Principes de sémantique/Sémantique 1
Apparence
SÉMANTIQUE 1
[modifier | modifier le wikicode]Si les signes peuvent être collectifs, le sens lui ne l'est pas. Il est personnel, propre à chacun d'entre nous, complexe et parfois paradoxal. Il se construit par une accumulation d'expériences sensorielles et mentales, indépendamment du langage. Il en a toujours été ainsi chez les animaux, bien avant que l'homme et le langage n'existe. Depuis l'apparition du langage nous affectons des signes à ce champ sémantique, mais ce champ ne cesse d'évoluer, de se transformer, de s'enrichir. Aussi, analogiquement, les signes se comportent comme des miroirs, dont l'image de sens réfléchie n'est pas stable, mais évolue avec le champ sémantique. Donc s'il existe bien du sens et des signes (signifiants), le mot n'existe pas, car nous ne pouvons pas constater dans la pluralité des hommes d'unité de signification (signifié) définie, identique et stable. Comme nous ne possédons pas la capacité de transmettre notre pensée mais uniquement des signes, nous interprétons le sens de l'autre par empathie cognitive. C'est-à-dire une imagination dirigée par une intention, celle de comprendre et de partager le sens de l'autre. Mais comme pour ce faire nous ne disposons que de notre propre sens, il en résulte un paradoxe sémantique : nous ne pouvons pas vivre le sens de l'autre, mais uniquement une combinaison de notre propre sens. En ce qui concerne le monde physique qui les entoure, les hommes peuvent relativement bien s'accorder pour circonscrire des équivalences de sens en désignant des objets. Par contre, pour tout ce qui concerne notre monde intime, psychique et mental, nous ne disposons pas de cet avantage. Il en résulte des différences et des éloignements de sens que nous devinons un peu, mais qui pourraient nous surprendre si nous pouvions réellement les comparer.