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Recherche:Les fonds patrimoniaux des bibliothèques publiques/Restauration Traditionnelle

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Restauration Traditionnelle
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Chapitre no 20
Recherche : Les fonds patrimoniaux des bibliothèques publiques
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La restauration traditionnelle

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J’ai décidé de faire quelques recherches sur le métier à proprement parler de restaurateur de livres anciens. En effet, il m’a semblé intéressant de compléter le cours sur cet aspect qui nécessite de la patience, et surtout du respect du livre. Comme nous l’avons appris dans le cours, la restauration doit être honnête, discrète et respectueuse. Ces éléments sont essentiels à respecter : cela est à mettre en lien avec la bibliophilie. En effet, il s'agit avant tout de l'amour du métier. Tout d’abord interrogeons-nous sur le terme de ‘ restauration’:

Définition de la restauration

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La restauration traditionnelle ne se limite pas qu'aux livres... En effet , nous pouvons constater qu'en bibliothèque, elle concerne divers types de documents : les livres; mais aussi, les archives, les affiches, les plans, les dessins. La restauration traditionnelle peut également intervenir en cas de sinistre(s) ( comme les inondations ou les incendies). Bien entendu , la restauration en cas général, doit intervenir qu'en cas d'extrême nécessité. Elle coûte cher et la définition à proprement parler de la restauration est une réparation. Cela peut être également perçu, et à juste titre , comme " une nouvelle existence donnée à quelque chose".
Dans le cadre de la restauration traditionnelle, il s'agit d'une opération ponctuelle qui consiste à sauvegarder et à mettre en valeur des fonds anciens, ou patrimoniaux, à conserver.
Nous pouvons également employer le terme d' "amélioration"... En effet, comme nous avons pu le constater grâce à notre cours sur les fonds patrimoniaux, la restauration consiste à ajouter de nouveaux matériaux aux matériaux d'origine, afin de "renforcer", d'améliorer leur durée de conservation ... ce qui n’est pas négligeable dans le milieu des bibliothèques.

On dénomme ainsi, toutes les opérations précédentes de conservation ajoutées aux renforcements des matières (greffes de cuir ou de papiers). La recherche d'estompage des matières neuves est facultative suivant l'œuvre à restaurer. (Respect du cahier des charges de la Bibliothèque Nationale de France).
C’est sur cet aspect que mes recherches vont porter.
Le restaurateur nous explique clairement que chaque livre est unique, et à chaque livre doit être appliqué une technique de restauration bien particulière… En d'autres termes, nous pouvons aller jusqu'à dire qu’il s'agit avant tout d'un travail d'observation, pouvant se révéler des plus délicat en ce qui concerne les livres anciens.

Malgré le soin apporté aujourd’hui par les bibliophiles et les bibliothécaires, les livres anciens, de même que les documents graphiques subissent une dégradation chimique. Le milieu atmosphérique en est une des causes suivant la zone d'habitation (pollution ... ). La composition du cuir (tannage, décoration), la composition de papier et la composition des encres figurent parmi les autres causes.
La dégradation physique peut provenir d'un excès d'humidité (apparition de mouillures ou de moisissures), de mauvaises températures, de la poussière, de l'exposition aux Ultra-Violets, du contact des documents avec des supports acides (cartons d'encadrement), des insectes, d'autres rongeurs et des mauvaises manipulations de l'homme (déchirures, réparations intempestives, usage de matériaux acides : colle, papier). Il s'avère donc nécessaire d’être prudent pour les bibliothécaires de faire un travail de maintenance, de surveiller les documents et de former le personnel à la manipulation des documents.
Depuis longtemps déjà, le relieur est amené à faire des réparations sur des ouvrages. Au XIXe siècle, le bibliophile, prend soin de conserver l'écrit, mais rarement son enveloppe.
Or, à notre époque, il y a cinq niveaux de conservation et seulement les deux premiers privilégient l'enveloppe. Le troisième privilégie le contenu. Et pourtant, conserver l'enveloppe de l'ouvrage , sa forme se révèle tout aussi importante et primordiale que conserver son fond.... En effet , avant, qui disait perte de la forme, disait perte du fond, du contenu.... On a malheureusement perdu ainsi beaucoup de structures historiques de reliure, ou bien celles-ci ont été réparées de façon intempestive, par manque de formation, avec des produits qui ont eu pour conséquence une dégradation chimique des matériaux nobles.
Une " bonne restauration traditionnelle" se base également sur le respect du lecteur : le but n’est pas de le "tromper" en faisant croire qu’il s'agit du document d'origine. En d'autres termes, cette restauration doit être honnête.
La restauration traditionnelle devra être accompagnée d'un dossier de restauration, qui sera complété avant la restauration : pour définir le type de document, définir les problèmes posés par ce document, et les solutions et étapes de restauration . Ce dossier sera complété pendant la restauration : ainsi les différentes étapes de la restauration seront notées. Ce dossier de restauration fera donc " preuve" .

Critères de la restauration traditionnelle

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Le travail de restaurateur réclame de nombreuses qualités et connaissances : la bibliophilie, l'amour du livre; mais aussi : une bonne connaissance des techniques anciennes de reliure, des matériaux libraires, du degré raisonnable d'intervention, des techniques minimalistes issues de la notion relativement récente de "mise en état de conservation", de la procédure administrative des dossiers de restauration.

L'action du restaurateur

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Afin de comprendre la restauration traditionnelle de façon claire; basons-nous sur un exemple précis : le restaurateur et ses actions.
L'action du restaurateur nécessite avant toute intervention, un recul et une réflexion basée sur une étude scientifique du livre ancien ou du document graphique. Tout en conservant 100% de l'origine de l'œuvre, il résout les problèmes de détérioration avec un grand respect historique en évitant tout particulièrement la visibilité de ses opérations effectuées. La discrétion est une des qualités requises pour toute opération de restauration : respecter ce critère, c’est respecter le document.
Les restaurations de l'œuvre doivent s'estomper le plus esthétiquement possible dans les matières d'origine. En effet , comme nous avons pu le mentionner dans notre cours sur les Fonds anciens, la connaissance et la passion pour le document sur lequel le restaurateur va travailler sont essentielles . Patience et Volonté sont les "clés" d'une restauration réussie.
Cette activité demande de parfaites connaissances en chimie, en histoire de France, en histoire de l'art, en bibliophilie et un savoir de toutes les professions autour du livre (reliure, gravure, imprimerie, peausserie, papeterie ...). Ces informations rassemblées, le restaurateur pourra alors œuvrer sur tous les documents longtemps oubliés.

Les savoirs du restaurateur consistent en différentes actions :

  • Reconnaître la nature des éléments constituants le livre ou le document graphique
  • Connaître les techniques de confection des reliures anciennes
  • Déterminer les causes de dégradations physiques et chimiques
  • Argumenter les propositions des divers niveaux d'intervention
  • Mesurer l'action des interventions projetées
  • Mesurer avec humilité ses capacités d'intervention

De par son métier, le restaurateur doit donner à voir un ouvrage qui a parcouru les années dans de bonnes conditions de conservation, tout en respectant la déontologie de la profession.
Il s’agit donc d’un travail avant tout de discrétion, l’utilisateur ne doit pas voir qu’il s’agit d’un livre restauré … En effet, il est nécessaire que les matières anciennes et nouvelles soient compatibles; il faut également utiliser des produits et de matières stables chimiquement : comme des colles, papier à Ph neutre ou réserve alcaline, sans azurant optique, éliminant ainsi les risques de dégradation pour le document d'origine.
Et, bien entendu , comme nous l’avons signalé dans le cours , il s’agira également de respecter les matières anciennes, que la restauration soit honnête, tout en étant discrète ( d’où la difficulté de ces opérations) et enfin, qu’au résultat final, cela donne un document esthétiquement "beau'.

Étapes de restauration d'un livre ancien

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Il m’a semblé intéressant, dans le cadre de ma recherche sur la restauration du livre ancien, de porter mon observation sur les étapes de restauration d’un livre ancien dans ses moindres détails :

Livre avant restauration

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L’entretien et le nettoyage du cuir permettent de travailler sur une base propre et un peu plus souple. Cette opération est indispensable à une bonne restauration

Après le nettoyage du dos, le livre est débroché très consciencieusement. La couture doit être entièrement transcrite sur un schéma. Chaque relieur ou atelier avait sa propre méthode de couture. Il est évident qu’il faille respecter la technique choisie par l’artisan d’autrefois.
Encore une fois, nous constatons que nous avons cette notion de respect du livre ancien et des techniques utilisées.

Nettoyage du papier

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Le livre ayant subi de nombreuses mouillures, il faut procéder à un nettoyage aqueux du papier. Le séchage du papier se fait sans poids pour que le papier ne s’allonge pas et garde son gauchissement naturel.

Le schéma de la couture permet de reproduire exactement celle d’origine. La couture a les mêmes caractéristiques que l’ancienne .Il est important de respecter ce genre de détail qui permet d’avoir la même largeur de dos et le même mors.
Le principe de discrétion est donc respecté. Le restaurateur d’aujourd’hui ‘ cale’ sa restauration en fonction de celle du restaurateur d’hier…

Il s'agit d'amorcer légèrement une endossure au marteau. Les premiers et derniers cahiers devront venir se coucher sur les cartons. Les claies sont confectionnées avec un papier chiffon ancien de bonne qualité.

La tranchefile est confectionnée comme celle d’origine. Le choix du fil est fait pour sa couleur (on le vieillit) et sa matière. Les points de passes anciens sont réutilisés pour ne pas créer plus de blessures dans les fonds de cahiers.
Revient le principe de discrétion, ou cette fois, le restaurateur met tout en œuvre pour que la restauration soit la plus discrète possible. La restauration est donc avant toute chose, un métier d’observation.

Restauration du carton

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La restauration des cartons est faite avec une pâte à papier à base de chiffon. Les angles de cartons retrouvent leur configuration ancienne

Passures en carton

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Restauration du cuir

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La pose du cuir est faite à la manière dont il a été fait à l'origine.
Ainsi, sont évitées des dégradations supplémentaires.

La teinture permet aux greffes de cuir de ne pas attirer l’œil.

La restauration traditionnelle est un aspect essentiel des fonds patrimoniaux en bibliothèque.
Elle est fondamentale et touche à tous types de documents.
Elle est complexe, nécessaire et importante. Elle répond non seulement aux besoins des bibliophiles, des bibliothécaires, des amateurs de livres, mais aussi à tout type d'usager.
Il s'agissait, dans cette partie, de montrer combien la restauration traditionnelle est primordiale dans les bibliothèques de lecture publique.
En d'autres termes, nous pouvons aller jusqu'à dire que la restauration traditionnelle préserve notre culture et patrimoine tout en le respectant.