Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/diacritiques

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Dans la continuité du point précédent, et pour aller plus loin, il sera également possible de gémeler les classes morphosyntaxiques à sémantique floue d’équivalences qui en précise le sens par des diacritiques dénuées d’incidence phonétique : la clarification qu’elles opèrent n’est effective qu’à l’écrit, d’où le qualificatif de subreptice. Les deux genres sémantiques ainsi introduit retiennent les qualificatifs d’arrhénophène et de thélyphène, respectivement pour proter le sens de masculin ou mâle et féminin ou femelle, tout en précisant qu’ils sont afférent à des stéréotypes d’apparence et ne convoient en eux-même jamais de trait dépréciatif. En cela ils se distinguent du fait que femelle et mâle peuvent suggérer un trait rabaissant quand ils s’appliquent à un être humain ce qui n’est pas le cas pour les autres animaux sexués, à l’instar de ce qui se produit pour le nom commun bête. Et ils se distinguent de féminin et masculin dont l’hyperpolysémie est souvent doublé d’une essentialisation, et faillie donc à fournir les bornes d’une détermination génétique de sexe biologique ou d’évocation stéréotypique que le contexte d’emploi devrait logiquement suffire à inspirer.

À cette fin il donc nécessaire d’employer de nouveaux graphèmes de pronoms, articles, adverbes et autres mots grammaticaux. Le tableau suivant couvre la majorité des cas, outre ceux des substantifs, des adjectifs qualificatifs et des participes passés attributs traités ultérieurement, qui ensemble représentent l’essentiel des 20 à 25 % de composantes phrastiques marquées par le genre en français[1] :

Propositions autonomisant scripturalement thélyphène et arrhénophènes dans les mots grammaticaux par des termes propres
Genre
Morphosyntaxique Ambigu Équivoque Subreptice
Sémantique Flou Arrhénophène Thélyphène
article défini la le lä, lë
les lès lês
article indéfini une un ùn, ùne ûn, ûne
article partitif de la du dù, de lä dû, de lâ
des dès dês
pronom personnel je jĕ (jhe)
tu
elle il èlle, ìl (isl) êlle, îl
elles ils èlles, ìls (isls) êlles, îls
nous noùs noûs
vous voùs voûs
adjectif démonstratif cette cet cèt, cètte cêt, cêtte
adjectif indéfini telle tel tèl, tèlle têl, têlle
acune aucun aucùn, aucùn aucûn, aucûne
toute tout toùt, toùte toût, toûte
nulle nul nùl, nùlle nûl, nûlle
certaine certain cèrtain, cèrtaine cêrtain, cêrtaine
adjectif interrogatif quelle quel quèl, quèlle quêl, quêlle
adjectif possessif ma mon mä, mön mâ, môn
mes mès mês
tes tès tês
sa son sön
notre nòtre (nostre) nótre (nhotre)
votre vòtre (vostre) vótre (vhotre)
leur leùr leûr
pronom démonstratif celle celui cèlle, celùi cêlle, celûi
pronom personnel lui lùi lûi
eux elles èlles, eùx êlles, eûx
leur leùr leûr
adverbe toute tout toùt, toùte toût, toûte

D’amblé, il faut relever que la proposition maintien toutes les pratiques usuels dénuées de diacritiques[N 1], mais leur réassigne des interprétation en sous-genre flou. Ce flou peut potentiellement être levé par le contexte d’énonciation, mais il serait abusif de prétendre que dans le cas général une précision plus spécifique puisse être affirmé sans outre-passé les strictes bornes d’une posture grammaticale descriptive.

Il faut noter que cela contraste nettement avec d’autres propositions faites par ailleurs, qui suggèrent d’imposer un neutre morphosyntaxique spécifique comme seul forme acceptable de neutre sémantique, et qui requièrent donc nécessairement l’emploi de nouvelles lexies, et qui en conservent le féminin et le masculin pour désigner la pratique morphosyntaxique usuel. Tout à l’inverse la présente approche en affirmant une catégorisation floue comme valeur sémantique ordinaire des genres morphosyntaxiques ne nécessite aucun changement à l’usage coutumier. Elle n’introduit des compléments que pour reformer des arrhénophènes, thélyphènes ou autres, qui explicitent dès lors un genre qui opère à minima par connotation stéréotypique, et possiblement par dénotation d’un sexe biologique d’un référé.

De plus la proposition de cette section se fait globalement dans la continuité de la tradition francophone : désambiguïser par l’emploi de diacritiques, avec notamment un souci du maintien de la physionomie du mot.

La même approche est évidemment extensible au-delà des mots grammaticaux, bien que cette section se soit concentrée uniquement sur ces cas pour mieux mettre en exergue son traitement différencié des binôme géminés. Ainsi auteur, auteure et autrice peuvent être géminés par les subreptices auteùr, auteùre ou autrìce à l’arrhénophène et auteûr, auteûre et autrîce au thélyphène.

Mode d’emploi[modifier | modifier le wikicode]

La section suivante détail comment la proposition s’est stabilisée dans sa forme actuelle. La présente section se concentre sur la fourniture d’un mode d’emploi pratique pour qui souhaite pouvoir rapidement intégrer ces nouvelles graphies à son usage en bénéficiant de mnémotechniques.

Les règles de correspondances sont les suivantes :

  1. équivoque et ambigu flous sont homophones respectivement du subreptice arrhénophène et du subreptice thélyphène ;
  2. un seul diacritique porté par une voyelle marque le distinguo (ou en forme alternative visant à pallier d’éventuels difficultés techniques de saisie, un h muet s’antépose à la voyelle pour le thélyphène, un s muet se postpose après la voyelle pour l’arrhénophène)
  3. pour les subreptices thélyphènes
    1. , emploi la lettre e-bref (ou sa forme alternative jhe)
    2. nótre et vótre emploient un o-accent-aigüe (ou leurs formes alternatives)
    3. accent circonflexe sinon, prioritairement sur un u
  4. pour les subreptices arrhénophènes
    1. tréma sur les o qui font les son en -on-, /ɔ̃/ voyelle moyenne inférieure postérieure arrondie nasalisée,
    2. tréma sur les e qui font le son -eu-, /ə/ voyelle neutre centrale
    3. accent grave sur un voyelle sinon, sur le e dans quèl, sinon prioritairement sur le u lorsque plusieurs voyelles sont présentes

Exposition des choix opérés et de leurs motivations[modifier | modifier le wikicode]

Globalement ces choix sont orientés par une volonté de répondre aux contraintes suivantes : autant que possible, n’utiliser que des diacritiques, diacritiques différenciés à chaque genre distinct, maximiser l’homogénéité à chaque genre subreptice, sans introduire d’ambiguïté avec des graphies existantes, ni d’association phonétique inédite.

Les choix d’implémentation peuvent se lire comme suit :

  • si possible, associer un accent circonflexe au subreptice thélyphène, ou en première solution de replie, l’accent aiguë ;
  • si possible, associer un tréma au subreptice arrhénophène, ou en première solution de replis, un accent grave.

Au final, en les considérant sous le prisme de toutes ces contraintes intentionnelles, le nombre d’exceptions est extrêmement réduit, il n’y en a qu’une :

  • et jé sont rejetés, puisqu’il faudrait ou établir une exception de prononciation pour échapper à l’énonciation allophone /ʒɛ/.

Pour notre et votre, l’accent circonflexe étant déjà employé à fin de désambiguïsation entre adjectif et pronom[2], les possibilités alternatives restantes sont assez restreintes. Le faire porter sur le e final est ici impossible dans les contraintes données vu l’usage scripturo-phonétique. Bien qu’employer un o-accent-aigüe rend la notation moins aisé à respecter sur moult systèmes numériques, il n’est pas inédit en français : de abipón à yóm, une vingtaine de mots l’emploi déjà.

Pour les cas où la saisie des lettres diacritisés pourraient s’avérer difficile d’accès sur certains systèmes numérique, une graphie alternative est proposée : l’adjonction d’un h antéposé pour le thélyphène et d’un s postposé pour l’arrhénophène. Pour ces formes alternatives, c’est l’emploi de lettres muettes supplémentaires, conformes à des pratiques préexistantes, qui a été privilégié[3].

L’utilisation du e-bref dans permet de concilier une graphie semblable à l’accent circonflexe, tout en se calant sur un usage phonologique antérieur. En effet, sur un plan purement graphique le caron, aussi dit circonflexe culbuté, eu été plus proche du circonflexe proposé comme cas général. Mais a priori il n’existe pas de précédent emploi de ě pour représenter une voyelle moyenne centrale /ə/, entendu dans je, alors que ĕ a déjà été employé à cette fin en roumain jusqu’en 1904.

Lorsque la morphologie le permet, les deux variations placent l’accent sur la même lettre, où la lettre de même position relativement à la base commune. La seule exception notable portant sur l’alternance celùi et cêlle, qui se calent respectivement sur les propositions déjà faite par ailleurs pour lùi et cêt.

La proposition ne prévoit pas de modifications phonétiques par rapport au genres flous correspondants, bien que comme en toute chose l’usage décidera.

Ces choix pourront bien sûr être critiqués, aucun système n’étant parfait. Le tableau suivant résume quelques points majeurs d’attraits et complications de cette proposition. Bien qu’il s’appuie sur une tradition bien ancré en francophonie de désambiguïser certains termes par des diacritiques dénuer d’indication phonologique[2].

La proposition résultante se caractérise notamment par les traits suivants :

  • le système morphosyntaxique contemporain de base reste valable ;
  • il ne requière pas de changement à qui n’y adhère pas pour être pris en compte sans que cela ne remette en soi sa validité ;
  • les nouveaux termes introduits sont identiques à leurs correspondants flous, à une diacritique prêt (ou lettre muette de substitution) ;
  • pas d’introduction de nouveau couple phonographique :
    • -ön-, se prononce /øn/ dans bön, religion tibétaine
    • -oû- se prononce /u/ dans agoûter et août
    • -û- se prononce /y/ dans affût
    • -ù- se prononce /y/ dans ù, nom de la lettre : /y a.ksɑ̃ ɡʁav/
    • -où- se prononce /u/ dans et ankoù
    • -eû- se prononce /œ/ dans beûrre
  • l’introduction de signes diacritiques peu ou pas usité en français. Ainsi l’usage du macron à été écarté pour ces cas, bien que par exemple , nom d’un baton martial, contient cette diacritique. Son usage poserait peu de soucis pour un écrit au crayon, mais tous les moyens de saisie numérique usuels en francophonie ne s’y prêtent pas aisément.
  • introduction de trois homonymies :
    • dès avec la préposition signifiant à partir de ;
    • lès avec la préposition signifiant près de ;
    • môn avec la langue parlée en Birmanie et en Thaïlande.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :7
  2. 2,0 et 2,1 Liselotte Pasques, « Approche linguistique des fondements de l'orthographe du français, du XVIe au XXe siècle », Pratiques, vol. 25, no  1, 1979, p. 82–93 [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-07-05)]
  3. Mylene Raad, « Le Guide Des Lettres Muettes En Français », sur Master Your French, (consulté le 12 août 2021)


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