Paradoxe sémantique/Indicible du sens

Leçons de niveau 18
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Indicible du sens
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Chapitre no 3
Leçon : Paradoxe sémantique
Chap. préc. :Du signe
Chap. suiv. :Imaginaire
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Indicible sens qualique personnel[modifier | modifier le wikicode]

Il faut rappeler que la sémantique comme la linguistique ne sont pas prescriptives mais descriptives. La prescription correspond à la norme, c’est-à-dire ce qui serait jugé correct par les sémanticiens et les linguistes. À l’inverse, ces sciences se contentent de décrire la langue et le sens tels qu’ils sont et non pas tels qu’ils devraient être. Or personne ne peut imposer un sens conventionnel normatif donc prescriptif, éventuellement le sien, le seul qu’il puisse connaitre, aux autres. Le croire, croire donc à l’existence d’un signifié extra-personnel (ou collectif), c’est croire au monde magique de père UBU, où le roi UBU impose son sens au autres par un moyen fantastique, hors des lois et des principes qui régissent la conscience et le sens des êtres vivants. Notre sens linguistique est un quale, un quale sémique, une espèce particulière de quale subjectif, explicatif des mondes physique et mentaux qui nous entourent et que nous sommes. Or comme tout quale, il est ineffable, incommunicable, et non codable par notre cerveau ou une machine, donc indicible, et formellement indescriptible par un langage linéaire de signes articulés.

La parole et l’écriture sont dictés par l’acte de penser qui désire s’exprimer. De fait la parole et l’écriture sont concomitantes, c’est-à-dire en présence, de la pensée que nous désirons traduire. Il en résulte un amalgame entre le résultat des actes de parler ou d’écrire, et la pensée. Cet amalgame est confusionnel, car il a tendance à faire éprouver et croire au locuteur qu’il exprime non seulement correctement, mais aussi la totalité de sa pensée, ce qui non seulement est impossible, mais aussi en général très inférieur de ce qu’il aurait lieu de faire pour se faire bien comprendre. Il en résulte des quiproquos et aussi des réactions des interlocuteurs du genre de : “Mais qu’est-ce que tu racontes, j’y comprends rien, exprime toi mieux”, qui sont parfaitement justifiés du fait des lacunes ordinaires du dire des personnes relativement à ce qu’elles pensent, bien au delà du problème de la traduction ou description de notre sens qualique par un langage linéaire articulé.