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Fonctions mentales/Énergie

Leçons de niveau 18
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Énergie
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Chapitre no 20
Leçon : Fonctions mentales
Chap. préc. :Spatialité
Chap. suiv. :Conclusion
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Énergie mentale

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    Toute cette digression en apparence intruse dans cette leçon, n'a d'autre but que de fixer le contexte dans lequel examiner la présence d'une énergie dans la vie mentale. On peut l'appeler énergie mentale ou vitale par analogie avec ce qui se passe dans le monde physique, mais dans l'univers aspatial de la vie mentale c'est nécessairement tout à fait autre chose. J'observe la présence de cette énergie dans différentes expériences, dans la méditation, dans les variations de puissance que manifestent les fonctions mentales, en particulier celles de la pathologique, dans les variations d'intensité du sens dans ma mémoire. Ces impressions sont surtout celles d'une puissance mais cette puissance n'a pas véritablement de saveur ou plutôt elle a la saveur de la fonction mentale dans laquelle je la trouve, la puissance de la conscience a la saveur de la conscience, la puissance de la pathologique a la saveur forte de cette fonction, à tel point que je serais tenté de lui accorder une énergie propre. Tout se passe comme si cette énergie se comportait comme une ressource monétaire, comme de l'argent. L'argent n'a pas de spatialité, sa valeur se conserve très bien dans un fichier électronique, c'est une sorte de concept numérique et comme cette énergie, il n'a pas d'odeur. Quand on en a tout va bien, et quand on n'en a plus, rien ne va plus. Comme la source de cette énergie-valeur est éloignée de ma conscience, mais qu'elle me semble bien indispensable à ma vie mentale, je ne peux que faire des hypothèses quant à l'existence d'une fonction qui la produirait et la gérerait. Par analogie se serait une fonction bancaire qui alimenterait les fonctions mentales ou dans laquelle elles puiseraient ce dont elles auraient besoin pour l'affecter aux produits de leur émergence, c'est-à-dire au sens. Je peux alors imaginer un système relativement cohérent dans lequel le sens ainsi chargé de cette ressource nécessairement aspatiale pourrait perdurer en mémoire, être rechargé, mais aussi se décharger lentement jusqu'à ne plus devenir sensible. Cette ressource serait alors aussi importante que la conscience, puisque sans elle il n'y aurait rien, ni sens, ni conscience, toute la vie mentale en dépendrait.
    Cette énergie assurerait la pérennité de la mémoire et pourrait la recharger, car quand un sens apparaît dans ma conscience comme par exemple quand je vois un oiseau, ce sens emporte cette énergie dans ma mémoire et va se loger dans mon ensemble de sens « les oiseaux ». Si je n'ai jamais vu cette espèce auparavant, il reste distinct de tous mes autres oiseaux et garde sa propre énergie, mais cette énergie va aussi renforcer celle de mon ensemble de sens « les oiseaux ». Si par contre je connais déjà cette espèce, comme ma mémoire confond tout ce qui est indistinct, l'énergie de ce sens va renforcer à la fois l'espèce à laquelle il appartient et l'ensemble « les oiseaux ».
    Quant au circuit général de cette ressource, deux solutions se présentent, soit une production continue en amont qui viendrait compenser les pertes en aval de la mémoire, soit comme une banque la fonction pourrait recycler cette ressource perdue pour la réinjecter en amont, l'ensemble restant à énergie constante, lui assurant une autonomie et déterminant la véritable limite de la capacité de la mémoire.
    Tout cela peut paraître bien étrange, mais d'une part cette énergie est bien là, et il faut bien qu'elle vienne de quelque part, d'autre part un être vivant ne peut être un être purement conceptuel, un être purement conceptuel ne vit pas, il ne peut être dans son aspatialité que si l'ensemble de ses concepts forme un système consistant et dans ce cas il est immuable. Le vivant est à l'inverse un être en devenir, comme la flèche de Zénon il ne peut jamais atteindre son but, jamais être consistant. D'ailleurs il me suffit de regarder ma mémoire pour voir dans mes concepts une pagaille de contradictions, de paradoxes, de flou, d'erreurs et de mensonges à moi-même, tout cela ne peut être consistant. Donc à chaque instant le mental devrait s'effondrer sur lui-même et disparaître à moins de disposer  de quelque chose qui lui permette bien qu'inconsistant de continuer à exister, tout comme la matière continue à exister grâce à son énergie sans avoir besoin d'être consistante. Ce quelque chose ce serait le rôle de cette énergie qui resterait soumise aux lois de sa propre nature. 
    Au-delà, si je fais de la paléobiologie-fiction, je peux imaginer qu'une particule aspatiale disposant de cette énergie et de ces fonctions puisse se lier par sa fonction motrice à une petit floc désorganisé d'acides aminés et de le structurer selon ses propres structures et donner ainsi naissance à une protobactérie. Évidemment elle part de zéro, elle ne connaît absolument rien, elle n'a pas vu où elle mettait les pieds, donc cela peut prendre beaucoup de temps, rencontrer beaucoup d'échecs, mais elle a tout son temps pour le faire.