En raison de limitations techniques, la typographie souhaitable du titre, « Contes de Jataka : Fort comme un boeuf Contes de Jataka/Fort comme un boeuf », n'a pu être restituée correctement ci-dessus.
Le bœuf reçoit des coups de fouet et refuse d'avancer.
Le bœuf reçoit une couronne de fleurs et accepte de tirer le convoi.
Il était une fois, il y a très longtemps de cela, un homme qui possédait un bœuf d'une force extraordinaire. Ce propriétaire était tellement fier de son bœuf qu’il se vantait de sa force auprès de tous les gens qu’il rencontrait.
Un jour, ce propriétaire alla dans un village et déclara :
J'offrirai un prix de mille pièces d’argent si mon bœuf n'arrive pas à tirer un convoi de cent wagons.
Tout le monde se mit à rire : Ah bon ? Amène-nous ton Bœuf, et nous verrons bien s'il est capable de déplacer un convoi de cent wagons.
L'homme amena donc son Bœuf dans le village. Toute une foule vint assister au spectacle. Le convoi de cent wagons était prêt et le Bœuf fut attelé au premier wagon.
Alors le propriétaire fouetta son bœuf en criant : Debout, minable ! Avance, bon-à-rien !
Mais le Bœuf n'avait jamais été traité de la sorte et resta immobile. Ni les coups ni les insultes ne purent le faire bouger.
À la fin le pauvre homme dut verser le prix promis et rentra tristement chez lui.
Il se jeta sur son lit en pleurant :
Mais pourquoi ce Bœuf m'a-t-il fait ça ? Il a bien souvent tiré sans peine des charges bien plus lourdes. Mais pourquoi m'a-t-il humilié de la sorte devant tous ces gens ?
Il finit par se relever et repartit travailler. Le soir, quand il alla nourrir le Bœuf, celui-ci se tourna vers lui :
Pourquoi m'avez-vous fouetté ce matin ? Vous ne m'aviez jamais fouetté. Pourquoi m'avez-vous traité de minable et de bon-à-rien ? Vous ne m'aviez jamais insulté !
Alors l'homme lui répondit : Je vous promets que je ne vous traiterai plus jamais de la sorte. Je regrette de vous avoir fouetté et insulté. Je ne recommencerai plus jamais. Pardonnez-moi.
C'est bon. Demain, je vous promets que j'irai au village tirer les cent wagons. Vous avez toujours été un bon maître jusqu'à présent. Demain, vous regagnerez ce que vous avez perdu.
Le lendemain le propriétaire nourrit bien son Bœuf et lui mit une couronne de fleurs autour du collier. Quand ils arrivèrent au village, les gens se moquèrent de lui :
Vous êtes revenus pour perdre encore plus d’argent ?
Aujourd'hui je paierai un prix de deux mille pièces d’argent si mon Bœuf n’est pas assez fort pour tirer les cent wagons ! répondit le propriétaire.
Une deuxième fois, on mit les wagons en convoi et le Bœuf fut attelé au premier. Une foule de spectateurs vint assister à la scène. Le propriétaire dit à son Bœuf : Bon Bœuf, montre-leur comme tu es fort. Brave bête ! Et il lui flatta le cou et les flancs.
Immédiatement, le Bœuf tira de toutes ses forces. Les wagons se mirent en route et suivirent jusqu'à ce que le dernier ait atteint la place où avait été le premier.
La foule se mit à hurler et remboursa le prix que l'homme avait perdu : Votre Bœuf est bien le plus fort qu'on ait jamais vu !
Alors le Bœuf et l'homme rentrèrent chez eux, heureux.