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Quand le résultat d'une expérience aléatoire n’est pas un entier et n'appartient pas à un ensemble fini,
le mieux est de définir la variable aléatoire correspondante directement sur ou sur un intervalle de .
Définition
Une variable aléatoire continue est une fonction qui associe à chaque résultat d'une expérience aléatoire un nombre réel.
On note :
.
Remarques
* Dans ce cours tourné vers les applications et destiné à des étudiants n'ayant pas abordé la théorie de l'intégration de Lebesgue, nous laisserons de côté les difficultés techniques liées à la définition des ensembles boréliens et des fonctions mesurables.
Le terme « variable aléatoire continue » en probabilités n’est pas synonyme de « fonction continue » en analyse, même si l’idée de départ est similaire. Il s'agit réellement d'un autre concept.
Début de l'exemple
Exemple
On considère une variable aléatoire prenant une valeur aléatoire entre 0 et 1,
et ce de manière uniforme (cette v.a. est similaire au générateur de nombres pseudo-aléatoires d'une calculatrice).
Toutes les valeurs de [0, 1] ont la même probabilité d’être obtenues.
Mais quelle est alors cette probabilité ?
Solution
Si appartient à [0, 1], alors . En effet comme il y a une infinité de nombres entre 0 et 1, ils se partagent une probabilité de 1 en une infinité de possibilités. Si elles ont toutes la même probabilité, elles doivent donc avoir une probabilité nulle.
On constate que l’on ne peut pas définir de manière satisfaisante la loi de probabilité d'une v.a. continue en fixant . La notion de fonction de répartition permet de le faire.
Comme une probabilité est toujours inférieure ou égale à 1, on a .
Si on englobe toujours plus de valeurs de dans le calcul, la probabilité augmente et tend vers 1.
De même, si on englobe de moins en moins de valeurs de , la probabilité tend vers 0.
En résumé :
Proposition
* est croissante.
.
.
Finalement, on admettra sans démonstration que F est continue à droite, et que si la variable aléatoire X ne se concentre pas sur des valeurs spécifiques de , alors F est continue.
Une fonction de répartition a typiquement cette allure-là :
Début de l'exemple
Exemple
Reprenons l'exemple de la loi uniforme sur [0, 1].
Alors :
On constate que cette fonction vérifie les propriétés ci-dessus.
Deux autres moments, bien entendu sous réserve d'existence, sont parfois considérés pour affiner la prévision du comportement d'une variable aléatoire :
Le coefficient d'asymétrie permet, selon le signe, de prédire où se trouve l'étalement de la distribution par rapport à l'espérance, soit si la décroissance de la fonction de densité est plus forte à gauche ou à droite.
Le kurtosis donne une mesure de l'aplatissement de la densité, c'est-à-dire qu’il permet de prédire si la mesure est fortement concentrée autour de l'espérance ou non.
Quand les moments ne peuvent être calculés, on peut néanmoins donner une idée de l'allure de la densité en déterminant la (ou les) médiane(s) et le(s) mode(s).
La médiane se définit comme une valeur qui permet de séparer en deux parties les échantillons ou la distribution d'une variable aléatoire de sorte que chacune des deux parties contiennent le même nombre de valeurs.
Médiane
On appelle médiane d'une variable aléatoire, tout nombre m qui satisfait l'égalité :
Le mode, quant à lui, représente la valeur la plus représentée dans la densité.
Mode
On appelle mode d'une variable aléatoire, toute valeur qui satisfait :
Il n'y a aucune garantie de l'unicité des médianes ou des modes dans le cas général.