Hautbois/Exercices/Lecture de rythme

Il y a des notes longues et des notes courtes. Il y a des moments où l'on joue et d'autres où l'on fait silence. On peut jouer vite ou lentement. Tout ceci est du domaine du « rythme ». Nous présentons ici comment le rythme est représenté sur une partition, et comment le lire et le jouer.

La pulsation

La base du rythme est la notion de pulsation. Une pulsation est un « battement » régulier. Lorsque l'on marche, les pas sont réguliers, chaque pas est une pulsation. La pulsation peut être donnée par un appareil, le métronome ; il existe des applications mobiles de métronome. La pulsation peut être donnée par une personne : le chef ou la cheffe d'orchestre par exemple. Mais l'instrumentiste peut choisir lui-même ou elle-même la pulsation.

La pulsation peut être sonore (un « clic » d'un métronome mécanique ou un « bip » d'un métronome électronique) ou visuelle (le mouvement du balancier du métronome mécanique, l'affichage d'un métronome électronique, les gestes du chef ou de la cheffe d'orchestre).

Sur un morceau court, la pulsation est constante. Sur un morceau long, il peut arriver que l'on accélère ou que l'on ralentisse ; on ralentit aussi souvent en fin de morceau, mais pas toujours. Mais nous considérerons au début que la pulsation est constante.

La pulsation définit le « temps » : le « temps » est la durée entre deux pulsations.

Comme nous marchons de manière régulière, la notion de pulsation est naturelle ; nous sommes toutes et tous capables de suivre une pulsation. Cependant, selon les personnes, il est plus ou moins facile de mettre en œuvre cette capacité lorsque l'on joue. Le travail de mise en œuvre peut se faire de plusieurs manières :

• avec des gestes : frapper des mains, taper du pied, faire des pas, combiner plusieurs méthodes (taper du pied et frapper des mains, par exemple) ;
• avec la voix : dire des syllabes (par exemple « pa », « dou »…), dire des noms de notes, chanter des paroles…
• avec l'instrument : jouer.

Avec le travail, l’instrumentiste va développer sa « pulsation intérieure », c'est-à-dire la capacité de jouer régulièrement durant le morceau sans que la pulsation soit donnée par un métronome ou une personne extérieure.

Les figures de note

La « figure de note » est la forme de la note ; c’est elle qui indique combien de temps dure la note.

La figure de base est la noire : c'est un rond, appelé la « tête de note », rempli de noir avec un trait montant ou descendant, appelé la « hampe ». La noire dure un temps, ♩ = 1 temps.

Il y a des figures plus longues. La première est la blanche : la tête est un rond vide, avec une hampe. La blanche dure deux temps, 𝅗𝅥 = 2 temps.

Il y a des figures plus courtes. La première est la croche : la tête est un rond rempli de noire, la hampe possède un crochet. La croche dure un demi-temps, il y a donc deux croches dans un temps, ♪ = ½ temps. Les croches sont parfois reliées par une barre de ligature : ♫.

Ainsi, si l'on marque la pulsation en frappant des mains régulièrement et que l'on prononce le son « pa » pour chaque note :

• si l’on a des noires, on a un « pa » par pulsation ;
• si l'on a des blanches, chaque « pa » s'étire sur deux pulsations, « pa-a » ;
• si l'on a des croches, on a deux « pa » de même durée par pulsation.

Par exemple, exécuter le rythme suivant :

Premier exercice de rythme

Pulsation	👏	👏	👏	👏	👏	👏
Figures	♩	♩	𝅗𝅥		♪   ♪	♩
Paroles	pa	pa	pa — a		pa-pa	pa

Les silences

Un « silence » est un signe qui indique que l'on doit arrêter de jouer ou de chanter pendant « un certain temps ».

Le silence de base est le « soupir », représenté par un zig-zag vertical. Le soupir dure un temps, 𝄽 = 1 temps. C'est l'équivalent de la noire.

Il y a des silences plus longs. Le premier est la demi-pause : c’est un rectangle noir posé sur une ligne. La demi-pause dure deux temps, 𝄼 = 2 temps. C'est l'équivalent de la blanche

Il y a des silences plus courts. Le premier est le demi-soupir : c'est la forme du chiffre sept, « 7 ». Le demi-soupir dure un demi-temps, 𝄾 = ½ temps. C'est l'équivalent de la croche.

Dans l’exercice suivant, les crochets « [ ] » indiquent les moments où il faut se taire.

Deuxième exercice de rythme

Pulsation	👏	👏	👏	👏	👏	👏
Figures	♩	𝄽	♩	𝄼		♪   𝄾
Paroles	pa	[ ]	pa	[   ]		pa [ ]

Les « pa » sur les noires durent toute la durée du temps. Dans l’exercice précédent, le dernier « pa » est plus court puisque l'on fait silence sur la seconde moitié du temps.

Mesure, et lecture de partition

Au Clair de la Lune en sol majeur.

Nous allons lire les notes de la première ligne d’Au Clair de la Lune, en marquant la pulsation en frappant des mains et en prononçant le nom des notes.

Nous remarquons la présence de barres verticales « 𝄀 », appelées « barres de mesure ». Les notes entre deux barres forment une « mesure ». Ici, chaque mesure contient quatre temps ; cela est indiqué par la lettre « 𝄴 » au début de la portée. Dans d'autres morceaux, une mesure pourra comporter deux ou trois temps.

Les mesures permettent de se repérer plus facilement dans la partition.

La lecture de la première ligne sera donc comme suit :

Troisième exercice de rythme : première ligne d’Au Clair de la Lune

Pulsation	👏	👏	👏	👏
Première mesure	♩ sol	♩ sol	♩ sol	♩ la
Deuxième mesure	𝅗𝅥 si—i		𝅗𝅥 la—a
Troisième mesure	♩ sol	♩ si	♩ la	♩ la
Quatrième mesure	𝅗𝅥 so—ol		𝄼 [   ]

Parmi les mesures simples, il y a  :

• les mesures à deux temps, chiffrées 2/4 : chaque mesure contient deux noires ;
• les mesures à trois temps, typiquement les valses, chiffrées 3/4 : chaque mesure contient trois noires ;
• les mesures à deux temps, chiffrées 4/4 ou 𝄴 : chaque mesure contient quatre noires.

Le chiffrage est indiqué au début de la première portée. Le chiffre « 4 » du bas désigne la noire (un quart de ronde) ; le chiffre du haut indique combien il y a de noires dans chaque mesure (2, 3 ou 4).

Exercice écrit

Sur la partition d’Au Clair de la Lune, mettre des traits verticaux pour marquer les pulsations, les temps.

Prolongation des notes

On peut prolonger la durée des notes en les liant.

Une liaison de prolongation est une « parenthèse horizontale » reliant deux notes de même hauteur. Par exemple, au lieu d'utiliser une blanche 𝅗𝅥, on peut relier deux noires ♩‿♩.

La liaison de prolongation peut relier deux notes de durée différente, par exemple une blanche et une noire 𝅗𝅥‿♩. Elle peut aussi être à cheval sur une barre de mesure.

L'autre manière de prolonger la durée d'une note est de mettre un point derrière, ce qui la prolonge de la moitié de sa durée. Ainsi, une blanche pointée vaut une blanche et une noire (la noire valant la moitié de la blanche), 𝅗𝅥𝅭 = 𝅗𝅥‿♩ ; et une noire pointée vaut une noire et une croche (la croche valant la moitié de la noire), ♩𝅭 = ♩‿♪.

Prolongations équivalentes

Écriture pointée	𝅗𝅥.		♩.
Écriture liée	𝅗𝅥‿	♩	♩‿	♪

Avertissement :

Il ne faut pas confondre la liaison de prolongation et la liaison d'expression. La liaison d'expression est aussi une parenthèse horizontale, mais elle lie deux notes de hauteurs différentes, ou bien plus de deux notes. Elle indique un phrasé (legato).

Contretemps et syncopes

On peut avoir un demi-soupir en début de temps ; on parle alors de « contretemps ».

Il faut bien faire la différence entre « ♪ 𝄾 » sur un temps, qui est une noire écourtée ; et « 𝄾 ♪ » sur un temps, qui est une croche en contretemps.

quatrième exercice de rythme

Pulsation	👏	👏	👏	👏	👏	👏	👏	👏
Figures	♩	𝄽	♩	𝄽	𝄽	♩	𝄽	♩
Paroles	pa	[ ]	pa	[ ]	[ ]	pa	[ ]	pa
Figures	♪ 𝄾	♪ 𝄾	♪ 𝄾	♪ 𝄾	𝄾 ♪	𝄾 ♪	𝄾 ♪	♪ 𝄾
Paroles	pa [ ]	pa [ ]	pa [ ]	pa [ ]	[ ] pa	[ ] pa	[ ] pa	pa [ ]

Une syncope, c’est quand une note est à cheval sur deux temps, par exemple :

♩ ♩‿♩ ♩ = ♩ 𝅗𝅥 ♩

♪ ♪‿♪ ♪ = ♪ ♩ ♪

cinquième exercice de rythme

Pulsation	👏	👏	👏	👏	👏	👏	👏	👏
Figures	♩	𝄽	♩	𝄽	♩	𝅗𝅥		♩
Paroles	pa	[ ]	pa	[ ]	pa	pa — a		pa
Figures	♩	♩	♪   ♩   ♪		♪ ♪‿	♪ ♪	𝅗𝅥
Paroles	pa	pa	pa pa-a pa		pa pa-a pa		pa — a

Triolets

Un triolet, c'est quand on divise un temps en trois parties égales. On écrit un petit « 3 » au-dessus ou en dessous du groupe de trois croches.