Proche et Moyen-Orient/Guerre froide

Leçons de niveau 13
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Guerre froide
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Chapitre no 3
Leçon : Proche et Moyen-Orient
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Après la Seconde Guerre mondiale, les pays du Moyen-Orient ne sont plus ni colonisés ni sous mandat de la SDN, ils sont devenus indépendants. En outre le monde est devenu bipolaire avec les deux super puissances qui contrôlent le monde, l'URSS et les États-Unis. Ces grandes puissances s'affrontent de manière indirecte durant la guerre froide, entre 1948 et 1989, date de la chute du mur de Berlin.

Durant cette période ces pays interagissent au Moyen-Orient que ce soit durant la guerre du Golfe, la guerre d'Afghanistan, le conflit israélo-palestinien, en Égypte, etc. Cette période a des conséquences dans les évènements d'aujourd'hui : une forte instabilité de la région qu'on peut appeler une poudrière et qui a des répercutions dans le monde entier.

Guerre d'Afghanistan (1979-1989)[modifier | modifier le wikicode]

La guerre d'Afghanistan a opposé, du 27 décembre 1979 au 15 février 1989, l'armée soviétique aux moudjahidines (« guerriers saints »), ces derniers soutenus par les États-Unis. Cette guerre est considérée comme une des dernières crises de la guerre froide. Dès 1978, l'Union soviétique intervient en Afghanistan pour renverser le régime en place et le remplacer par un régime communiste. Le Parti démocratique populaire d'Afghanistan (PDPA) prend par la suite le pouvoir.

Le radical Hafizullah Amin, premier ministre du régime, désire plus d'autonomie vis-à-vis de l’URSS, avis partagé par une partie de la population. Le 16 septembre 1979, Hafizullah Amin prend le pouvoir, ce qui pousse Brejnev à intervenir en Afghanistan en décembre 1979. L'URSS justifie son intervention par la volonté de préserver le régime en place et de maintenir le calme en Asie centrale. Par rapport au principe du respect du droit international, elle invoque de très nombreuses demandes d'intervention du gouvernement communiste afghan auprès d'elle au cours de l'année 1979.

Durant les trois premières années, les Soviétiques étendent leur contrôle sur le pays et augmentent leurs effectifs sur place, qui passent de 85 000 hommes en mars 1986 à 108 000 et 118 000 hommes selon que l’on compte les détachements du KGB ou non. L'URSS, grâce a sa grande puissance militaire, parvient rapidement à prendre les grandes villes et les axes routiers, pensant que cela suffirait pour gagner la guerre. Cependant, les moudjahidines, soutenus et armés par les pays occidentaux, États-Unis en tête, prennent progressivement le contrôle de la majorité du territoire (80 %) sauf les grandes villes. Très rapidement, le combat s'enlise. Or l'URSS veut une victoire nette. Elle envoie davantage de soldats sur le champ de bataille mais les moudjahidines grâce au soutien des pays du Golfe et l'envoi de combattants de ces pays comme ben Laden, grâce aussi au matériel envoyé par les occidentaux, comme des missiles sol-air FIM-92 Stinger, les moudjahidines conservent toujours 80 % du territoire.

En février 1988, Mikhaïl Gorbatchev décide de retirer ses troupes suite à la colère au sein de la population. Négociée avec les moudjahidines, la trêve devient effective un an plus tard, le 15 février 1989, date de la fin du retrait soviétique d'Afghanistan. Par la suite des guerres civiles éclatent entre les différents groupes moudjahidines, jusqu'à l'arrivée des troupes occidentales en 2001.

Première guerre du Golfe ou guerre Irak-Iran (1980-1988)[modifier | modifier le wikicode]

La première guerre du golfe ou la guerre d'Iran-Irak porte aussi le nom iranien de « la Guerre imposée » ou bien « la Défense sacré » ou encore le Qādisiyyah de Saddam[1]. Elle a commencé suite à la chute du Shah en Iran et à l'instauration de la République islamique d'Iran avec le retour de l'ayatollah Rouhollah Khomeini, l'Iran veut étendre son influence dans la région en provoquant des coups d'État et en instaurant des républiques islamiques sous son modèle.

Dès 1980, elle appelle les Irakiens à se soulever contre le régime de Saddam Hussein. Redoutant que la révolte aboutisse et que ce mouvement se propage dans tout le monde arabe, Saddam Hussein attaque l'Iran le 20 septembre 1980. Cette guerre opposa l’Irak, l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien, les Volontaires de la Ligue Arabe, d’un côté, et de l’autre, l’Iran, l’Union patriotique du Kurdistan, le Parti démocratique du Kurdistan, le Mouvement islamique du Kurdistan et le Conseil suprême islamique irakien. Ces organisations sont motivées par plusieurs facteurs : la rivalité entre Arabes et Perses, celle entre sunnites et chiites, l’enjeu de la région stratégique du Chatt-el-Arab pour obtenir le contrôle de l'embouchure sur le golfe Arabo-Persique mais aussi comme une lutte pour la suprématie régionale.

En 1980, l'Irak semblait être en position de gagner la guerre à cause de sa grande puissance économique et militaire acquise grâce aux pétrodollars. Les autres grandes puissances occidentales comme les États-Unis et l'URSS craignaient l'Iran et pensaient que l'Irak pourrait la contrer. Mais c’est le contraire qui se passe : le conflit s'enlise et dès 1981, l'Iran contre-attaque l'Irak. L'Irak qui avait le soutien de tout le monde arabe (sauf la Syrie), craignait des coups d'État organisés par l'Iran dans leur pays et les pays occidentaux (États-Unis, Israël, Royaume-Uni, France…) qui depuis le renversement du Shah haïssent l'Iran et donc ont livré des armes à l'Irak. Entre 1985 et 1990, l'Irak devient le premier importateur d'armes dans le monde.

Ogive de missile sol-sol Honest John pouvant transporter des armes chimiques, en l’occurrence du sarin.

Pour contrer les Irakiens, l'Iran et l'URSS se sont rapprochés pendant cette guerre, bien que cette dernière ait livré des armes à l'Irak avant le conflit et proclamé sa neutralité lorsqu’il a éclaté. L'URSS a alors cessé de livrer des armes à l'Irak pour approvisionner l'Iran en hommes et en armes.

À partir de 1983, l’Irak ne respecte plus le protocole de Genève de 1925 signé en 1931 en utilisant des armes chimiques sur la population iranienne ainsi que sur les soldats iraniens mais aussi sur les Kurdes, alliés à l’Iran. Ces armes chimiques sont le sarin, le Tabun, le gaz moutarde et le cyclo-sarin. Cette utilisation ne fait pas réagir la communauté internationale. On estime le nombre de victimes à 70 000 dont 10 000 morts liés à ces armes, en grande majorité des soldats. Grâce aux armes chimiques, l'armée irakienne reprend le dessus sur l'Iran ce qui a mis fin à cette guerre de huit ans car elle a augmenté la volonté de Khomeini d’accepter le cessez-le-feu proposé par le conseil de sécurité de l’ONU car l’Iran ne possédait pas la technologie de l’arme chimique et craignait l’utilisation de cette arme sur la population à Téhéran, ce qui aurait causé des dégâts considérables.

L'ONU propose alors un cessez-le-feu que l'Iran est contraint d'accepter. Le secrétaire général de l'ONU Javier Pérez de Cuéllar annonce la fin de la guerre le 20 août 1988 après neuf ans de conflit qui ont fait entre 500 000 et 1 200 000 morts.

Conflit arabo-israélien[modifier | modifier le wikicode]

Carte du Proche-Orient.

En 1947, la résolution n° 181 de l’Assemblée générale de l’ONU est votée. Elle vise à établir un plan de partage entre un État juif (qui occuperait 55 % du territoire de la Palestine), un État arabe (qui occuperait 44 % du terrain) et une zone internationale (1 %) comprenant Jérusalem et les lieux saints. Le texte est approuvé par les autorités juives tandis que les Palestiniens émettent certaines réticences. Ce désaccord va se manifester à travers une guerre qui éclatera à la suite de la proclamation d’indépendance d’Israël par David Ben Gourion, futur premier ministre d'Israël, le 14 mai 1948.

Carte des pays membres de la Ligue Arabe.

Les armées des États membres de la Ligue arabe sont entrées en Palestine le 15 mai. Le conflit dura une bonne année et a vu triompher l’armée israélienne. L’État juif occupe alors à ce moment-là 78 % du territoire et laisse les 22 % restant respectivement sous contrôle jordanien (Cisjordanie) et égyptien (bande de Gaza). La guerre a entraîné la fuite de près de 750 000 Palestiniens. Israël participe en 1956 à une guerre contre l'Égypte avec la France et le Royaume-Uni car l'Égypte a nationalisé le canal de Suez[2]. Victoire militaire d'Israël et des Européens mais les États-Unis et l'URSS obligent leur retrait. Ensuite Israël annexe une partie de l'Égypte (la péninsule du Sinaï), de la Cisjordanie et du plateau de Golan (Syrie).

Le 29 mai 1964, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) naît à Jérusalem-Est. Trois ans plus tard, la guerre des Six jours débute. Cette troisième guerre israélo-arabe voit l’armée israélienne envahir la Cisjordanie, la bande de Gaza, Jérusalem-Est, le plateau syrien du Golan et le Sinaï. L’occupation israélienne est très controversée et entraîne un nouvel exode de quelque 200 000 Palestiniens. Le mouvement de colonisation prend ses origines à ce moment-là.

L'OLP ayant peu de moyens, elle a recours au terrorisme (exemple de la prise d'otages aux JO de Munich en 1972). La quatrième guerre israélo-arabe sera celle du Kippour d’octobre 1973[3]. Les armées syriennes, égyptiennes et jordaniennes ont décidé, lors de la fête juive du Grand Pardon, de récupérer les territoires qui leur appartenaient par le passé à savoir, le Golan et le Sinaï. Le conflit a, une fois encore, vu la victoire de l’armée israélienne sur ses voisins.

C’est également en 1973 qu'Yasser Arafat devient le leader de l’OLP, organisation qui est par ailleurs reconnue comme « seule représentant du peuple palestinien » à la suite du sommet d’Alger du mois de novembre. En 1975, une guerre civile éclate au Liban[4]. Celle-ci oppose les fedayins alliés des organisations libanaises « islamo-progressistes » aux milices phalangistes (de la droite chrétienne) soutenues par les Israéliens. Il s’agit d’une sorte de projection du conflit israélo-palestinien sur le territoire libanais.

Yasser Arafat.

D’autres évènements marquants vont avoir lieu avant la première Intifada. On peut notamment citer : les accords de Camp David de 1978 aboutissant à une paix séparée entre l’Égypte et Israël ; le vote de la Knesset (assemblée parlementaire israélienne) approuvant le choix de Jérusalem comme capitale « éternelle et indivisible » de l’État israélien (ce qui implique donc l’annexion de Jérusalem-Est, capitale du futur État palestinien) en 1980 ; l’annexion du plateau du Golan syrien en 1981 ; l’invasion du Liban par Tsahal en 1982-1983 (sous le nom de l’opération « Paix en Galilée »). Enfin, c’est en 1987 qu’éclate la « révolte des pierres » (Intifada). Elle durera jusqu’en 1993 et entraînera la mort de 2 000 palestiniens.

Les pays arabes majoritaires au sein de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) décident d’utiliser l'arme économique comme moyen de pression : ils réduisent les exportations jusqu'à la libération des territoires occupés et décident un embargo sur les alliés d'Israël. Le prix du pétrole est alors multiplié par quatre. C'est le point de départ d'une crise industrielle profonde dans les pays industrialisés. En 1978, les accords de Camp David sont signés : l’Égypte reconnaît l’existence et devient un allié d'Israël. En échange, Israël évacue le Sinaï. L’OLP, lors de la 19e session du Conseil national palestinien (CNP) à Alger, déclare l’indépendance d’un État palestinien sur base des résolutions de l’ONU susmentionnées.

Après les accords d'Oslo entre Israël et la Palestine en 1993 qui prévoient la création d'une Autorité palestinienne pour administrer les territoires occupés (autonomie accordée à certains territoires en Cisjordanie et Gaza) et les Palestiniens reconnaissent en échange l’existence de l'État d'Israël. Mais les négociations de paix sont interrompues après l'assassinat du premier ministre israélien Yitzhak Rabin et la mort de Yasser Arafat.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Article wikipédia Guerre Iran-Irak, consulté en février 2014.
  2. Article wikipédia Crise du canal de Suez, consulté en février 2014.
  3. Article wikipédia Guerre du Kippour, consulté en février 2014.
  4. Article wikipédia Guerre du Liban, consulté en février 2014.