁, si f est une fonction continue de D₁ dans ou , alors :
Fin du théorème
Début de l'exemple
Exemple : aire d'un disque
On définit le domaine . On veut calculer l'aire de ce domaine (il s'agit d'un disque de rayon R) :
On effectue le changement de variable en coordonnées cartésiennes-polaires (cf. plus haut), qui donne :
Nous avons montré que ce jacobien valait r, donc :
Le jacobien permet d'effectuer l'équivalent des développements limités pour les fonctions réelles à l’ordre un. On a en effet :
Début d’un théorème
Approximation linéaire
Soit f une fonction dont les dérivées partielles d'ordre un sont toutes définies. Soit M un point dans l’ensemble de définition de f. Alors on a, à l’ordre un, le développement limité suivant :
Fin du théorème
On retrouve en quelque sorte l'interprétation « géométrique » que l’on avait pour la dérivée : la matrice jacobienne permet d'obtenir un objet « tangent » à la fonction.