Aller au contenu

Guerres au XXe siècle/Guerre froide

Leçons de niveau 12
Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre.
Début de la boite de navigation du chapitre
Guerre froide
Icône de la faculté
Chapitre no 4
Leçon : Guerres au XXe siècle
Chap. préc. :Espoirs d'un ordre mondial
Chap. suiv. :Nouveaux conflits
fin de la boite de navigation du chapitre
En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Guerres au XXe siècle : Guerre froide
Guerres au XXe siècle/Guerre froide
 », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Guerre froide, conflit idéologique, conflit de puissances : un lieu (Berlin 1945-1989), une crise (Cuba 1962) et un conflit armé (la guerre du Viêt Nam)

Définition de la guerre froide

[modifier | modifier le wikicode]

La guerre froide débute en 1947 et s'achève en 1989, au moment de la chute du communisme en Europe ou bien en 1991 (tout le monde n’est pas d'accord sur les dates), lors de l'implosion de l'URSS et de la chute du mur de Berlin.

Ce conflit est cette période de confrontation politique et de course aux armements. Elle implique deux super-puissances : L'Union soviétique et les États-Unis.
Source : http://en.wiktionary.org/


Contexte du début de la guerre froide

[modifier | modifier le wikicode]
  • 7 novembre 1917, révolution bolchevique d'octobre à Petrograd
  • 7 et 8 mai 1945, capitulations allemandes à Reims et Berlin
  • 30 janvier 1946, début de la crise irano-soviétique
  • 5 mars 1946, discours de Winston Churchill à Fulton
  • 31 mars 1946, reprise de la guerre civile grecque
  • 23 novembre 1946, début de la guerre d'Indochine
  • 12 mars 1947, discours sur le Containment de Harry S. Truman
  • 5 juin 1947, discours de George Marshall à Harvard annonçant un plan d'aide pour l'Europe
  • 17 au 25 février 1948, prise du pouvoir par les communistes tchécoslovaques (Coup de Prague)
  • 3 avril 1948, signature de l'European Recovery Program par Harry S. Truman
  • 23/24 juin 1948, début du blocus de Berlin
  • 22 septembre 1948, rapport d'Andreï Jdanov lors de la conférence de Szklarska-Poreba (Kominform)
  • 15 août 1948, proclamation de la République de Corée (du Sud)
  • 9 septembre 1948, proclamation de la République populaire démocratique de Corée (du Nord)

Contexte de la fin de la guerre froide

[modifier | modifier le wikicode]
  • 2 mai 1989, démantèlement du rideau de fer entre l'Autriche et la Hongrie
  • 9 novembre 1989, ouverture des postes-frontière le long du mur de Berlin
  • 12 septembre 1990, traité de Moscou (traité deux plus quatre)
  • 3 octobre 1990, réunification (Accession de la RDA à la zone de validité de la Loi fondamentale de la RFA)
  • 25 décembre 1991, démission de Gorbatchev de la présidence de l'URSS (dissolution de l'Union

Berlin pendant la guerre froide (1945-1989)

[modifier | modifier le wikicode]

Une ville divisée

[modifier | modifier le wikicode]

Située dans la partie orientale contrôlée par les Soviétiques, Berlin, l'ancienne capitale du Reich, est divisée, comme l'Allemagne, en quatre secteurs séparés par des checkpoints. Elle devient le théâtre de l'affrontement des blocs. Les alliés anglo-américains, conscients qu'un affaiblissement de l'Allemagne risque d'y favoriser le communisme, décident en 1947 de relever économiquement le pays en fusionnant leurs zones d'occupation (la Trizone) et en y introduisant une nouvelle monnaie (le deutsche mark).

Staline s'y oppose.Le 24 juin 1948, en représailles, il coupe l'approvisionnement électrique et tous les accès (routes, voies ferrées) menant à Berlin-Ouest. Le 26 juin de la même année, Truman met en place un pont aérien pour ravitailler la population. Pendant onze mois, 275 000 vols, partis d'aérodromes d'Allemagne de l'Ouest, se relaient pour apporter les vivres. Après l'échec de l'asphyxie de Berlin-Ouest, les Soviétiques lèvent le blocus le 12 mai 1949.

À l'Ouest, la République fédérale allemande (RFA) est créée en mai 1949 et à l'Est, la République démocratique allemande (RDA) naît en octobre. Berlin-Ouest, seule ville occidentale derrière le Rideau de fer, devient une vitrine du « monde libre », tandis que Berlin-Est devient la capitale de la RDA.

La seconde crise de Berlin

[modifier | modifier le wikicode]

Tandis que la RFA et Berlin-Ouest se relèvent rapidement de la guerre (« miracle allemand »), l'Est du pays est touché par des problèmes économiques et sociaux. En juin 1953, une insurrection ouvrière à Berlin-Est est écrasée par les chars de l'Armée rouge. Les allemands de l'Est cherchent à gagner l'Ouest pour échapper au pouvoir soviétique et à la pauvreté en passant de Berlin-Est à Berlin-Ouest. Cette hémorragie prive la RDA de milliers de jeunes diplômés (on parle alors de « fuite des cerveaux ») et constitue un désaveu cinglant de la propagande soviétique. La circulation entre les deux parties de la ville est toutefois plus contrôlée et difficile.

Pour faire cesser la fuite massive et à la demande du dirigeant est-allemand Walter Ulbricht, Nikita Khrouchtchev lance en 1958 un ultimatum aux occidentaux, exigeant qu’ils abandonnent leur contrôle sur Berlin-Ouest. Face à leur refus, dans la nuit du 12 au 13 août 1961, une séparation de barbelés est établie le long des 43 kilomètres séparant les deux patries de Berlin. Le mur, haut de 3,6 mètres, est progressivement renforcé avec des clôtures électriques, des patrouilles, des projecteurs et divers pièges.

Sécurité du mur de Berlin en 1959

À l'exception d'un point de passage unique pour les visiteurs étrangers situé sur Friedrich Strasse (Checkpoint Charlie), tout franchissement est interdit (on compte plus de 500 morts et 5000 évasions réussies). La propagande de la RDA qualifie le mur de « protection antifasciste » contre les espions de l'Ouest.

Dans l'incapacité de réagir sans provoquer un conflit militaire, les occidentaux laissent faire. En juin 1963, le président Kennedy dénonce l’existence du mur lors de son célèbre discours « Ich bin ein Berliner ». Le mur de Berlin incarne la division de l'Allemagne et, plus largement, la bipolarisation du monde pendant la guerre froide.

La chute du Mur

[modifier | modifier le wikicode]

Dans les années 1970, l’Ostpolitik du chancelier Willy Brandt permet une circulation qui reste très partielle entre les deux parties de la ville. À partir de 1985, les réformes menées en URSS par Gorbatchev encouragent les Allemands de l'Est à contester le régime. Les manifestations deviennent alors courantes et régulières. Quand, en 1989, la Hongrie ouvre sa frontière avec l'Autriche, des milliers de Berlinois de l'Est passent à l'Ouest. Le soir du 9 novembre 1989, à la suite d'une erreur de communication du gouvernement de la RDA, la population se masse près du Mur pour obtenir le droit de le franchir. Les douaniers, dépassée, laissent faire. Le Mur est alors détruit. En octobre 1990, l'Allemagne est réunifiée et Berlin redevient la capitale de toute une nation.

La crise de Cuba (1962)

[modifier | modifier le wikicode]

La crise des missiles cubains (1962), a failli enclencher une troisième guerre mondial : L'URSS, changeant de stratégie, créé une pseudo-alliance avec l'île de Cuba qui commence par un accord commercial signé entre les deux pays en mai 1960. En guise de représailles, le gouvernement américain lance un embargo économique en octobre 1960 sur l'île. L'État possède et contrôle presque la totalité des entreprises, fabriques et échanges commerciaux de Cuba, c’est pourquoi cet accord entre l'île et les Soviétiques n’est pas apprécié par les Américains.

En juillet 1961, l'île de Cuba affirme son appartenance au bloc communiste. Le 4 septembre 1962, le pays conclut un accord d’assistance militaire avec l’Union soviétique et, une semaine plus tard, Moscou déclare que toute attaque contre Cuba provoquerait une riposte nucléaire de sa part. Le 14 octobre 1962, un avion américain U2 photographie des bases militaires sur l'île de Cuba, où des missiles soviétiques pouvant atteindre les États-Unis sont placés sur des rampes de lancements. Au même moment, le gouvernement américain apprend que 24 cargos soviétiques transportant des fusées et bombardiers font route vers Cuba.

Le 24 octobre ceux-ci font finalement demi-tours. Le 26 et 27 octobre, dans deux messages, le Kremlin propose le retrait des armes nucléaire placées sur le sol cubain ; en contrepartie, les Américains devraient s’engager à ne pas renverser le régime cubain et à retirer leurs missiles nucléaires installés en Turquie, et pointés vers l’URSS. Le dénouement de la crise fut un succès politique pour les États-Unis, quoiqu’ils doivent tolérer un pays communiste à l’intérieur de leur « périmètre de défense ». Par la suite, un « téléphone rouge » permettant la communication et la décision d'arrangements est installé entre l'URSS et les États-Unis. C'est ainsi que débute le période de « Détente » qui durera de 1963 à 1976.

La guerre du Viêt Nam (1959-1975)

[modifier | modifier le wikicode]

L'escalade de l'engagement américain

[modifier | modifier le wikicode]

En 1954, les accords de Genève mettent un terme à la guerre d'Indochine et partagent le Viêt Nam en deux. Washington, qui souhaite endiguer une expansion communiste en Asie (théorie des dominos), soutient le régime dictatorial du Sud contre le pouvoir communiste au Nord. Les élections en vue d'une réunification n'ont pas lieu. Le Nord-Viêt Nam d'Hô Chi Minh ne renonce pas à la volonté d’unifier le pays sous un contrôle communiste. Il encourage dans ce but la formation d'un front de libération nationale au Sud Viêt Nam : le Viêt-cong. Une guérilla s'engage et, face à ses premiers succès, les présidents Eisenhower puis Kennedy envoient des conseillers militaires (environ 16 000 en 1963) pour aider l'armée du Sud.

En 1964, des incidents navals orchestrés par la CIA dans le golfe du Tonkin poussent les États-Unis à envoyer des troupes au Viêt Nam. Leur nombre est croissant, jusqu'à atteindre 500 000 soldats en 1968. L'armée américaine, bien que numériquement et techniquement très supérieure, s'enlise dans un conflit difficile (la guérilla), sur un terrain qu'elle maîtrise mal (la jungle) sans parvenir à faire cesser la résistance Viêt-cong. Le Viêt Nam au Nord, ne cédant pas aux bombardements massifs (il reçoit plus de bombes que l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale), refuse aussi de négocier. Il continue, au contraire, à alimenter le Viêt-cong en armes grâce à la « piste de Hô Chi Mihn », un chemin de ravitaillement qui passe par le Laos et le Cambodge, impliquant de fait ces deux pays dans la guerre.

Le désengagement

[modifier | modifier le wikicode]

En janvier 1968, le Viêt-cong montre sa détermination lors de l'offensive du Têt (nouvel an vietnamien) qui, si elle est un échec tactique, dévoile les faiblesses du discours positif militaire américain. La guerre, autrefois rurale, s'est en effet étendue aux villes. Le nombre croissant de tués parmi les soldats américains, les nombreuses bavures et l’utilisation d'armes chimiques (comme le napalm, un puissant herbicide qui atteint les arbres mais surtous les humains, les brûlant gravement) choquent l'opinion publique américaine, de plus en plus hostile face à cette « sale guerre » qu'elle suit à la télévision. Les manifestations rassemblent des milliers de personnes, notamment sur les campus universitaires ; les désertions sont très courantes. Le président Lyndon Johnson, très impopulaire à l'époque car associé directement à la guerre du Viêt Nam, décide en 1968 de ne pas se représenter.

Le successeur de Johson, Richard Nixon, souhaite se désengager progressivement du conflit en le « vietnamisant », c'est-à-dire en remplaçant peu à peu les soldats américains par des Sud-vietnamiens qui seraient formés et équipés de matériel américain. Nixon intensifie aussi les bombardements sur le nord. Parallèlement, des négociations s'ouvrent entre Henry Kissinger (secrétaire d'État américain) et le régime nord-vietnamien. Elles se concluent en 1973 par les accords de Paris. Les États-Unis se retirent du conflit. La guerre continue enter vietnamiens jusqu'à la prise de Saïgon (capitale du Sud) en 1975 par les troupes du Nord. Le pays, ruiné et détruit, est réunifié sous un régime communiste.

Le bilan humain est difficile à établir avec précision, mais les pertes sont évaluées à 58 000 américains, 500 000 Sud-Vietnamiens et plus de 1 million de Vietnamiens du Nord. Cette défaite plonge les États-Unis dans une profonde période de crise morale et politique (syndrome vietnamien)