Intégrales en physique/Somme et intégrale
Intégrale simple
[modifier | modifier le wikicode]Rappel sur l'intégrale de Riemann
[modifier | modifier le wikicode]Le calcul d'intégrales au sens de Riemann correspond au calcul de l'aire comprise entre l'axe des abscisses et la courbe d'une fonction f donnée entre deux bornes a et b. Sa définition repose sur une suite de fonctions en escaliers convergeant vers f sur le segment [a,b]. En d'autres termes :
Soit f une fonction continue définie sur le segment [a,b]. On définit l'intégrale de a à b de la fonction f par
Grossièrement, cela revient à :
- « découper » le segment [a,b] en petits morceaux
- construire des rectangles s'appuyant sur chaque portion de segment ainsi que sur la courbe de f
- approcher l'intégrale de f par la somme des aires des rectangles.
Cette « approximation » est d'autant meilleure que le nombre de divisions du segment [a,b] augmente.
Notation
[modifier | modifier le wikicode]En physique, il arrive très couramment de considérer les différentielles des grandeurs comme des petites variations de ces grandeurs. C'est ce que l’on retrouve dans la notation différentielle de la dérivation, par exemple dans l'équation différentielle d'un circuit RLC :
duC est une petite variation de la tension aux bornes du condensateur, et dt la petite variation de temps pendant laquelle la variation duC a eu lieu. Lorsque ces grandeurs deviennent infiniment petites, on retrouve bien le nombre dérivé de uC à l'instant t étudié. duC et dt sont des infiniment petits d'ordre 1.
La notation de l'intégrale reprend l’idée de la somme de Riemann tout en incluant cette notion d'infiniment petit. À l'origine, le symbole intégrale était un S utilisé par Leibniz pour écrire des sommes. Calculer l'intégrale d'une fonction f sur un segment [a,b], c’est comme faire la somme d'une infinité de rectangles infiniment fins, de largeur dx et de hauteur f(x) pour « tous les x entre a et b ».
Intuitivement, cette opération permet bien d'obtenir l'aire totale comprise entre la courbe de f et l'axe des abscisses.
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Passage du discret au continu
[modifier | modifier le wikicode]C'est ainsi qu'en physique on utilise les intégrales pour sommer les contributions d'éléments que l’on ne peut pas compter car leur distribution est continue (le long d'une ligne, sur un plan ou une nappe, ou même dans un volume) et non discrète (ensemble de points indénombrable).
Des exemples valent parfois mieux qu'un long discours.
Exemple tiré de l'électrostatique
[modifier | modifier le wikicode]- Soit une particule A immobile dans l'espace, de charge qA. Le champ électrostatique généré par A en M, noté , est défini par où r=AM.
- Soit une particule B de charge placée dans le champ généré par A. Alors B est soumise à la force où r=AB.
Soient n particules A₁, A₂, ..., An, immobiles dans l'espace, de charges respectives q₁, q₂, ... qn.
Le champ électrostatique généré par cette distribution est la somme des champs engendrés par chacune des particules : .
Une particule de charge q placée en M est alors soumise à une force .
On dispose alors de n charges ponctuelles de l'espace, c'est-à-dire une répartition discrète. On peut sommer comme on a l'habitude de faire les contributions de chaque charge.
Les choses se gâtent lorsqu'on se trouve face à une distribution continue de charges, par exemple lorsqu'on est en présence d'une ligne de charges Г.
On suppose que cette distribution admet une densité linéique de charge λ. Cela signifie qu'en un point M de la distribution, une longueur infinitésimale dL de la distribution porte une charge électrique .
Pour trouver le champ électrostatique généré par la distribution en P, il faudrait sommer les contributions de chaque élément infinitésimal de la distribution. Un élément de longueur dL en un point M de Γ porte une charge , donc engendre par définition en P un champ électrique élémentaire
Il ne reste plus qu’à sommer sur toute la longueur de Γ en intégrant sur Γ, c'est-à-dire en sommant les contributions de tous les points M :
avec vecteur unitaire de même sens et même direction que |
Voir la ressemblance avec l’expression discrète