Les figures de style/Liste

Leçons de niveau 11
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Chapitre no 1
Leçon : Les figures de style
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Les figures de style sont les procédés utilisés pour désigner les êtres et les choses de manière plus frappante, plus saisissante.

Figure de style Description Exemple(s)
Les figures de l’analogie
La comparaison Associe un 1er élément (le comparé) à un 2nde élément (le comparant) par l’intermédiaire d'un outil de comparaison (comme, tel, ainsi que, pareil à, ressembler à, on dirait, …) pour en souligner le point commun.

« De petits lacs luisaient comme des miroirs »
Paul Verlaine

La métaphore Associe un comparé à un comparant sans que l'outil de comparaison soit exprimé. Parfois même, le comparé est sous-entendu, d'où la nécessité de faire un effort d'interprétation supplémentaire. Lorsque la métaphore se poursuit, on dit qu'elle est filée.

« Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage »
Charles Baudelaire

« Tes mains feuilles de l'automne »
Guillaume Apollinaire

La métaphore filée Métaphore qui développe un même réseau lexical

« On goûte une douceur extrême à réduire le cœur d'une jeune fille, à combattre l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose… »
Molière

La personnification Attribue des caractéristiques humaines (comportement, sentiment, qualité, …) à un animal ou à une chose.

« La gaieté ensoleillée des feuilles »
Guy de Maupassant

Le cliché Une métaphore usée, banale

« Le paysage audiovisuel, l’automne de la vie »

Le parallélisme Répète une même construction de pĥrase.

« Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs »
Pierre de Ronsard

L'allégorie Personnification d'une idée abstraite (souvent avec majuscule)

« L'Amour est enfant de bohême »

Les figures de la substitution
La métonymie Remplacer un mot par un autre mot qui lui est logiquement associé. Elle consiste par exemple à remplacer le contenu par le contenant, un objet par la matière dont il est fait, le tout par une partie…

« Boire un verre / Les cuivres de l'orchestre / Lire Voltaire / « Paris a faim Paris a froid » »
Guy de Maupassant

La synecdoque Métonymie qui exprime le tout par la partie, la matière…

« Chercher un bras secourable, astiquer les cuivres »

La périphrase Remplacer un mot par une expression de même sens formée de plusieurs mots. C'est une sorte de définition, de devinette.

« La gent porte crête[1] »
Jean de La Fontaine

« C'est lui-là qui conquit la toison[2] »
Joachim du Bellay

L’antiphrase Dire le contraire de ce que l'on pense, mais en faisant comprendre qu'on pense le contraire de ce que l'on dit (plus facilement décelable à l'oral grâce à l'intonation et à l'expression du visage). C'est un procédé typiquement ironique.

« C'est du joli[3] ! »

« Il choisit bien son jour[4] ! »

La litote Dire le moins pour suggérer le plus.

« Je ne suis pas mécontent[5] / Va, je ne te hais point[6] »
Pierre Corneille

L’euphémisme Atténuer une idée désagréable en remplaçant un mot par un mot ou une expression qui heurtent moins la sensibilité.

« Il nous a quittés / Il s'est éteint cette année[7] »

Les figures de l'opposition
Le chiasme Mettre en parallèle deux groupes qui se répondent selon un schéma croisé.

« Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu »
Victor Hugo

L’antithèse Mettre en parallèle deux mots de sens opposés ou très éloignés.

« Ici c'était le paradis ailleurs l'enfer »
Victor Hugo

L’oxymore Rapprocher étroitement (exemple : nom + adjectif épithète) deux mots de sens opposés ou très éloignés.

« Cette obscure clarté »
Pierre Corneille

« Cette boucherie héroïque »
Voltaire

« Un silence éloquent »

Le paradoxe Exprime une idée contraire à l’avis général

« Je ne sais rien de gai comme un enterrement »
Paul de Verlaine

Les figures de l'amplification et de l'insistance
L’hyperbole Exagérer la réalité dans le but de frapper l'imagination, de donner un caractère étonnant ou grandiose à un être ou une chose.

« Je crois que je pourrais rester dix mille ans sans parler »
Jean-Paul Sartre

L’énumération (ou accumulation) Une suite de mots de même nature grammaticale.

« Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons… »
Voltaire

« Va, cours, vole, et nous venge »
Pierre Corneille

L’anaphore Répéter un même mot ou un même groupe de mots en début de vers, de phrase ou de membre de phrase. Cela produit un effet d'insistance.

« Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues »
Paul Éluard

La redondance (ou pléonasme) Répéter plusieurs fois une même idée.

« Je le dis bien haut, je l'affirme et le proclame »

La gradation Faire se succéder des termes selon une progression ascendante (du − au +), ou descendante (du + au −).

« Va, cours, vole, et nous venge »
Pierre Corneille

La prétérition Prétendre ne pas dire tout en disant

« Une maison triste, pour ne pas dire sinistre. Je ne rappellerai pas les scandales passés. »

Les figures de construction
L'ellipse Omission de termes grammaticalement nécessaires.

« Métro. Boulot. Dodo. »

L'anacoluthe Rupture de la construction attendue

« Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, la face du monde en eût été changée. »
Blaise Pascal

L'asyndète Absence de lien logique normalement nécessaire.

« Il travaille beaucoup. Il réussira. »

L'attelage Coordonne 2 éléments qui ne sont pas sur le même plan.

« Il prit son chapeau et la porte. »

Le symbole Est lorsqu'un élément correct (animal, élément de la nature, objet, événement, …) représente une idée abstraite.

« La balance pour la justice / Le lys pour la royauté / La colombe pour la paix »

L'apostrophe Consiste à adresser directement à un être ou à une chose, à l'interpeller.

« Enfants, je songe à vous ! »
Victor Hugo

L'hypallage Consiste à attribuer à un mot d'une phrase ce qui conviendrait logiquement, pour le sens, à un autre mot de cette phrase.

« Ils allaient obscurs dans la nuit solitaire[8] »
Virgile

L'hypotypose Consiste à raconter ou décrire une scène de manière si vive, si frappante et si bien observée que celle-ci s'offre aux yeux avec la présence, le relief et les couleurs de la réalité. Elle fait ainsi d'un récit ou d'une description un tableau ou même une scène vivante.

« Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle

Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle ; Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert, échauffant le carnage ; Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants

Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants  »
Jean Racine


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Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. les coqs
  2. Jason
  3. exemple : pour une bêtise
  4. il ne pouvait pas plus mal tomber
  5. je suis très content
  6. je t'aime
  7. au lieu de « il est mort »
  8. logiquement, « solitaire » se rapporte à « ils » et « obscurs » à « nuit », il y a donc transfert d'adjectifs