Recherche:Collaboration juive sous le nazisme

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Collaboration juive sous le nazisme

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Aux débuts du XXI° siècle, la question de la collaboration juive sous le nazisme est reposée au grand public par trois films récents :

Plus récemment, l'ouvrage collectif paru en juin 2015 Jewish honor courts[T 2],[H 2] — dont le douzième chapitre comporte une trentaine de pages intitulées The Gray Zone of Collaboration and the Israeli Courtroom — est retenu pour la finale du concours académique annuel proposé par The Jack, Joseph and Morton Mandel Center for Advanced Holocaust Studies dans le cadre du musée du mémorial de l'Holocauste des États-Unis[T 3]. Ce chapitre, « The Gray Zone of Collaboration and the Israeli Courtroom[H 3] », remporte le premier Prix annuel de l'Organisation israélienne d'histoire et de droit dédié au meilleur article consacré à l'histoire du droit publié en 2015 par un chercheur israélien[7].

Longtemps tabou[8] même parmi les chercheurs[H 4],[H 5], ce sujet redevient d'actualité. Annette Wieviorka, spécialiste de la Shoah et de l’histoire des Juifs au XXe siècle depuis la publication de sa thèse Déportation et génocide en 1992, se pose la question suivante : « Pourquoi cette question des Judenrats resurgit-elle aujourd’hui ? Il y a un demi-siècle, un film comme celui de Margarethe von Trotta aurait suscité un débat passionné, alors qu’il n'a engendré aucune polémique depuis sa sortie. Cela signifie que ces objets, de brûlants qu’ils étaient au début des années 1960, sont en train de se refroidir, et qu'on peut peut-être les aborder avec une certaine sérénité[H 6]. »

Cependant elle répond aussi à Alexandra Schwartzbrod, journaliste à Libération : « La petite phrase d'Hannah Arendt sur la responsabilité de la collaboration des Juifs dans leur propre mort est absurde. En Union soviétique, les Allemands ont fusillé plus d'un million et demi de Juifs, et il n'y avait pas de conseils juifs. Pourquoi Arendt s'est-elle tant fourvoyée ? Elle n'a suivi qu'une petite partie du procès. Elle a écrit ses articles, devenus un livre, deux ans après le procès. Elle l'a rédigé très vite, et dans un étrange état d'euphorie, écrit-elle à son amie Mary Mac Carthy. Si elle a une expérience de l’Allemagne nazie et des camps d'internement en France, elle ne semble pas avoir perçu la situation à l'Est[H 7]. »

La perspective qu'ait pu exister – même dans de rares cas isolés, et quelle que fût la forme que ceux-ci auraient pu revêtir – une possible collaboration entre un certain nombre de Juifs et le régime nazi demeure aujourd’hui encore, plus de 70 ans après les évènements, un sujet extrêmement sensible[H 4],[H 5].

Avant-propos : contexte de la réalisation de ce travail[modifier | modifier le wikicode]

Cet essai n'échappe pas à ce contexte délicat. En novembre 2013, un article traduit de Wikipédia russe paraît sur la Wikipédia francophone sous le titre Collaboration juive en Europe orientale. Il est renommé en Compromission de juifs sous le régime nazi, mais provoque une polémique. Un premier processus de suppression échoue faute de consensus[9]. Un consensus s'établit cependant pour améliorer l’article et l’élargir. Le titre est ensuite une nouvelle fois modifié : Attitude des Juifs sous le régime nazi. Inquiet de la tournure prise par les évènements, le traducteur à l’origine de la première esquisse choisit dès lors de se mettre en retrait.

L'article résultant est reproposé quelques jours plus tard avec succès à la suppression par plusieurs contributeurs — qui, pourtant, avaient auparavant activement participé au peaufinage structurel du contenu rédactionnel — au motif consensuel de travail inédit (TI). Un bureaucrate de Wikipédia ayant suggéré son transfert vers la catégorie Recherche en histoire de Wikiversité[10] celui-ci est effectué le 6 janvier 2014 en adéquation avec les modalités spécifiquement inhérentes aux travaux inédits. L'article est ensuite renommé en Collaboration juive sous le nazisme.

Le lecteur intéressé par les détails de l'affaire pourra se reporter à l’Annexe I et à la page de discussion du présent document.

Les faits[modifier | modifier le wikicode]

D’après Hannah Arendt[N 2], des Juifs ont bien pris une part active aux exactions des nazis, même s’il est difficile d’en évaluer l’importance exacte[H 8]. Ainsi, en Israël, après la guerre, eurent lieu différents procès et inculpations pour des actes de collaboration des Judenräte où une quarantaine de Juifs furent accusés de complicité avec les nazis et condamnés à des peines de prison.

Chaïm Rumkowski goûtant de la soupe au ghetto de Łódź

Parmi eux, le cas de Rudolf Kastner, leader des Juifs hongrois avant et pendant la guerre puis haut-fonctionnaire de l'état d'Israël, fut l’objet d'un retentissement particulier[12],[11]. Bien qu'acquitté par la Cour suprême d'Israël[N 3] trois ans après son assassinat, des témoignages de son assistance aux nazis furent déposés lors du procès d'Adolf Eichmann : en échange d'un millier de juifs rapatriés en Palestine, il accepta la « déportation » d'autres[13],[14]. D'autres collaborateurs tels Alfred Nossig furent directement exécutés par les résistants juifs[15],[16].

Cependant, compte tenu des contextes politiques et économiques très divers des régions concernées où ces phénomènes revêtent des aspects particuliers, traiter de cette question à partir de considérations générales se révèle très délicat. Par exemple, l’invasion allemande de la Pologne en 1939 survient dans un climat d'antisémitisme historique local alors que la politique nazie à l'égard des Juifs n’est pas encore bien connue des intéressés. (à vérifier) Celle de l’Ukraine, en 1941, est accueillie comme une libération par la majorité des Ukrainiens quelles que soient leurs origines[17].

En Allemagne[modifier | modifier le wikicode]

L'accord Haavara[modifier | modifier le wikicode]

7 mois après l’arrivée d'Hitler au pouvoir, l'accord Haavara[18] — littéralement « accord de transfert » — est signé le 25 août 1933 entre la Fédération sioniste d'Allemagne, la Banque anglo-palestinienne sous contrôle de l'Agence juive et les autorités économiques du Reich après trois mois de négociations menées via la société sioniste de plantation d'agrumes Hanotea. Cet accord, qui fonctionne jusqu’en 1939, facilite l'émigration des Juifs allemands vers la Palestine contre l’abandon de leurs biens à l'État allemand avant le départ. Ceux-ci, selon l'accord, pourraient être récupérés ultérieurement par leur transfert en Palestine comme biens d'exportation allemands[19].

Après l'invasion de la Pologne, la poursuite de l'accord devint impossible mais, en 1940, des représentants du groupe armé sioniste Lehi proposent, sans succès, au chef de la division Moyen-Orient du ministère des Affaires étrangères du Reich Werner Otto von Hentig, une coopération militaire anti-britannique au Moyen-Orient avec transfert des juifs d'Europe vers la Palestine[20].

La présence juive au sein de la Wehrmacht[modifier | modifier le wikicode]

La présence de soldats et d'officiers juifs ou d'origine juive, les Mischlinge[21], dans les rangs de la Wehrmacht - voire de la SS - est bien attestée, particulièrement par l'ouvrage de Bryan Rigg[N 4], Hitler's Jewish soldiers[H 9] paru en mai 2002 et récompensé l'année suivante par un Colby Award[22] alors que paraît la traduction française sous le titre La tragédie des soldats juifs de Hitler[H 10]. L'ouvrage comporte 95 photographies[23] de « Mischlinge[N 5] » en tenue de SS (« Schutzstaffel ») que l'éditeur University Press of Kansas publie en ligne[23].

La délicate question de la collaboration des Mischlinge[H 9],[23] doit être abordée avec circonspection. Certes, la Werhmacht a bien compté des « métis Juifs » dans ses rangs et des officiers supérieurs[23] possèdent des origines juives. De nombreux certificat d’aryanité signés de la main du Führer leur ont été attribués[H 9] selon Bryan Rigg qui soutient que « des milliers de soldats ont présenté ce genre de demandes afin de pouvoir continuer à servir l’armée et qu'Hitler a contresigné lui-même beaucoup de requêtes. En 1944, selon un rapport secret des services du personnel de l'armée allemande, une liste de soixante-dix-sept généraux et officiers hauts gradés d’origine juive ou mariés avec un tel conjoint » sont dans ce cas. Parmi les plus médiatisés, outre Robert Borhardt, Reinhard Heydrich[23] et le colonel Walter Hollander[23] figurent notamment :

Le maréchal d’aviation Erhard Milch[23].

Rigg ajoute : « On aurait pu ajouter à cette liste encore soixante noms de généraux et de hauts gradés de la Wehrmacht, des armées de l’air (Luftwaffe) et de la marine (Kriegsmarine), sans oublier deux Feld-maréchaux (Generalfeldmarschall) ». Pour ceux-ci, le niveau de leur engagement implique nécessairement des choix personnels dont il pourrait sembler raisonnable de tenir compte en les considérant comme Allemands ou soldats de métier plutôt que Juifs ; le second ouvrage de Rigg[H 12] offre l'intérêt de poser la question à travers l'étude de cas particuliers. Mais les chiffres évoqués tant par Rigg que par Tollet — 150 000[H 13] — ou Hilberg — plusieurs milliers[H 14] — ne font pas de la question des soldats « ordinaires » juifs ou mischling une question anecdotique et marginale.

Critiques[modifier | modifier le wikicode]

Les thèses développées dans cet ouvrage font l’objet d'une analyse et d'un compte-rendu universitaires[H 15] condensés par le professeur Stephen G. Fritz[N 6], enseignant au College of Arts and SciencesDepartment of History de l'East Tennessee State University. L'article, publié en 2004 par le Project MUSE sous la férule de Johns Hopkins University Press et de la Milton S. Eisenhower Library, dit notamment ceci : « Une notoriété controversée a accompagné la sortie du titre La tragédie des soldats juifs d'Hitler. Partant du principe qu'un nombre étonnamment élevé d'Allemands d'origine juive a servi dans la Wehrmacht (ndlr : environ 150 000 selon Rigg), on peut comprendre l'émoi qu'un tel sujet peut susciter. Aussi choquantes qu'incompréhensibles que puissent paraître les allégations de Rigg, le lecteur reste pourtant sur sa faim face à l'étonnante médiocrité du contenu. […] Outre un sous-titre hyperbolique, Rigg ne dit pas grand chose qui permette d'élargir le champ de vision relatif à la complexité des lois raciales nazies, dont leur impact sur les Mischlinge[N 5]. »

Dans son ouvrage « Christianisme et judaïsme rabbinique[H 14] » Jonas E. Alexis[N 7], rapporte que « Raul Hilberg estime que les allégations de Rigg n'apportent strictement rien au niveau de prétendues « révélations fracassantes » puisque les écrivains qui, comme lui » (i.e. Hilberg), « se sont penchés sur la thématique de l’Holocauste » ont toujours « su que l'armée allemande comptait des milliers de Mischlinge[N 5] parmi ses recrues[H 14],[T 4] ».

En Europe centrale[modifier | modifier le wikicode]

En Hongrie[modifier | modifier le wikicode]

En dépit de l’hostilité des résistants juifs hongrois, Rudolf Kastner[24] — alias docteur Reszco et surnommé « le Schindler juif[25] », premier président de l'organisation sioniste de Hongrie dont l'activité personnelle reste toujours très controversée[26] — défend au procès de Nuremberg les interlocuteurs SS[27] avec lesquels il a marchandé en 1944 l’autorisation d’extrader 1 684 Juifs vers la Suisse. Il occupe cependant ensuite d’importantes fonctions dans l’administration israëlienne à partir de 1952[28]. Mais, dès l'année suivante des révélations dans la presse[28] aboutissent à son procès[29] qui entraine la chute du gouvernement.

En 1957, il est assassiné par un jeune militant[30] alors que la cour suprême le réhabilite en 1958[31] mais son assassin est gracié par le président Ben Gourion au bout d’un an. Bien que réhabilité[25], Kastler est vivement remis en cause lors du procès Eichman par l’accusé lui-même[32] et de nombreux témoins juifs dont la mère de Hannah Szenes[14]. En 2016, un ouvrage de Paul Bogdanor — Kastner’s crime[11],[12] — revient sur ce personnage très controversé[12].

Police juive dans le ghetto de Varsovie

En Pologne[modifier | modifier le wikicode]

Police juive dans le ghetto de Varsovie

Le chef du ghetto de Varsovie, Adam Czerniaków, se suicide en apprenant que les listes qu’il signe avaient signifié la mort pour des milliers de ses semblables[33],[3]. Mais, à l'extérieur du même ghetto, l'organisation Zagiew, créée par les nazis avec des Juifs polonais, collabore avec la Gestapo pour la traque des Polonais qui cachent des Juifs en ville. Beaucoup de membres de Zagiew sont liés au « Groupe 13 » d'Abraham Gancwajch, organisation collaborationniste juive interne au ghetto de Varsovie. Tadeusz Bednartchik, combattant polonais de la résistance, affirme que cette organisation comprenait 1 000 agents de la Gestapo d'origine juive[H 16]. Certains de ces agents étaient armés et l'organisation disposait d'une revue du même nom dont le rédacteur était Chain[34].

(peut-être à mettre en note ?)

articles détaillés : ghetto de Varsovie Histoire des Juifs en Pologne

Police juive et allemande à l'entrée du ghetto de Łódź
Chaïm Rumkowski, le dictateur du ghetto de Łódź

Étienne Jaudel qualifie le président du Conseil juif[N 1] du ghetto de Łódź, Chaïm Mordechai Rumkowski, de « juif le plus contesté de l'histoire contemporaine[35] ». Investi par les autorités nazies d'un pouvoir absolu sur 160 000 personnes enfermées pendant quatre ans dans cette véritable cité Chaïm Rumkowsky y organise un camp de travail au service des nazis. En sélectionnant ceux qui devaient être déportés, en les faisant arrêter par sa police et conduire vers les trains partant pour une destination inconnue, il s'est fait le complice du génocide[H 17]. Il se fit une triste réputation en prononçant devant les prisonniers du ghetto un discours répétant sans fin « Donnez-moi vos enfants ! » pour les persuader qu'au prix de la vie des enfants, il pourrait sauver ceux qui restaient[36]. Cette attitude lui a valu la condamnation unanime d'Hannah Arendt, Raul Hilberg et Primo Levi[H 17].

article détaillé : ghetto de Łódź

L’attitude de certains kapos juifs du camp d’Auschwitz a été remise en lumière en 2014 par l’édition anglaise de l’ouvrage de Tuvia Friling — A Jewish kapo in Auschwitz[H 18],[T 5] — recensé en avril 2016 par le professeur Antony Polonsky dans The American Historical Review[H 21]. Le contenu du livre relate le comportement et le procès d’Eliezer Gruenbaum[H 22] — identifié en France sous le pseudonyme de Léon Berger[37],[H 24],[H 25],[H 23],[H 26] — dont la filiation directe avec Yitzhak Gruenbaum[H 27], premier ministre de l’intérieur du nouvel état d’Israël, a fait l’objet en son temps de débats houleux[H 28].

Tadeusz PiotrowskiPoland’s Holocaust: Ethnic Strife, Collaboration with Occupying Forces and Genocide in the Second Republic[T 6],[H 29] — contient un chapitre de 41 pages, intitulées Jewish Collaboration[T 7],[H 30], dont l’avant-dernière cite Simon Wiesenthal : « Les collaborateurs juifs-soviétiques en Pologne orientale — auxquels s’ajoutent les collaborateurs juifs-nazis essaimés dans toute la Pologne occupée — constituaient, certes, une frange infime de la population face aux trois millions de Juifs répertoriés. Il n’empêche que le fardeau de la culpabilité pèse sur eux car ils ont contribué à accroître le taux de mortalité impliquant des citoyens polonais ? … Nous n’avons pas fait grand-chose pour condamner la collaboration juive avec les nazis. Après la guerre, j’ai demandé à ce que ceux qui avaient abusé de leurs prérogatives au sein des ghettos et des camps de concentration soient radiés des comités juifs, mais je me suis vu rétorquer que l’adoption d’une telle mesure équivaudrait à "amoindrir la culpabilité des nazis"[H 31]. »

En Tchécoslovaquie[modifier | modifier le wikicode]

Charles Schulman écrit : « Notre camp qui avait été créé en mai 1941, était donc dirigé par Wenkart, le Juif viennois à qui beaucoup des gens reprochaient cette responsabilité : selon eux, il se rendait ainsi complice des Allemands ... Le chef de notre camp s'appelait Immerglick. C'était un vrai salaud, un collabo juif et si nous le comparions avec Wenkart, le commandant juif du camp de Dęblin, ce dernier était un véritable ange[H 32]. »

L'entrée du camp de Theresienstadt

Des accusations de collaboration ont aussi été formulées à l'encontre du Conseil des aînés — Ältestenrat[N 8] — du camp de Theresienstadt pour avoir caché aux volontaires pour Auschwitz le sort qui les y attendait[H 33]. Raul Hilberg a appliqué ce qualificatif à la Kultusgemeinde de Vienne et au rabbin Benjamin Murmelstein qui en dirigeait la section « émigration ». Murmelstein avait conclu un accord avec l'Office central pour l'émigration des Juifs afin que, en contre-partie de la coopération du Kultusgemeinde, une liste de 6 catégories de juifs ne soient pas transférée vers des camps d'extermination dont, en premier lieu, les membres de l'appareil administratif juif[H 34]. Il reste un personnage très controversé au sein de la communauté juive et selon Saul Friedländer lors de son décès à Rome en 1989 « le grand rabbin de la ville refusa qu'il fût inhumé à côté de sa femme et le rejeta symboliquement à la périphérie du cimetière juif »[38].

Toutefois, selon l'« Association du souvenir des martyrs de Theresienstadt » , les trois responsables du Conseil des aînés[N 1] étaient des serviteurs loyaux de leur communauté dont « l'objectif principal était de sauver les Juifs du ghetto selon une approche rationnelle de sauvetage par le travail ». Bien qu’il aient eu l'opportunité de s'échapper du camp avec leurs familles, ils choisirent d'y rester et de partager le destin de leur communauté. Ils ont essayé de s'opposer aux persécutions mais durent « faire face à l'horrible dilemme » d'organiser les déportations selon les ordres des nazis. Bien qu’ils n'eurent pas connaissance de la « solution finale », ils prirent conscience que l'objectif des nazis étaient l'extermination du peuple juif[H 35]. Les Conseils des aînés ont été ensuite rebaptisés en Conseil juif (soit en Allemand Judenrät[N 1]). Toutefois, dans le cas de Theresienstadt, le nom en est resté car qu’il était officiellement présidé par son doyen Paul Eppstein[H 35].

article détaillé : camp de concentration de Theresienstadt

Dans les pays baltes[modifier | modifier le wikicode]

Dans un article en polonais publié en 2007 dans la revue scientifique Glaukopis sous l'intitulé « Lonek Skosowski : la fin des collaborateurs juifs de la Gestapo » , Wojciech Jerzy Muszyński et l'historien Marek Jan Chodakiewicz écrivent[H 36] : « Au cours de la Seconde guerre mondiale, Hitler et les membre du Parti national-socialiste œuvrèrent en chœur pour conduire les Juifs à la mort. Ceux-ci, harassés, persécutés, ne virent d'autres alternatives que d'user de toutes sortes de stratagèmes pour survivre sans pour autant pouvoir s'assurer la moindre garantie de succès en retour. Contraints de se cacher, certains d'entre eux eurent même recours à des mesures extrêmes. L'un des cas les plus controversés est celui d'Elke Sirewiza. Après avoir reçu de faux papiers affublés du nom de Fritz Scherwitz[H 37], il s'affilia au Parti nazi. Servant les SS en qualité de « Obersturmführer », il fut nommé commandant en chef du camp de concentration « Lenta » à Riga en Lettonie. Il supervisa et cautionna l'assassinat de Juifs et le viol de femmes juives[H 38]. »

article détaillé : camp de concentration de Riga-Kaiserwald

L'histoire de Jacob Gens[39], d’abord chef de la Police juive puis dirigeant du Judenräte du ghetto de Vilnius est un exemple d'ambiguïté et de sort tragique. Exécuté le 14 septembre 1943 par la Gestapo pour collaboration avec les clandestins[40], il livra néanmoins aux nazis le chef de ceux-ci, Yitzhak Wittenberg, et envoya à plusieurs reprises au peloton d'exécution des malades chroniques et des vieillards à la place de femmes et d'enfants afin de "sauver le peuple juif du futur[H 39] ».

article détaillé : ghetto de Vilnius

En Europe orientale[modifier | modifier le wikicode]

Il s'agit essentiellement des zones envahies à la suite de la rupture du «pacte Molotov-Ribbentrop» – plus connu comme pacte germano-soviétique – qui déclenche l’opération Barbarossa.

article détaillé :


Les cas de l’Ukraine et de la Biélorussie réclament une analyse particulière des motivations à la collaboration car « la différence significative relative à la question impliquant une collaboration juive n'était pas nécessairement imprégnée d'une quelconque base idéologique puisqu'elle comportait également une part non négligeable de personnalités non-juives qui coopéraient avec les instances en vigueur à dessein d'y assouvir un désir de vengeance par rapport aux torts causés (par le) régime soviétique : nationalisation, collectivisation, répression[H 40] ».

En commençant à " collaborer " avec les nazis, les Ukraniens - dont des juifs - ont-ils combattu avec l'Allemagne ou contre l'URSS ? Puis le temps s'accélèrant après le déclenchement de l'opération Barborossa en juin 1941 et pris dans l'engrenage des illusions initiales beaucoup d'entre eux n'ont peut-être pas saisi à temps toute l'horreur de la situation pour pouvoir s'en dégager après janvier 1942 et la conférence de Wannsee. Ils sont alors réduits à limiter les dégâts chaque fois que possible entre en 1942 et 1943 lors des rafles de la Shoah[41].

articles détaillés :

Cependant quelques-uns ont aussi manifesté un zèle qui ne s'explique pas que par l'égarement. Pour exemple, Khaïm Sygal, natif de Lvov (de son nom complet : « Cyril Nikolaievitch Sygolenko » ) entre dès le début de la Seconde Guerre mondiale dans les rangs de l'organisation nationaliste ukrainienne Sitch de Polésie (UPA-УПА-ПС) et y prend une part active pendant l'été et l'automne 1941. Nommé chef d'escadron le 18 septembre 1941, il est quelque temps adjudant dans « l'Armée insurrectionnelle » de Taras Borovets (dit « Boulba »). Le 16 novembre 1941, il passe au service des Allemands comme interprète à la gendarmerie de Sarny (Oblast de Lvov) et dès le 19 à Olevsk il commande l'exécution de 535 personnes. De l'été 1942 à 1943, il est commandant de la police de Doubrovitsy où il ordonne la fusillade de 70 soviétiques dont 69 juifs au cimetière de Doubrovitsy[T 8]. En 1944-1945 il collabore activement comme membre du Sicherheitsdienst, participant à des exécutions collectives de citoyens soviétiques. Après la guerre, alors qu’il vit à Berlin-Ouest, il est arrêté en 1951 par les services de sécurité allemands lors d'une visite en République démocratique allemande (RDA). Transféré en URSS, il est jugé et fusillé en 1952[42],[43].

La situation n’est pas plus brillante à Minsk où les prisonniers du ghetto mènent un combat acharné pour leur survie en dépit d'un climat de terreur extrême. De 1941 à 1943 les dirigeants de ces groupes clandestins[H 41] font l’objet de surveillance assidue relayée par un réseau interne d'informateurs mandatés. Parmi les résistants les plus notoires : Nadia Shusser, Rosa Lipsky, Lena Maizels, Nina Fox, Emma Rodova, Meyer Feldman[44]....

articles détaillés : ghetto de Minsk

En Europe occidentale[modifier | modifier le wikicode]

En Belgique[modifier | modifier le wikicode]

Sur un plan plus institutionnel, l’Association des Juifs en Belgique (AJB) était un organisme, composé de ressortissants juifs, qui fut créé par une ordonnance allemande durant la Seconde guerre mondiale. Son rôle fut largement dénoncé par la résistance juive qui y voit un organe destiné à faciliter à l'autorité allemande le contrôle de la population juive de Belgique[45]. Il s'agissait en effet de « faire assumer par les Juifs eux-mêmes les conséquences de la politique allemande tant sur les aspects relatifs à leur survie provisoire que ceux liés à leur élimination programmée[46] ». L'association fut dissoute par ses dirigeants quinze jours avant la libération. Une enquête fut ouverte après-guerre pour élucider son rôle, elle déboucha sur un non-lieu[47]. On refève aussi des collaborations individuelles. Ainsi Icek Glogowski, le « gros Jacques », était un Juif belge. Traître notoire, collaborateur nazi à la solde de la SIPO-SD, il avait ses bureaux au siège de la Gestapo, avenue Louise à Bruxelles. Le duo qu’il formait avec Kurt Assche avait une terrible réputation[48] et fut responsable de la déportation de centaines de Juifs.

Dans un ouvrage intitulé « Les curateurs du ghetto[H 42] », Jean-Philippe Schreiber et Rudi Van Doorslaer évoquent l’existence d'« anciens membres de la Résistance, qui n'entendent pas céder sur leurs positions et continuent à parler d'une collaboration juive[H 43] ». Schreiber et Van Doorslaer citent également Marcel Liebman qui, en 1977, parlera de « l'indignation de nombreux survivants » face à la volonté d'ignorer. Ceux-ci, « après la Libération, s'étaient attendus à voir les principaux responsables du Judenrat poursuivis pour leur complaisance envers l'ennemi ou pour leur collaboration[H 44] ». Les deux auteurs précisent qu'« aucune action en justice ne fut intentée contre eux. Des dirigeants de la communauté juive découragèrent toute initiative du genre. L'un d'eux se justifia en disant qu’il ne fallait pas raviver de vieilles plaies et que les Juifs avaient assez souffert[H 44]. ». On peut également y lire que « l'on trouve certes quelques traces d'une commission d'épuration à Bruxelles, en 1945[H 44] », mais qu'« elle n'est hélas pas documentée[H 44]. ». Quelques velléités visant à traduire un certain nombre de responsables en justice semblent bel et bien avoir eu lieu puisque, « à Liège, le CDJ mit sur pied une commission d'épuration pour dénoncer les « collaborateurs juifs » à la justice. Elle mit l’AJB en accusation, pour des motifs divers : obéissance aux ordres de l'ennemi, collaboration aux mesures de déportation, menaces, confection de listes, regroupement des Juifs, extorsion de fonds[H 44]. ». Qui plus est, en 1965, « la publication par Betty Garfinkels, l'épouse de Grigorijs Garfinkels, d'un ouvrage sur la persécution raciale[49] ouvre une controverse qui ne contribue pas à apaiser les tensions[H 43]. »

... et ailleurs[modifier | modifier le wikicode]

Lors de sa parution le livre de Maurice Rajsfus « Des Juifs dans la collaboration » consacré à l’Union générale des israélites de France (UGIF) a provoqué « un tollé général dans les institutions juives de France ». Il ne fallait absolument pas laisser dire que des Juifs avaient pu participer — de façon aussi modeste que ce soit — à la persécution mise en œuvre par les nazis et leurs laquais de Vichy. Aspect dont d'ailleurs étaient conscients tant Rajsfus que Pierre Vidal-Naquet, qui dans sa préface, reconnait que : « Le livre de Maurice Rajsfus n’est pas de ceux qu'on se « réjouisse » de présenter au public. [...] il m'a paru clair qu’il allait au devant de risques terribles et pas seulement celui d’être mal compris, celui au contraire d’être trop bien compris ; c’est dans la mesure où il s'agit d'un ouvrage non gratuitement injurieux mais compromettant, au sens fort du terme, que j’ai accepté — en dépit de certaines divergences sur lesquelles je reviendrai — d'écrire quelques pages au seuil de son ouvrage. »Il note à propos de Rajsfus « qu’il y a parfois à discuter sur la façon dont celui-ci aborde le matériel historique mais « Messieurs les Historiens » — et je ne m'excepte pas du lot — auraient dû commencer ». Après avoir partagé ses points d'accord et de désaccord il conclut qu’il « s'agit d'un livre important, d'un livre qui fut difficile à écrire, d'un livre courageux ». Cet ouvrage est plus consacré à la collaboration des notables de l’Union générale des Israélites de France (UGIF) entre eux qu’à une collaboration plus globale des Juifs[H 45].

Bien que Hannah Arendt ait estimé que les Judenräte étaient « un exemple de ce que fut la collaboration de Juifs », l'usage de ce terme reste « très controversé et sensible[50] » et les « réflexions fondamentales comme celles de Hannah Arendt se sont heurtées à des tirs de barrage d'une extrême violence. Raul Hilberg l'a cependant utilisé pour parler de la Kultusgemeinde de Vienne et du rabbin Benjamin Murmelstein, qui en dirigeait la section « émigration » ». Celui-ci avait conclu avec l'Office central pour l'émigration des Juifs un accord afin que, en contre-partie de la coopération du Kultusgemeinde, 6 catégories de juifs – dont en premier lieu les membres de l'administration – ne soient pas transférés vers des camps d'extermination [H 34]. Bien d'autres Judenräte ont été accusés de collaboration par la résistance clandestine[50].

article détaillé : Judenräte

La qualification des faits[modifier | modifier le wikicode]

Au-delà des faits qui sont peu contestés leur qualification provoque un véritable débat sémantique, le vocable même de collaboration avec toute sa charge affective et historique semblant totalement inadapté au sujet pour certains. Parmi les arguments soulevés : la question de la « passivité » juive[H 46], celle de la spécifité de la collaboration juive (collaboration de la corde et du pendu), [...], celle de « la banalité du mal » enfin, que Hannah Arendt « oppose à la diabolisation d'Eichmann et de ses maîtres ». Ce sont là de vrais problèmes soulevés par l'écriture de l'histoire[H 47]. Alors que certains tendent à établir que les exactions seraient l'œuvre de repris de justice libérés en échange de leur collaboration d'autres nuancent cette affirmation : selon eux les collaborateurs juifs se recruteraient à part égale dans la vraie « Unterwelt » (pègre) et parmi l'ex-jeunesse dorée[H 48].

Considérations sémantiques[modifier | modifier le wikicode]

Le terme de collaboration est tellement connoté que certains auteurs, tel le russe Valery Klokov, proposent de l'éviter en utilisant celui de « collaborationnisme[T 9] » — en russe « коллаборационизм » — et distinguent sous ce vocable :

  • la collaboration délibérée avec les intérêts de l'ennemi, au détriment de l'État,
  • les comportements (mis aux services de l’ennemi) pour lui permettre d'accéder à la victoire en période de guerre par le biais d'objectifs planifiés et systématisés[H 49]

On rencontre d'autres précautions sémantiques chez de nombreux auteurs[T 9].

Werner Rings[modifier | modifier le wikicode]

Werner Rings, sociologue suisse, caractérise quatre types de collaborations :

Eugène Rosenblatt[modifier | modifier le wikicode]

Pour ce qui est des autorités juives (Judenrat) et des membres de la police juive des ghettos, l'historien russe Eugène Rosenblatt[H 40] les caractérise en deux groupes distincts :

  • Ceux qui, dans le cadre d’une stratégie de survie collective, se sont solidarisés du reste de la communauté juive et se sont engagés dans sa préservation ;
  • Ceux qui ont ont opté pour une stratégie de survie individuelle, quitte à impliquer la mort d'autres membres de la communauté.

Le premier groupe comprend de nombreux survivants des ghettos qui tentèrent, dans la mesure du possible, d'augmenter les chances survie de toute une catégorie de la population juive. La tutelle des Judenräte sur les familles nombreuses, les nécessiteux, les vieillards, les invalides et les isolés s'inscrit souvent dans cette démarche. Les représentants du second groupe s'opposent aux intérêts des autres Juifs en utilisant tous les moyens pour survivre, y compris ceux qui attentent à la situation ou à la vie de leurs semblables : ce sont les collaborateurs notoires.

Alors collaboration ...[modifier | modifier le wikicode]

Pour Jean Philippe Schreiber « l'attitude des Juifs à l'égard de la montée du nazisme est un thème qui appartient à une zone d'ombre[H 56] ... ». En Allemagne « alors que de nombreux mouvements antifascistes, de nombreux gouvernements même, appellent à boycotter les produits venant de l’Allemagne nazie, le Dr Goebbels dénonce ce qu’il considère comme un complot de la juiverie internationale. Touchés à vif, les bourgeois juifs « collabos » qui cherchent un modus vivendi avec les nazis réagissent par un article publié dans les colonnes de la Jüdische Rundschau du 15 mai 1934. Cette réaction est typique du nationalisme étroit de ces notables qui ressemblent trait pour trait aux Français israélites qui, dans le même temps, flirtent avec les Croix-de-Feu du colonel de la Rocque[H 57] ». Et si Hilberg parle le plus souvent de coopération, de soumission voire de simples exécutants, « collaboration » n’est pas un terme qu’il bannit pour autant : « Il y a eu de la résistance. Mais il y a eu aussi, et plus encore, beaucoup de collaboration » qui « était une stratégie de survie[51] ». Et s'il décrit le plus souvent de façon factuelle, sans qualifier, il dit aussi que le Kultusgemeinde de Vienne « ne cherchait aucun secours mais collaborait au contraire avec la Gestapo et le rabbin Murmelstein ne ménageait pas ses efforts[H 58] ». Une autre position est celle de Pierre Vidal-Naquet qui synthétise ainsi les débats historiographiques : « Les grandes synthèses venues de la Diaspora, celle de G. Reitlinger ou de R. Hilberg, des réflexions fondamentales de Hannah Arendt se sont heurtées à des tirs de barrage d'une extrême violence. Parmi les points les plus délicats : la question de la « passivité » juive[H 46], celle de la collaboration juive[H 50],[H 30] (collaboration de la corde et du pendu), celle du caractère national des victimes juives de Hitler, celle du caractère unique du Massacre, celle de la « Banalité du mal » enfin que H. Arendt opposait à la diabolisation d'Eichmann et de ses maîtres » ... Ce sont là de vrais problèmes soulevés par l'écriture de l'histoire[H 47].

Le segment textuel intitulé Figures explicites ou ambiguës de collaborateurs et de bourreaux[H 59] contenu dans une thèse de doctorat de Jean-Sébastien Noël sous la direction de Didier Francfort[H 60] — et comptant notamment comme membres du jury des personnalités telles que Jean El Gammal, Pascal Ory, Freddy Raphaël et Annette Wieviorka[H 60] — décrit l'équation comme suit : « D'un point de vue historiographique, la question des administrations juives dans les ghettos — et en particulier des Judenräte — fait l’objet d'une très importante littérature. Les enjeux de compréhension du phénomène et de sa définition renvoyaient à l'épineuse question de la collaboration juive[H 30],[H 50], mise en débat de manière retentissante par Hannah Arendt dans Eichmann à Jérusalem : essai sur la banalité du mal[H 61],[H 59] ».

En effet si les cas individuels extrêmes sont considérés comme marginaux et non significatifs, la discussion porte le plus souvent sur l'analyse de l'action des Judenräte. Alors qu'Isaiah Trunk affirme dès 1972 que « selon les calculs de Freudiger, cinquante pour cent des Juifs auraient pu se sauver s'ils n'avaient pas suivi les instructions des conseils juifs[H 62] »,[N 1], ce chiffre est à attribuer pour beaucoup à une mauvaise évaluation de la situation plus qu’à une volonté de nuire et le mémorial de Yad Vashem déplore les propos d'Hannah Arendt les concernant[52].

... ou pas ?[modifier | modifier le wikicode]

Très peu d'Israéliens ont souscrit à l'époque à ses propos sur la coopération des Juifs avec les nazis et si elle a eu le courage d’en parler, on le lui a beaucoup reproché[H 61]. En mettant en lumière les « crimes » des collaborateurs juifs dont il aurait fallu – penserait-elle – « faire le procès plutôt que celui d'Eichman[H 8], elle n'aboutit qu’à minimiser la responsabilité d'Eichmann qui n'aurait alors « qu'obéi aux ordres reçus[53] ». En avril 1968, l’Agence télégraphique juive relaie les propos de l’ancien maire de Toronto, Philip Givens, qui s’insurge contre les allégations laissant entendre qu’aurait pu exister une prétendue collaboration juive avec le régime nazi. Selon lui, toute supputation de cette nature relèverait d’un fieffé mensonge[T 10] doublé d’un monceau d’obscénité politique[T 11],[54]. Dans le même ordre d’idée, des auteurs, aujourd’hui encore, réfutent toute assertion qui laisserait transparaître l’hypothèse d’une quelconque forme de coopération interactive entre la communauté juive et ceux qui n’ont eu de cesse de s’acharner à tenter de procéder à son extermination[H 63].

Vidal-Naquet est plus nuancé car le travail d'Arendt « n'est pas une histoire de la « solution finale » et du reste ne prétend nullement l'être. Le lecteur français dispose à ce sujet des travaux de Léon Poliakov et l’on veut espérer qu'on disposera un jour d'une traduction des livres de Raul Hilberg et de Gerald Reitlinger sur lesquels Mme Arendt s'est pour l'essentiel appuyée » ». Encore moins, est-il une étude de l'attitude juive en face du nazisme. Ce sont pourtant les quelques pages qu'elle a consacrée, à la « collaboration » juive, collaboration de la corde et du pendu, qui ont suscité la polémique la plus véhémente[H 64]. Certes Raul Hilberg a démontré et établi que ces Conseils[N 1] étaient un outil mis en place par l'administration nazie[H 65] mais Isaiah Trunk, dans son ouvrage de référence « Judenrat: the Jewish councils in Eastern Europe under Nazi occupation[H 66], consacré aux Conseils juifs[N 1] d'Europe orientale (Pologne, Lituanie, Lettonie, URSS), met quant à lui en évidence le caractère paradoxal de leur rôle vis-à-vis des populations juives et de leur fonction au sein de l'administration nazie. Les chercheurs ont par ailleurs montré que leur mise en place ne répondait pas d'une décision centrale de Berlin, mais du « fruit des réflexions des membres d'échelons inférieurs impliqués dans la mise en œuvre de la politique relative aux Juifs[H 67] ».

Et le « United States Holocaust Memorial Museum » souligne « les dilemmes insoutenables auxquels ceux-ci étaient soumis » et met l'accent sur les apports de ces Conseils : « on oublie souvent dans les débats sur la responsabilité des Conseils juifs[N 1] et de la police juive, les efforts que de nombreux membres et officiels des Conseils juifs firent dans le cadre de leurs fonctions pour fournir de la nourriture, des services sociaux, économiques et culturels dans les conditions brutales et difficiles des ghettos ». À la différence de la collaboration des non-juifs celle des Juifs n'aurait jamais eu en soi de bases idéologiques[H 40],[T 12] et les judenrats, à la différence d'autres organes de collaboration locale, étaient mis en place sous la contrainte des Nazis[H 67],[H 40]. Ainsi, selon Vassili Grossman, à Minsk les Allemands arrêtèrent dans la rue les 10 premiers hommes juifs qui leur tombèrent sous la main et leur firent savoir qu’ils constitueraient le Conseil juif[N 1],[T 1], obligé d'obéir aux ordres des Allemands. Girch Smoliar[N 9],[H 68], le chef des résistants du Ghetto de Minsk, affirme que les Allemands demandèrent seulement au groupe de juifs : « Qui connaît l'allemand ? ». Ilia Michkin fit un pas en avant et fut nommé chef du ghetto[H 69].

Aussi Annette Wieviorka récuse le qualificatif de collaboration : « Parler de collaborateurs pour les Conseils juifs[N 1] me paraît inadéquat »[H 50] car « la rébellion des Conseils juifs[N 1] était impossible[H 70] ». Enfin l'historien de la Shoah, rescapé d'Auschwitz Georges Wellers relate avoir eu connaissance durant sa détention d'un grand nombre de cas où l'UGIF a « agi avec courage et abnégation en faveur des gens traqués, sans moyens et qui autrement eussent été irrémédiablement perdus[H 71] ». Ce qui l'amène à regretter « qu'après la Libération, une enquête honnête et sérieuse n'ait pas été faite pour tirer au clair le rôle de l'UGIF[H 71],[H 72] ». Dans le même ordre d'idée, Pierre Vidal Naquet postule que « les collaborateurs du jour pouvaient être des résistants de la nuit[H 73] ». L'historien Serge Klarsfeld, quant à lui, affirme que « l'UGIF n'a pas servi à faire interner les Juifs à Drancy ; parfois même elle les en a fait sortir[H 72] ».

Conclusion provisoire[modifier | modifier le wikicode]

La violence des propos tenus en page de discussion du présent article afin de limiter l'information à un seul discours "officiel"[N 10] témoigne d'une charge émotionnelle qui ne fait pas de cet objet d'études un objet banal. Certes la tentation d'une euphémisation des crimes nazis reste bien réelle et dans sa préface à l'ouvrage de Rajsfus, Vidal-Naquet pointe les risques de récupération par les tenants du révisionnisme issu autant des extrêmes gauche et droite afin d'en diminuer l'importance (cf. « Les assassins de la mémoire[H 47] »). Il semble encore redouter aujourd’hui que parler de collaboration juive conduise à effacer la responsabilité des nazis : « si la Shoah est la responsabilité de tout le monde, l'est elle de quelqu’un ? » avec des craintes d'instrumentalisation : « Cette question de la collaboration juive ne peut être abordée de manière complète qu'en relevant les discours qu'elle suscite ». Mais il est peut-être plus risqué encore de passer le sujet sous le boisseau et de ne laisser qu'aux seuls sites négationnistes qui abondent sur le web l'information du grand public.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

Ouvrages français[modifier | modifier le wikicode]

Des Juifs dans la collaboration : l'UGIF (1941-1944) : précédé d'une courte étude sur les Juifs de France en 1939, Paris, EDI : Études et documentation internationales (notice BnF no FRBNF346373394), puis l'Harmattan (notice BnF no FRBNF350803654), 1er janvier 1980, contient un choix de témoignages et documents (ISBN 2-85139-057-0 et 978-2851390578) (OCLC 6892798) (notice BnF no FRBNF36255558g) [lire en ligne], p. 5 

Articles en français[modifier | modifier le wikicode]

Publications étrangères[modifier | modifier le wikicode]

  • Jonas E. Alexis, Christianity and Rabbinic Judaism : a history of conflict between christianity and Rabbinic Judaism from the early church to our modern time, vol. 2, Bloomington, WestBow Press, 628 p. (ISBN 1449781594 et 9781449781590) (LCCN 2013900226) [lire en ligne], chap.5.1 (« Mischlinge in Hitler's Third Reich ») 
  • Dan Michman[55] (directeur de l'Institut international de recherche sur l'Holocauste & titulaire de la chaire Jean Najmann d'études de l'Holocauste), Gideon Greif, Michael Heifetz, Iehiam Weitz et Masha Buman (trad. Michael Heifetz), Holocauste de la communauté juive européenne, Tel Aviv-Jaffa / תל אביב-יפו / université libre d'Israël, maison d'édition de l'université libre, 1995, autre titre : « Holocauste des Juifs d'Europe », 1086 p. (ISBN 9650602348 et 9789650602345) (OCLC 236224124) 
  • Revital Ludewig-Kedmi, Opfer und Täter zugleich? : Moraldilemmata jüdischer Funktionshäftlinge in der Shoah, Gießen, Psychosozial-Verlag, coll. « Reihe “Psyche und Gesellschaft” », 2002 (1re éd. 2001), Frankfurt Signatur: 2001 A 70655, Bereitstellung in Frankfurt, Leipzig Signatur: 2001 A 70655, Bereitstellung in Leipzig, 368 p. (ISBN 3898061043 et 9783898061049) (OCLC 49951885) (DNB 962103454) [présentation en ligne] 
    « Jüdische Funktionshäftlinge waren diejenigen Opfer, die die Nazis zu ihren Mithelfern machten. Sie wurden so zu einer Zwischenschicht zwischen Opfern und Tätern. Oft symbolisieren die Kapos den Tod der Moral während der Nazizeit. Doch die Funktionshäftlinge standen vielmehr vor tragischen Moraldilemmata. Wie leben Funktionshäftlinge heute mit diesen traumatischen Erinnerungen? Konnten sie die Risse in ihrem Selbstbild reparieren, und was wissen ihre Kinder über ihre Vergangenheit? Das Buch analysiert die Bewältigungsversuche von jüdischen Funktionshäftlingen und ihren Kinder am Beispiel von vier Familien, zeigt deren Methoden der Vergangenheitsbewältigung auf und bietet so eine Hilfe in der Therapie von Patienten mit traumatisierenden moralischen Dilemmata. »
  • (en) « Dan Michman », The International Institute for Holocaust Research, Yad Vashem The Holocaust Martyrs' and Heroes' Remembrance Authority « About the International Institute for Holocaust Research », 2013 [texte intégral]
  • (en) Tadeusz Piotrowski, Poland's holocaust : ethnic strife, collaboration with occupying forces and genocide in the Second Republic, 1918-1947, Jefferson NC and London, McFarland, 1998 (réimpr. 2001, 2007, 2012) (1re éd. 1997), the present work is reprint of the illustrated case bound edition of Poland's holocaust: ethnic strife, collaboration with occupying forces and genocide in the Second Republic, 1918-1947, 437 p. (ISBN 0786403713 et 9780786403714) (OCLC 37195289) (notice BnF no FRBNF37631804t) (LCCN 97026233), chap.3 (« Jewish Collaboration »), p. 35-76 
  • Bryan Mark Rigg, Hitler's Jewish soldiers : the untold story of Nazi racial laws and men of Jewish descent in the German military, Lawrence, Kansas, University Press of Kansas, coll. « Modern War Studies », mai 2002, 528 p. (OCLC 49643353) (LCCN 2001007626) [présentation en ligne]  95 photographs, 6 x 9
  • (en) Bryan Mark Rigg, Lives of Hitler's Jewish soldiers : untold tales of men of Jewish descent who fought for the Third Reich, University Press of Kansas, coll. « Modern war studies », 2009, 314 p. (ISBN 0700616381 et 9780700616381) (OCLC 262452836) (LCCN 2008042553) [présentation en ligne] 
  • (en) Bryan Mark Rigg, The Rabbi Saved by Hitler's Soldiers : Rebbe Joseph Isaac Schneersohn and His Astonishing Rescue, coll. « Modern war studies », 2016, 510 p. (ISBN ISBN 978-0-7006-2262-7[à vérifier : ISBN invalide] et 978-0-7006-2261-0) [présentation en ligne] 
  • (en) Isaiah Trunk (préf. Jacob Robinson), Judenrat: the Jewish councils in Eastern Europe under Nazi occupation, Macmillan (New York) & Collier-Macmillan (London), coll. « Bison books », 1972 (réimpr. 1974, 1977, 1979, puis 1996 (LCCN 95049993) c/o University of Nebraska Press: introduction to the « Bison Books » Edition by Steven T. Katz), 663-664 p. (ISBN 080329428X et 9780803294288) (OCLC 482285) (notice BnF no FRBNF35305271v) (LCCN 70173692) 
  • (en) « The Jewish Leadership », Beit Theresienstadt / Theresienstadt Martyrs Remembrance Association / Association du souvenir des martyrs de Theresienstadt, Conference on Jewish Material Claims against Germany « Ghetto Theresienstadt / Ghetto Leadership », 1999 [texte intégral]
  • Robert George Leeson Waite, Scherwitz: Der jüdische SS-Offizier (review), vol. 20, Project MUSE, coll. « Holocaust and Genocide Studies », Winter 2006, 508-510 p. [lire en ligne], chap.3 
    « Kluger begins with the arrest of a “Dr Eleke Scherwitz” on April 26, 1948, on charges of war crimes. At that time, Scherwitz was serving as one of five regional directors for the Support of Victims of National Socialism. The prosecuting attorney portrayed him as a very different person—not Dr. Eleke Scherwitz but Fritz Scherwitz, former member of the Nazi Party, police officer, and SS officer who had operated two forced-labor workshops in Riga. The arrest of Scherwitz stunned the refugee community, and Scherwitz continued to insist that he was Jewish and had hidden his identity while serving in the police and SS. »
  • (ru) Валерий Клоков, ГИА 2014. История. Сборник заданий. 9 класс, Litres, 18 octobre 2013 (ISBN 5457445445 et 9785457445444) [lire en ligne]  → traduction : Valery Klokov, GIA 2014. Histoire. Compilation de travaux. 9e année, Litres, 18 octobre 2013 [lire en ligne], p. 73 
  • (pl) Wojciech Jerzy Muszyński et Marek Jan Chodakiewicz, Glaukopis: pismo społeczno-historyczne (no 9-12), 2007 (ISSN 1730-3419) [lire en ligne] [présentation en ligne], partie Strach się bać!, « Lonek Skosowski: koniec żydowskich kolaborantów Gestapo », p. 324-328 
    • traduction : Wojciech Jerzy Muszyński et Marek Jan Chodakiewicz, Glaukopis : récit socio-historique [« Strach się bać! : « Lonek Skosowski: koniec żydowskich kolaborantów Gestapo » »] (no 9-12), 2007, [pdf] (ISSN 1730-3419) [lire en ligne] [présentation en ligne], partie La crainte d’avoir peur, « Lonek Skosowski : la fin des collaborateurs juifs de la Gestapo », p. 324-328 
  • (ru) Евгений Розенблат, Юденраты в Беларуси: проблема еврейской коллаборации, Ковчег, 2009, Уроки Холокоста: история и современность – Басин, Яков Зиновьевич (ISBN 978-985-6756-81-1)  → traduction : Eugène Rosenblatt, « Judenräte en Biélorussie : le problème de la collaboration juive », Homo Liber, Arche « Les leçons de l'Holocauste : entre histoire et modernité », octobre 2008
  • (en) Tuvia Friling (trad. Haim Watzman), A Jewish kapo in Auschwitz : history, memory, and the politics of survival [« מי אתה ליאון ברז׳ה? : סיפורו של קאפו באושוויץ : היסטוריה, פוליטיקה וזיכרון / טוביה פרילינג[H 20] »], Brandeis University, Waltham, Massachusetts, UPNE : University Press of New England, coll. « The Schusterman series in Israel studies », 2014 (1re éd. 2009), [« Un kapo juif à Auschwitz : histoire, mémoire et politique de survie »] (ISBN 9781611685763, 9781611685879 et 9781611685770) (LCCN 2013049171) [présentation en ligne], p. 23, 139, 151 
    • Recension 1 : (en) Antony Barry Polonsky, « Tuvia Friling. A Jewish Kapo in Auschwitz: History, Memory, and the Politics of Survival », The American Historical Review, Warsaw, POLIN Museum of the History of Polish Jews, vol. 121, no  2, April 2016, p. 672-673 [texte intégral lien DOI]
      • Recension 2 : (en) Orit Rozin, « Black and White in the Gray Zone: Where Law Ends and the Story Begins », Journal of Modern Jewish Studies « Review Essay », 11 décembre 2015 (ISSN 1472-5894) [[pdf] texte intégral lien DOI]
        « Tuvia Friling, A Story of a Kapo in Auschwitz, History, Memory and Politics. University of New England Press, the Schusterman Center for Israel Studies/Brandeis University Press, 2014. Tuvia Friling, Mi Ata Lion Berzheh? Sipuro shel kapo be’auschwitz—historia, politika, vezikaron, Tel Aviv, Resling, 2009. »
  • (he) פרילינג, טוביה / Friling, Tuvia, מי אתה ליאון ברז׳ה? : סיפורו של קאפו באושוויץ : היסטוריה, פוליטיקה וזיכרון — Mi atah Leʼon Berz'eh? : sipuro shel ḳapo be-Oshṿits : hisṭoryah, poliṭiḳah ṿe-zikaron, Tel Aviv, Resling, coll. « Feṭish », ‏2009, [« Qui êtes-vous Léon Berger ? : histoire d'un kapo à Auschwitz »] (LCCN 2010371138) 
  • (en) Jewish honor courts : revenge, retribution, and reconciliation in Europe and Israel after the Holocaust, Detroit, Wayne State University Press, published in association with the United States Holocaust Memorial Museum, juin 2015, collectif d’auteurs placé sous la direction éditoriale de Laura Jockusch et Gabriel N. Finder ; les plumes suivantes ont contribué à la rédaction de cet ouvrage : Veerle Vanden Daelen, Dan Porat, Ido de Haan, Nico Wouters, Katarzyna Person, Helga Embacher, Rivka Brot, Gabriel N. Finder, Laura Jockusch, David Engel, Simon Perego, Ewa Kozminska-Frejlak, Gali Drucker Bar-Am[H 2]. Le douzième chapitre du livre — intitulé « The Gray Zone of Collaboration and the Israeli Courtroom[H 3] » — a été rédigé par Rivka Brot et a remporté le « premier Prix annuel de l'Organisation israélienne d'histoire et de droit récompensant le meilleur article consacré à l'histoire du droit publié en 2015 par un chercheur israélien[7] » (ISBN 9780814338773 et 0814338771) (LCCN 2014951468) [présentation en ligne], « Les tribunaux d'honneur juifs : vengeance, châtiment et réconciliation en Europe et en Israël après l'Holocauste », p. 3, 12, 143, 327-360 
  • (en) Galia Glasner-Heled, Dan Bar-On, « Displaced: The Memoir of Eliezer Gruenbaum, Kapo at Birkenau », Shofar: An Interdisciplinary Journal of Jewish Studies, Purdue University, Ben-Gurion University of the Negev and Schechter Institute of Jewish Studies, Jerusalem, vol. 27, no  2, Winter 2009, p. 1-23 [résumé, texte intégral lien DOI]
    « Eliezer Gruenbaum, the communist son of Yitzhak Gruenbaum, who was a prominent leader of Polish Jewry between the two world wars and Israel’s first interior minister, was a kapo in Auschwitz-Birkenau. »

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 et 1,13 Judenrat[T 1] (Judenräte ou Judenrats au pluriel) : Conseil juif, instrument de l’autorité allemande, créée par celle-ci et constamment soumise à sa supervision. Les membres sont nommés par les Allemands. Dès que les Allemands occupaient une localité, ils cherchaient à constituer un organe local chargé d’appliquer leurs ordres. Ceux qui étaient désignés étaient obligés d’accepter. Souvent ils étaient l’objet de menaces[3].
  2. Hannah Arendt est successivement professeur en sciences politiques à Berkeley, Princeton (où elle est la première femme nommée professeur), Columbia, Brooklyn College, Aberdeen. En Allemagne l’université de Dresde a donné son nom à son institut « für Totalitarismusforschung“ (HAIT).
  3. Cour suprême d'Israël → en hébreu : בית המשפט העליון
  4. « Dr Bryan Rigg », MHC : Military History Center, UNT : University of North Texas, 2013 [texte intégral]
    « Dr Bryan Rigg is a historian and author. He received his B.A. with honors in history from Yale University in 1996. Yale awarded him the Henry Fellowship for graduate study at Cambridge University, where he received his M.A. in 1997 and Ph.D. in 2002. He has taught history at the American Military University and Southern Methodist University (SMU) »
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Mischling, « métis » en allemand, Mischlinge au pluriel, se réfère, sous le Troisième Reich, aux personnes d'ascendance partiellement juive.
  6. 6,0 et 6,1 (en) « Dr Stephen G. Fritz », College of Arts & Sciences, East Tennessee State University « Department of History », 2013 [texte intégral]
    « B.A., 1971, University of Illinois; M.A., 1973, University of Illinois; Ph.D., 1980, University of Illinois. »
  7. (en) « Columnist Jonas E. Alexis », VT Veterans Today : Military & Foreign Affairs Journal « Biography », 2013 [texte intégral]
    « Jonas E. Alexis studied mathematics and philosophy as an undergraduate at Palm Beach Atlantic University and has a master's degree in education from Grand Canyon University. »
  8. Les Conseils des aînés, nom historiques depuis le Moyen Âge d'organisations locales juives, s'étaient progressivement organisées en fédérations
  9. Girch SmoliarGregory Davidovich Smolar — translittérations → russe : Григорий Давидович Смоляр, yiddish : הערש סמאָליאַר, polonais : Grzegorz Smolar —, né en 1905 à Zambrów et mort à Tel-Aviv en 1993, est un écrivain, journaliste et activiste juif yiddish, leader de la communauté juive militante en Pologne.
  10. En dépit du principe fondateur de neutralité et de ceux de la recherche scientifique

Notes de traductions[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Conseil juif : en allemand → Judenrat, au pluriel → Judenräte ou Judenrats.
  2. Jewish honor courts : revenge, retribution, and reconciliation in Europe and Israel after the Holocaust[H 1] [lire en ligne]
    En français : [« Les tribunaux d'honneur juifs : vengeance, châtiment et réconciliation en Europe et en Israël après l'Holocauste[H 1] »]
  3. En anglais : United States Holocaust Memorial Museum.
  4. Passage rédigé comme suit dans le texte original en anglais : « Raul Hilberg dismissed Rigg's work as preposterous, claiming it is not a bombshell because Holocaust writers like himself have known that there were thousands of [Mischlinge] in the German army. »
  5. A Jewish kapo in Auschwitz : history, memory, and the politics of survival[H 18] [« Un kapo juif à Auschwitz : histoire, mémoire et politique de survie »] se réfère à la traduction anglaise, parue en 2014, d’un ouvrage originairement publié en 2009 sous le titre hébreu[H 19] מי אתה ליאון ברז׳ה? : סיפורו של קאפו באושוויץ : היסטוריה, פוליטיקה וזיכרון [« Qui êtes-vous Léon Berger ? : histoire d’un kapo à Auschwitz[H 20] »]
  6. En français : Holocauste en Pologne : conflits ethniques, collaboration avec les forces d’occupation et génocide dans la deuxième République[H 29]
  7. En français : Collaboration juive[H 30]
  8. Dans le texte original en langue russe, il est écrit : (ru) « при этом, 69 расстрелянных являлись местными жителями, евреями по национальности »
  9. 9,0 et 9,1 La formulation originelle de l’article a été rédigée à partir de la → version russe intitulée, selon une traduction littérale : « Le collaborationnisme juif pendant la Seconde Guerre mondiale ». Malgré les précautions prises par ses auteurs et ceux qui ont conjointement œuvré ensuite à l'adaptation du texte en français, la transcription des termes originaux dans la langue de Molière — outre les modifications du vocabulaire russe survenues depuis la disparition de l'ex-URSS — peut susciter quelque équivoque. En effet, le lecteur russophone connaît le mot « collaboration » — en russe : « satroudchestva » — et ne l'utilise le plus souvent que dans le sens premier en français, à savoir : travail en commun. La racine de ce mot en est la suivante : « sa » signifiant « avec » et « trouda » = « travail », « chestva » indiquant qu’il s'agit d'un concept. Avant la disparition de l'ex-URSS, les Russes l'utilisaient pour désigner la collaboration dans le deuxième sens du terme, « politique d'entente avec les Allemands » par rapport au gouvernement de Vichy et en adéquation avec d'autres terminologies telles que traître, félon, complice — en russe : prédatel, ismienik, pasobnik — ou encore, entre autres exemples, « Kislingi » → pour la Norvège : du nom de Quisling. De nos jours, ces substantifs sont considérés en Russie comme trop imprégnés de connotations négatives. De ce fait, ils sont généralement supplantés par « collaborationnisme[H 49] ». Signalé parfois en russe comme étant d'origine française — cf. régime de Pétain — puis internationalisé du fait des usages du droit international et de ses traités, le terme transparaît également en russe dans une version abrégée « collaboration » — en russe : kolaboratsia — qui n’est pas reprise dans les dictionnaires classiques alors que les plus récentes parutions le définissent selon une vision davantage « commerciale » qu'implicitement entachée d'une quelconque alléguée « politique d'aide à l'ennemi ». La langue russe préférant souvent les formes adjectivales, « collaborationnisme juif » est préféré à la « collaboration des Juifs ». Le problème que pose cette modification dans la langue russe tend, d'une part, vers une euphémisation des mots et, d’autre part, vers l'absence de distinction entre les deux notions préexistant distinctement en français entre « collaboration[H 50] » et « collaborationnisme[H 49] », la seconde version incluant avant tout un caractère « idéologique » dont l'allusion peut s'avérer source de questionnements voire de possibles confusions ou malentendus réactionnels.
  10. En anglais : ‘ultimate Lie’[54]
  11. En anglais : “a piece of political obscenity”[54]
  12. Dans le texte russe : « Существенным отличием еврейской коллаборации является то, что она практически не имела под собой идеологической основы, в то время как у значительной части неевреев в качестве мотива сотрудничества с режимом было реваншистское стремление рассчитаться за обиды, нанесённые советской властью (национализацию, коллективизацию, репрессии) и принципиальное одобрение политики оккупационных властей и национал-социалистической программы[H 40] » [lire en ligne]

Références bibliographiques[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 et 1,1 Jockusch, Finder et al. 2015
  2. 2,0 et 2,1 Jockusch, Finder et al. 2015, p. 361-364 [lire en ligne]
    Contributors : Rivka Brot, Veerle Vanden Daelen, Dan Porat, Ido de Haan, Nico Wouters, Katarzyna Person, Helga Embacher, Gabriel N. Finder, Laura Jockusch, David Engel, Simon Perego, Ewa Kozminska-Frejlak, Gali Drucker Bar-Am.
  3. 3,0 et 3,1 Rivka Brot 2015, p. 327-360]
    cf. chapitre 12 : « The Gray Zone of Collaboration and the Israeli Courtroom » [lire en ligne]
  4. 4,0 et 4,1 Jockusch, Finder et al. 2015, p. 3
    « Although the subject of Jewish collaboration became taboo in Jewish circles in the 1960s, it mesmerized both Jewish leaders and ordinary Jews during the Holocaust and for the first quarter of a century after the catastrophe. » [lire en ligne]
  5. 5,0 et 5,1 Jockusch, Finder et al. 2015, p. 12
    « Thus, contrary to common wisdom, the topic of Jewish collaboration was not taboo in the Jewish world for at least a decade after the war; rather, it became taboo only later, in the 1960s and 1970s. » [lire en ligne]
  6. Nicolas Weill 2013, p. 190
  7. Alexandra Schwartzbrod 2013
  8. 8,0 et 8,1 Le Magazine littéraire 1995, p. 58
  9. 9,0 9,1 et 9,2 Rigg 2002
  10. Rigg 2003
  11. 11,0 11,1 11,2 et 11,3 Tollet et Stieg 2004, p. 100 [lire en ligne]
  12. Rigg 2009
  13. Tollet et Stieg 2004, p. 101 [lire en ligne]
  14. 14,0 14,1 et 14,2 Alexis 2013, p. 363
  15. Fritz 2004, p. 489-490
  16. Piotrowski 1998, p. 74
  17. 17,0 et 17,1 harvsp |Jaudel 2005 |id=Jaudel
  18. 18,0 et 18,1 Friling et Watzman 2014
  19. Rozin 2015, p. 2
    « Tuvia Friling takes a brave step in his book, first published in Hebrew in 2009. »
  20. 20,0 et 20,1 Friling 2009
  21. Polonsky 2016, p. 672-673
  22. Friling et Watzman 2014, p. 139
    « Isaac Loberstein made serious accusations. “Gruenbaum was the chief of Block 9, where I was,” he testified. “He was very evil. Inflicted terror. He had 950 men under his thumb. When I arrived I spoke to him in Yiddish. He displayed displeasure and beat me with a stick. The prisoners went out to work at 3.30 in the morning, and to spur them on he beat them with a pickax handle. Some, the sick and tired, couldn't go out and remained in the camp. In the evening we found them dead from his beatings. Gruenbaum mocked us: "What good will it do you to eat, you don't have more than half an hour to live anyway." "My son was in a neighboring block and tried several times to come see me," Loberstein continued. "He [Eliezer] beat him with his sticks and my son died from the blows he received from Gruenbaum and others. »
  23. 23,0 et 23,1 Friling et Watzman 2014, p. 23
    « He [Eliezer Gruenbaum] left Spain as an experienced but bitterly disappointed soldier, and with a nom de guerre: Leon Berger. In the lists of soldiers in the brigades he was also named Albert, Gruenbaum, and Aka, perhaps a distortion of Itche, his nickname in his family. »
  24. Friling 2009, p. de couverture
    מי אתה ליאון ברז׳ה? : סיפורו של קאפו באושוויץ : היסטוריה, פוליטיקה וזיכרון, traduction du titre en français : [« Qui êtes-vous Léon Berger ? : histoire d'un kapo à Auschwitz »]
  25. Jockusch, Finder et al. 2015, p. 143
    « Eliezer Gruenbam, a communist activist known in France under the pseudonym of Leon Berger, who had been a kapo in Birkenau, managed to escape being tried. »
  26. Friling et Watzman 2014, p. 151
    « Ballot also submitted a letter from the Association of Spanish Republican Volunteers, Polish Section, stating that Eliezer Gruenbaum, going under the name of Leon Berger, had fought in their ranks. »
  27. Glasner-Heled et Bar-On 2009, p. 1-23
    « Eliezer Gruenbaum, the communist son of Yitzhak Gruenbaum, who was a prominent leader of Polish Jewry between the two world wars and Israel’s first interior minister, was a kapo in Auschwitz-Birkenau. »
  28. Polonsky 2016, p. 672
    « Eliezer was the second son of Yitzhak Gruenbaum, the leader of one of two Zionist groups that dominated Jewish parliamentary life in Poland in the 1920s. »
  29. 29,0 et 29,1 Piotrowski 1998
  30. 30,0 30,1 30,2 et 30,3 Piotrowski 1998, p. 35-76 [lire en ligne]
  31. Piotrowski 1998, p. 75
  32. Schulman 2003, p. 60, 65
  33. Arendt et Brudny de Launay 1991, p. 13 ; 229-230
  34. 34,0 et 34,1 Hilberg 2006, p. 782 ; 829
  35. 35,0 et 35,1 Beit Theresienstadt 1999
    [lire en ligne]
  36. Muszyński et Chodakiewicz 2007, p. 325-328
  37. Waite 2006, p. 508-510
  38. Muszyński et Chodakiewicz 2007, p. 325
    [lire en polonais]
  39. Телушкин 2000, p. 623
  40. 40,0 40,1 40,2 40,3 et 40,4 Rosenblatt 2008
  41. Michman 2001, p. 263
  42. Schreiber et Van Doorslaer 2004
  43. 43,0 et 43,1 Schreiber et Van Doorslaer 2004, p. 370
  44. 44,0 44,1 44,2 44,3 et 44,4 Schreiber et Van Doorslaer 2004, p. 461
  45. Rajsfus et Vidal-Naquet 1980, p. 5
  46. 46,0 et 46,1 Boukara et Doublet 2013, p. 1-4
  47. 47,0 47,1 et 47,2 Vidal-Naquet et Sapiro 2012, p. 190
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  49. 49,0 49,1 et 49,2 Klokov 2013, p. 73
  50. 50,0 50,1 50,2 et 50,3 Weill et Wieviorka 2013
  51. Rings 1982, p. 86
  52. Rings 1982, p. 106
  53. Rings 1982, p. 73
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  56. Van Doorslaer 1994, p. 79
  57. Rajsfus 1981, p. 91
  58. Hilberg 2006, p. 829
  59. 59,0 et 59,1 Noël et Francfort 2011, p. 316 [lire en ligne]
  60. 60,0 et 60,1 Noël et Francfort 2011, p. 1
  61. 61,0 et 61,1 Arendt et Brudny de Launay 1991
  62. Trunk 1972, p. 141
  63. Gerstenfeld et Trigano 2004, p. 241
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  65. Hilberg 2006
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  67. 67,0 et 67,1 Noël et Francfort 2008, p. 316 [lire en ligne]
  68. Smilovitsky 1994
  69. Michman, Greif, Heifetz, Weitz et Buman 1995
  70. Schwartzbrod 2013
  71. 71,0 et 71,1 Wellers 1973, p. 48
  72. 72,0 et 72,1 Zeitoun 2012, p. 157
  73. Rajsfus et Vidal-Naquet 1980, p. 16

Autres références[modifier | modifier le wikicode]

  1. bande annonce de Le Juif qui négocia avec les nazis
  2. bande-annonce de Le Dernier des injustes
  3. 3,0 et 3,1 Conférence de Larissa Cain, Le soulèvement du Ghetto de Varsovie ; le pianiste, Cercle d’étude de la Déportation et de la Shoah, lire également la note de bas de page explicitant la notion de « Conseil juif[N 1] » dite Judenrat[T 1] [présentation en ligne] [lire en ligne], « Chronologie du ghetto de Varsovie » 
    « 22 juillet 1942 : Début de la « Grande Action » dans le ghetto de Varsovie. Première vague de déportation avec la participation de la police juive, la Grande Déportation vers Treblinka. Les Allemands annoncent le transfert vers l’est de population. Le Judenrat publie un décret de déportation concernant 380 000 personnes. 6000 personnes par jour doivent se rassembler au lieu d’embarquement. Adam Czerniaków se suicide le 23. « Ils exigent de moi que je tue de mes mains les enfants de mon peuple. Il ne me reste qu’à mourir ». »
  4. Bande annonce de Hannah Arendt
  5. 5,0 et 5,1 (en) (de) (he) vidéo: Margarethe von Trotta, Pamela Katz, Hannah Arendt, Heimatfilm, 2013, drame biographique, durée : 113 minutes, version originale — trilingue anglais-allemand-hébreu sous-titrée en français — diffusée en streaming sur le site de la chaîne de télévision Arte jusqu'au 8 février 2017 [lire en ligne] 
  6. vidéo: Ada Ushpiz, « Hannah Arendt – Du devoir de la désobéissance civile », Arte, Arte France, Arte Deutschland TV, Westdeutscher Rundfunk (WDR), 2015 [texte intégral]
  7. 7,0 et 7,1 (en) « Finalist: National Jewish Book Award (Hocolaust Category), edited by Laura Jockush and Gabriel N. Finder », ushmm.org, United States Holocaust Memorial Museum, Washington, DC « Jewish Honor Courts: Revenge, Retribution, and Reconciliation in Europe and Israel after the Holocaust » [texte intégral]
    « Rivka Brot’s chapter, “The Gray Zone of Collaboration and the Israeli Courtroom,” has won the first annual Prize of the Israeli Organization of History and Law for the Best Article in the History of Law published in 2015 by an Israeli scholar. »
  8. Jean-Claude Valla, « Une collaboration juive, sujet tabou », Enquête sur l’histoire, no  23, octobre-novembre 1997 [texte intégral]
  9. Cf. L'admissibilité de la page Compromission de juifs sous le régime nazi est débattue, version du 13 décembre 2013 à 18:50.
  10. Cf. L'admissibilité de la page Attitude des Juifs sous le régime nazi est débattue, version du 30 décembre 2013 à 07:19.
  11. 11,0 11,1 et 11,2 (en) Paul Bogdanor[12], Kasztner’s Crime, New Brunswick, London, Transaction Publishers, coll. « Jewish studies series », 2016 (ISBN 9781412863407 et 1412863406) (OCLC 951613746) (LCCN 2016026729) [présentation en ligne] 
  12. 12,0 12,1 12,2 et 12,3 Jenni Frazer, « Kasztner savait que les juifs étaient exterminés. Il savait, et il l’a admis à plusieurs reprises », The Times of Israel « Il cherchait à disculper Kasztner, mais découvre, « choqué », qu’il était bel et bien un collabo » [texte intégral]
    « Paul Bogdanor[11] a étudié l’affaire du juif hongrois qui avait négocié avec Eichmann, – une affaire qui avait secoué Israël dans les années 1950. »
  13. Савельева Я., « Рудольф Кастнер: негодяй или герой? » [archive], Jewish.ru, ФЕОР,‎ (consulté le 3 juillet 2010)
  14. 14,0 et 14,1 Maurice Kriegel, « Jérusalem, années cinquante : le procès de la collaboration juive et l'affaire Kasztner », in Les Grands Procès politiques, dir. Emmanuel Le Roy Ladurie, éd. du Rocher, 2002, p. 181-193
  15. The Warsaw Ghetto: A Guide to the Perished City, by Barbara Engelking and Jacek Leociak (Yale University Press, 2009) p828
  16. Nossig, Alfred, Jewish Virtual Library, 2008. Consulté le 23/08/2014
  17. (ru) Александров К. М., Обреченные на подвиг (K. M. Alexandrov « Condamnés à l’exploit »)
  18. Klaus Polkehn Le sionisme et le régime nazi
  19. Francis R. Nicosia, The third Reich & the Palestine question, p. 140, 142.
  20. Otto von Hentig, Mein Leben Eine Diensreise (mémoires), Gottingen: Vandenehoek and Ruprecht, 1962, p.339 - Cité dans Histoire de la droite israélienne, p. 197
  21. Citoyens allemands dont un parent ou un grand-parent est juif
  22. (en) « The Award », The William E. Colby, Northfield « Military Writers' Symposium », 2013 [texte intégral]
    « Past Winners [...], Bryan Rigg, « Hitler’s Jewish Soldiers » (University Press of Kansas) »
  23. 23,00 23,01 23,02 23,03 23,04 23,05 23,06 23,07 23,08 23,09 et 23,10 (en) Bryan Rigg, Hitler's Jewish soldiers, University Press of Kansas, 2003, The Untold Story of Nazi Racial Laws and Men of Jewish Descent in the German Military, 528 p. [photos en ligne]
    528 pages, 95 photographs, 6 x 9
  24. Killing Kastner, the Jew who dealt with Nazis
  25. 25,0 et 25,1 Marie-Noëlle Tranchant, « La liste de Kasztner, 1685 juifs sauvés », Le Figaro, 30 mars 2012 [texte intégral]
  26. The Kastner Report
  27. (en) Zweig, Ronald W. Le Train d'Or : la destruction des Juifs et le pillage de la Hongrie, Harper Collins, 2002, p. 287, note 5 en bas de page.
  28. 28,0 et 28,1 (en) Bilsky, Leora, « Jugement du Diable dans le procès de Kastner », Law and History Review, vol. 19, no  1, printemps 2001 [texte intégral]
  29. Asher Maoz, Historical Adjudication: Courts of Law, Commissions of Inquiry, and "Historical Truth", in Law and History Review, Volume 18 Number 3 18.3 (2000)
  30. (en) Ronald W. Zweig. Le Train d'Or : la destruction des Juifs et le pillage de la Hongrie, Harper Collins, 2002, p. 232
  31. (en) Orr, Akiva. « Le cas Kastner, Jérusalem, 1955 » in Israël : Politique, Mythe et Crise d'identité, Pluto Press, 1994, p. 109-110.
  32. « Eichmann tells his damning story », Life, vol. 49 « The Einsatzgruppen », no  22 « The editors of Life present a major historical document », 28 novembre 1960 [texte intégral]
  33. Черняков Адам, Jerusalem, Society for Research on Jewish Communitiesm The Society for Research on Jewish Communities founded in 1957, The Jewish Encyclopedia in Russian on the Web 
  34. Все мы — солдаты страшного фронта. М. В. Алексеев
  35. Jaudel 2005, p. 9 [lire en ligne]
    « Comment ce petit Juif de l’Ouest qui a survécu à l’holocauste sans trop de dommages ose-t-il s’en prendre à celui que l'on a appelé le Juif le plus contesté de l’histoire contemporaine, à l’homme qui s’est fait volontairement le complice des nazis à l’un des pires moments … »
  36. (en) « Rumkowski's "Give Me Your Children" Speech » [archive], datasync.com, (consulté le 22 octobre 2011)
  37. « Eliezer Gruenbaum (1908-1948) », date-bnf.fr, BnF Bibliothèque nationale de France [texte intégral]
    « Juriste, militant politique. Déporté au camp de concentration d'Auschwitz. A été kapo au camp de concentration d'Auschwitz. A pris le nom de guerre Léon Berger en Espagne[H 23]. »
  38. Saul Friedländer, Les années d'extermination 1939-1945, Points/Histoire éd. Seuil, p. 779 (ISBN 978-2-02-020282-4)
  39. (en) Stefan Lundberg, Carmelo Lisciotto, Jacob Gens: the Holocaust in the Vilna Ghetto, HEART : Holocaust Education & Archive Research Team, 2010 [lire en ligne] 
  40. « Уточнения к статье Ю. Мухина » [archive du ] (consulté le 28 novembre 2013)
  41. . « de [[w:Georges Bensoussan (historien)|Georges Bensoussan]] : Comment enseigner la Shoah » (consulté le 18 décembre 2013)
  42. Чекисты рассказывают / сб., сост. В. Листов, ред. И. Стабникова. Книга 6. М., «Советская Россия», 1985. стр.146-155
  43. Сергей Чуев. Диверсионные службы третьего рейха против СССР // Сб. «Диверсанты третьего рейха», М., «Эксмо», «Яуза», 2003. стр.381-400
  44. Docteur Leonid L. Smilovitsky, « Ghetto de Minsk : récits de résistance », Минск старый и новый, minsk-old-new.com, Centre pour l'étude de la diaspora juive, université de Tel-Aviv, 18 mai 1994 [texte intégral (page consultée le 2 décembre 2013)]
  45. Pierre Broder - "Des Juifs debout contre le nazisme" - Éditions EPO, 1994, p. 126 et sq. (ISBN 2872620826)
  46. Paul Aron, José Gotovitch, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, éditions André Versaille, Bruxelles, 2008, (ISBN 9782874950018)
  47. Kazerne Dossin, fonds d'archives Martin Buber
  48. Marion Schreiber, Rebelles silencieux, éditions Lannoo, 2000 - 316 pages
  49. Les Belges face la persécution raciale, : 1940-1944
  50. 50,0 et 50,1 United States Holocaust Memorial Museum/Encyclopédie multimédia de la Shoah, « Les Conseils juifs (Judenraete) », sur ushmm.org (consulté le 3 décembre 2013)
  51. La destruction des Juifs d'Europe a impliqué toute une société
  52. Arendt Controversy
  53. Le Magazine littéraire, Paris (no 335 à 338), 1995 (ISSN 0024-9807) [lire en ligne] 
  54. 54,0 54,1 et 54,2 (en) « Polish Press Charge of Jewish Collaboration with Nazis Called ‘ultimate Lie’ », JTA : Jewish Telegraphic Agency, Toronto, 2 avril 1968 [texte intégral]
  55. 55,0 et 55,1 (en) « Professor Dan Michman », The International Institute for Holocaust Research, Yad Vashem The Holocaust Martyrs' and Heroes' Remembrance Authority « About the International Institute for Holocaust Research », 2013 [texte intégral]
    Дан Михман → translittération → Dan Michman: « Professor Dan Michman is Head of the International Institute for Holocaust Research and Incumbent of the John Najmann Chair of Holocaust Studies. He is also Professor of Modern Jewish History and Chair of the Arnold and Leona Finkler Institute of Holocaust Research at Bar-Ilan University → אוניברסיטת בר-אילן. »
  56. 56,0 56,1 et 56,2 Les curateurs du ghetto. L'Association des Juifs en Belgique sous l'occupation nazie, CCLJ : Centre communautaire laïc juif David Susskind, 27 octobre 2004, Politique & Société [lire en ligne] 

Annexe I : historique détaillé[modifier | modifier le wikicode]

à remettre en forme

Fin 2013 - début 2014[modifier | modifier le wikicode]

  • 27 novembre 2013 : création sur la Wikipédia francophone d'un article titré « Compromission de juifs sous le régime nazi », traduction de l'article « » de la Wikipédia russophone.
  • 29 novembre 2013 : première proposition de suppression sur la Wikipédia francophone, aboutissant à la conservation le 14 décembre 2013, au motif « Pas de consensus, conservation de l'article. »
    • Voir l'ensemble des débats et la conclusion de la proposition de suppression : [2]
  • Date et contributeur inconnus : renommage de l’article sur la Wikipédia francophone, de « Compromission de juifs sous le régime nazi » vers « Attitude des Juifs sous le régime nazi ».
  • 18 décembre 2013 : seconde proposition de suppression, à l'initiative conjointe de 19 contributeurs, qui aboutit à la suppression de l’article le 2 janvier 2014.
    • Voir l'ensemble des débats et la conclusion de la seconde proposition de suppression : [3]
  • 6 janvier 2014 : création sur la Wikiversity franchone de la page « Collaboration juive en Europe centrale sous le nazisme » par Claude PIARD (à partir de la source de l'article supprimé sur la Wikipédia francophone, supprimé quatre jours auparavant ?), page renommée par Lydie Noria le même jour en « Recherche:Collaboration juive en Europe centrale sous le nazisme », puis par Euphonie le 8 janvier 2014 en « Recherche:Collaboration juive sous le nazisme ».
  • 29 janvier au 3 février 2014 : le contenu de la page fait l'objet de plusieurs premières critiques de la part d'une IP anonyme dans sa page de discussion.

2014 - 2016[modifier | modifier le wikicode]

  • 3 mai 2014 au 18 mai 2016 : une seule contribution (hors bot) dans la page de discussion, par un tiers.
  • Les contributeurs essentiels de la page de recherche depuis sa recréation sur Wikiversity sont Claude PIARD (42 % des éditions, 28 % du contenu ajouté) et Euphonie (27 % des éditions, 50 % du contenu ajouté).
    • Voir les statistiques de contributions : [7]
  • Soumis au programme 2014 Wikimania l'article n'est pas retenu.

Fin 2016[modifier | modifier le wikicode]

  • 18 octobre 2016 : importation par un contributeur tiers de « Collaboration juive sous le nazisme » sur la Wikipédia francophone depuis Wikiversity. Considérée comme une recréation de « Attitude des Juifs sous le régime nazi » supprimé le 2 janvier 2014 sans passer par le processus prévu dans ce cas, celle-ci conduit à une nouvelle proposition de suppression le 20 qui se conclut en suppression le 23.
    • Voir l'ensemble des débats et la conclusion de la troisième proposition de suppression : [8]
  • Le lendemain 24 octobre 2016 : l'évènement se poursuit sur la Wikipédia francophone par un Recours aux Administrateurs (RA) à l'égard de Claude PIARD, responsable en 2013 de l'importation sur Wikiversité de l'article incriminé, pour détournement des règles et de décision communautaire, ce qu'il n'a même pas le temps de contester : le Recours est classé par Lomita pour "conflit d'édition" 15 minutes après le dépôt de ses arguments et le procès ne se poursuit que sur le seul Bulletin des Administrateurs (BA) où Lomita qui mène ensuite largement les débats les clôture lui-même par le blocage indéfini de l'intéressé, le blocage de l'IP étant rapidement lié à celui de la connexion. Le tout en 48 heures.
    • Voir le débats des administrateurs de la Wikipédia francophone : [9]
  • 25 octobre 2016 : proposition de suppression de la page « Recherche:Collaboration juive sous le nazisme » sur la Wikiversity francophone, aboutissant à sa conservation, en l'absence de consensus clair. Le contenu de la page fait l'objet de nouvelles critiques de fond dans sa page de discussion de la part de Alginatus
  • 27 novembre 2016 : en lien avec les critiques émises dans la page de discussion, Alginatus suggère la correction ou la suppression de différents passages de la page : diff 620581

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Articles connexes[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]