Présentation de la philosophie/Un avis : Kant
Dans ce texte, Kant émet une thèse, celle que la philosophie ne s'apprend pas. Tout d’abord, il oppose l'adulte et le jeune :
- L'adulte est celui qui est apte à utiliser par lui-même sa raison pour penser. Cette autonomie étant la condition et l'objectif de la philosophie, celle-ci est donc faite pour l'adulte.
- Le jeune n'a pas encore une maîtrise suffisante de sa raison. Il doit se contenter d'apprendre, de laisser place en soi à une pensée extérieure.
- L'étudiant est un état de transition. Sortant de l'enseignement scolaire, il va subir une période de contradiction, car habitué à apprendre, il est appelé à penser par lui-même. Cette contradiction est traduite par l’expression « apprendre à philosopher ».
Ensuite, Kant émet les conditions existantes pour qu'une science puisse être apprise, et montre l’opposition entre philosophie et les autres sciences. Au sein de ces dernières, il différencie les historiques, qui se retiennent plus par la mémoire; et les mathématiques qui se retiennent plus par la compréhension. En tout cas, il ne s'agit que d'un savoir déjà établi et achevé par d'autres, il ne reste qu’à l'assimiler.
Puis Kant dit que la philosophie n'existe pas en tant que savoir unifié et ne peut point s'apprendre telle quelle. Ce n'est donc pas une science au sens strict. La philosophie n'a pas d'unité car elle n’est pas achevée : rien n'est fini d’être démontré, et tout doit être démontré à nouveau pour chaque esprit qui s'essaye à la philosophie.
Il existe donc autant de philosophies que de philosophes, une multitude de livres de philosophie, alors que les mathématiques au sens strict peuvent être écrites dans un seul livre.
Alors se pose une question :
Quel livre devons-nous choisir ? Quel philosophe ?
L'enseignement philosophique n’est pas la transmission d'un savoir, mais d'un exercice, un entraînement dans les deux sens du terme (la pratique renouvelée et l'impression). Il faut entraîner l'esprit de chacun à penser par soi-même, c'est-à-dire à développer en nous la capacité d’établir nos propres connaissances, à penser par soi-même. La démarche philosophique est donc forcément personnelle et subjective, mais il faut distinguer ce qui :
- Est subjectif, dans le domaine de la connaissance, ce qui est produit par un sujet. Exemple: des émotions, des idées, des pensées...
- Est relatif ce qui n'a de valeur que pour ce même sujet.
Ce qui est subjectif n’est pas forcément relatif (le raisonnement mathématique est à ce titre un bon exemple), les productions d'un sujet peuvent être universelle. En conséquence, ce n’est pas parce-que la philosophie est une démarche subjective qu'elle sera relative. C'est parce-que nous sommes tous dotés de la même raison que l’on peut tous accepter la même idée, et la philosophie est la découverte de cette raison.