Art dans la mythologie grecque/Mythe d'Orphée
Orphée est le fils de l'ainée des Muses, Calliope, et d'un Roi mortel. Sa réputation de poète et musicien l'accompagna au-delà de sa mort, si bien qu'il inspira l'orphisme, religion proche du mystère dionysiaque et du Pythagoricisme.
Sources
[modifier | modifier le wikicode]Comme presque tous les mythes, celui d'Orphée est sujet à plusieurs versions et interprétations. Très ancien et sans doute de tradition populaire, il pourrait même, selon une théorie, remonter à la Préhistoire, il en existe une version Iroquoise. Plusieurs auteurs grecs et latins écrivirent à son sujet. Pausanias, Strabon et Ovide dans ses Métamorphoses, comptent parmi eux. La version racontée ici s'inspire du récit fait par le poète tchèque du vingtième siècle Edvard Petiska.
Récit
[modifier | modifier le wikicode]Orphée, originaire de Thrace, est un si bon aède qu'animaux, végétaux et minéraux, et autres éléments naturels (eaux), et les divinités, l'écoutent et l'apprécient. Prédateurs et proies l'écoutent en paix. Une naïade, nymphe des eaux (elle est parfois décrite comme une dryade, nymphe des bois et notamment du chêne), vécut l’amour avec lui. Orphée et Eurydice, la nymphe, se marièrent. Leur amour fut interrompu par une brève absence d'Orphée, pendant laquelle Eurydice, nostalgique de ses sœurs les autres nymphes, alla dans une prairie. Un serpent lui mordit la jambe, la blessure la tua. Quand Orphée l'apprit, il alla aux Enfers pour la chercher, bravant la loi de la mort. La descente aux Enfers d'un héros se nomme catabase (par opposition à anabase, montée aux cieux), il s'agit d'une épreuve commune à de nombreux personnages mythologiques. Ulysse, Enée allant chercher son père Anchise, Héraklès combattant Cerbère, Psyché effectuant de rudes épreuves imposées par Aphrodite… La catabase d'Orphée se caractérise par son art, car le héros continue de chanter, charmant tour à tour Cerbère, le chien de garde des Enfers tricéphale (à trois têtes), Charon, nocher des Enfers, ainsi que les Morts, qu'ils soient aux Champs-Élysées (récompensés pour une vie vertueuse), dans le Pré de l'Asphodèle (lieu désert pour âmes ni bonnes ni mauvaises) ou au Tartare (lieu de punition pour les âmes cruelles). Même des héros châtiés comme Tantale ou Sisyphe oublient un instant leurs châtiments respectifs. Orphée cherche ensuite à persuader Hadès et Perséphone, le couple royal des Enfers. Ces divinités acceptent, à condition qu'Eurydice suivent Orphée et que ce dernier ne se retourne pas vers elle tant qu'elle n'a pas quitté les Enfers. La raison pour laquelle Orphée finit par se retourner varie. Dans une version du mythe, Orphée se retourne alors qu'il a fini de gravir l’escalier qui le mène hors des Enfers ; or, Eurydice n'est pas encore sortie. Dans une autre, l'ombre d'Eurydice est silencieuse, si bien qu'Orphée se demande si elle le suit réellement. Assailli par le doute, il se retourne. Ce faisant, il condamne involontairement Eurydice à retourner aux Enfers. Cette dernière lui murmure "Adieu", loin d'être fâchée contre lui. Orphée tente à nouveau de la chercher, en vain cette fois ci. Il cherche à se laisser mourir, mais n'y parvient pas. Ses chants sont si tristes que la terre entière se désole. Seules les Ménades, ou Bacchantes (prêtresses de Dionysos) sont exaspérées par cette tristesse. Elles tuent Orphée, dans leur folie et leur ivresse, en le lapidant. Pour les châtier, Dionysos les transforme en arbustes. Après sa mort, Orphée et Eurydice se rejoignent aux Enfers. Pour clore ce mythe tragique, la tête et la lyre d'Orphée furent emportées dans les eaux où elles continuèrent de chanter et jouer. Elles atteignirent Lesbos, île de plusieurs poètes, dont Sappho, qui vécut à l'époque archaïque.
Orphée dans la culture
[modifier | modifier le wikicode]Il ne s'agit pas ici d'être exhaustif, mais plutôt de montrer l'influence du mythe d'Orphée sur notre culture. L'Orfeo de Monteverdi est ainsi considéré comme le premier opéra à succès, plus récemment, citons Orphée de Gluck (ou ce personnage est incarné par une femme). De manière générale, l'opéra et la musique sont très fortement inspirés d'Orphée. Poètes (Orphée et par exemple évoqué dans "el Desdichado") et cinéastes s'en inspirent également.