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DMS 1/Se trouver

Leçons de niveau 18
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Chapitre no 4
Leçon : DMS 1
Chap. préc. :Linguistique
Chap. suiv. :Développement mental sémantique
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Monographie n°4 Se trouver

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    Suite à une discussion que j'ai eue avec un marxiste (je le remercie d'ailleurs), je me suis aperçu que certaines choses qui me semblaient évidentes pour tous, ne l'étaient pas. Si vous êtes matérialistes ou existentialistes et croyez que vous n'êtes que poussière dans un univers infini, c'est comme si en bas dans votre intimité mentale votre fonction 9 avait fiché un gros écriteau impératif et le sens de cet écriteau c'est : "Je n'existe pas". Il faut savoir que notre analytique fonctionne un peu comme un ordinateur, il structure du sens sans se poser de question, si on lui dit qu'il n'existe pas, il applique bêtement. Pour un ordinateur cela ne pose pas vraiment de problème parce que lui ne fait que gérer des signes, le sens il ignore ce que c'est, donc qu'on lui dise qu'il existe ou pas ne change rien. Notre analytique lui gère du sens, les signes il s'en moque. Je ne sais pas vraiment comment il gère le "je n'existe pas" ni quel gros sac de nœuds il construit pour s'en sortir, mais c'est comme si vous aviez un gros virus dans Windows, des logiciels sont à plat et cela ne peut pas marcher très bien. Si vous avez du talent comme Heidegger ou Sartre vous pouvez écrire "Sein und zeit" et "L'être et le néant" mais vous ne pouvez pas vous trouver, en bas c'est-à-dire au delà de l'obscurité de la conscience ordinaire c'est interdit (ce qui est curieux avec l'existentialisme c'est que le "mot" exister soit vide de sens (ou libre de tout sens)). 
    La première chose à faire c'est de croire que vous existez (au delà de l'affirmer verbalement ce qui ne change pas grand chose car modifier ses structures mentales n'est pas aussi simple que cela), pour cela faire appel au joker le 9, cela n'a pas besoin d'être cohérent ni de chercher à savoir pourquoi et comment car cela risquerait de provoquer plus de problèmes que de n'en résoudre. La force du joker c'est qu'il n'a pas besoin d'être cohérent comme l'analytique, son domaine c'est la foi ou la confiance péremptoire en vous et en vos capacités opératives de dépassement, son domaine c'est l'orgueil c'est-à-dire le jugement absolu de soi (songez à "If" de Kipling).
    La seconde étape c'est de savoir où vous trouver, car si vous vous cherchez dans le monde extérieur des règles et des horloges vous ne pouvez pas vous trouver, car ce n'est pas là que vous existez, vous existez ailleurs. Dans ce monde là, vous ne trouverez que le corps que vous dirigez mais vous le dirigez d'ailleurs, et si vous vous identifiez à ce corps vous êtes planté, car votre analytique va recommencer a construire un gros sac de nœud pour se sortir du paradoxe que vous lui imposez (l'analytique applique mais ne juge pas). Ce corps vous appartient parce que vous le dirigez, mais ce n'est pas vous, vous ne pouvez pas le parcourir comme vous parcourez votre mémoire, vous n'accédez qu'à des moyens de direction et à une image extérieure mais pas à l'intimité de ses structures, pour découvrir et comprendre ses structures et son fonctionnement, il vous faut l'ouvrir au bistouri et recourir à l'imagerie IRM, ça ne peut pas être vous. Donc la deuxième chose à faire, c'est de croire que vous n'existez pas dans ce monde là, mais ailleurs.
    La troisième chose à faire est de concevoir cet ailleurs, non pas relativement au monde, mais indépendamment du monde extérieur. Cet ailleurs ou ce lieu que remplit notre être singulier n'a pas d'espace ni de temps, il existe dans une éternelle présence, c'est un aspatial présent qui constitue à lui seul un monde, notre monde mental, et dans celui-ci nous sommes seuls, totalement seul, aussi il nous faut assumer cette solitude ontologique. Même si nous pouvons aisément les conceptualiser le passé comme le futur n'ont aucune réalité dans ce monde. Il faut comprendre que si notre mémoire comprend des classements historiques, elle ne se situe pas dans un passé mais partage le même présent que notre conscience. Dans cette présence nous ne trouvons aucun indice de temporalité mais nous trouvons la plénitude de notre être, si les expériences se succèdent en elle, elle-même reste immuablement identique, c'est une constante universelle de tous les êtres vivants.
    Pour conclure ce qui précède, si notre expérience ne nous fournit pas de preuve qui nous permettrait de croire que notre être singulier soit éternel, elle ne nous fournit pas non plus de preuve qui affirmerait qu'il ne le soit pas. Par contre si nous laissons notre joker 9, la foi, s'emparer de cette éternité qui s'offre à elle, nous renforçons sa puissance.
    Suite à la publication d’un membre de Facebook : Mon mental n'a pas de sexe, j'ai eu beau chercher je n'en ai pas trouvé, pourtant je le connais bien. Il est temps de dépasser ce problème des genres. Nous sommes tous des êtres singuliers, et au delà de l'humain des êtres vivants. Tout ce qui nous sépare, les langages, les cultures, les traditions, les religions, les nations, est relativement superficiel, arbitraire et sans grand fondement, alors que ce qui constitue notre nature intime et profonde : nos fonctions mentales, leurs structures, leurs interactions, la nature même du sens est universel et nous réunit. La prochaine civilisation sera fondée sur nos structures universelles ou ne sera pas, car sans cela nous ne pourrons pas affronter les difficultés qui nous attendent et nous nous détruirons. Le passage d'une espèce à l'étape conceptuelle présente des dangers. C'est pourquoi nous ne trouvons pas de culture technologique avancée en dehors de nous-mêmes dans l'univers, la plupart d'entre elles ont échoué et se sont détruites.
    Si notre corps vit dans l'espace temps, notre être singulier et son monde mental vivent dans une éternelle présence, au sein de laquelle le passé et le futur n'ont aucune réalité, même si nous y pouvons les imaginer et les conceptualiser. Aussi, mentalement nous n'avons pas d'âge, ce qui veut dire et implique que nous avons tous le même âge.
    L'éternelle présence est un mode de temporalité distinct de l'espace temps. Nos êtres singuliers partagent tous la même éternelle présence comme nos corps partagent tous le même espace temps. Cependant les mondes mentaux de nos êtres singuliers sont isolés, disjoints les uns des autres, ici nous sommes seuls, totalement seul, sans aucun moyen de communiquer avec les autres. Donc nous ne pouvons pas vérifier la simultanéité des événements, la notion de simultané qui joue un grand rôle en physique n'a ici aucun sens. Tout se passe donc comme si nous disposions chacun de notre propre éternelle présence, celle de notre conscience, de notre mémoire, du monde mental de notre être.
    Être monopolaire, c'est croire en l'unicité de l'être, rester centré sur son je, son moi, ou son ego, avec pour conséquence de rejeter ses fonctions mentales et leurs structures dans l'inconscience, et de provoquer un amalgame dans lequel leurs liens interactifs s'emmêlent et ne peuvent s'exprimer pleinement ni efficacement. Être multipolaire, c'est avoir rejeté cette idée fausse de nous-mêmes, avoir créé des ancrages au sein de nos neuf fonctions mentales qui permettent de les découvrir, les distinguer, y accéder pour les diriger et les maîtriser afin d'améliorer leurs performances. Les liens interactifs sont alors libérés et peuvent exprimer leur pleine puissance, le sentiment du soi n'est plus qu'un sentiment parmi d'autres mais pas un acteur. Qui dirige ? en général (mais pas toujours) la direction volontaire mais elle ne juge pas ce qu'elle fait, c'est une autre qui juge, une autre qui éprouve, une autre qui structure et qui propose, qui imagine et qui rêve, une autre encore qui à l'instant anime ma main pour écrire, etc. Elles agissent de concert dans des synergies. L'être devient alors neuf fonctions et leurs interactions, il acquiert la capacité de les comprendre du fait de sa décentration et de les diriger consciemment.
    Nous sommes tous multipolaires, mais la représentation que les cultures ordinaires nous proposent de nous faire de nous-mêmes est généralement monopolaire, induite par un consensus culturel qui puise ses racines dans des archaïsmes religieux, sauf dans la théorie freudienne qui distingue le ça, le moi, le surmoi. Mais là c'est pire car cela nous entraîne dans une division conflictuelle, fausse, qui ne fait qu'aggraver  la confusion.
    La représentation multipolaire est non seulement conforme à notre réalité mais elle nous rend plus forts car elle nous montre dans un ensemble cohérent dont nous pouvons exploiter consciemment toutes les parties. Ces parties n'empiètent pas, il n'y a pas de doublons, elles réalisent un ensemble de complémentaires qui mettent en commun tout ce qu'elles produisent. Cela peut paraître bizarre mais c'est ainsi et cela ne pose aucun problème, au contraire car cela nous débarrasse de tout un tas de confusions. En fait c'est très agréable à vivre : se sentir à la fois plus pur et plus fort, ne s'identifier à rien de particulier et constater que cela fonctionne bien, et si un petit désordre apparaît, posséder les plans donc pouvoir en trouver la cause, devenir ingénieur de soi-même. Tout ne s'apprend pas en un seul jour, il faut y consacrer du temps, mais c'est plus profitable que de perdre son temps derrière un jeu vidéo.
    Pour devenir maître de ces fonctions, il faut commencer par devenir pleinement conscient de leur nature, conscient d'être conscient, cela va de soi, conscient d'abstraire, de conceptualiser, sémantiquement conscient, c'est-à-dire conscient de la nature du sens, conscient de juger, de choisir et de diriger, conscient de rêver, c'est-à-dire conscient du contexte mental spécifique du rêve et de sa différence avec le contexte ordinaire de la vie éveillée, et enfin conscient du joker, de 9, de la foi, de notre capacité de confiance et de dépassement. Ici les "mots", le langage, ne servent à rien, nous ne pouvons nous réaliser que dans la progression de l'expérience de l'expérience de nous-mêmes.  
    Notre identité, c’est-à dire la représentation que nous faisons de nous-mêmes, est la fondation du cadre conceptuel approprié pour maîtriser nos fonctions mentales dont parle la leçon inaugurale. Ce n’est pas tout ce cadre, ce n’en est que la partie centrale, mais si elle manque ou si elle ne convient pas, vous ne pourrez pas construire ce cadre dessus. Analogiquement ce cadre conceptuel indispensable est votre maison, votre identité en est la fondation, et vous-même c'est-à-dire l’être vivant que vous-êtes, exercez vos pouvoirs mentaux grâce aux outils que vous avez découverts ou construits dans cette maison. Une fois construite, cette maison vous accompagnera toute votre vie et vous en aurez plus ou moins la conscience en permanence, elle vous protégera et constituera votre bureau de direction. Pour le reste cela ne changera rien à votre vie, vous continuerez à diriger votre corps, à vaquer à toutes les occupations que vous désirez et à réaliser tous vos projets, avec bien sûr plus d’efficience que jamais.
    Comprenez que votre identité est très importante, qu’elle doit être libre de toute aliénation et qu’il ne suffit pas de penser : « Je suis moi-même ». Si vous vous identifiez à une nationalité, une communauté, un métier, votre famille ou même votre corps, cela ne marchera pas. Vous pouvez être un champion de football ou un chanteur célèbre, ce n’est pas la réalité de votre être, pas intimement vous, donc vous ne pourrez pas vous trouver avec ça.
    Pour vos commentaires à cette monographie, vous décrirez votre identité en dix lignes selon le format habituel.