Paradoxe sémantique/Stress sémantique
Stress sémantique
[modifier | modifier le wikicode]La difficulté que nous éprouvons à communiquer notre sens à l'autre et dans une moindre mesure, les incohérences apparentes du sens de l'autre, l'impossibilité à lui faire entendre raison, et tous les quiproquos qui en résultent, peuvent nous créer et lui créer un stress particulier que nous nommons le stress sémantique.
Rappelons cette phrase d'Alfred Korzybski dans L'introduction (B. 2.) de son ouvrage majeur, Science and Sanity ː
The present day theories of meaning are extremely confused and difficult, ultimately hopeless, and probably harmful to the sanity of the human race.
Que nous traduisons par ː
Les théories actuelles des significations sont extrêmement confuses et difficiles, ultimement sans espoir de solution, et probablement nuisibles à la santé de l'espèce humaine.
Si nous avons élaboré l'ébauche d'une théorie sémantique entièrement nouvelle, rejetant la théorie et les concepts de Ferdinand de Saussure, afin de tenir compte et de respecter la nature du sens dans notre esprit et dans notre mémoire, et si nous pouvons proposer quelques améliorations (voir la leçon ː Linguistique DMS), il n'en reste pas moins que l'incommunicabilité formelle de notre propre sens à l'autre, et l'imperception constatée de son propre sens, n'en demeurent pas moins des obstacles infranchissables.
Cependant, après avoir compris la vraie nature du sens et les contraintes naturelles posés par la communication, accepté et assumé l'impossible et ses conséquences, sans chercher davantage à le vaincre, nous pouvons nous débarrasser de ce stress sémantique tout en améliorant notre capacité à communiquer.
Au delà de l'impossibilité de transmettre directement notre pensée, nous ne partageons pas les mêmes sens, l’inverse supposerait que nous ayons tous le même niveau de culture et d’évolution mentale, la même expérience du monde, de nous-mêmes et du sens, un déni de réalité. La sémantique ne devrait donc pas s’attacher à l’étude du sens des termes, mais à celle des propriétés du sens, et puisque le sens précède le langage, la linguistique devrait rattacher le langage au sens et non le sens au langage.