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Mallette pedagogique Enfants Intellectuellement Precoces-Reperer l EIP-Le domaine cognitif

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Temps de lecture : 7mn

Fonctionnement global du cerveau.

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L’explication donnée à ces caractéristiques a longtemps été une différence d’utilisation des hémisphères droit et gauche, les EIP se différenciant de la norme par une utilisation différente et plus intensive de l’hémisphère droit plutôt que du gauche.

Pour simplifier, notre cortex, notre cerveau peut être partagé en 2 parties : hémisphère droit et hémisphère gauche.

L’hémisphère droit est impliqué dans les processus de traitement global et simultané de l’information (pensée en réseau, liens multiples, traitement simultané et rapide, intuitif) et en images. L’hémisphère droit est donc plus assimilé à la pensée créative, de l’intuition, moins structurée.

L’hémisphère gauche est notamment impliqué dans le traitement séquentiel, de décomposition des informations (étape après étape, le raisonnement mène à la solution) et aux fonctions de langage (pour exprimer sa pensée). C’est l’hémisphère rattaché au mode d’apprentissage, où les informations sont traitées les unes après les autres.

L’apport des neurosciences.

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Aujourd’hui, la plasticité cérébrale a été démontrée, et on est passé d’une idée d’un cerveau découpé en zones immuables à celle d’un cerveau fonctionnant en réseau.

Les recherches montrent plutôt chez les EIP une meilleure connectivité entre les deux hémisphères et une plus grande densité neuronale.

Il y a mobilisation simultanée d’un nombre important de zones cérébrales des 2 hémisphères et intégration des informations sensorielles (IRM “sapin de Noël”)

Il a aussi été constaté une activité cérébrale au repos supérieure à la moyenne, ainsi qu’une activation des lobes pariétal et frontal plus grande lors de la résolution des problèmes.

Le sommeil des EIP serait également différent, avec des phases plus longues de sommeil paradoxal, favorisant l’intégration et la mémorisation des nouvelles informations par le cerveau.

Les recherches en neuropsychologie et neurosciences apportent des explications sur l’organisation et le fonctionnement spécifiques du cerveau chez les personnes intellectuellement précoces:

  • l’épaisseur de leur cortex préfrontal évolue différemment, il s'épaissit entre 7-12 ans,
  • la transmission entre les connexions neuronales est plus rapide grâce à une quantité et une épaisseur plus importante de la gaine de myéline, ce qui explique ce fonctionnement intellectuel de fulgurance.

Les connexions neuronales précoces + la transmission rapide des influx nerveux + l’épaisseur du cortex frontal favorisent la rapidité de la mise en œuvre des informations et du déroulement des processus cognitifs. Ce fonctionnement et cette plasticité cérébrale particulière définissent et expliquent la précocité intellectuelle.

(Un schéma du cerveau droit / gauche sera bientôt intégré à cette section en fonction des remarques des lecteurs.)

Les implications sur le fonctionnement de l’EIP.

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L’EIP traite plus d’informations en même temps : il active les 2 parties de son cerveau et les échanges sont plus rapides entre les 2 hémisphères que d’ordinaire.

La fulgurance de la pensée.

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Les EIP ont un rythme intellectuel supérieur à la rapidité d’un élève dans la norme, c’est ce qu’on appelle la fulgurance:

Pour mieux comprendre, on va parler avec des chiffres : pour les personnes dans la norme l’information circule dans les neurones en moyenne à 2 mètres / seconde.

Chez un EIP l’information circule à 0,05 mètre de plus par seconde pour chaque point de QI supplémentaire (JSF 2008). Cela représente une augmentation de la vitesse de 1,5 mètre/seconde entre un Qi de 100 (norme) et un QI de 130 (précocité intellectuelle). Cet écart se creuse, c’est-à-dire que la vitesse de traitement de l’information augmente pour des QI supérieurs : de 140, 145…

On la retrouve:

  • dans le traitement de l’information : l’EIP peut traiter beaucoup plus d’informations qu’un autre élève et à une vitesse exceptionnelle !
  • et de par sa grande sensibilité, il peut enregistrer plus que les autres enfants mais aussi ce qui n’est pas perceptible par eux.

Cette fulgurance permet à l’EIP de donner une réponse exacte à une question ou un exercice sans réfléchir et dans n'importe quelle matière.

La mémorisation.

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La mémoire est aussi un des points forts (CTRL+clic gauche -> lien ouvert dans un nouvel onglet) de l’EIP car elle a des grandes capacités, que ce soit en mémoire à court terme comme en mémoire à long terme.

La mémoire de travail est au-dessus de la norme : elle fonctionne plus efficacement avec un nombre supérieur d’informations pouvant être traitées parallèlement.

Il a été démontré que la mémorisation est corrélée à l’affect : une information est mieux retenue si on y porte de l’intérêt et si la personne qui donne l’information est passionnée par son sujet.

Mais cela est encore plus vrai pour les EIP (voir caractéristiques socio-affectives). (CTRL+clic gauche -> lien ouvert dans un nouvel onglet)

Sens aigu et précis du langage

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Très jeunes les EIP veulent communiquer avec leur main, leur mimique, ils parlent tôt (vers 1 an pour les premiers mots) et formulent les phrases vers 18 mois (certains utilisent même l'imparfait). Ils vont ensuite chercher la justesse des mots.

L'enfant IP se retrouve en décalage dès la maternelle avec ses camarades car les autres enfants parlent encore dans un langage que l'on peut qualifier de "bébé". L’EIP pense que c'est lui qui ne va pas et peut commencer à déprimer, ne veut pas aller à l'école, a mal au ventre, tombe facilement malade, fait des cauchemars, s'endort tard de peur d'aller à l'école et se réveille tôt pour essayer de négocier un jour sans école.  

Très tôt l'EIP aime les mots et leurs significations (cela ressort au test de QI : le chiffre relatif au verbal est souvent très élevé). L'enfant IP recherche le bon mot, il aime chercher l'étymologie qui donne du sens, il peut être très tatillon et vous reprendre.

Mais il prend aussi les mots au pied de la lettre : ce qui peut causer certains quiproquos (parfois amusant) !

Immense besoin de comprendre

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L’EIP a besoin de connaître les tenants et les aboutissants des notions qui l’intéressent. Très tôt il se pose des questions métaphysiques, sur la vie / la mort, il se demande sans arrêt "pourquoi, comment" dès le plus jeune âge.

Le fait de vouloir comprendre donne du SENS à l’apprentissage, à l’acquisition des connaissances.  

Esprit critique aiguisé

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Par son esprit intuitif, il sent rapidement les failles d'un adulte, d'un système, d'une argumentation, d'un film,... ; un discours peu étayé a peu de chances de le convaincre.

Il est doué pour les énigmes et il a un esprit critique très développé pour tout, y compris face à lui–même (et c'est parfois plus fort pour lui).

Il a tendance à reprendre tout ce qui est dit et à le transformer comme il le perçoit, avec sa justesse des mots et avec son esprit critique.

Humour particulier

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L'humour est un plaisir des mots et il fait appel à de la créativité qui sont deux points forts de l'enfant précoce.

L'EIP adore les jeux de mots à double ou triple sens. Grâce aux mots et au contexte il peut faire des liens afin de créer une blague allant le plus loin possible.

Par son humour il peut jouer avec le sens des mots et fait appel à sa culture.

L'humour est aussi un moyen d'éviter l'affrontement, il n'est parfois compris que par l'adulte et donc crée un lien privilégié. Lorsque l'EIP le souhaite, l'humour est aussi un échappatoire.

Pour diminuer, ou dévier un EIP qui commence à s'énerver (car non compris) ou qui se sent frustré, l'enseignant doit avoir recours à l'humour pour diminuer l'hypersensibilité de l'EIP et le calmer.

 

Concrètement qu’observe-t-on ?

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Les psychologues ayant l’habitude de travailler avec les EIP s’accordent sur les points suivants

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  • Ce sont des enfants qui présentent une certaine fulgurance de la pensée : ils ont une capacité à faire des liens rapidement, ce qui peut donner l’impression qu’ils sautent du coq à l’âne
  • ils ont des pensées intuitives, qu’ils auront du mal à justifier, qui sont pour eux une évidence;
  • ils ont souvent un esprit critique aiguisé, et argumentent de manière pertinente;
  • ils présentent des capacités de mémorisation supérieures à la moyenne dans les sujets qui les passionnent;
  • leur sens de l’humour peut être particulier, en décalage avec leur âge, et ils apprécient particulièrement les jeux de mots qu’ils manipulent avec plaisir ;
  • ils sont souvent perfectionnistes, ce qui peut les ralentir en classe.
  • Il va absorber les connaissances, il les retiendra encore mieux s'il y a de l’affect dans cet apprentissage, si le sujet du cours l’intéresse. Si le professeur est passionné par son sujet, l’EIP va le ressentir…
  • Sa mémoire impressionnante sera aussi aléatoire car dépendante des affects : soit il y trouve de l’intérêt personnel soit il ne pourra pas restituer et répondra « je ne sais pas ». Cela peut être un point faible car il ne fait pas forcément l’effort de le retenir : il fait peu de travail d’élaboration. L’EIP sent bien qu’il retient (et restitue) ses connaissances facilement, qu’il répond bien à la demande et qu’il a les résultats souhaités. Il fait aussi appel à tous ses sens (visuel, auditif, sensitif) pour retenir les contenus des notions, qu’il stocke sans tri dans sa mémoire. L’enfant précoce, dans sa relation avec les apprentissages, donne une grande place aux émotions, sa mémoire sera en priorité affective, et donc pas forcément « de raison » ce qui explique ses autres comportements.
  • Cette aisance de l’apprentissage va devenir plus problématique dans le secondaire, car il n’aura pas mis de stratégie d’apprentissage en place. L’EIP peut alors se retrouver d’un coup en difficulté sans savoir ni comprendre pourquoi et comment c’est arrivé, car jusqu’à présent, pour lui, l’apprentissage était naturel, automatique. L’élève ne sait plus comment faire et cela peut se ressentir sur son comportement, ses résultats. (cf conséquences sur sa scolarité.) (CTRL+clic gauche -> lien ouvert dans un nouvel onglet)
  • L’EIP peut avoir un souci de méthode, d'organisation, il peut ne pas arriver à organiser sa mémoire. Cela se concrétise par une perte de temps dans son travail, par exemple, à la recherche de son matériel, ses cahiers, ses crayons, son sac de sport…

Voici une anecdote rapportée par Jeanne Siaud Facchin qui montre bien cette organisation de mémoire et de connaissance :

A la question : «  Qu’est ce qui fait que le fer rouille ? » dans un test d’intelligence, une adolescente IP de 13 ans répond, perplexe : « Je ne sais pas. » Pourtant après investigation complémentaire : “Qu’est-ce que tu ne sais pas ?” Elle répond sereinement : “Je ne connais pas le processus chimique qui permet d’expliquer l’oxydation. “