Recherche:Sur l’extension des genres grammaticaux en français/épicène

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Symbole de l'épicénie
Tous les genres ne bénéficient pas d'une symbolique dédiée à l'instar de l'épicénie.

Clerico Geneviève, dans son Ellipse et syntaxe de concordance chez quelques grammairiens classiques de 1983, rappel l’étymologie epíkoinos/ἐπίκοινος : sur-commun, et rapporte la définition suivante[1] :

Sous un seul genre, qui est celui de la terminaison, un mot épicène comprend les deux espèces soit qu’on parle du mâle ou de la femelle sans toutefois les déterminer [ex. agricola ; en fr. professeur]. C’est le genre commun dans lequel l’un des deux l’emporte.

Autrement dit, en ce sens l’épicène part de la même problématique que le commun de désignation d’un groupe de désignants hétérogènes sur le plan du genre, mais au lieu d’introduire un nouveau genre grammatical pour ce cas, il réemploi l’un des genres existants. La pratique de l’épicène est donc possible dès lors qu’il existe au moins deux genres, et il paraît donc envisageable d’avoir une telle pratique dans une langue ayant par exemple uniquement le genre commun et neutre. Cela peut notamment en ce sens qualifier la pratique en français d’employer le genre couramment dit masculin pour regrouper des genres hétérogènes comme dans la phrase les éléphants et les girafes se rejoignirent et ensemble ils se dirigèrent vers la savane.

En français il est commun de qualifier un nom d’épicène lorsque celui-ci peut s’employer sous la même forme aussi bien au féminin qu’au masculin. Par exemple philosophe peut s’employer sans variation morphologique aussi bien dans Hannah Arendt est une philosophe que dans Épicure est un philosophe, contrairement à des noms variant en genre comme penseur et penseuse ou théoricien et théoricienne.

Ces deux acceptations se rejoignent donc dans l’absence d’introduction de formes différenciées.

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Geneviève Clerico, « Ellipse et syntaxe de concordance chez quelques grammairiens classiques », Histoire Épistémologie Langage, vol. 5, no  1, 1983, p. 43–56 [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2021-07-23)]