Anglais/Grammaire/Modalité
Introduction
[modifier | modifier le wikicode]La modalité a eu divers définitions dans l'histoire de la linguistique. Certains ont mis l'accent sur l'aspect logique : phrase affirmative, phrase négative, phrase interrogative. Clairement entre ces trois pôles il y a divers degrés de probabilité. Donc à not (phrase négative) et wh- (phrase interrogative) nous pouvons ajouter des adverbes : probably, certainly, perhaps, et sans doute maybe.
Modaux « purs »
[modifier | modifier le wikicode]Donc ce n’est pas uniquement les verbes dits auxiliaires modaux touts seuls que les gens utilisent pour exprimer le mode dans lequel ce qu’ils disent doit être compris. Néanmoins, les modaux "purs" (c'est-à-dire ceux qui ne s'accordent pas à la 3e personne de singulier) sont un passage obligé :
- may/might
- can/could
- shall/should
- will/would
- must
Avec ces auxiliaires, il est intéressant de constater que seul must est à part, n'ayant pas deux formes. Autrement, chaque modal a deux formes issues d'une combinaison avec le morphème -d. Entre, "you shall not sin" et "you should not sin", on peut voir assez facilement l'utilité de ce morphème pour marquer une distance plus respectueuse dans le rapport entre les gens qui parlent. Quelqu'un qui dirait shall parle avec une autorité plus grande que celui qui écoute, tandis qu'avec should les deux peuvent avoir le même standing social.
Une deuxième distinction assez importante dans les discussions sur la modalité est l'axe radical/épistémique. Dans une phrase comme "She must be at the office.", nous avons deux interprétations possibles selon le contexte : "She needs to be at the office" (nécessité objective) et "She is sure to be at the office" (100% probabilité). Pour tout ce qui est de la probabilité, il s'agit de l'épistème (modalité épistémique), mais quand il s'agit de la nécessité, c’est le sens radical du lexème "must" qui prime. Ceci n’est pas propre à l'anglais ; les modaux comme "pouvoir" et "devoir" sont également ambigus en français (probabilité v. capacité) (certitude v. obligation).
En anglais, néanmoins, sur le plan formel de la morphologie il y a trois faits intéressants :
- pas d'accord <-- incompatibilité modale
- incompatibilité avec to lui-même potentiellement un marqueur de modalité dans les constructions paraphrastiques (have to, got to, ought to, needs to etc.) <-- incompatibilité aspectuelle/modale
- incompatibilité avec -ing <-- incompatibilité aspectuelle
to
[modifier | modifier le wikicode]To be or not to be
Ici, il est tentant de dire que "to" est un marqueur de modalité qui indique la non-actualisation du prédicat, autrement dit qui agit sur l'axe réalisé/irréalisé. Quiconque qui aurait ruminé cette question se serait peut-être rendu compte que ni "être" ni "ne pas être" auraient été pleinement réalisés ou actualisés par celui qui parle. En linguistique anglais il est souvent dit que "to" marque une visée ou un vers (towards). Même si souvent on pense de l'actualisation ou de réalisation sur le plan aspectuel (parfait / imparfait), il faut aussi comprendre que cette orientation est une marque modale.
- They were both to be promoted next year.
Base verbale / marqueur zéro
[modifier | modifier le wikicode]- Go ahead.
- Bless you. / Be cool.
Là nous avons deux bases verbales. Le premier équivaut en français à un impératif (vas-y), le deuxième à un subjonctif[1] (que tu sois béni (May God bless you)), sois zen). Des verbes de suggestion peuvent également être suivis par la base verbale (cela fait partie du registre soutenu dans l'anglais américain).
- I suggest you be there by 4
- I insisted that she return the stolen lollipops.
En anglais britannique un modal comme should peut introduire la base verbale.
-d et le conditionnel
[modifier | modifier le wikicode]- If she knew, she didn't let on.
- If I had known, I wouldn't have come.
- (*)If I'd've known, I wouldn't have come.
Là nous sommes devant une autre situation qui tienne à la modalité, l'irréalisé (1) ou les contre-factuels (2 / 3 n’est pas standard). Dans le premier exemple, l'énonciateur n’est pas certain si la personne dont il parle a connaissance ou non de la réalité ou l'irréalité de ce dont il était sujet. Dans le deuxième et troisième il est clair que l'énoncé introduit par "if" (rupteur du plan modal) n’est pas le cas. En français le marqueur privilégié pour cette fonction du langage et la série de terminaisons dites « imparfait » (-ais, -ait, etc.), qui peuvent aussi servir pour le discours indirect (comme en anglais), et pour le discours rapporté (le président aurait dit en privé que...) (ce qui n’est pas possible en anglais).
-s et la modalité neutre
[modifier | modifier le wikicode]Nous avons vu l'incompatibilité des modaux dits purs avec le marqueur du 3e singulier. Pourrait-on proposer donc qu'au delà de l'accord, le -s fonctionne comme marqueur d'une modalité neutre ?
Conclusion
[modifier | modifier le wikicode]Le mode est un peu comme un canal de transmission. On module nos énoncés pour faire comprendre à ceux avec qui on partage si l’on est très ou peu sur de ce qu'on dit, ou combien de distance nous voulons prendre de ce qu'on dit (par politesse, humilité, autorité, etc.)
Références
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