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Représentations et cartes du monde/Annexe/Vision du monde depuis l'Antiquité

Leçons de niveau 13
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Vision du monde depuis l'Antiquité
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Annexe 3
Leçon : Représentations et cartes du monde

Annexe de niveau 13.

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Comment avoir la tête dans les étoiles en gardant les pieds sur Terre

Vieille de plusieurs milliers d'années d'histoire, l’astronomie est probablement une des plus anciennes des sciences naturelles, ses origines remontant au-delà de l'Antiquité, dans les pratiques religieuses préhistoriques.

L'étymologie du terme astronomie vient du grec αστρονομία (άστρον, « astron », et νόμος, « nomos ») ce qui signifie « loi des astres ». Il s'agit de la science de l'observation des astres qui cherche à expliquer leur origine, leurs éventuelles évolutions et aussi l'influence qu’ils ont sur la vie de tous les jours : marées, crues du Nil, canicules, etc. À ne pas confondre avec l’astrologie, qui est un ensemble de traditions et de croyances qui soutient que la position des planètes dans le système solaire apporte des informations permettant d'analyser ou de prédire des événements humains, collectifs ou individuels.

L’Antiquité a vu naître de nombreux scientifiques et physiciens désirant expliquer les mystères de l'Univers et du monde, mais sans utiliser l'intervention des Dieux et autres créatures mythologiques. C'est en Mésopotamie qu'apparaissent les premiers calendriers lunaires et solaires. Les Babyloniens furent également capable de prédire le cycle des éclipses, le déplacement de la Lune par rapport aux étoiles ou les horaires de lever et coucher du Soleil[1].

Ainsi, en -500, Parménide affirme que la Terre est ronde et que la lumière de la Lune vient de celle du Soleil. Les premières représentations de l'Univers plaçaient la Terre au centre de celui-ci, avec les autres astres gravitant autour de façon circulaire. Elles datent du VIe siècle avant notre ère et reposeraient sur les observations du Grec Thalès de Millet. Ptolémée exposa lui sa théorie géocentrique selon laquelle la Terre ne tourne pas, ce sont les autres planètes et étoiles qui en donnent l'impression en tournant autour de la Terre.

Les astronomes Héraclide et Aristarque de Samos avancèrent également que la Terre tourne sur elle-même et en calculant la distance Lune-Soleil ainsi que le fait que la Terre soit bien plus petite que le Soleil, mais ces théories ne furent pas acceptées. En -240 Ératosthène calcule la circonférence de la Terre et en -128, Hipparque découvre les équinoxes et calcule la distance Terre-Lune[2].

En Europe, ce sont les théories de Ptolémée qui resteront en vigueur jusqu'au XVIe siècle car elles sont en phase avec la vision de L'Église (la Terre au centre de l'Univers). Il faut donc partir du côté du Moyen-Orient pour voir des découvertes majeures, notamment au IXe siècle avec Al-Khwarizmi qui établit des tables sur la position du Soleil, de la Lune et des planètes, et étudie toute une série de sujets comme les éclipses ou la visibilité de la Lune. Au XIe siècle, Omar Khayyam détermine la durée de l’année solaire avec une précision extrême pour l’époque.

Cet âge d'or de l'astronomie islamique prend fin au XIIe siècle, après quoi les savants européens prendront conscience des découvertes du monde musulman[3].

Statue de Tycho Brahe et Johannes Kepler à Prague, en République tchèque.

En occident, Nicolas Copernic fut le premier à contredire la conception des Anciens, probablement par la lecture d’Aristarque de Samos. Il publia donc Révolution des sphères célestes en 1543 dans lequel le Soleil occupe le centre du monde, entouré des planètes connues de l'époque : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter et Saturne. Cependant Copernic restait convaincu que les corps célestes possédaient une trajectoire circulaire. Il fut suivi de plusieurs autres astronomes qui s'inspireront de ses travaux[4]. En 1572, l'astronome danois Tycho Brahe démontre que l'univers n’est pas immuable mais est soumis à des changements (naissance et mort des étoiles...) et construit en 1576, un observatoire sur l'île de Ven au Danemark. La lunette astronomique et le télescope n'étaient pas encore inventés mais il obtint des résultats d'une incroyable précision[5].

En s'appuyant sur les travaux de Brahe, Johannes Kepler établit que les planètes ont une trajectoire elliptique et pas circulaire. En tant que son assistant, tous les travaux de l'astronome lui revinrent à sa mort. Après de nombreux calculs, Kepler put déterminer les raisons des irrégularités du mouvement de Mars : son orbite n'était pas un cercle, mais une ellipse. Il publia donc « Astronomie nouvelle » en 1609 ; c’était la fin de l'ancien dogme de la circularité des orbites planétaires. Kepler montra également que Mars ne parcourait pas son orbite à vitesse constante, mais à une vitesse fonction de la distance de la planète au Soleil[6].

Au début du XVIIe siècle, des savants eurent l’idée de construire un instrument optique capable d’agrandir les images : la lunette, afin de servir les militaires. Pourtant en 1610, un Italien du nom de Galilée eut l’idée de la tourner vers le ciel et y découvrit les anneaux de Saturne ainsi que la surface pleine de cratères de la Lune et les satellites de Jupiter. Il publia ensuite en 1632 un dialogue fictif entre Copernic et Ptolémée en laissant sous entendre que la vision du monde de Copernic était la bonne, ce qui lui valut les foudres de l’Église, qui s'était reposée tout ce temps sur les observations de Ptolémée, et fut contraint par l’Inquisition de renier ses théories[7].

En 1666, Isaac Newton fit un raisonnement qui mettait en commun les deux descriptions de Kepler et Galilée : si on lance un objet suffisamment fort, il sera possible de le mettre sur orbite autour de la Terre. La loi de la gravitation universelle était née. Il mis en évidence l’existence d'une force auquel chaque corps est soumis (appelons la « théorie de la pomme ») et que c’est cette force qui maintient la Terre en orbite autour du Soleil, ce qui lui permit de confirmer les lois de Kepler. Il fut également l'inventeur, en 1668, du télescope[8]. En 1682, l'astronome anglais Edmond Halley observa la comète qui portera son nom et prévoit son retour en 1758[9].

Temps modernes
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En 1781, William Herschel découvre Uranus, la septième planète du système solaire. Croyant d’abord avoir découvert une comète, il comprend vite qu’il s'agit d'une planète qui parcourt une orbite presque circulaire au-delà de Saturne. Il fera d'Uranus la première planète à être découverte par un télescope[10],[11].

En 1846, Johann Galle découvre quant à lui Neptune à l'observatoire de Berlin. Grâce aux calculs effectués par Urbain Le Verrier à partir de la trajectoire et des caractéristiques d'Uranus, il parvient à établir sa nature planétaire, contrairement à Galilée, Jérôme Lalande et William Herschel, qui ne l'ont pas considérée comme telle[12].

Pluton, elle, fut découverte par Clyde Tombaugh en 1930. Elle fut longtemps considérée comme une planète avant que des astrophysiciens ne la classent parmi les planètes naines. Son nom fut proposé par une fillette de 11 ans qui était passionnée de mythologie[13].

Nébuleuse M17 : photographie prise par le télescope Hubble.
Découvertes multiples
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1924 : découverte d'une nouvelle galaxie.
1933 : galaxie envoie ondes radios.
1951 : première utilisation du terme « Big Bang » par Fred Hoyle.
1959 : envoi de la première sonde spatiale.
1969 : premier pas sur la Lune par Neil Armstrong et Edwin Aldrin.
1983 : Pioneer 10 dépasse l'orbite de Neptune, sortant ainsi du système solaire
1990 : envoi du télescope Hubble.
1995 : découverte de la première exoplanète.
2006 : découverte de la première exoplanète tellurique + Pluton classée planète naine.
Aujourd'hui la « taille » de l'Univers est admise à 14 milliards d'années lumière.

Les premières cartes datent des Babyloniens. Les Assyriens et les Égyptiens utilisaient des tablettes de terre cuite ou de métal et des papyrus. L’une des plus vieilles cartes de l’histoire a été découverte à Çatal Höyük (en Turquie). C’est une peinture d’environ 2,70 mètres de long qui semble dater de 6200 avant notre ère. Cette carte est plutôt une image sacrée et n'avait aucune prétention utilitaire.

Dès 3000 av. n. ère, les Phéniciens ont gravé des itinéraires sur des plaques d'argiles. Ils y décrivaient ainsi précisément les côtes qu’ils fréquentaient, mais il s'agissait également d'une représentation du monde qui leur était propre. Chaque peuple avait sa propre vision. Les Babyloniens voyaient la Terre comme une montagne flottant sur un océan sous une voûte céleste fixe. Les Égyptiens, eux, pensaient que la Terre occupait une boite qui représentait l'Univers.
Plus tard, dans les 1000 av. n. ère, les Micronésiens et les Polynésiens sillonnèrent l’océan Pacifique et commencèrent à s'implanter dans quelques îles. Bien qu’ils n'utilisaient pas encore de cartes marines, ils utilisaient les variations du vent et se guidaient d’après le Soleil et les étoiles. Leurs cartes étaient extrêmement rudimentaires ; fabriquées avec des baguettes de bois, elles représentaient la direction de la houle. Aux intersections, des coquillages correspondaient à l'emplacement des îles. Il est difficile de définir l'usage précis de ces cartes. Le génie marin des Polynésiens reposait avant tout sur une excellente connaissance de la mer et des vents.
Les Grecs ont eux aussi permis une grande avancée dans la cartographie, mais nous prendront l'exemple de Ptolémée qui, en l'an 150, calcule la latitude et la longitude de 8000 points de la Terre. Mais ses estimations étaient basées sur des connaissances inexactes. Ce sont ces erreurs qui ont fait croire à Christophe Colomb, plusieurs siècles plus tard, que les Indes étaient plus facilement accessibles par l'ouest, permettant ainsi la découverte de l’Amérique.

En Europe, L'Église va garder les découvertes des Grecs antiques (les écrits latin et grecs sont archiver dans les églises) en commençant par affirmer que la Terre est ronde et que les pays et continents inconnus des Hommes n'existent pas, alors que plusieurs populations avaient représenté des territoires fantastiques (comme une découverte de l'Amérique avant l’heure). Les mappemondes médiévales représentaient l’Orient sur la partie inférieure de manière à pouvoir placer sur la partie supérieure (en évidence) les territoires bibliques tels que le Paradis terrestre ou les royaumes des Rois Mages.
En 1265, un moine reproduit des cartes routières romaines qui seront retrouvées à la fin du XVe siècle par le bibliothécaire Konrad Bickel qui, à sa mort en 1508, le léguera à un savant du nom de Konrad Peutinger. Celui-ci aurait voulu les publier mais mourut avant et ce n'est qu'en 1753 que furent publiés ses travaux, qui sont aujourd’hui appelés « Table de Peutinger »[14],[15].
Toujours au XIIIe siècle mais du côté des cartes marines, l'apparition du premier portulan, représentant les ports de commerce, les amers (objets fixes et visibles servant de point de repère en mer ou sur la côte), les îles et les abris[16]. À cela se sont ajoutées des représentations de peuples de la mer, de leurs Dieux et des différentes créatures qui y vivent.

En 1492, une découverte majeure va bouleverser la vision qu'ont les Européens du monde. La navigateur italien Christophe Colomb découvre l'Amérique pour le compte du royaume d'Espagne. N'ayant pas fait les bonnes estimations de distances pour rejoindre l'Asie par l'ouest, il se retrouve sur le territoire américain. Amerigo Vespucci (qui donnera son nom au continent) fut le premier à se rendre compte de la découverte d'un nouveau territoire, Colomb restant persuadé d’être arrivé sur une île de l'archipel japonais. Les cartes publiées jusque là étant fausses, les géographes sont contraints de reprendre leurs modèles[17].

C'est en 1553 qu'est dressée la première carte de France par Oronce Fine, le pouvoir de l'époque voulant s'affirmer sur le territoire, en construire les limites pour aménager son pays. C'est à la même époque qu'apparaissent les premiers plans terriers, ancêtres des cadastres actuels[18].

Au cours du XVIe siècle se fonde l’École de cartographie de Dieppe qui permet la réalisation de nombreuses cartes et mappemondes conçues entre 1540 et 1585 par de grands cartographes comme Pierre Desceliers ou Jean Rotz. L'école devint donc connue dans toute l'Europe.
Au XVIIe siècle, la cartographie est dominée par les Néerlandais. Afin de ne plus en être dépendant, Colbert décide, sous Louis XIV, de créer ses propres cartes. Il charge alors Jean Dominique Cassini de représenter la France de façon détaillée. C'est grâce à la triangulation que Cassini a mesuré les distances avec précision pour couvrir le territoire. L'élaboration de ces cartes s'étendra sur trois générations. Cependant, les approximations feront dire au roi que « ces messieurs de l'Académie lui ont fait perdre plus de territoire que toutes ses guerres ». Elles seront ensuite largement reprises par les militaires[19],[20].

Références dans la culture

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L'astronomie et la cartographie ont beaucoup influencé les cinéastes et scénaristes de toutes sortes. De Star Wars à 2001, l'odyssée de l'espace, petit tour d'horizon des films, séries et autres divertissements se passant dans l'espace (avec plus ou moins de libertés...).

Notes et références

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  1. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/les-debuts-de-lastronomie/
  2. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/lastronomie-grecque/
  3. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/lastronomie-en-terre-dislam/
  4. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/nicolas-copernic/
  5. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/tycho-brahe/
  6. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/johannes-kepler/
  7. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/galilee/
  8. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/isaac-newton/
  9. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/la-mecanique-celeste/
  10. http://www.linternaute.com/histoire/motcle/evenement/632/1/a/47865/decouverte_d_uranus_par_william_herschel.shtml
  11. http://www.astronomes.com/lhistoire-de-lastronomie/la-mecanique-celeste/
  12. https://fr.wikipedia.org/wiki/Découverte_de_Neptune
  13. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pluton_%28planète_naine%29#Découverte
  14. http://www.leg8.com/textes/table_de_Peutinger/index.php
  15. http://www.mediterranee-antique.info/Auteurs/Fichiers/JKL/Longnon/Peutinger/Peutinger.htm
  16. http://www.bnf.fr/documents/cp_cartes_marines.pdf
  17. http://www.linternaute.com/mer-voile/actualites/12-05/explorateurs/christophe-colomb/christophe-colomb.shtml
  18. http://wanpooh196.blogspot.fr/2007/09/cartographie.html
  19. http://www.linternaute.com/science/histoires-de-science/cartographie/7.shtml
  20. http://www.youtube.com/watch?v=XFmvS9_E224