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Argots à base française/Chiac

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Chiac
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Chapitre no 5
Leçon : Argots à base française
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Cette partie est basée sur les articles fr.wikipedia.org/wiki/Chiac et en.wikipedia.org/wiki/Chiac


Le chiac (déformation de Shediac) est un parler franglais ou anglo-français du Canada. Ce mélange vernaculaire est parlé principalement parmi les jeunes générations du Nouveau-Brunswick au Canada, notamment près de Moncton. Le chiac est distinct du français acadien.

Le chiac est parfois considéré comme un hybride impur, un « mauvais » français ou un « mauvais » anglais.

À l'instar du joual au Québec, le chiac a été repris ces dernières années par des artistes acadiens comme les groupes 1755 et Radio Radio qui écrivent et chantent en chiac ainsi que les chanteuses Marie-Jo Thério ou Lisa LeBlanc.

Plusieurs écrivains du Sud-Est du Nouveau-Brunswick tentent d'imposer le chiac comme langue littéraire mais ceci reste assez marginal:

Jean Babineau par exemple passe du français normatif ou familier, à l'anglais et au chiac selon les besoins.
France Daigle et Paul Bossé font aussi un usage du chiac mais de façon plus modérée.
Herménégilde Chiasson réserve le langage populaire à quelques pièces de théâtre.

Le problème de la portée du chiac se pose, car ce langage est surtout compris dans le Sud-Est. Le désir de toucher le plus grand nombre possible de lecteurs francophones influencent d'ailleurs la plupart des auteurs à tendre vers le français normatif.

Nouveau-Brunswick dans le Canada
Nouveau-Brunswick
Moncton - La rue Main, au centre-ville.
Lisa LeBlanc en 2012

Le chiac est un mélange de mots français et anglais. Il emploie principalement la syntaxe française avec du vocabulaire et des expressions anglaises. Le chiac comporte des règles lexicales strictes et des codes qui lui sont propres. Quelques exemples :

« Ej vas tanker mon truck de soir pis ej va le driver.  » (Je vais faire le plein de mon camion ce soir et je vais faire une promenade.)
« Espère-moi su'l'corner, j'traverse le chmin et j'viens right back. » (Attends moi au coin, je traverse la rue, je reviens bientôt.)
« Zeux ils pensont qu'y ownont le car. » (Eux, ils pensent que l'auto leur appartient.)
« J’ai crossé la street. »
« je pourrai probably aller moi itou. »
« On va amarrer ça d'même pour faire sûr que ça tchenne. » (On va l'amarrer comme ça pour s'assurer qu’il tienne.)
« Ça t'tente tu d'aller watcher une vue? » (Est-ce que ça te tente d'aller voir un film?)
« Ej ché pas...so quesque tu va faire dessoir? » (Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu fais ce soir?)
« Ça va êt'e right dla fun. » (Ça va être vraiment plaisant.)
« J’ai wiré ma satellite dish avec mes own mains. »
« le First Superhero acadien a une mystical experience en helpant une femme avec ses groceries ».
« je vais back watcher ces funny movies. » (je vais à nouveau regarder ces films drôles)
Le drapeau du Nouveau-Brunswick
  • Le chiac est parfois appelé la chiacque.
  • Un chiac (ou chiacque au féminin) est un habitant du Sud-est du Nouveau-Brunswick.
  • Gérald Leblanc, "Éloge du chiac", poésie, Moncton, Éditions Perce-Neige, 1995
  • Le chiac est utilisé dans la série Acadieman.
  • Chiac: an example of dialect change and language transfer in Acadian French. National Library of Canada, 1987.
  • Marie-Ève Perrot a fait une thèse de doctorat sur le chiac:
Marie-Ève Perrot, Aspects fondamentaux du métissage français / anglais dans le chiac de Moncton (Nouveau-Brunswick, Canada), Thèse pour le doctorat, sous la direction de L. Danon-Boileau et S. Lafage, Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris III , (1995).
  • Marie-Ève Perrot, Statut et fonction symbolique du chiac : analyse de discours épilinguistiques, Francophonies d’Amérique, n° 22, p. 143 (2006)
  • Marie-Ève Perrot, Les modalités du contact français/anglais dans un cprpus Chiac : métissage et alternance codique., Université d'Orléans, www.unice.fr/ILF-CNRS
  • Flikeid K., "Moitié anglais, moitié français' ? Emprunts et alternance de langues dans les communautés acadiennes de la Nouvelle Écosse", Revue québécoise de linguistique : Grammaires en contact, Vol.14, n° 1. , (1989).