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Arabe/Grammaire/Alphabet

Leçons de niveau 2
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Alphabet et prononciation
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Chapitre no 1
Leçon : La grammaire arabe
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Arabe/Grammaire/Alphabet
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Histoire des 1 001 nuits
أ ب ج د و ز ح ط ي ك ل م ن س ع ف ص ق ر ش ت ث خ ذ ض ظ غ
ʼ b ǧ d h w z y k l m n s ʻ f q r š t ġ

L'alphabet arabe est l'alphabet utilisé principalement pour écrire la langue arabe. Bien que très souvent désigné comme un alphabet, à la manière de l'écriture d'autres langues sémitiques, c’est généralement un abjad, terme décrivant un système d'écriture ne notant que les consonnes de la langue (ou peu s'en faut).

Les voyelles sont notées à l'aide de diacritiques. Les seuls diacritiques historiques de l'alphabet arabe, c'est-à-dire ceux qui servent à différencier plusieurs lettres de même tracé, sont le point et la hamza. Les voyelles (qui peuvent être brèves ou longues) ne sont généralement pas écrites, sauf parfois dans les textes sacrés et didactiques, auquel cas l’on dit de ces textes qu’ils sont « vocalisés ».

Chaque lettre de l'alphabet arabe est soit solaire soit lunaire, ce point détermine le changement de la finale de l'article par la lettre solaire qui le suit. Exemple, initialement, 'oiseau' se dit 'tayr', et donc si on veut dire l'oiseau, il faut doubler la première lettre de 'tayr' car 't' est une lettre solaire, ce qui donne 'at tayr', il en va de même pour toutes les autres lettres, la lettre de l'article devant porter une soukoun, et la lettre solaire un chadda, indiquant le redoublement.

Graphie Nom Trans. Valeur (API) Écriture
Rang Isolée Initiale Médiane Finale
- أ, إ, ؤ, ئ
hamza ’ et ‚ ʔ lettre arabe
1 ا ʾalif ā / â lettre arabe
2 ب bāʾ b b lettre arabe
3 ت tāʾ t t lettre arabe
4 ث ṯāʾ ṯ / th θ lettre arabe
5 ج ǧīm j / dj d͡ʒ lettre arabe
6 ح ḥāʾ ħ lettre arabe
7 خ ḫāʾ ẖ / kh x lettre arabe
8 د dāl d d lettre arabe
9 ذ ḏāl ḏ / dh ð lettre arabe
10 ر rāʾ r r lettre arabe
11 ز zāy z z lettre arabe
12 س sīn s s lettre arabe
13 ش šīn š / sh ʃ lettre arabe
14 ص ṣād lettre arabe
15 ض ﺿ ḍād , ðˤ lettre arabe
16 ط ṭāʾ lettre arabe
17 ظ ẓāʾ , ðˁ lettre arabe
18 ع ʿayn ʿ ʕ lettre arabe
19 غ ġayn ġ / gh ɣ lettre arabe
20 ف fāʾ f f lettre arabe
21 ق qāf q / ḳ q lettre arabe
22 ك kāf k k lettre arabe
23 ل lām l l lettre arabe
24 م mīm m m lettre arabe
25 ن nūn n n lettre arabe
26 ه hāʾ h h lettre arabe
27 و wāw w w lettre arabe
28 ي y j lettre arabe

Exercice 1 : reconnaître l'alphabet.

Signes de vocalisation

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Ces signes annexes permettant de noter les voyelles auraient été inventés par Abou al-Aswad al-Douali, grammairien du VIIe siècle. Le modèle est presque clair : il s'agit de lettres de l'alphabet transformées en signes suscrits. C'est au VIIIe siècle qu'est fixée la notation actuelle.

Voyelles simples

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ــَــُــِ

Les voyelles (qui peuvent être brèves ou longues) ne sont généralement pas écrites, sauf parfois dans les textes sacrés et didactiques, auquel cas l’on dit de ces textes qu’ils sont « vocalisés ».

Les brèves sont des diacritiques (dont ـُ [u] provient sûrement de la lettre و [w]) placés sur ou sous la consonne qui les précède dans la syllabe, tandis que les longues sont notées par le diacritique de la brève équivalente suivie d'une consonne de prolongement :

  • ا ʾalif ou ى ʾalif maqṣūra (seulement en fin de mot) pour l'allongement de /a/. Ainsi, ce qui est écrit se lit ā ;
  • ي yāʾ pour celui de /i/ : iy = ī ;
  • و wāw pour celui de /u/ : uw = ū.

Comme aucune syllabe arabe ne commence par une voyelle (contrairement aux apparences ; il y a en effet une consonne à l'initiale d'un prénom comme Ali, en arabe ʿAlī, ou d'un mot comme ʾalif), il n'y a pas de forme indépendante.

Dans le tableau suivant, les voyelles seront présentées seules puis placées pour plus de clarté sur ou sous la lettre د dāl.

Voyelles simples Avec consonne Nom Trans. Valeur
دَ fatḥa a [a]
دِ kasra i [i]
دُ ḍamma u [u]
ﹷا دَا fatḥa ʾalif ā [aː]
ﹷى دَى fatḥa ʾalif maqṣūra ā / aỳ [aː]
ﹻي دِي kasra yāʾ ī / iy [iː]
ﹹو دُو ḍamma wāw ū / uw [uː]

Note : ne pas oublier que le ة tāʾ marbūṭa n’est pas une voyelle mais une consonne /t/ ou /h/ souvent muette mais toujours précédée du son /a/.

Diphtongues ay et aw

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Elles sont simplement notées par la voyelle brève suivie des consonnes y ou w. L'écriture les traite comme ī et ū, c'est-à-dire qu'elle ne les note pas différemment des autres suites voyelle + consonne. De même, on pourrait classer parmi les diphtongues celles débutant par īy et ūw ; ce ne sont cependant que des voyelles suivies d'une consonne. Comme précédemment, les diphtongues sont présentées dans le tableau précédées de d et les lettres ne sont pas liées.

Diphtongues Nom Trans. Valeur
دَي fatḥa yāʾ ay / ai / aï [ai]
دَو fatḥa wāw aw / au [au]

Voyelles casuelles et tanwīn

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ــًــٌــٍ

Lors de la flexion nominale, les noms peuvent recevoir trois désinences différentes, -a, -i, et -u (qu'on transcrira de préférence en les plaçant en exposant : -a, etc). Celles-ci ne sont pas écrites dans un texte non vocalisé, sinon, les signes habituels sont employés. Il est rare qu'on les prononce dans la conversation courante : de fait, n'étant ni écrites ni prononcées d'habitude, ces voyelles flexionnelles ressortissent surtout à l'arabe classique.

Si le mot est indéfini (sans article ni complément du nom), il prend (sauf exceptions) les désinences -an, -in, -un, nommées tanwīn. Celles-ci sont notées par des diacritiques spéciaux qui remplacent la voyelle ainsi que la lettre -n attendue en fin de mot ; selon que le texte est vocalisé ou non, la notation change :

  • tanwīn -an (tanwīn ʾal-fatḥa) :ــًــ ; un ʾalif est placé à la suite du tanwīn, sauf si le mot se termine par ة tāʾ marbūṭa /a(t)/ (suffixe de féminin), ou par une hamza, أ /aʔ/ ou اء, /aːʔ/ ; dans un texte non vocalisé, seul le ʾalif est écrit, si c’est possible, sinon, rien n'indique la présence d'un tanwīn :
    • رَجُلاً raǧulan, « homme (cas direct) » ; non vocalisé : رجلا (noter la ligature lām ʾalif qui, de fait, porte le tanwīn), جِدًّا ǧiddan, « énormément » ; non vocalisé : جدا
    • عَادَةً ʿādatan, « d'habitude » (noter l’utilisation du tāʾ marbūṭa prononcé ici /t/ devant voyelle casuelle) ; non vocalisé : عادة (pas d'ʾalif après ة),
  • tanwīn -in (tanwīn ʾal-kasra) : ــٍــ ; il n’est pas écrit dans les textes non vocalisés :
    • رَجُلٍ raǧulin, « homme (cas indirect) » ; non vocalisé : رجل ;
  • tanwīn -in (tanwīn ʾaḍ-ḍamma) : ــٌــ (il existe une deuxième graphie, ressemblant à « ” » suscrit) ; il n’est pas écrit dans les textes non vocalisés :
    • رَجُلٌ raǧulun, « homme (cas sujet) » : non vocalisé : رجل (le cas sujet et le cas indirect ne se distinguent donc pas).

Dans la pratique, la voyelle et le /n/ des tanwīn ne sont pas prononcés (sauf dans des expressions adverbiales figées en -an, comme شُكْراً šukran, « merci », plus fréquemment écrit شكرا). Ces désinences appartiennent aussi à la langue littéraire de l'arabe classique.

آ

Afin d’éviter la succession de deux ʾalif dans un même mot, on fait usage d'un diacritique nommé madda remplaçant l'un des deux ʾalif et se plaçant sur le restant : آ. Cette rencontre ne se trouve en fait que dans les cas où un ʾalif support d'une hamza précède un [a] long (c'est-à-dire une fatḥa suivie d'un ʾalif), soit ʾā. La madda remplace donc :

  • une éventuelle hamza initiale ;
  • la fatḥa ;
  • l'ʾalif de prolongement.

Ainsi, l’on n'écrit pas أَاخَذَ ʾāḫaḏa, « il a réprimandé » mais آخَذَ ; de même dans un mot : non pas قَرَأَا qaraʾā, « ils ont lu (au duel) », mais قَرَآ.

ʾAlif suscrit

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ــٰ

Certains mots portent phonétiquement la trace d'un ancien ʾalif de prolongement qui n'était pas écrit dans graphie othmanienne, et qui n'a pas été rétabli lors de la stabilisation de l’orthographe ; il est cependant parfois écrit sous une forme suscrite, en remplacement d'une éventuelle fatḥa et de son ʾalif de prolongement ; c’est le cas dans certains démonstratifs :

  • هذا ou هٰذَا hāḏā « ce... -ci » ;
  • هذه ou هٰذِهِ hāḏihi « cette... -ci » ;
  • هٰؤُلاَءِ hāʾulāʾi « ces... -ci (féminin) » ;
  • ذلك ou ذٰلِكَ ḏālika « ce... -là » ;

D'autres mots peuvent être écrits avec le ʾalif suscrit :

  • لكن ou لٰكِن lākin, « mais » ;
  • رحمان ou رَحْمٰن raḥmān, « miséricordieux ».

Le terme le plus célèbre portant un ʾalif suscrit est celui désignant le Dieu unique de l’ʾIslām, nommé « Le Dieu », c'est-à-dire, selon l’étymologie populaire (qui ne résiste cependant pas aux analyses) أَل ʾal (« le / la ») + إِلٰه ʾilāh (« divinité ») ; ce dernier nom commençant par une hamza instable, la forme contractée donne أَللّٰه ʾ Al-lāh, plus communément écrit اللّٰه et transcrit ʾAllāh (il existe d'ailleurs un emplacement en Unicode permettant d'écrire le nom d'ʾAllāh en un seul caractère ; il s'agit de U+FDF2, Ligature Allâh sous sa forme isolée, soit .

Signes de syllabation

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De même que pour les signes de vocalisation, les signes de syllabation ne sont pas obligatoirement écrits. Ils permettent cependant une grande précision et s'utilisent parfois quand le texte n’est pas vocalisé.

ـْـ

Une syllabe arabe peut être ouverte (elle est terminée par une voyelle) ou fermée (par une ou deux consonnes) :

  • ouverte : C[onsonne]V[oyelle] ;
  • fermée : CVC(C) ; la voyelle en question est le plus souvent brève.

Quand la syllabe est fermée, on peut indiquer que la consonne qui la ferme ne porte aucune voyelle en plaçant au-dessus un signe nommé sukūn, de la forme « ° », pour lever tout ambiguïté, surtout quand le texte n’est pas vocalisé : il faut se souvenir qu'un texte standard n'est composé que de suites de consonnes ; ainsi, le mot qalb, « cœur », est écrit qlb. Les sukūn permettent de savoir où ne pas placer une voyelle : qlb (قلب) pourrait en effet être lu /qVlVbV/, mais écrit avec un sukūn sur le l et sur le b, il ne peut être interprété que sous la forme /qVlb/ (quant à savoir quelle est la voyelle /V/, il faut pour cela connaître le mot) ; on écrit donc قلْبْ (sans ligatures : ق‌لْ‌بْ). De fait, dans un texte vocalisé le sukūn ne semble pas nécessaire, puisque le placement des voyelles est sûr : قَلْبْ est quelque peu redondant.

On peut en théorie faire de même pour l'écriture des voyelles longues et des diphtongues, puisque celles-ci sont notées par une voyelle suivie d'une consonne : ainsi mūsīqā, « musique », s'écrit de manière non vocalisée mwsyqā (موسيقى avec un ʾalif maqṣūra en fin de mot) ; pour éviter une lecture /mVwVsVyVqā/, il est possible d'indiquer que w et y ferment leur syllabe respective : موْسيْقى. Le mot, entièrement vocalisé, est écrit مُوْسِيْقَى. De même pour les diphtongues : le mot zawǧ, « mari », peut être écrit simplement zwǧ : زوج, avec sukūn : زوْج, avec sukūn et voyelle : زَوْج.

Dans la pratique, le sukūn n’est pas placé au-dessus des lettres servant à indiquer l'allongement de la voyelle qui précède (et sa présence pourrait conduire à des erreurs de lecture : on a tendance à considérer qu'un sukūn sur un y ou un w indique une diphtongue et non une voyelle longue) : mūsīqā sera plus simplement écrit مُوسِيقَى. De même, il n'est quasiment jamais écrit en fin de mot quand la dernière syllabe est fermée : dans un texte entièrement vocalisé, aucun nom, par exemple, ne pourrait porter en finale un autre diacritique qu'un tanwīn : قلْبْ est donc une graphie impossible. C'est قلْبٌ, par exemple, qu'on devrait avoir même si, dans la pratique, les tanwīn ne sont pas prononcés.

C'est la marche que l’on a suivie dans ce document.

Le sukūn ne doit pas être confondu avec le rond en chef.

ـّـ

Ce signe, dont la forme est une simplification de ‍ش‍ (initiale du mot), sert à faire l'économie d'une consonne géminée, c'est-à-dire quand deux consonnes identiques se suivent : c’est le cas lorsqu'une syllabe fermée terminée par une consonne X précède une autre syllabe débutant par cette consonne X. On place la šadda au-dessus d'une des consonnes, tandis que l'autre n’est pas écrite : ainsi, le mot šadda lui-même est orthographié شَدَّة au lieu de شَدْدَة ; il n'y a donc plus besoin d’utiliser un sukūn.

La šadda devrait se rencontrer dans les cas d'assimilation de la consonne /l/ de l’article devant consonne solaire : ainsi, « la lune » s'écrit أَلْقَمَر ʾal-qamar, tandis que « le soleil » pourrait être noté أَلشَّمْس ʾaš-šams (il est écrit en réalité ʾalššams ; le détail de cette convention graphique est décrit plus bas). En réalité, la šadda est le plus souvent omise dans cette assimilation très fréquente. Les détails de cette question sont traités dans l’article principal (assimilations).

Noter le placement des signes de vocalisation :

  • fatḥa a et ḍamma u sont écrites au-dessus de la šadda tandis que kasra i l'est soit régulièrement sous la consonne qui la porte, soit sous la šadda (depuis quelques années, pour des raisons de simplification typographique) : il ne faut donc pas confondre et  ;
  • les tanwīn -an et -un suivent les mêmes principes (au-dessus de la šadda), mais le tanwīn /in/ ne se place qu'au-dessous de sa lettre (et non sous la šadda).
  • و wāw pour celui de /u/ : uw = ū.