Utilisation et entretien du matériel équestre/Rênes et œillères

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Rênes et œillères
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Chapitre no 6
Leçon : Utilisation et entretien du matériel équestre
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Rênes attachées à un mors western.

Les rênes sont une pièce de harnachement des équidés, consistant en de longues lanières souples en cuir. Elles sont toujours attachées au mors (ou autre, type hackamore), et généralement tenues en main par l'homme, que celui-ci soit en selle, à pied ou dans un attelage, pour contrôler les équidés. Elles permettent notamment d'influencer sur la direction et la vitesse de l'animal. Dans différentes cultures, les rênes ont inspiré des expressions populaires désignant le contrôle exercé par l'homme.

Étymologie et histoire[modifier | modifier le wikicode]

Le mot français « rêne » est issu du latin populaire retina, lui-même une forme de retinere, signifiant « retenir ». Il figure pour la première fois au XIIe siècle sous la forme resne, pour désigner une « courroie de la bride du cheval ».

Description[modifier | modifier le wikicode]

Les rênes sont de longues lanières en cuir souple. En équitation, elles sont attachées au mors (ou autre, type hackamore) et tenues en main par l'homme, mais il existe des variantes particulières pour le dressage, l'attelage et le travail à pied.

  • Longues rênes : Destinées au travail à pied, ce sont comme le nom l'indique des rênes plus longues. L'homme se place alors à pied derrière le cheval, et tient les longues rênes en main. Elles sont destinées à éduquer le cheval pour l'attelage ou la selle.
  • Rênes fixes : Destinées au travail de dressage du cheval. Elles ne sont pas tenues en main par un cavalier, mais fixées à la sangle ou au surfaix du cheval, sous les quartiers de la selle, l'autre bout étant attaché au mors comme d'habitude. Elles permettent de placer le cheval lors de son dressage.
  • Rênes allemandes ou rênes coulissantes : beaucoup plus longues que des rênes normales, elles partent de la sangle du cheval, passent dans les anneaux du mors et reviennent dans la main du cavalier. Ces rênes peuvent coulisser dans les anneaux du mors.

Guides[modifier | modifier le wikicode]

Guides d'attelage.

En attelage, les rênes sont nommées des guides. Elles ont la même fonction qu'en équitation, et sont le seul point de contact entre le meneur et ses chevaux. Dans le cas d'attelages à quatre, six voire plus, le meneur peut avoir un très grand nombre de guides entre les mains.

Utilisation[modifier | modifier le wikicode]

Tenue des rênes à une main en amazone.

Les rênes ont pour principales fonctions d’agir sur la direction prise par le cheval (mais contrairement à une opinion populaire, elles ne suffisent pas à le faire tourner, le cheval agissant sur sa direction avec ses membres antérieurs et non son encolure), de le faire ralentir et de lui demander d'exécuter des figures. Les actions que le cavalier peut effectuer avec ses rênes sont nommées des « effets de rênes ». Les plus couramment enseignés sont la rêne d’ouverture et la rêne d’appui.

Les deux manières les plus fréquentes pour tenir les rênes en selle sont « à pleine main » (la rêne sort sous l'auriculaire), ou entre l'auriculaire et l'annulaire. Dans tous les cas, elles passent aussi entre le pouce et l'index. La longueur des rênes et surtout la tension exercée par la main du cavalier influencent le placer et l'amplitude des foulées, une forte tension et des rênes courtes sont désagréables pour l'animal.

Culture populaire[modifier | modifier le wikicode]

« Tenir les rênes » signifie contrôler quelque chose. Par analogie avec le cavalier qui contrôle les mouvements de sa monture grâce aux rênes, « prendre les rênes » de quelque chose signifie prendre le pouvoir sur cette chose. Au contraire, « lâcher les rênes » désigne l'abandon du contrôle obtenu, le rendu de la liberté d'action et de décision.

Œillères[modifier | modifier le wikicode]

Cob normand portant des œillères, sur la route du Poisson 2012.

Les œillères sont des pièces de cuir ou de plastique faisant partie du harnachement du cheval. Attachées au montant de la bride, elles vont par deux et recouvrent une partie des yeux ou du champ de vision de l'animal, en l'empêchant ainsi de voir derrière lui et, parfois aussi, sur les côtés. Elles sont essentiellement utilisées pour la traction hippomobile en attelage de loisir et de compétition, et en course de plat et de trot attelé. Les œillères australiennes, spécifiques aux courses de plat, consistent en une peau de mouton ajoutée au montant de la bride.

Étymologie et histoire[modifier | modifier le wikicode]

Le mot est d’abord attesté à la fin du XIIe siècle chez Chrétien de Troyes, dans le sens d'« ouverture sur le devant du heaume pour les yeux ». Le sens « pièce de cuir attachée au montant de la bride et empêchant le cheval qui les porte de voir sur le côté » remonte lui à 1611. Grâce à ses yeux placés sur les côtés, le cheval possède un champ de vision très large lui permettant, dans la nature, de voir un prédateur arriver de loin, même derrière lui. À l'état domestique, cette particularité devient un handicap pour les utilisateurs de chevaux nerveux ou peureux dans des environnements stressants, comme les villes bruyantes, les champs de bataille, et plus récemment les champs de course.

Description et utilisation[modifier | modifier le wikicode]

Cheval Haflinger attelé portant des œillères, vu de dos.

Les œillères sont des pièces généralement carrées, faites de cuir ou de plastique moulé, qui sont placées de part et d’autre des yeux du cheval, fixées à la bride ou sur un capuchon synthétique. Les œillères ayant un petit trou (type judas) pour permettre à l'animal d’avoir une vision restreinte vers l'arrière sont connues sous le nom de « visières ». En course hippique, les œillères sont ordinairement attachées à un capuchon synthétique placé sous la bride.

Tous les chevaux ne supportent pas les œillères, certains devenant très nerveux s'ils ne peuvent pas voir leur environnement. La plupart des utilisateurs d’œillères estiment qu’elles permettent de conserver l'attention du cheval sur ce qui se passe en face de lui, à son meneur et à sa course, plutôt qu'aux sources de distraction comme les foules ou les autres concurrents d'une course hippique.

En attelage de loisir ou de compétition[modifier | modifier le wikicode]

Les œillères sont principalement utilisées en attelage, avec la bride d'attelage, bien que celle-ci n'en comporte pas toujours. En effet, en attelage à un cheval, elles ne sont pas obligatoires. Elles le deviennent dès que l'attelage est multiple. Elles revêtent alors plusieurs fonctions :

  • Empêcher le cheval de voir ce qui se passe derrière et à côté de lui, et ainsi augmenter sa concentration et son écoute. Les chevaux d'attelage peuvent être effrayés dans les rues bondées d'une ville par exemple.
  • Protéger les yeux du cheval de la mèche du fouet, en particulier si le meneur est inexpérimenté.
  • Protéger les yeux du cheval du frottement avec les guides et les autres pièces d'attelage. Les chevaux qui se trouvent côte à côte en paire peuvent en effet se blesser avec les pièces d'attelage du type anneau en se frottant entre eux. Les timoniers (chevaux attelés devant le véhicule) peuvent se blesser les yeux avec les guides qui rejoignent le mors du cheval de volée (attelé en tête). Les guides du cheval de volée passent en effet dans la panurge, un petit anneau de la bride du timonier, situé à hauteur de ses yeux.

En sport hippique[modifier | modifier le wikicode]

Œillères australiennes sur un cheval de course de plat.
Cheval de trot attelé portant des œillères carrées pivotantes

En sport hippique, les œillères peuvent être employées sur des chevaux de course distraits par les autres concurrents, peureux, ou qui remuent trop la tête. Les œillères australiennes n'ont pas la même forme que celles employées en attelage, puisqu'elles consistent en une peau de mouton (ou une épaisseur de mousse) ajoutée au montant de la bride, empêchant l'animal de voir derrière lui, mais pas sur les côtés. Il existe, pour le trot attelé tout particulièrement, des œillères mobiles que le driver peut à volonté ouvrir ou fermer.

Culture populaire[modifier | modifier le wikicode]

Du fait de leur fonction empêchant le cheval de voir sur les côtés et derrière lui, l’expression « avoir des œillères » désigne une personne qui refuse de voir certaines choses ou qui est bornée, volontairement ou par étroitesse d'esprit.