Écrire le songhay (introduction pour locuteurs alphabétisés en français)/Les voyelles
Quelles sont les voyelles utilisées en songhay ?
Les voyelles fondamentales
[modifier | modifier le wikicode]Elles sont au nombre de cinq et s'écrivent simplement : a, e, i, o, u.
Attention, e se prononce comme dans sel, pas comme dans page et u correspond au son écrit ou (ex. fou) en français, ex. bere, cere, ndeŋ, felle, jese, wele; aru, bura, dur, bulbul, dumi, loku, sukar, tur, yumay, zuru.
Les voyelles longues
[modifier | modifier le wikicode]Contrairement au français, le songhay peut différencier des mots par la longueur des voyelles ex. aara, ara ; bana, baana ; bi, bii ; looti, loti ; maana, mana ; futa, fuuta ; gari, gaari ; dumi, duumi ; hiiri, hiri ; waala, wala ; taasa, tasa ; tosi, toosi ; waate, wate ; ne, nee ; gooro, goro ; debe, deebe ; kuru, kuuru. Les voyelles longues du songhay s'écrivent avec le redoublement de la lettre simple : aa, ee, ii, oo, uu.
Les voyelles nasales
[modifier | modifier le wikicode]Les voyelles nasales sont celles qui se prononcent par le nez, comme dans les mots français mon, dans, pain etc.
En songhay ces voyelles s'écrivent avec un tilde (~) : ã, ẽ, ĩ, õ, ũ. Le ã est fréquent ex. hãa, cahã, farhã, sahã ; le õ apparaît notamment dans hõ 'aujourd'hui', sohõ 'maintenant', les autres sont rares, dans les onomatopées essentiellement. Ex. hĩhin 'renifler', dohĩ 'gémir', hũsar (variante de hunsar) 'respirer.
Il existe des voyelles nasales longues. Elles s'écrivent avec des doubles voyelles portant un tilde sur le premier élément. Ex: hãa, hãandi, hẽe, hẽeni, hẽenandi, hẽenante. Elles peuvent aussi provenir de l'ajout de suffixes pour faire de noms : sahãa, kurhãa, farhãa.
Les erreurs les plus fréquentes portant sur les voyelles
[modifier | modifier le wikicode]1. L'utilisation de ou (comme en français) au lieu de u. Il s'agit d'un son unique, qui, selon la norme songhay, s'écrit logiquement avec une lettre unique, ex. burgu, subi, kula, sutura, yululu, zunga. Bien entendu, le u peut être long, et donc redoublé, ex. buuru, duuri, kuubi, suuri, muulu, tuuri, zuu.
2. L'omission des doubles voyelles. En songhay, la longueur permet de distinguer des mots différents, kala 'jusqu'à' et kalaa 'non'. Il faut donc bien écrire les voyelles longues à l'aide d'une double lettre comme dans kalaa. Dans les rares cas où les mots sont prononcés soit avec une voyelle courte, soit avec une voyelle longue, les deux orthographes sont possibles, ex. biti, biiti ; labu, laabu.
3. L'utilisation de an et on (comme en français) au lieu de ã et õ. Il s'agit là encore de sons uniques, et selon la norme songhay, ils s'écrivent donc aussi avec une lettre unique, ex. sohon, tammahan, farhan → sohõ, tammahã, farhã.
4. L'usage de l'accent sur la lettre e. En songhay, e et ee sont toujours prononcés, inutile donc d'ajouter un accent, ex. bere, beeri ; cere, ceeri ; nere, neere ; jere, jeere.
5 L'ajout d'un e final muet pour indiquer la prononciation d'une consonne. Toutes les lettres songhay sont prononcées, y compris la dernière, on écrira donc faham (d'autant plus que les voyelles nasales sont notées par un tilde, pas d'ambiguïté donc).