Variables aléatoires continues/Définitions
Variable aléatoire continue
[modifier | modifier le wikicode]Quand le résultat d'une expérience aléatoire n’est pas un entier et n'appartient pas à un ensemble fini,
le mieux est de définir la variable aléatoire correspondante directement sur ou sur un intervalle de .
Une variable aléatoire continue est une fonction qui associe à chaque résultat d'une expérience aléatoire un nombre réel.
On note :
- .
- Dans ce cours tourné vers les applications et destiné à des étudiants n'ayant pas abordé la théorie de l'intégration de Lebesgue, nous laisserons de côté les difficultés techniques liées à la définition des ensembles boréliens et des fonctions mesurables.
- Le terme « variable aléatoire continue » en probabilités n’est pas synonyme de « fonction continue » en analyse, même si l’idée de départ est similaire. Il s'agit réellement d'un autre concept.
On considère une variable aléatoire prenant une valeur aléatoire entre 0 et 1,
et ce de manière uniforme (cette v.a. est similaire au générateur de nombres pseudo-aléatoires d'une calculatrice).
Toutes les valeurs de [0, 1] ont la même probabilité d’être obtenues.
Mais quelle est alors cette probabilité ?
- Si appartient à [0, 1], alors . En effet comme il y a une infinité de nombres entre 0 et 1, ils se partagent une probabilité de 1 en une infinité de possibilités. Si elles ont toutes la même probabilité, elles doivent donc avoir une probabilité nulle.
- On constate que l’on ne peut pas définir de manière satisfaisante la loi de probabilité d'une v.a. continue en fixant . La notion de fonction de répartition permet de le faire.
Fonction de répartition
[modifier | modifier le wikicode]On appelle fonction de répartition d'une v.a. continue X la fonction F définie sur par :
Propriétés
[modifier | modifier le wikicode]- Comme une probabilité est toujours inférieure ou égale à 1, on a .
- Si on englobe toujours plus de valeurs de dans le calcul, la probabilité augmente et tend vers 1.
- De même, si on englobe de moins en moins de valeurs de , la probabilité tend vers 0.
En résumé :
- Finalement, on admettra sans démonstration que F est continue à droite, et que si la variable aléatoire X ne se concentre pas sur des valeurs spécifiques de , alors F est continue.
- Une fonction de répartition a typiquement cette allure-là :
Reprenons l'exemple de la loi uniforme sur [0, 1]. Alors :
On constate que cette fonction vérifie les propriétés ci-dessus.
Densité de probabilité
[modifier | modifier le wikicode]En général, la fonction de répartition F d'une variable aléatoire X continue (au sens probabiliste)
est continue (au sens analytique) et dérivable par morceaux.
Sa dérivée
est appelée densité de probabilité de X.
Propriétés d'une densité de probabilités
[modifier | modifier le wikicode]- Une densité de probabilité a en général cette allure :
Reprenons l'exemple de la loi uniforme sur [0, 1]. Alors, en dérivant F, on obtient :
On constate que cette fonction vérifie les propriétés ci-dessus.
Espérance, variance, moments
[modifier | modifier le wikicode]Espérance
[modifier | modifier le wikicode]L'espérance d'une variable aléatoire continue possédant une densité
est définie par analogie avec les variables discrètes comme :
(sous réserve d'existence, c'est-à-dire ici d'intégrabilité).
Variance et écart-type
[modifier | modifier le wikicode]La variance d'une variable aléatoire continue possédant une densité f est définie par analogie avec les variables discrètes comme :
Formule
[modifier | modifier le wikicode]Le calcul de la variance est plus facile avec la formule suivante :
Il suffit d'appliquer la propriété de linéarité de l'espérance :
- .
Écart-type
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Autres moments
[modifier | modifier le wikicode]Deux autres moments, bien entendu sous réserve d'existence, sont parfois considérés pour affiner la prévision du comportement d'une variable aléatoire :
- Le coefficient d'asymétrie permet, selon le signe, de prédire où se trouve l'étalement de la distribution par rapport à l'espérance, soit si la décroissance de la fonction de densité est plus forte à gauche ou à droite.
- Le kurtosis donne une mesure de l'aplatissement de la densité, c'est-à-dire qu’il permet de prédire si la mesure est fortement concentrée autour de l'espérance ou non.
Fonction génératrice des moments
[modifier | modifier le wikicode]Cette fonction permet de regrouper le calcul de l'intégralité des moments d'une loi, s'ils existent.
Si X est une variable aléatoire qui admet pour fonction de densité , on appelle la fonction génératrice des moments :
.
Son nom est justifié par le fait qu'en utilisant le développement en série entière de la fonction exponentielle, on a :
- .
Ainsi, on trouve :
Fonction caractéristique
[modifier | modifier le wikicode]Cette fonction, semblable à la fonction génératrice mais à valeurs dans , est une autre fonction qui caractérise la loi d'une variable aléatoire.
Si X est une variable aléatoire qui admet pour fonction de densité , sa fonction caractéristique est définie par :
.
De même façon que pour la fonction génératrice, on trouve :
Il existe cependant un autre théorème, très important :
Soient X et Y deux variables aléatoires réelles. Alors X et Y ont même loi si et seulement si .
Ce théorème sera admis.
Médiane, mode
[modifier | modifier le wikicode]Quand les moments ne peuvent être calculés, on peut néanmoins donner une idée de l'allure de la densité en déterminant la (ou les) médiane(s) et le(s) mode(s).
La médiane se définit comme une valeur qui permet de séparer en deux parties les échantillons ou la distribution d'une variable aléatoire de sorte que chacune des deux parties contiennent le même nombre de valeurs.
Le mode, quant à lui, représente la valeur la plus représentée dans la densité.
Il n'y a aucune garantie de l'unicité des médianes ou des modes dans le cas général.