Dynamiques de la mondialisation/Exercices/Croquis pôles et flux

Leçons de niveau 13
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Image logo
Le programme français qui a guidé l'écriture de cette page a fait l'objet d'une réforme en 2019. Ce cours ne répond plus aux attendus du Ministère de l'Éducation nationale (source).
Vous êtes invité à créer un nouveau cours (aide) et de nouvelles leçons (aide) conformes au nouveau programme. En cas de doute, discutez-en (février 2021).
Une liste de cours conformes à d'anciens programmes français est disponible ici : Catégorie:Anciens programmes.
Croquis pôles et flux
Image logo représentative de la faculté
Exercices no3
Leçon : Dynamiques de la mondialisation

Exercices de niveau 13.

Exo préc. :Compositions envisageables
Exo suiv. :Croquis territoires intégrés
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Exercice : Croquis pôles et flux
Dynamiques de la mondialisation/Exercices/Croquis pôles et flux
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.



Croquis sur les pôles et flux de la mondialisation

Rappel de la méthode du croquis.

Selon les fiches-ressource d'Éduscol[1] et une note de cadrage[2], un croquis sur « pôles et flux de la mondialisation » peut être demandé lors de l'épreuve écrite du baccalauréat.

On peut préparer l'exercice de deux façons : soit le candidat apprend par cœur le croquis du manuel ou du prof (en espérant que le sujet ne soit pas modifié le jour de l'épreuve), soit il réalise son propre croquis, en suivant la méthode (ce qui demande beaucoup de temps).

À partir du fond de carte fourni, vous réalisez un croquis répondant au sujet suivant : pôles et flux de la mondialisation.

Image logo
Annale de sujet d'examen
Cet exercice est tombé en Amérique du Nord lors de l'épreuve du bac S le 1er juin 2015[3].
Eleuterio Pagliano, La lezione di geografia, 1880.

Au brouillon[modifier | modifier le wikicode]

Comme pour une composition ou une analyse de document(s), la réalisation du croquis commence au brouillon : hors de question de foncer tout de suite sur le fond de carte, d'autant qu'un seul exemplaire de ce dernier est disponible pour chaque élève. Il y a donc des étapes qu’il est dangereux de zapper.

Avertissement :
Avertissement :
Ce qui suit est un exemple de croquis. Chacun des éléments qui le compose est un choix qui a été fait, et est donc discutable. Consultez la section des critiques.

Analyse du sujet[modifier | modifier le wikicode]

Un croquis est une forme d'argumentation graphique : sa légende est d'ailleurs structurée comme un plan détaillé, avec deux ou trois parties. Pour éviter le hors-sujet, il est donc vital d'analyser le sujet. À quel chapitre du programme fait-il référence ? Quels sont les termes importants du sujet ? Quelles sont les limites du sujet ?

Le sujet concerne le thème « les dynamiques de la mondialisation », abordé avec une unique question « la mondialisation, fonctionnement et territoires », mais quatre mises en œuvre, dont celle « acteurs, flux, débats »[4]. Comme il s'agit d'un sujet de géographie, les limites chronologiques doivent être le plus proche possible de la situation actuelle (il ne faut donc pas montrer des phénomènes trop périmées). Enfin, pour les limites spatiales, le sujet portant sur la mondialisation, il concerne logiquement l’ensemble de la surface terrestre (du moins théoriquement).

Le sujet étant « pôles et flux de la mondialisation », il faut d’abord ne pas se tromper sur les trois notions importantes que sont les pôles, les flux et la mondialisation. En géographie humaine, un pôle est un lieu ou un territoire qui structure ou commande. Il est fait référence ici aux centres de la mondialisation, qu’il va falloir sélectionner : est-ce des États ou des métropoles ? De même pour les flux, ils sont diversifiés, qu’ils soient matériels (des biens échangés) ou immatériels (des services ou télécommunications), qu’ils soient marchands ou gratuits. Des choix sont donc à faire.

Choix d'un fond de carte[modifier | modifier le wikicode]

Lors d'une épreuve sur table, le fond de carte est fourni avec le sujet. Mais le choix de ce fond de carte est déjà délicat, que ce soit sa projection ou son centrage (sur l'Europe, sur le Pacifique ou sur les Amériques ?).

La note de cadrage sur les productions graphiques propose un fond de carte pour le monde, « à titre d'exemple »[2],[5] : il s'agit d'une carte réalisée à partir d'une projection de Briesemeister (en simplifiant le tracé des côtes)[6] par des professeurs de l'académie de Grenoble à la demande de l'inspection générale d'histoire et de géographie. Étant précisé que « ces fonds de carte ne sont pas des modèles, ils ont donné lieu à des choix de différents ordres ; en la matière, ces choix ne sont jamais neutres ; ils orientent la réalisation des croquis »[7], d'autres fonds de carte sont proposés (de Buckminster Fuller ou de Robinson)[8].

La projection de Briesemeister[9],[10] regroupe les continents, permet de tracer les flux de façon continue dans l'océan Pacifique (important dans un sujet sur la mondialisation), tout en maintenant l'Europe au milieu. « Le cadrage et la projection aux différentes échelles, mondiale, continentale, étatique ou locale ont été guidés par quelques principes : [...] offrir plusieurs types de projections pour les planisphères, de manière à répondre à différentes thématiques. Ainsi la projection classique, de type Robinson, est-elle complétée par des projections polaires, qui se prêtent plus particulièrement à la traduction graphique de l’espace mondialisé »[7].

Pour des raisons pratiques, le croquis est ici réalisé sur une projection de Robinson disponible sur Commons en format vectoriel (svg). Pour un travail à la main, on peut utiliser son équivalent sous format matriciel (raster sans perte : png). L'idéal serait d’avoir à disposition une projection de Briesemeister en vectoriel, non disponible pour l'instant.

Fond de carte en png, pour faire un croquis matriciel.

Choix du plan et des localisations[modifier | modifier le wikicode]

Pour ce qui des pôles de la mondialisation, on peut indiquer les États-moteurs, qui sont les pays développés (États-Unis, Europe occidentale, Corée du Sud, Japon, Taïwan, Singapour, Australie et Nouvelle-Zélande) et plus marginalement les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Une autre approche est de mettre en valeur les puissances commerciales, en utilisant les données de l’OMC[11] qui fournissent un classement des États en fonction de la valeur de leur commerce international (exprimé en milliards de $ pour 2012) :

  • > de 1 000, États-Unis, Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Allemagne, Chine, Corée du Sud et Japon ;
  • 500 à 1 000, Canada, Mexique, Espagne, Belgique, Italie, Russie, Arabie saoudite, Inde, Singapour et Australie ;
  • 250 à 500, Brésil, Suisse, Autriche, Tchéquie, Suède, Pologne, Turquie, Thaïlande, Malaisie, Indonésie ;
  • < de 250, le reste des États de la planète.

Pour représenter les pôles de la mondialisation, plusieurs auteurs de croquis ont fait le choix d'indiquer les principaux espaces de libre-échange, le plus souvent l'Amérique du Nord ( (ALÉNA), l'Europe (EEE) et l'Asie de l'Est (ASEAN+3).

  • Zones de libre-échange (noms en anglais).
    Zones de libre-échange (noms en anglais).
  • Il est important d'indiquer les centres décisionnels du phénomène, c'est-à-dire les villes-monde concentrant les sièges des FTN, des ONG, des institutions internationales (ONU, FMI, Banque mondiale, FAO, OMC et UE), les principales bourses de valeur et les foyers de la production culturelle (films, émissions de télé, musique, etc.). Ces villes-monde sont selon le classement du GaWC 2012[12] :

    Les world cities du classement GaWC : seules les principales sont pertinentes sur un croquis.

    Pour les flux internationaux, il y a d’une part ceux entre les trois pôles de la Triade (Amérique du Nord, Europe et Asie de l'Est, cette dernière intégrant la Chine, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan), qui échangent massivement les produits manufacturés (par conteneurs), les capitaux (IDE) et les informations (par câbles sous-marins), d’autre part les flux partant des régions en développement (Amérique latine, Afrique et Asie du Sud) vers la Triade, exportant des matières premières (agricoles, minières et énergétiques) et des migrants. Il y a aussi les flux de produits illicites, notamment de drogues.

    L'idéal serait de tracer les flux entre les différentes façades maritimes[13], en suivant les principales routes commerciales, qui correspondent aussi aux trajets des câbles sous-marins[14]. Les façades les plus développées sont dans la Triade : golfe du Mexique, côte Est des États-Unis, Northern Range, côtes chinoises, façade orientale du Japon et côte Ouest des États-Unis.

    Les principales routes commerciales en juillet 2011, à simplifier : axes majeurs trans-atlantique, trans-pacifique et route Europe-Asie. Source à actualiser sur le site de l’AMVER[15].

    Choix des figurés et des couleurs[modifier | modifier le wikicode]

    Le choix des formes de figurés, de leurs tailles (qui doivent être hiérarchisées) des figurés ponctuels et des toponymes, le choix de l'épaisseur des traits représentant les flux, ainsi que le choix des couleurs (qui dans l'idéal doivent être en dégradé) sont eux aussi déterminants. Une approche classique est d’utiliser d’une part des figurés ponctuels (c'est-à-dire des symboles) ou des figurés de surface (des couleurs) pour les pôles de la mondialisation, d’autre part des figurés linéaires (sous forme de traits) pour les flux et pour les façades maritimes. Chacun de ces figurés doit être expliqué dans la légende.

    Pour les figurés de surface, il semble pertinent de mettre en valeur les 28 États qui participent le plus aux échanges mondiaux, en coloriant ceux-ci d'une couleur vive, tandis que les 165 autres sont laissés en gris, comme marginalisés. La gamme de couleurs sélectionnée pour les puissances commerciales peut être un dégradé orangé, le rouge étant pris pour un autre figuré.

    Pour les figurés ponctuels, l'idéal est d’utiliser des formes géométriques (par exemple des petits carrés bleu clair pour les principaux ports mondiaux, ou des triangles bleu foncés pour les principaux aéroports), facilement reproduites à l'identique (en s'aidant par exemple d'un normographe). Les métropoles peuvent être représentées avec des ronds rouges (plus ou moins gros en fonction du classement GaWC), ce qui renforce leur caractère concentré et en haut de la hiérarchie.

    Pour les figurés linéaires, les flux entre ces pôles peuvent être logiquement représentés par des flèches, plus ou moins larges en fonction de leur intensité : de grosses flèches dorées (car à forte valeurs ajoutées) pour les échanges entre les pôles de la Triade, des flèches noires plus modestes (couleur classique pour le pétrole et le charbon) pour les flux du Sud vers le Nord, enfin de fines flèches violettes encore plus courte pour les flux de migrants. On peut aussi représenter les façades maritimes schématisées classiquement comme des interfaces.

    Réalisation[modifier | modifier le wikicode]

    Étapes[modifier | modifier le wikicode]

    La réalisation d'un croquis manuscrit sur les feuilles de papier du sujet le jour du bac est différente de celle d'un croquis numérique sans contrainte de temps : les savoir-faire mobilisés ne sont pas les mêmes. Pour le travail à la main, il est conseillé de mettre en premier les différents figurés ponctuels et de finir par le coloriage. Avec un logiciel de dessin, le mieux est de faire l'inverse. De même, en format manuscrit la légende doit être sur une autre feuille que le croquis (jamais au dos, l'idéal étant en vis-à-vis sur une double-page), tandis qu'en format numérique on peut mettre la légende en-dessous ou sur le côté.

    1re étape, colorier en dégradé les États les plus actifs.
    2e étape, positionner les principales villes-monde.
    3e étape, tracer le trajet des principaux flux.
    Étape finale, rajout des toponymes.

    Critiques[modifier | modifier le wikicode]

    NB : d'autres remarques ou questions sont sur la page de discussion, avec quelques réponses.

    • Océans, mers et lacs à mettre en bleu très pâle ?
    • Pourquoi indiquer l'UE alors qu'elle n’est pas représentée ??
    • La taille des villes diminue la lisibilité (il est notamment difficile de distinguer la couleurs des pays d'Europe).
    • La mer d'Aral est bien plus petite que sur la carte, la partie sud-est étant presque totalement asséchée.
    • Le Soudan du Sud n’est pas indiqué, alors qu’il a proclamé son indépendance depuis juillet 2011.
    • L'usage du gris est délicat, cette couleur signifiant plus ou moins que ces territoires sont « hors-sujet ».
    • On pourrait mettre mieux en évidence les grands pôles, notamment ceux de la Triade.
    • « Le Maroc est divisé en deux alors que le problème du Sahara occidental n'a, jusqu'à aujourd'hui, pas été résolu et le Sahara demeure donc marocain » (cette phrase serait-elle l’expression d'un point-de-vue marocain ? Aux yeux de tous les autres pays, c’est pas aussi simple).

    Autres réponses[modifier | modifier le wikicode]

    Faire un schéma[modifier | modifier le wikicode]

    Lors de l'exercice de composition, la réalisation d'un schéma peut être pertinente et faire gagner des points à l'auteur, comme mentionné dans la note de service (« Il peut y intégrer une (ou des) production(s) graphique(s). »)[16] ainsi que la note de cadrage (« la réalisation de productions graphiques dans une composition (schémas simples d'organisation spatiale, schémas fléchés...) est un élément de valorisation de la copie. Il est donc recommandé aux candidats d’en insérer dans leurs devoirs, lorsque le sujet s'y prête. »)[2].

    Le schéma cherche à mettre en évidence les éléments essentiels (structures ou dynamiques majeures). Il est plus simplifié que le croquis : il y a moins d'informations, c’est moins précis, avec des formes géométriques ; il n'y a pas de fond de carte fourni, il faut le dessiner[17].

    Notation[modifier | modifier le wikicode]

    Aucun critère officiel de notation existe pour l'exercice graphique de géographie ; la relative nouveauté de l'exercice fait que les correcteurs sont loin d’avoir des critères identiques. Sans aller jusqu'à proposer une répartition de points, on peux évoquer les qualités qui donneront un croquis ou un schéma bien noté :

    1. la pertinence (y compris un peu l'originalité) du plan comme des figurés par rapport au sujet (un croquis ou un schéma doit répondre à la problématique) ;
    2. les connaissances, il faut un certain nombre de figurés (pas trop quand même) et que le vocabulaire de la légende ait un certain niveau ;
    3. la précision, la localisation des figurés doit être le plus précis possible ;
    4. le soin, apporté au dessin et au coloriage (un croquis/schéma doit être beau).

    Consignes de correction du bac

    Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

    1. Inspection générale de l'Éducation nationale, « Thème 2 – Les dynamiques de la mondialisation », Ressources pour la classe terminale de la série S (rentrée scolaire 2014-2015), mars 2014. Cf. [pdf] « la fiche-ressource », sur http://eduscol.education.fr/.
    2. 2,0 2,1 et 2,2 [pdf] Inspection générale de l'Éducation nationale, « Note de cadrage sur les productions graphiques », sur http://eduscol.education.fr/, .
    3. [pdf] « Sujet d'histoire et de géographie du bac général en série S, pour la session 2015 en Amérique du Nord », sur http://www.rochambeau.org/.
    4. « Programme de l'enseignement d'histoire-géographie », sur http://www.education.gouv.fr/, annexe de l'arrêté du 7 janvier 2013 publié au JORF du 23 janvier 2013 et au BOEN n° 8 du 21 février 2013.
    5. « Les productions graphiques dans les sujets de géographie des Baccalauréats L/ES : note de cadrage et fonds de cartes », sur http://eduscol.education.fr/.
    6. [pdf] « Carte du monde selon la projection de Briesemeister », sur http://eduscol.education.fr/.
    7. 7,0 et 7,1 [pdf] « Fonds de carte téléchargeables pour le bac L ou ES », sur http://eduscol.education.fr/.
    8. « Fonds de carte pour les terminales ES et L », sur http://www.ac-strasbourg.fr/, .
    9. William A. Briesemeister (mort en 1967), est un cartographe new-yorkaise d'origine allemande, qui a commencé à tracer des cartes à 14 ans avec son père. La projection qui porte son nom est publiée dès 1948 et utilisée par l’American Geographical Society à partir de 1953 (Briesemeister en est membre de 1913 à 1963). La carte du monde de Briesemeister est un projection azimutale oblique (l'axe de la carte n’est pas l'équateur ou le méridien de référence), modifiée pour d’une part avoir comme point central le croisement entre le 10e méridien est et le 45e parallèle nord, pour d’autre part que les deux pôles soient représentés comme des points et les parallèles proches du pôle Nord comme des cercles. Les surfaces sont respectées, mais pas les angles : les formes sont donc déformées quand on s'éloigne du 10° E, surtout dans l'hémisphère sud.
    10. [pdf] « Carte selon la projection de Briesemeister », sur http://www.csiss.org/ (trait de côte plus précis).
    11. OMC, « Statistiques du commerce international 2013, classement des économies en fonction du commerce des marchandises 2012 », sur http://www.wto.org/, p. 8.
    12. (en) « The World According to GaWC 2012 », sur http://www.lboro.ac.uk/gawc/, .
    13. Pour localiser les principales façades maritimes, cf. le « kmz sur les ports mondiaux », sur http://www.falba.fr.
    14. (en) « Submarine Cable Map », sur http://www.submarinecablemap.com/.
    15. (en) « Amver Density Plot Display », sur http://www.amver.com/.
    16. « Note de service n° 2013-177 du 13 novembre 2013 sur l'épreuve au bac », sur http://www.education.gouv.fr/, publiée au BOEN n° 43 du 21 novembre 2013.
    17. Document au format Portable Document Format (PDF) d'Adobe[pdf]le document est sous une licence Créative Commons attribution et partage dans les mêmes monditions[licence CC-by-sa](fr)lien vers le document • méthode du schéma sur http://www.falba.fr/.