Fonctions mentales/Spatialité

Leçons de niveau 18
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Spatialité
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Chapitre no 19
Leçon : Fonctions mentales
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Spatialité et temporalité[modifier | modifier le wikicode]

    La conscience prend connaissance des créations qui ont eu lieu dans un très court passé, elle ne prendra connaissance des créations de son présent que dans un très court futur y compris celles de la remémoration.
    L'impression de fluidité de la vie mentale provient qu'elle vit une succession d'informations qui à chaque instant apparaissent et disparaissent, mais une chose ne peut pas entrer et sortir en même temps, elle ne peut pas être et ne pas être dans le même instant sous peine d'un très grave paradoxe dont notre univers ne peut pas se permettre, donc les informations qui apparaissent ne sont pas les mêmes que celles qui disparaissent, et il s'écoule une très courte durée qui crée une continuité entre le moment où elles apparaissent et celui où elles disparaissent, trop courte pour que ma conscience puisse vraiment les suivre comme elle suivrait le bouchon qui flotte dans l'écoulement d'une rivière, mais la continuité de cette très courte durée d'une information dans ma conscience participe aussi à cette impression de fluidité.
   Dans ma réalité mentale les formes ne sont que des concepts que l'analytique peut projeter dans une spatialité virtuelle, or un concept n'est que du sens, il n'a pas de spatialité. Les concepts ne se distinguent les uns des autres que par leur qualité, les éléments qui composent un concept se distinguent les uns des autres que par leur qualité et les relations qui existent entre eux. Une forme est un concept particulier car contrairement aux autres concepts, les éléments qui composent une forme sont identiques et même vides de qualité, vides de sens, et c'est justement parce qu'ils sont vides de sens que je peux leur associer du sens, sans que deux sens se perturbent l'un l'autre. Les éléments qui composent une forme ne se distinguent donc les uns des autres que par leur relation formelle qui constitue son unique sens, qui peut s'écrire par une équation mathématique ou logique et qui n'a donc pas plus de spatialité qu'un autre concept. La spatialité d'une forme n'est que virtuelle, c'est le propre de sa qualité. Heureusement car si elle était réelle c'est-à-dire régie par les lois de la physique, il y aurait de gros problèmes de rangement dans ma mémoire. En étendant ses architectures l'analytique crée des espaces virtuels sur lesquels il peut projeter et fixer des images, y associer des concepts et d'une façon générale du sens, c'est la nature même de son pouvoir, c'est de cette façon qu'il structure ma mémoire. A chaque élément d'une architecture, il peut associer un ensemble de sens et à chaque élément de cet ensemble une autre architecture. Un musée a de gros problèmes de rangement, une bibliothèque qui décrirait dans ses volumes le contenu de ce musée en aurait beaucoup moins, un ordinateur moins encore, ma mémoire aspatiale plus du tout. Car l'aspatialité n'est pas une absence, mais une absence de contraintes, elle ouvre un champ de liberté de tous les possibles. L'aspatialité est pour une mémoire la solution la plus optimale car elle n'a pas de limite de capacité. Un ordinateur est limité par ses composants, le cerveau par sa biochimie, ma mémoire aspatiale constituée d'ensembles d'ensembles de sens ne l'est pas, je peux toujours lui rajouter un tas de choses, sans jamais parvenir à la remplir. Si elle a une limite, elle n'est pas de cette nature.
    Le contenant de ma conscience a nécessairement la même nature que celui de ma mémoire qui n'en est que le prolongement et elle est susceptible d'accueillir une partie de cette mémoire. Quand elle réfléchit une image, elle réfléchit aussi dans le même instant toutes les impressions, informations, concepts qui lui viennent et qui excèdent la taille et les dimensions de cette image. Sa limite ne semble pas se trouver dans son propre volume, mais dans le volume du flux de la production des autres fonctions mentales. Pour disposer de cette capacité, ma conscience est comme ma mémoire nécessairement aspatiale.
    La spatialité des images de nos fonctions sensorielles comme celles qui se forment sur la rétine de l'œil, elle est bien réelle, elles appartiennent au monde physique. Ces images sont fausses, mais elles sont cohérentes avec l'environnement physique qui les entoure. Cette cohérence signifie qu'elles conservent, au moins en partie, les relations formelles présentes dans cet environnement. Mais parce qu'elles sont spatiales, elles ne peuvent pas rentrer dans ma conscience, car ce qui est spatial ne peut exister dans l'aspatial, seul son concept le peut. Pour rentrer dans ma conscience il est donc nécessaire que l'analytique transforme ces images en images virtuelles, en saisissant leur contenu formel. Ce contenu formel n'est pas le monde mais il nous parle de lui et en particulier des règles et des horloges. Il en résulte que ce que je vois en ouvrant les yeux dans ma conscience, n'est qu'une image virtuelle structurée par l'analytique, elle est cependant très riche, très vaste, elle montre la puissance de l'analytique, la même puissance que dans l'imaginaire du rêve.