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Differenciation-Les typologies d erreurs et remediations

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Temps de lecture : 5mn

Inspiré de J.P. Astolfi dans « L’erreur, un outil pour enseigner »  ESF

Erreurs concernant le traitement de la consigne.

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  • Une consigne trop longue : l’élève est perdu dans ce qui est attendu de sa tâche.
  • Une consigne trop compliquée : ce qui lui est demandé est en dehors des compétences de l’élève, de sa zone proximale de développement.
  • Une consigne et des sous-consignes : tâche multiple, il faut réaliser plusieurs tâches successivement ou simultanément et l’élève est en surcharge cognitive.
  • Une consigne qui n’est pas reconnue : le vocabulaire, la tâche ne ressemble pas à ce que connaît l’élève

Differenciation-Les_consignes#firstHeading voir Mallette - Méthodologie - Que différencier - Les consignes

Erreurs liées aux habitudes ou aux croyances des élèves dans ce qui est attendu d’eux.

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Ces erreurs sont le plus souvent construites par l’école elle-même.

Exemple 1  : Au CE1, le sujet est identifié dans des phrases très simples. De fait, le sujet est toujours au début de la phrase …  l’élève en conclut que le sujet c’est le début de la phrase et souligne systématiquement les deux ou trois premiers mots.

Le mode de reconnaissance expert visé par l’apprentissage est ignoré car dans la plupart des exercices qui lui seront donnés à faire l’élève pourra repérer le sujet d’une façon très peu « coûteuse » en réflexion – en visuel pur : les deux premiers mots !

Exemple 2 : Un énoncé mathématique d’un problème soustractif qui fait apparaître le mot « plus » ou « gagné »

Alain a 25 billes à la fin de la récréation. Il a gagné 5 billes.

Combien de billes avait-il avant la récréation ?

L’habitude, la représentation de l’élève va le conduire à vouloir traiter les données avec une addition.

Exemple 3 : L’élève croit reconnaître un exercice, ne lit pas la consigne et passe à côté de la tâche.

Une vigilance s’impose donc au cas par cas pour éviter les “automatisations sauvages”.

L’enseignant peut aussi anticiper ces standardisations et varier la forme ou introduire dès le début de l’apprentissage des “contre-situations” et des pièges .

Exemples

  • Donner des phrases à étudier où la place du sujet n’est pas toujours la même.
  • Dans les problèmes, mélanger les situations additives,soustractives et multiplicatives.

Erreurs liées à une automatisation inachevée

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L'automatisation de la tache par l'élève n'étant pas encore effective, celui-ci ne reconnait pas la situation comme étant une situation connue et/ou manifeste des difficultés à généraliser.

Exemples :

  • L’élève sait reconnaître une situation additive mais ne maîtrise pas la technique opératoire.
  • L’élève sait conjuguer un verbe mais se trompe de terminaison ou n’identifie pas le verbe ( exemple  « Les élèvent » ; « Les chiens manges »)

Il est nécessaire de faire utiliser les outils créés afin de réaliser les rappels aux règles.

Un travail d'entraînement/mémorisation/systématisation pourra être mis en place.

Erreurs liées à la surcharge cognitive

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Elles peuvent découler des erreurs précédentes.

L’automatisation étant “inachevée”, la tâche est trop complexe, l’élève n’arrive pas à mobiliser tous ses savoirs simultanément.

Certaines connaissances ne sont pas encore automatisées et demandent trop d’attention pour pouvoir réaliser une autre tâche en même temps.

Ou bien, le facteur émotionnel, le stress empêche l’élève de mobiliser ses connaissances.

  • Mettre à disposition les outils ( matériel de numération, calculatrice, tables de multiplications, tableaux de conjugaison etc …)
  • Fractionner la tâche lors des consignes
  • Faire des pauses lors de son exécution
  • Différer une partie de la tâche

Erreurs de choix de procédure utilisée

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La procédure utilisée est correcte mais n’est pas la procédure experte dans la situation.

Exemple : un élève persiste à poser une addition réitérée au lieu de la multiplication.

  • Explicitation de la procédure utilisée et celle attendue, organiser une confrontation entre élèves.
  • Ne pas remettre en cause une procédure différente mais son efficacité en termes de coût cognitif et temps passé.
  • Proposer une situation similaire, en jouant sur les variables didactiques afin de rendre cette procédure dépassée.

Exemple multiplier par 9 au lieu de 3.

Erreurs liées au transfert de connaissances

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Les élèves ne font pas de lien entre les disciplines et ne mettent pas en application leurs connaissances dans un autre domaine que celui dans lequel ils ont été construits.

Remédiations  

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  • Proposer le plus souvent possible des situations de la vie courante, des situations concrètes.
  • Construire dans l’année quelques projets interdisciplinaires qui permettront naturellement aux élèves de passer d’un champ disciplinaire à l’autre en les explicitant.
  • Généraliser le “tissage” en début de séance avec ce qui a été fait avant ou ailleurs et en fin de séance avec ce qui sera appris plus tard ou dans d’autres disciplines.

Erreurs liées aux choix didactiques et pédagogiques

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Lorsque plusieurs élèves n’accèdent pas au savoir en jeu, il peut être pertinent de s’interroger sur ses propres choix.

Se tourner vers les collègues pour partager ses points de vue didactiques, se documenter, revoir ses gestes de différenciation.