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Le langage/Le langage a-t-il une signification ?

Leçons de niveau 13
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Le langage a-t-il une signification ?
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Chapitre no 2
Leçon : Le langage
Chap. préc. :Le langage est-il le propre de l'homme ?
Chap. suiv. :Est-ce la pensée qui accompagne le langage ou le langage qui précède la pensée ?
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Le langage/Le langage a-t-il une signification ?
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Dans le Cratyle, Platon se demande si le langage est naturel, les mots étant alors dans un rapport étroit avec les choses, ou s'il est arbitraire et provient d'une convention de signification. Le signe linguistique est, selon Saussure, l'association d'un signifiant et d'un signifié (son sens), d'une « image acoustique » et d'un concept (signifié) qui est l’idée à laquelle renvoie cette image acoustique. Autrement dit, un signe linguistique n’est pas tout, comme le pense Cratyle dans le texte de Platon, l'union d'un nom et d'une chose car il n'y a rien de naturel dans une chose. Saussure distingue alors le signe du symbole : par exemple, la balance qui entretient un lien intrinsèque avec le concept de justice. À l'inverse, le signe linguistique tire son origine d'une convention nécessaire puisqu’il est le résultat d'une représentation collective particulière, ce qui explique l’existence de langues différentes. De plus, il est « immotivé » puisqu’il n'a pas de raison d’être ce qu’il est ; il est donc, en ce sens, libre et « muable » puisqu’il aurait pu être autre. On peut alors dire que le langage ne langage ne préexiste pas au monde comme une série d'étiquette se rapportant à une chose. En fait, les mots ne représentent même pas les choses, ils n'en sont pas les copies et ne font pas que les désigner. Ils ont une signification qui dépasse la simple désignation d'une chose puisque celle-ci peut très bien ne pas exister (exemple : l'infini mathématique). Le langage ne colle donc pas aux choses, puisqu’il procède par généralisation ou abstraction et permet alors de penser la réalité, de conceptualiser en mettant en ordre ce qui semble incohérent. Le langage ne s'ajoute donc pas à un monde déjà ordonné, la constitution du monde va avec sa nomination. La désignation ne s'appuie pas sur une sorte de nomenclature, c'est-à-dire un système préfixé de noms qu’il suffirait d'appliquer aux choses, car le langage disparaîtrait et avec lui toute pensée, toute création.