Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/mixte

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Pancarte devant des toilettes avec une représentation iconographique de trois personnes femelle, mâle et handicapé
Le mixte peut brasser au-delà des genres pour des sujets de première importance.

C'est le genre qui correspond à la désignation d'un groupe de personnes, donc sexuées, et de sexes variés.

Sur le plan étymologique mixte vient du latin mixtus, lui même issue de miscĕo : mêler, mélanger.

Dans la littérature, le terme genre mixte est principalement employé en dehors de tout considération grammaticale[1][2][3][4][5][6], dans des formulations qui sont cependant parfois suffisamment éclairante pour servir d'inspiration à un genre ainsi qualifié :

Or, traditionnellement dans la théorie des genres, le lyrique se donne comme le subjectif par excellence, l'épique comme le genre objectif alors que le dramatique se constitue comme genre mixte, à la fois objectif et subjectif[7].

Il se trouve tout de même quelques emplois dans un contexte topique pour la présente recherche[8], par exemple dans les extraits suivants de textes de Pierre Fiala et Gabrielle Varro en 2007 pour le premier et de Nicole Pradalier en 2012 pour le second :

Couple lexical apparemment sans histoire, mixte/mixité, de souche bien latine, partage les multiples traits sémantiques du mélange, de l’assemblage, de la combinaison, de la fusion, de l’union, avec son doublet métis/métissage, passé par le portugais, marqué ethniquement, et avec la paire gréco-latine hybride/hybridité, à connotation biologique et technique. […] Nulle trace de la notion de mixte dans ces approches diachroniques. La communauté ou l’indifférenciation de genre sont analysées sous l’espèce du masculin […] Il sert à marquer expressivement dans le discours, de façon optionnelle, qu’un syntagme nominal animé humain adjectival, pronominal réfère à une entité mixte, c’est-à-dire composée d’individus des deux sexes.[9]

C’est pourquoi l’idée de penser un « genre mixte » selon l’expression de P. Fiala qui fonctionnerait en alternance et en complémentarité avec les genres masculin et féminin dans l’accord grammatical semble une nécessité pour permettre la reconnaissance de la diversité sexuée en harmonie avec le fonctionnement du système de la langue. Ce « genre mixte » peut correspondre à ce qui a été énoncé plus haut et dit « genre épicène »[10].

Le mixte serait donc à la croisée du commun et de l'indifférencié, tout en incorporant possiblement une valeur épicène. D'où la proposition de définition suivante :

👉 forme de genre grammaticale ou le référé est apostrophé dans une formulation visant à faire fi d'un trait sémantique distinctif, comme le sexe, qui le démarquerait sinon d'un groupe à l'aune duquel il est concerné par l'énoncé.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Max Roy, « La doctrine et le droit à l’erreur / Maurice Lemire, La littérature québécoise en projet au milieu du XIXe siècle, Montréal, Fides, 1993, 280 p., 18,95 $. / Janusz Przychodzen, Un projet de liberté : l’essai littéraire au Québec, 1970-1990, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture (IQRC), 1993, coll. « Edmond-de-Nevers », no 12, 216 p, 25 $ », Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, no  74, 1994, p. 48–49 (ISSN 0382-084X et ISSN 1923-239X) [texte intégral (page consultée le 2021-12-16)]
  2. Nicolas Martin-Granel, « Femmes dans la guerre sur les deux rives du Congo (Bill Kouélany, Lieve Joris) », Études littéraires africaines, no  26, 2008, p. 42–51 (ISSN 0769-4563 et ISSN 2270-0374) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-12-16)]
  3. Marie-Pierre Bussières, Serge Cazelais, Eric Crégheur et Lucian Dîncă, « Littérature et histoire du christianisme ancien », Laval théologique et philosophique, vol. 63, no  1, 2007, p. 121–162 (ISSN 0023-9054 et ISSN 1703-8804) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-12-16)]
  4. Dan Savatovsky, « Le Vocabulaire philosophique de Lalande (1902-1923) : lexicographie spécialisée ou prototerminographie ?: », Langages, vol. n° 168, no  4, 2007-12-01, p. 39–52 (ISSN 0458-726X) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-12-16)]
  5. (en) R. Howard Bloch, « Étymologies et généalogies : théories de la langue, liens de parenté et genre littéraire au XIIIe siècle », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 36, no  5, 1981-10, p. 946–962 (ISSN 0395-2649 et ISSN 1953-8146) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-12-16)]
  6. Sonia Branca-Rosoff, « Normes et genres de discours: Le cas des émissions de libre antenne sur les radios jeunes », Langage et société, vol. 119, no  1, 2007, p. 111 (ISSN 0181-4095 et ISSN 2101-0382) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-12-16)]
  7. Claude Lévesque, « Dissonance », Études françaises, vol. 17, no  3-4, 1981, p. 53–66 (ISSN 0014-2085 et ISSN 1492-1405) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-12-16)]
  8. « L’écriture inclusive, entre passions et crispations : entretien avec Laurence Rosier », sur Axelle Mag, (consulté le 17 décembre 2021)
  9. Pierre Fiala et Gabrielle Varro, « Mixités : tensions discursives ou rupture linguistique ? », Langage et société, vol. 121-122, no  3, 2007, p. 215 (ISSN 0181-4095 et ISSN 2101-0382) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-08-25)]
  10. Nicole Pradalier, « L'homme et son genre », La linguistique, vol. 48, no  2, 2012, p. 109 (ISSN 0075-966X et ISSN 2101-0234) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-08-24)]