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Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/hybride

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Biologiquement le zébrâne est un hybride de zèbre femelle et d'âne mâle. Lexicalement, zébrâne est un mot valise et non un mot hybride. Il est classiquement catalogué en genre masculin. Bien qu'évidente, l'emploi de la dérivation féminine et femellisante zébrânesse ne semble faire ni des mules ni d'émules et ne compter qu'un seul emploi non-autonyme sur le web[1]. Une dérivation mâlifiante, qu’elle soit féminine ou masculine, resterait à inventer, d’autant que le français ne propose pas de suffixe consensuel équivalent au -esse femelle pour le mâle. Tout au plus le suffixe -andre convoit le sens de mâle, mais non sans convoyer celui d’humain.

Si l’emploi du terme genre hybride se montre fort répandue dans la littérature, c’est à fin 2021 uniquement dans des considérations sur des styles artistiques, comme par exemple pour qualifier un roman-historique qui se veut à la croisé du récit imaginaire et du témoignage mémoriel[2][3].

Le terme hybride vient du latin hibrida : bâtard, de sang mêlé, devenu hybrida par rapprochement avec le grec húbris/ὕβρις : excès — ce qui peut s’entendre au sens de ce qui dépasse les bornes des catégories préexistantes en les combinant. Entre autre définitions, les suivantes lui sont usuellement rattachées[4] :

  • sur le plan biologique, désigne ce qui provient de deux espèces différentes, ou parfois de deux races ou variétés différentes ;
  • sur le plan grammatical, désigne des mots formés de radicaux pris dans deux langues différentes.

À noter qu’en ce dernier sens, en considérant l’étymologie sus-cité, hybride est un terme autologique puisqu’il découle lui-même d’un mixe de grec et de latin.

Un usage pour genre grammatical hybride serait facilement transposable, et pourrait alors être par exemple être défini comme :

👉 forme de genre grammatical issue du croisement d’au moins deux catégories préexistantes.

Dans une certaine mesure, les écritures tentant de fusionner des variantes féminines et masculines par des artefacts tels des parenthèses ou des points médians, relève d’une hybridation des genres. Mais il s’agirait alors d’une hybridation partielle, car elle ne fournie pas de nouveau terme autonome aisément transposable à l’oral. Elle se présente d’ailleurs souvent comme une simple abréviation purement graphique qu’il s’agirait pour le lectorat de restituer par une formulation plus longue explicitant les deux genres scripturalement hybridés[5].

Il y a par ailleurs des néologismes qui sont qualifiés d'hybrides, comme l'exemplifie Isabelle LeBlanc[6] avec frœur et freure qui fusionnent frère et sœur.

Un emploi distinct est également fait du terme genre hybride pour désigner des lexies dont le genre grammaticale est en conflit avec le genre biologique attaché à sa classe de référés stéréotypiques[7].

  1. Isa-de-namaspamoos, « Intermezzo », sur Ça frise la passion !, (consulté le 15 décembre 2021)
  2. « Résultats des recherches - Persée », sur www.persee.fr (consulté le 12 décembre 2021)
  3. « Résultats de recherche – Érudit », sur Érudit (consulté le 12 décembre 2021)
  4. « hybride », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  5. Jacques Poitou, « Féminisation, écriture inclusive, etc. », sur j.poitou.free.fr, (consulté le 3 juillet 2021)
  6. Isabelle LeBlanc, « Sans distinction d’identité de genre? Les enjeux d’un langage neutre/indifférencié au Nouveau-Brunswick », Recherches féministes, vol. 31, no  2, 2018, p. 159–175 (ISSN 0838-4479 et ISSN 1705-9240) [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-12-15)]
  7. Perrine Coudurier, « Arbitraire et motivation du genre grammatical », sur Yannick Chevalier (consulté le 14 décembre 2021)