Proche et Moyen-Orient/Entre-deux-guerres
Suite à l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, le 28 juin 1914, la Première Guerre mondiale est déclenchée opposant l'Allemagne et l'Empire austro-hongrois à la France, la Russie et le Royaume-Uni. Par un accord secret, l'Empire ottoman rejoint ce conflit à côté de l'Allemagne. Mais ce conflit se solde par la défaite de l'Empire allemand et de ses alliés, ce qui a pour conséquence la perte d'une partie de son territoire qui est annexé d'un côté par la Pologne et d'un autre par la France qui récupère l'Alsace-Lorraine perdue suite à la chute du Second Empire. À cause de nombreuses révoltes dues à la fois à la défaite mais aussi au génocide arménien, l'Empire ottoman se divise en de nombreux pays qui sont aujourd’hui la poudrière du monde.
Chute de l'Empire ottoman
[modifier | modifier le wikicode]Depuis plusieurs siècles, l'Empire ottoman était en perte d'influence et par conséquence avait subi de nombreuses révoltes et défaites militaires. Mais la Première Guerre mondiale (l'Empire ottoman était allié à l'Allemagne et à l'Autriche-Hongrie) était la défaite de trop et très rapidement elle eu pour conséquence la chute de l'Empire.
À la fin de la Première Guerre mondiale, et après le génocide arménien, l'Empire ottoman, qui appartenait au camp des puissances centrales (Allemagne, Autriche-Hongrie, Bulgarie) est démantelé. La France et le Royaume-Uni se partagent les provinces du proche-orient (Syrie, Irak, Liban, Palestine, Jordanie, côtes de l'actuelle Arabie saoudite et Yémen). La Thrace (sauf Istanbul) et les côtes égéennes sont attribuées à la Grèce, tandis qu’à l'est, une république arménienne est proclamée sous la conduite du parti Dachnak. Le reste de l'Empire (alors monarchie constitutionnelle) est lui-même divisé en « zones d'influence » italiennes, françaises et anglaises, et les Turcs craignent de se voir bientôt réduits à l'état de colonies.
Le gouvernement provisoire conduit par Mustafa Kemal tenta de récupérer une partie des territoires. À l'ouest, le mouvement nationaliste engagea la guerre gréco-turque pour récupérer les côtes ouest de l'Anatolie. Au sud, en Cilicie (Tarsus) il empêcha la constitution d'une région autonome arménienne sous protectorat français, prévue par le traité de Sèvres. Tandis qu’à l'est il signa un traité avec les Russes pour récupérer une région revendiquée par les Turcs depuis le XIXe siècle, et pour mettre fin au mouvement d'indépendance des Balkan.
Conformément aux demandes des alliés, les membres du gouvernement impérial ottoman impliqués dans le génocide arménien avaient été traduits en justice et condamnés, mais le gouvernement provisoire n'accepte pas d’être tenu pour responsable d'un crime commis sous le régime précédent. C'est le début d'une controverse historique et politique qui dure encore aujourd'hui.
Le 24 juillet 1923, le traité de Lausanne, signé entre le gouvernement provisoire de Mustafa Kemal et les pays vainqueur, redéfinit les frontières de la Turquie et annule le traité de Sèvres. Ce traité renonce à créer un Kurdistan turc, qui était prévu par le traité de Sèvres. De plus, les restrictions imposées par le traité de Sèvres, tel que le contrôle par les armées alliées, sont levées. Bien que Mustafa Kemal ait proclamé la laïcité du futur état turc, le traité de Lausanne prévoit une « purification ethnique » pour « éviter de futurs conflits » : environ trois millions de personnes, les habitants de Turquie de religion chrétienne orthodoxe doivent rejoindre la Grèce, tandis qu'un demi-million d'habitants de la Grèce de religion musulmane doivent rejoindre la Turquie.
Finalement, le 1er novembre 1922, le sultanat est aboli et 29 octobre 1923, la République de Turquie est proclamée et Mustafa Kemal est son premier président[1].
Mandats de la Société des Nations
[modifier | modifier le wikicode]Depuis la fin de la Première Guerre mondiale et suite au génocide arménien, le Moyen-Orient est largement marqué par l’influence occidentale. Dans les années 1920 et 1930, les Français contrôlent la Syrie et le Liban, tandis que les Britanniques contrôlent l’Irak et la Palestine grâce aux accords secrets Sykes-Picot signés le 16 mai 1916. En Palestine, en Syrie et en Irak, Français et Britanniques engagent des opérations guerrières pour mater les populations hostiles. Les Britanniques ont dû faire face à de violentes révoltes dans le Sud chiite de l’Irak. La victoire britannique ne viendra que des divisions du pays. À la conférence du Caire de mars 1921, les Anglais confient l’autorité politique à Fayçal, chérif de La Mecque et roi du Hedjaz, tout juste sorti de Syrie par les Français, qui devient roi d’Irak. Malgré les oppositions, en 1924, les Britanniques contrôlent totalement l’administration et les ressources pétrolières. Les Anglais renforcent le tribalisme pour mieux asseoir leur pouvoir et les soulèvements sont très durement réprimés.
Le mandat britannique en Palestine se met également en place dans un contexte troublé par les émeutes entre les Arabes et les Juifs en 1920-1921. Dès cette époque en effet, les Arabes de Palestine refusent l’immigration et l’acquisition de terres. Or, le mandat britannique sur la Palestine répond très largement aux attentes des Juifs en prévoyant l’assouplissement de l’immigration juive et en encourageant « l’installation des Juifs sur les terres disponibles ».
Au Liban et en Syrie, les choses sont aussi compliquées pour les Français. C’est après avoir défait les troupes arabes que la France entre en Syrie en juillet 1920 et s’empare de Damas, chassant au passage Fayçal et les nationalistes syriens. C'est en divisant la région en petites unités administratives que la France viendra à bout des mouvements nationalistes. Trois États sont ainsi créés qui réduisent sensiblement le territoire syrien : l’État d’Alep, l’État de Damas et un territoire autonome alaouite directement placé sous autorité française. La France perpétue et renforce le communautarisme et le confessionnalisme dans la région. Le Liban est finalement séparé de la Syrie et l’indépendance du pays vis-à-vis de la Syrie est proclamée le 1er septembre 1920.
Le Moyen-Orient durant la Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le wikicode]Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Turquie et l'Allemagne signent un pacte d'amitié le 18 juin 1941. Il durera quatre ans. Toute fois la Turquie restera un état neutre et n'adhérera jamais a l'idéologie nazie alors que celle ci voulait, en 1942, annexer ce pays grâce à l'opération Gertrude. Le pacte d'amitié Turquie-Allemagne sera dissous en octobre 1945 suite à la défaite de l'Allemagne et à l'entrée à l'ONU de la Turquie.
En Irak, un coup d’État militaire lancé le 1er avril 1941 par Rachid Ali al-Gillani renverse le régime pro-britannique. Les quatre généraux putschistes collaborent étroitement avec les services de renseignements nazis et acceptent l’aide militaire de l’Allemagne. Hitler demande à la Turquie la permission de passer par le territoire turc afin de fournir une aide militaire à l’Irak, mais celle-ci demande en contrepartie quelques rectifications de sa frontière avec l'Irak, acceptées par le Troisième Reich. Les forces britanniques attaqueront l’Irak à partir du 18 avril et restaureront le régime de l’émir Abdelilah ben Ali el-Hachemi, régent du roi Fayçal II d’Irak, alors âgé de quatre ans, le 3 juin.
En Iran, sous le régime de Reza Pahlavi, l'Iran cherche à se rapprocher du Troisième Reich. Suite à l'invasion allemande de l'URSS en 1941, le Royaume-Uni et l'URSS deviennent alliés. Reza Pahlavi, bien que prônant une coopération avec l'Allemagne, souhaitait rester neutre. Les Britanniques craignaient que la raffinerie d'Abadan, détenue par l'Anglos-iranien Oil Company, ne tombe entre les mains des Allemands. Or cette raffinerie, qui a produit huit millions de tonnes de pétrole en 1940, représentait une part cruciale de l'effort de guerre les Alliés. En août 1941, l'Iran se voit ainsi envahie par l'Armée rouge et les Britanniques. Le pays sera occupé jusqu'en 1946[2].
Notes et références
[modifier | modifier le wikicode]- ↑ Article wikipédia Déclin et chute de l'Empire ottoman, consulté en décembre 2013.
- ↑ Article wikipédia Politique étrangère du Troisième Reich avec le Moyen-Orient, consulté en décembre 2013.
- http://contrecourant1.wordpress.com/2010/07/12/les-arabes-de-palestine-sous-la-banniere-nazie-1933-1946/
- http://www.universalis.fr/encyclopedie/territoire-sous-mandat/
- « http://www.moyenorient-presse.com/?p=287 » (Archive • Wikiwix • Que faire ?). Consulté le 2017-07-23
- http://www.france-palestine.org/Le-Mandat-britannique-1920-1948
- w:Politique étrangère du Troisième Reich avec le Moyen-Orient
- http://www.monde-diplomatique.fr/2003/04/LAURENS/10102
- http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-fin-de-l-empire-ottoman-et-les-75462