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En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, «
Sommation : Changement d'indice
Sommation/Changement d'indice », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Le changement d'indice dans les sommations est très similaire au changement de variable en calcul intégral. La formule générale du changement d'indice sera donc similaire à la formule du changement de variable en calcul intégral. Nous avons :
Début d’un théorème
Théorème
Soit une fonction de variable entière.
Soit I un sous-ensemble de ℕ et soit Φ une fonction injective de I dans ℕ. Posons J = Φ(I), on a alors :
.
Fin du théorème
Le théorème ci-dessus décrit le cas général. Dans la pratique, nous utiliserons surtout deux cas particuliers et il sera très rare d’avoir recours à un autre cas que les deux cas étudiés ci-dessous. Dans le cadre de ce cours, les deux cas principaux de changement d'indice, que nous étudierons, seront appelés « glissement d'indice » et « inversion d'indice ».
Le glissement d'indice (que l’on peut aussi appeler translation d'indice) est le cas particulier où la fonction Φ envisagée dans le théorème ci-dessus est de la forme :
.
Donnons un exemple simple pour mieux comprendre :
Soit la somme :
.
Nous voyons que, sous forme de sommation, cette somme peut s'écrire a priori :
.
Toutefois, on peut remarquer que l’on peut aussi l'écrire :
.
On aura donc :
.
On dira que l’on est passé de la première somme à la deuxième par un glissement d'indice.
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Remarque
Nous avons changé le nom de l'indice de i en j pour la clarté de l'exposé. Mais on aurait tout aussi bien pu garder l'indice i, compte tenu du fait qu’il s'agit de variables muettes.
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Plus généralement, la formule exprimant le glissement d'indice sera donnée par :
Proposition
étant une fonction de variable entière, on a :
.
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Exemple d'application
Soient trois nombres a, b, c tels que a + b + c = 0 et une fonction de variable entière.
Calculons :
.
Commençons par séparer les sommes :
.
Faisons un glissement d'indice sur la première et la dernière somme de façon à avoir dans chaque somme :
.
Dans la première somme, écrivons à part les deux premiers termes. Dans la deuxième somme, écrivons à part le premier et le dernier terme. Dans la troisième somme, écrivons à part les deux derniers termes.
Nous voyons que l’on peut ainsi mettre la somme en facteur ; on obtient :
.
Comme, par hypothèse, a + b + c = 0, il nous reste :
.
Nous avons donc établi la relation :
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Nous remarquons que cette relation généralise la sommation par télescopage vue au chapitre précédent (en prenant a=0, b=-1, c=1, m=0) mais ne peut pas être utilisée dans les exercices car elle ne figure pas dans les programmes.
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L'inversion d'indice (que l’on peut aussi appeler retournement d'indice) est le cas particulier où la fonction Φ envisagée dans le théorème ci-dessus est de la forme :
,
i étant supposé prendre toutes les valeurs de 0 à n.
Donnons un exemple simple pour mieux comprendre :
Dans le cas n = 7, soit la somme :
.
Nous voyons que, sous forme de sommation, cette somme peut s'écrire a priori :
.
Toutefois, on peut remarquer que l’on peut aussi l'écrire :
,
ce qui consiste à écrire la somme en commençant par le dernier terme.
On aura donc :
.
On dira que l’on est passé de la première somme à la deuxième par une inversion d'indice.
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Exemple d'application
Calculons :
Nous allons différencier deux cas selon la parité de n.
Premier cas : Si n est pair
On peut écrire :
Le terme central est nul. Faisons un glissement d'indice pour la deuxième somme de façon à démarrer à i = 0.
C'est ici que nous faisons une inversion d'indice dans la deuxième somme :
.
Il reste après simplification :
,
qui s'écrit :
.
Deuxième cas : Si n est impair
Le calcul est très similaire au cas où n est pair. Nous laissons au lecteur le soin de le faire. On obtient aussi :
.
Nous avons donc établi que, pour tout n, on a la relation :
.
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Pour les besoins d'un calcul, nous pouvons parfois être amenés à séparer les termes d'une somme. Par exemple, nous pouvons être amenés à séparer les termes d'indice pair des termes d'indice impair. Plus généralement, nous pouvons être amenés à séparer les termes selon le reste de la division de l'indice par un nombre entier particulier d (classe modulo d). Pour cela, nous disposons de formules générales adaptées à ce genre d'opérations :
Pour séparer les termes selon la parité de leur indice, nous utiliserons la formule :
.
Pour séparer les termes selon le reste de la division de leur indice par 3, nous utiliserons la formule :
.
Pour séparer les termes selon le reste de la division de leur indice par 4, nous utiliserons la formule :
.
Pour séparer les termes selon le reste de la division de leur indice par 5, nous utiliserons la formule :
.
Et ainsi de suite ... Dans toutes ces formules E(x) désigne la partie entière de x.
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Exemple d'application
Calculons :
.
On a :
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Proposition
Soit une suite géométrique de premier terme 1 et de raison x différente de 1. La somme sn des n + 1 premiers termes de la suite est donnée par :
.
Si de plus on a : -1 < x < 1, par passage à la limite, on obtient :
.
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Démonstration
Nous avons
.
Par glissement d'indice, nous obtenons :
.
Nous reconnaissons sn dans la dernière égalité. Nous obtenons donc :
.
En tirant sn de cette dernière expression, nous obtenons :
.
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