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Utilisation et entretien du matériel équestre/Selle

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Selle
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Chapitre no 4
Leçon : Utilisation et entretien du matériel équestre
Chap. préc. :Harnais
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Utilisation et entretien du matériel équestre/Selle
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Cheval sellé.

La selle est un objet, en cuir ou synthétique, placé sur le dos d'un cheval et sur lequel le cavalier se place. En fonction de l'équitation pratiquée, les selles sont de formes variées mais adaptées au dos du cheval et au cavalier. Certaines selles sont dites « mixtes » car elles conviennent à plusieurs disciplines. Les centres équestres enseignant plusieurs disciplines parmi le dressage, le saut d'obstacles, le concours complet, les pony games, le horse-ball, sont en général pourvus de ce type de selle. Il est aussi possible de pratiquer l'équitation de loisir (petite randonnée, promenade) avec des selles mixtes. Les cavaliers qui souhaitent évoluer jusqu'à un niveau d'expertise devront consentir à investir dans une selle spécialisée et fabriquée sur mesure.

Structure d'une selle chinoise de la dynastie Ming, période Wanli (1572-1620), bois laqué.
Selle nue.

La forme de la selle est induite par une armature rigide, le plus souvent en bois ou en fibre de verre, appelé « arçon ». Autour de cette armature sont agencées différentes pièces généralement en cuir, parfois en matière synthétique.

Le « pommeau » est la partie avant de l'arçon de la selle, sous laquelle le garrot doit pouvoir s'articuler librement. On dit que la selle doit être « bien dégarrotée » dans le cas où elle doit dégager le garrot saillant mais non dégarrotée dans le cas d'un garrot noyé. Le garrot est une partie très sensible du corps du cheval. La moindre gêne à ce niveau peut affecter la motricité entière de l'animal. La forme du pommeau est donc primordiale dans le choix d'une selle.

Le « siège » est la partie où l’on s'assoit ; le « troussequin » est la partie arrière de la selle. Les « quartiers » sont de larges pièces généralement souples dont la fonction est de protéger la jambe des boucles de la sangle sur les côtés de la selle.

Les « couteaux d'étrivières » sont des parties métalliques très solides sur lesquelles coulissent les étrivières, au bout desquelles se trouvent les étriers. Quand ils sont dits « de sécurité », ils disposent d'une charnière mobile à l'arrière. Cette charnière libère l'étrivière lorsque celle-ci est entrainée vers l'arrière lors de la chute du cavalier. Les « contre-sanglons » sont les pièces de cuir qui permettent d'arrimer la sangle.

Selle vue par en dessous.

Les « faux quartiers », dans le cas d'une selle dite « anglaise », sont disposés pour protéger le cheval des boucles de la sangle et pour fixer les taquets. Les « taquets » sont des pièces semi rigides fixées sur les faux quartiers. Ils servent à maintenir les jambes du cavalier en place. Des taquets peuvent se trouver à l'avant des quartiers, à l'arrière, à l'avant et à l'arrière de la selle suivant les spécificités de celle-ci. Certaines selles n'ont pas de taquets. Une selle est dite « selle équipée » lorsqu'elle est pourvue des étrivières, des étriers et d'une sangle. Une selle qui n'a pas ces éléments est dite « selle nue ».

La surface extérieure d'une selle est généralement du cuir. Il existe également des selles en matière synthétique. Leur entretien est facile mais leur durée de vie est moindre, soit, pour les modèles les plus haut de gamme, une petite dizaine d'années. Leur faible coût par rapport aux selles en cuir les rend particulièrement indiquées pour les cavaliers montant de manière peu intensive, ou pour des jeunes en pleine croissance ayant besoin d'une selle technique et bon marché. Ces selles s'adaptent au dos du cheval grâce à un jeu d'arcades ouvrant plus ou moins le pommeau pour y loger le garrot du cheval. De plus, des accès faciles à des logements vides permettent de modifier l'assise sans toucher à la matelassure initiale, souvent composée d'air sous pression.

Choix de la selle

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Non seulement la selle doit convenir au cavalier, mais en plus elle doit s’adapter parfaitement au dos du cheval. Il existe aussi dans le commerce des selles « mixtes », qui conviendront à plus d'une discipline à la fois, habituellement le dressage et l'obstacle.

Pour le cheval

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Les points importants sont la taille du garrot, la largeur de la colonne vertébrale et la conformation de l’épaule.

Il faut mesurer la hauteur et la largeur du garrot pour déterminer la taille de l’arçon (au niveau du pommeau). Un arçon trop large et trop plat va entrer en contact avec le haut de la colonne vertébrale et engendrer des coupures ou des blessures au cheval qui peuvent apparaitre par des poils blancs. Un arçon trop étroit et trop haut va au contraire entrainer des pressions sur les côtés du garrot avec, à la longue, une nécrose de la peau souvent accompagnée d’une fonte musculaire. La pression commence toujours par une zone plus ou moins grande de peau avec les poils qui tombent ou deviennent blancs.

Un arçon trop large et plat est facile à détecter, on doit pouvoir passer facilement trois ou quatre doigts entre le haut du garrot du cheval et la selle et deux ou trois doigts sur les côtés pour un selle correctement positionnée et avec un cavalier. Un arçon trop étroit et trop haut est plus difficile à remarquer, lors de l’essai de la selle il faut bien regarder les points de contact avec la peau de sa monture. D’où la nécessité de se faire conseiller par un spécialiste.

L’espace entre les deux panneaux (matelassures au contact du cheval, placées sous l'arçon) de la selle doit permettre le passage de la colonne vertébrale. Attention à bien regarder que même sous le siège il n’y ait pas de point de contact entre le haut de la colonne et le cuir entre les deux panneaux, même avec un cavalier en selle. Les deux panneaux doivent être suffisamment espacés pour s’appuyer sur les muscles dorsaux sans pour autant « pincer » la colonne vertébrale sur les côtés. De plus il est important que le poids du cavalier se répartisse harmonieusement sur toute la longueur de la matelassure. Les panneaux sont traditionnellement rembourrés avec de la laine et de nos jours, on utilise plutôt de la mousse.

Espace pour l'épaule

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Une selle qui a la bonne matelassure et le bon arçon n’est pas forcément adaptée. Selon la conformation de l’épaule il est possible que son mouvement se trouve entravée par un quartier avec un appui qui viendrait trop en avant, indépendamment du type de selle choisie. Pour faire son choix, il faut voir la selle sur le dos du cheval et regarder le mouvement de l’épaule. Certaines selles sont pensées de manière à être un peu plus en avant ou un peu plus en arrière de l’épaule, indépendamment du positionnement de la selle sur le dos du cheval. Une selle « trop en avant » ne peut pas être simplement reculée. Si le cavalier est aussi trop en arrière, cela devient inconfortable autant pour lui que pour sa monture.

Pour le cavalier

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Il faut tenir compte de la conformation des fesses et des jambes et de la droiture (elle permet de mieux serrer le cheval avec ses jambes et d’avoir un bon dos).

Il existe plusieurs tailles de siège allant de Modèle:Unité/2, tous les 0,5 pouce. 14 correspond à un enfant et 18,5 au maximum d'un adulte. La plupart des adultes ont besoin d’une selle entre 17 et 18 pouces. Le choix se fait non seulement par rapport à la taille, par exemple une personne portant des vêtements taille 40 devrait s’orienter vers une taille 17 pouces, mais en plus, il faut prendre en compte l’impression. Certains cavaliers préfèrent se sentir très maintenus dans la selle tandis que d’autres préféreront avoir plus de place. Ce qui peut déterminer le choix pour une taille plus petite ou au contraire une taille plus grande.

Certaines selles proposent le choix de plusieurs tailles de quartier. En général, petit, moyen et grand. Il est important que le cavalier ait la place pour positionner son genou confortablement, de plus un quartier trop court aura tendance à se prendre dans le haut de la botte, gênant les actions de jambe. Sauf les personnes très grandes ou très petites, presque tout le monde arrive à s’adapter à un quartier de taille moyenne.

Tout ces points remplis, il n’est pas pour autant certain que la selle convienne. Il faut en outre tenir compte du « point d’équilibre » . Le siège doit être à plat, c’est-à-dire parallèle au sol lorsque la selle est parfaitement positionnée sur le cheval. Pour avoir une selle en équilibre il faut avoir une hauteur de matelassure correspondant à la conformation du dos du cheval. Certains étant cambrés, d’autres ayant un dos plat, les postérieurs peuvent être plus haut ou au contraires plus bas que les antérieurs. Là encore pas de mesure possible, il faut regarder la selle sur le dos du cheval. Si la selle est en équilibre, le cavalier sera assis au milieu de la selle. Avec des coussins trop plats, le cavalier sera trop en arrière et aura tendance à se cambrer en selle et à prendre appuis sur le pubis (assiette sur l'enfourchure). Avec des coussins trop hauts, le cavalier sera trop en avant et aura tendance à s'asseoir sur le gras des fesses (assiette de chaise).

Une selle mal adaptée au cavalier occasionne fatigue et des difficultés à avoir des aides harmonieuses, de même un cheval qui souffre à cause d’une selle mal adaptée risque de se défendre, que ce soit en se cabrant, en refusant d’avancer ou même en tentant de désarçonner son cavalier.

Selle sans arçon

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Selle western sans arçon.

Il existe aussi des selles sans arçon (photo ci-contre) qui peuvent être utilisées pour toutes les disciplines, et notamment le dressage, la randonnée équestre ou l'équitation western. Ces selles ont l'avantage d'épouser parfaitement l'anatomie du cheval et d'accompagner ses mouvements grâce à leur souplesse. Elles permettent également de ressentir au maximum les mouvements du cheval. Au niveau des inconvénients, ces selles sont plus coûteuses que les selles ordinaires et doivent impérativement être utilisées avec un tapis amortisseur des plus efficaces pour ne pas écraser la colonne du cheval lors des longues randonnées.

Une selle sans arçon n’est pas forcément plus confortable pour le cheval et le cavalier qu'une selle avec arçon. Pour les chevaux avec une colonne vertébrale noyée et peu de garrot, une selle sans arçon est parfois mieux adaptée à leur conformation, car elles sont plus « proches » du cheval sans pour autant appuyer sur la tête des vertèbres. Les selles avec arçon ont tendance à tourner même trop sanglées, la matelassure passe par dessus la colonne vertébrale et le garrot seul ne suffit pas à retenir la selle.

Pour un cheval à garrot et colonne vertébrale saillants, il faut aménager une gouttière de manière à ce que la selle ne s'appuie pas trop sur la tête des vertèbres. Il faut alors mettre un tapis adapté avec un espace suffisamment haut et large pour les vertèbres. Souvent, cela crée une surépaisseur qui donne l'impression d’être loin au-dessus de son cheval. Un tapis ou compensateur qui glisse ou qui est mal adapté peut irriter les vertèbres et être la source de grandes souffrances pour sa monture.

Un bon entretien est une garantie pour la longévité de la selle. Pour une selle neuve : le cuir, matériau naturellement fibreux et poreux, doit être nourri plusieurs fois avant sa première utilisation afin d'acquérir souplesse et confort. On utilisera pour cela de la graisse blonde. On peut également utiliser de l'huile de pied de bœuf mais malgré son efficacité, cette dernière a tendance à « manger » les coutures. Il faudra donc ne l’utiliser que pour assouplir un cuir particulièrement raide. Huiles et graisses sont appliquées à l'aide d'un pinceau souple et propre. Certains selliers huilent les selles une ou deux fois avant de les livrer à leur propriétaire. À noter que la couleur « havane » (brun clair) peut foncer de plusieurs tons après absorption de l'huile ou de graisse.

Entretien courant : l'idéal est de passer une éponge enduite de savon glycériné après chaque utilisation. Ce savon nettoie le cuir tout en le nourrissant. Un cuir non entretenu, quelle que soit sa qualité, devient sec et se craquèle. Après la pluie : il est conseillé de laisser sécher la selle loin d'une source de forte chaleur. En effet la température de séchage doit être tempérée afin d’éviter un dessèchement trop rapide. Une fois la selle sèche, une huile (de pied de bœuf ou végétale) est appliquée et elle est mise à sécher de nouveau.

Le graissage a aussi la fonction de protéger la selle des projections de sable, des frottements importants et évite une pénétration trop forte de la pluie. Il est nécessaire d'entretenir aussi le dessous de la selle. C'est-à-dire les panneaux qui posent sur le dos du cheval et se tassent avec le temps, sans quoi, il n'y aura plus suffisamment d'épaisseur entre l'arçon et le dos du cheval. Les selles rembourrées en laine sont beaucoup plus facile à l'entretien. Il faut faire rembourrer sa selle une fois par an, minimum. En fonction de sa fréquence d'utilisation, les panneaux se tasseront plus ou moins vite.

Il existe différents modèles de selles qui dépendent de l’utilisation du cheval et/ou du pays d'origine.

Selle de dressage.

Comme les cavaliers de dressage chaussent long, avec une longueur d'étrivière importante pour mieux encadrer le cheval avec les jambes, les quartiers de ces selles descendent bas, afin que le haut de la botte n'accroche pas le bas du quartier de la selle. Afin de maintenir la position idéale du cavalier, les sièges sont creux et les quartiers possèdent d’importants taquets avant. Ces taquets peuvent être appelés « bananes » lorsqu’ils descendent sur toute la longueur avant du quartier. Ces selles ne possèdent souvent pas de taquets à l'arrière afin de faciliter le recul de la jambe qui peut ainsi être utilisée pour demander certaines figures de dressage.

Elles sont conçues pour coller au cheval afin de permettre au cavalier de ressentir les moindres mouvements de son cheval. Ces selles disposent d'une sangle spéciale, très courte. En effet, les boucles de la sangle ont tendance à créer des surépaisseurs sous les quartiers. Pour conserver un contact optimal entre la jambe du cavalier et le flanc du cheval, les sanglons sont rallongés et la sangle raccourcie afin que le point de sanglage se situe en dessous du quartier de la selle.

Selle de saut d'obstacles.

La forme générale de cette selle est un compromis afin de permettre au cavalier d’être près du corps du cheval pour optimiser les sensations, et d'amortir les chocs à la réception d'un saut grâce à d'épaisses matelassures. Les quartiers sont généralement plus allongés vers l'avant afin que le genou du cavalier en suspension puisse s'y poser. Elle peut être dotée de taquets à l'avant et à l'arrière afin de limiter les mouvements de jambes. Le siège peut être de presque plat (pour favoriser la liberté de mouvements) à demi-creux (pour permettre meilleure fixité de position) en fonction du style de chaque cavalier.

Étriers

En équitation, on appelle étrier chacun des deux anneaux métalliques, suspendus de chaque côté de la selle, où le cavalier vient glisser ses pieds pour prendre appui. L'étrier comporte un œil pour passer l'étrivière — la courroie en cuir qui le relie à la selle — et une base plate appelée plancher, où repose la semelle du cavalier. Les étriers peuvent être fabriqués en acier inoxydable, en carbone ou en aluminium. Ils permettent de se mettre en selle plus facilement et aussi de garder un bon équilibre une fois à cheval. Plusieurs types de semelles anti-dérapantes peuvent venir recouvrir le plancher pour éviter au pied de glisser. un etrier est la ou on mets les pieds quand on est sur une selle. La selle d'amazone ne comporte qu'un seul étrier.

Différents types d'étriers, dont un grand étrier espagnol en argent

Pour certains chercheurs, l’étrier serait une invention chinoise, alors que pour d’autres, il viendrait des peuples nomades d’Asie centrale et (ou) de Sibérie. S’il était difficile de trancher jusqu’à dernièrement entre ces deux hypothèses, des fouilles récentes font plutôt pencher vers l’origine nomade.

Avant la découverte de l'étrier, les combattants à cheval emploient surtout comme projectiles des javelines, dont la vitesse s'ajoute simplement à celle du cheval. Toutefois, l’introduction de l'étrier va révolutionner complètement l'art de la guerre. En apportant une meilleure stabilité, l'étrier va en effet permettre aux archers montés de se dresser pour amortir les mouvements gênants de leur monture et ainsi de viser avec une plus grande précision. L'utilisation de l'étrier va aussi permettre aux cavaliers d’utiliser plus efficacement les lances, dont la force d'impact ne dépendra plus seulement de l'énergie cinétique procurée par la course du cheval, mais aussi de la force que les combattants pourront apporter sans risquer d’être désarçonnés. L'étrier sera donc un élément essentiel, voire décisif, à la formation de la chevalerie médiévale.

Types d'étriers

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Etriers Western
Martingale et étriers compensés.

Il existe différents types d'étriers convenant à différentes utilisations :

  • Étriers droits ou « classiques » : ils possèdent deux branches symétriques, d’un seul tenant et fixes. Idéals pour débuter, ils sont généralement les plus vendus.
  • Étriers compensés : ils possèdent deux branches asymétriques (l'une est plus courte) et leur œil est décalé vers le cheval. Ils permettent une meilleure adhérence de la jambe du cavalier.
  • Étriers articulés : ils sont utilisés en saut d'obstacles, car ils donnent une plus grande mobilité à la cheville. Ils suivent les mouvements du pied du cavalier quel que soit l'angle et lui permettent de se libérer plus facilement en cas de chute.
  • Étriers de sécurité : ils s'ouvrent en cas de chute du cavalier pour libérer ses pieds et lui éviter d’être traîné par sa monture. Ainsi est l'étrier de la monte en amazone.
  • Étriers camarguais : ils possèdent une très large semelle permettant de poser le pied bien à plat pour plus de confort. Une armature à l'avant permet de protéger le pied des chocs éventuels.
  • Étriers Western.
Cheval avec une martingale à anneaux.

Les enrênements sont des moyens mécaniques qui agissent sur l'attitude du cheval. Ils ne substituent pas aux aides du cavalier, mais peuvent les compléter. Leur fonction peut être de stabiliser le cheval dans une attitude pratique, ou de faciliter le travail gymnastique. Quel que soit l'enrênement employé, son effet ne peut être positif que si l’impulsion est maintenue. L'effet d'un enrênement peut aussi être néfaste malgré une impulsion maintenue, notamment dans le cas des rênes allemandes.

Il est important d’avoir des notions en biomécanique du cheval : les enrênements nécessitent une formation du cavalier et des précautions d’emploi. Presque tous interviennent principalement sur l'orientation de l'encolure et l'angle de fermeture tête/encolure. Ils servent de limite supérieure : lorsque l'attitude du cheval se modifie et dépasse une certaine limite, alors, l'enrênement agit. Dans le cas d'une bonne utilisation, le cheval cède, l'enrênement se détend (sauf dans le cas de rênes fixes où il est, alors, "posé" dessus), son action n'est que ponctuelle. Certains enrênements peuvent être utilisés dans le travail monté, d'autres dans le travail à pied.

Les différents enrênements

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Enrênements à utiliser uniquement en longe

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Les élastiques

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Il s'agit de deux élastiques en caoutchouc qui s'attachent, soit latéralement au surfaix du cheval, soit entre ses antérieurs, et qui se fixent aux anneaux du mors. Ils permettent de muscler le dos du cheval et de le "placer". Il ne faut pas les attacher trop courts car c’est le cheval qui doit les tendre en se "posant" sur le mors. L'élastique extérieur doit être légèrement plus long que l'élastique intérieur.

Les rênes fixes

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Cet enrênement fonctionne exactement comme les élastiques. Ce sont deux rênes en cuir attachées latéralement au surfaix du cheval. Le cheval doit les tendre en se portant en avant. Cet enrênement est principalement utilisé dans les cirques.

Cet enrênement s'attache sous le ventre du cheval, passe par une poulie fixée sur la têtière du filet, avant de s'attacher aux annaux du mors. Il permet de consolider ou de reconsolider les muscles du dos du cheval, principalement. Il a pour effet d'orienter l'encolure du cheval vers le bas, et de l'étirer loin devant. Le chambon est un enrênement qui tire sur la bouche du cheval. En effet, lorsque le cheval cède en baissant la tête, l'enrênement se détend. C'est pour cela que le chambon doit être utilisé au pas et trot, lors de séances courtes, car il apprend au cheval à "se mettre sur les épaules" et à tirer vers le bas.

Enrênements à utiliser uniquement en selle

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Une martingale fixe
Une martingale à anneaux

Une martingale est un enrênement sous forme d'une sorte de courroie, généralement en cuir, fixée par un bout à la sangle sous le ventre du cheval, et par l'autre bout, qui se divise en deux, soit :

  • à la muserolle pour la martingale fixe,
  • à chaque rêne pour la martingale à anneaux.

Cet enrênement sert à empêcher le cheval de lever la tête trop haut. La martingale fixe est plus "dure". La martingale à anneaux peut utiliser le principe d'effet levier pour contraindre le cheval à baisser la tête, mais (ajustée plus longue) elle est plus couramment utilisée pour limiter les défenses de bouche du cheval vers le haut. La martingale à anneaux est autorisée lors des concours de saut d'obstacles (CSO). La martingale fixe est parfois autorisée dans certaines compétitions de saut d'obstacles en fonction des règlements internes des nations.

Enrênements pouvant être utilisés en longe et en selle

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Les enrênements qui vont suivre demandent une équitation très fine de la part du cavalier. Ce dernier doit être capable d’agir de façon distincte sur les rênes de filet et celles de l'enrênement. Ces enrênements doivent être utilisés de façon ponctuelle : dès que le cavalier obtient ce qu’il veut il doit cesser de l’utiliser, et doit reprendre le travail sur les rênes de filet uniquement.

Cet enrênement est constitué d'une lanière en cuir qui s'attache sous le ventre du cheval. Ensuite, au niveau du poitrail, cette lanière se termine par un anneau où partent deux ficelles. Ces deux ficelles coulissent dans des anneaux, situés de part et d’autre d'une têtière rajoutée au filet, passent dans les anneaux du mors, et reviennent se fixer sur l'anneau au niveau du poitrail. Le gogue fixe permet de maintenir la tête du cheval en place. Il provoque l'abaissement de l'encolure et permet de muscler le dos du cheval. Il n’est pas conseillé pas les maîtres équestres, ou alors utilisez ce système de gogue de manière à ce que le cheval puisse relever sa tête, sinon il travaillerait sous la contrainte, ce qui pourrait être un obstacle dans l'avancée du travail du cheval.

Le gogue commandé

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Le gogue commandé est un enrênement dit "mobile". De plus, il s'agit d'une version "améliorée" du gogue fixe. En effet, plutôt que les lanières reviennent s'attacher au niveau du poitrail, elles sont tenues par le cavalier. Donc, le cavalier peut contrôler l'action du gogue et céder dès que le cheval est en place.

Les rênes allemandes (ou coulissantes)

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Il s'agit de deux rênes en toile ou en cuir qui, après avoir coulissé dans les anneaux du mors, s'attachent soit à la sangle (entre les antérieurs, ou sous le ventre), soit sur les côtés (sous les quartiers de la selle ou sur les côtés du surfaix). Elles permettent de placer le cheval en lui fléchissant la nuque. Ainsi, lorsque le cheval tente de relever la tête ou d'étendre son encolure, il est alors sévèrement puni au niveau de la bouche. Cependant, les rênes allemandes (ou coulissantes) peuvent être attachées à différents endroits, ainsi elles auront des actions différentes : Attachées sous le ventre, l'action sera plus dure et plus sévère, car le cheval est placé dans une position très basse. Attachées sur les côtés, le cheval sera dans une position un peu plus haute que la précédente.