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Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/-er (/e/)

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Dans le corpus considéré l'épicénie concerne aide-écuyer, Bélier, frais-chier, gratte-papier, porte-panier, sans-foyer, sans-papier, usager[N 1].

Défectivités
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Un centenier désigne dans le jargon militaire de l'antiquité romaine une personne qui commande un groupe de cent autres, tandis qu'une centenière désigne cette compagnie elle même.

Un douairier désigne quelqu’enfant qui se tient au douaire de sa mère en renonçant à la succession de son père. Il n'est donc pas en alternance sémantique d'une douairière, qui désigne soit une veuve qui jouit d’un douaire ou qui issue d'une famille aristocratique a un fils devenu chef de famille, soit une femme âgée de haut rang.

Un fenestrier, menuisier ou industriel spécialisé dans la fabrication de fenêtre, tandis qu'une fenestrière désigne une prostituée ou une religieuse.

Un fourrier, dans le jargon militaire, désigne la personne chargée de pourvoir au logement des soldats quand ils passent dans une ville, tandis qu'une fourrière désigne son office. Par suite un fourrier peut aussi désigner un messager, un avant-coureur.

Un gibecier désigne une personne qui fait des gibecières.

Un grésier désigne un ouvrier carrier des grésières de Fontainebleau, tandis qu'une grésière désigne la carrière d'où cette matière se tire.

Un gruyer, officier royal ou seigneurial des Eaux et Forêts.

Un gypsier désigne un ouvrier carrier qui extrait le gypse, tandis qu'une gypsière désigne la carrière d'où cette matière se tire.

Un litier, désigne une personne ou entreprise qui fabrique ou vend de la literie, tandis qu'une litière désigne divers objets inanimés.

Un marmottier désigne un montreur de marmotte ou quelque commis-voyageur, tandis qu'une marmottière désigne quelque monticule de terre laissé par le creusement du terrier des marmottes.

Un meulier, ouvrier qui exploite la pierre meulière ou qui fabrique des meules, tandis qu'une meulière une pierre, sa carrière ou une maison qui en est composée.

Un moulier, personne qui fabrique des moules à bouton, tandis qu'une moulière désigne un endroit où vivent les moules ou une exploitation mytilicole.

Un moulurier désigne une personne qui fait des moulures, tandis qu'une moulurière désigne une machine destinée à la fabrication des moulures.

Un navetier, ouvrier qui fait des navettes pour métier à tisser ou personne qui fait la navette avec un véhicule, tandis qu'une navetière désigne un terrain planté de navets.

Un nocher, contre-maître ou maître d’un navire, tandis qu'une nochère désigne une conduite formée de deux ou trois planches ou un vitrage.

Un parmentier, personne qui taille des vêtements, tandis qu'une parmentière désigne une pomme de terre.

Un perrier, ouvrier des ardoisières d'Anjou, tandis qu'une perrière désigne une pièce d’artillerie médiévale.

Un pinsonnier, propriétaire de pinson pour concours de chant, tandis qu'une pinsonnière désigne une mésange charbonnière.

Un potinier, personne qui aime les potins, qui fait des commérages, tandis qu'une potine désigne un ustensile ou un lieu.

Un renardier, personne chargée de prendre les renards ou de les piéger ou encore personne qui scieur de long qui manie la partie inférieure de la scie, tandis qu'une renardière désigne une tanière ou un four.

Un rombier, un individu quelconque, type ou un soldat, tandis qu'une rombière désigne une femme mûre, expansive et joviale, sûre d’elle mais ennuyeuse et inutile, donnant son avis sur tout.

Un roulier, voiturier, tandis qu'une roulière désigne leur blouse ou un ornière.

Un sablonnier, personne qui vend du sable, tandis qu'une sablonnière désigne le lieu d’où l’on tire du sablon, du sable fin.

Un sautier, personne qui exerce un métier de garde forêt ou d'huissier, tandis qu'une sautière désigne une danse.

Un soudier, personne travaillant dans une fabrique de soude, tandis qu'une soudière désigne cette fabrique.

Un talonnier, personne qui confectionne les talons des chaussures, tandis qu'une talonnière désigne chacune des ailes que, selon la mythologie, Hermès/Mercure portait aux talons.

Un taupier, personne qui chasse ou tue les taupes, tandis qu'une taupière désigne un piège.

Un terrier, propriétaire terrien, tandis qu'une terrière désigne le lieu d’où l’on tire de la terre.

Un torcher, ouvrier qui construit des ouvrages en torchis, tandis qu'une torchère désigne une sorte de flambeau.

Un verdier, officier qui commandait aux gardes forestiers, tandis qu'une verdière désigne un oiseau ou une plante.

Un yaourtier, fabriquant de yaourt, tandis qu'une yaourtière désigne un uppareil ou une société.

Métaphores et métonymies haplogestes
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Un fumier, tas litière et déjections, et par suite personne jugée odieuse ou répugnante.

Réflexions paradigmatiques
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Seul Bélier et usager disposent d'une base où le suffixe -er est indubitablement altérable directement. Les autres termes sont épicènes précisément du fait de l'autonomie du composant terminal vis-à-vis du référé.

Ainsi dans aide-écuyer, la personne référée et celle qui aide indépendamment de la personne qui est assistée que ce soit un écuyer ou une écuyère. L'aide-écuyère est évidemment valable dans le cas où l'alternance à l'ambigu vise la personne assistée, mais n'influe pas sur le genre du nom composé dans son ensemble. Pour faire varier celui-ci c'est sur aide qu'il faut faire porter l'alternance. Par le truchement des variantes virtuelles en aidante, aidant, aidänte, il découle les ostentatoires aidẽņte-écuyer, aidìņte-écuyer, aidiāņte-écuyer, aidǫņte-écuyer, aidúņte-écuyer.

De même dans gratte-papier et porte-panier, ce sont les composantes verbales protomorphomères — gratte et porte — qui renvoient au référant. D’où un calque sur les ostentatoires de l'alternance -euse, -eur, en se référant aux termes virtuellement inférables de gratteuse/gratteur et porteuse/porteur. Soit grattẽre-papier, grattìre-papier, grattāre-papier, grattǫre-papier, grattúre-papier et portẽre-panier, portìre-panier, portāre-panier, portǫre-panier, portúre-panier.

Pour Bélier, personne qui est référé depuis son signe astrologique, s'il dérive évidemment de bélier il n'alterne aucunement en ce sens avec brebis. Par ailleurs il faut noter que bélier dérive de l’ancien français belin, lui même formé par antonomase de Belinus, nom propre du mouton dans le roman Ysengrimus. La terminaison du nom est donc bien un suffixe -ier, variante de -er, qui s'est substitué au -in qui l'a précédé. Quant à usager, il est bien évidemment formé sur usage avec le suffixe nominal -er indiquant la personne qui exerce une activité. Il faut de plus tenir compte de l'existence de l'alterance ambigu usagère, même si concomitamment usager est employé de manière épicène. Cela implique notamment un allophène en -iẽre plutôt que -ẽre pour éviter l'homophonie que provoquerait usagẽre avec usagère. Pour l'inanimé -or serait aussi une option, par analogie avec escalator et médiator, mais -ore permet de former une série d'alternance plus homogène et peut être présenté en analogie lexicale de météore et radiatore.

Pour les termes sans-foyer et sans-papier où aucun morphe ne renvoie directement à l'individu référé, il faut passer par les termes virtuels sans-foyerritaire et sans-papierritaire. À comparer à solitaire, dérivé du latin solitariu qu,i outre le suffixe nominal -arius indiquant un rôle tenu, repose sur solitas : solitude, où -itas en tant que variante de -tas sert de suffixe indiquant un état, une condition. Et de là des ostentatoires calés sur -aire, soit sans-foyerritiẽre, sans-foyerritìre, sans-foyerritāre, sans-foyerritǫre, sans-foyerritúre et sans-papierritiẽre, sans-papierritìre, sans-papierritāre, sans-papierritǫre, sans-papierritúre.
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