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Utilisateur:Regards sur sciences/COMMENT LIRE ? OÙ SE DOCUMENTER ?

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L'exercice de la dissertation consiste à formuler un problème, pour le résoudre au terme d'un raisonnement. Mais l'étudiant ne peut répondre à la question posée ni même la comprendre s'il n'a au préalable réuni les connaissances nécessaires : idées générales sur le sujet ou la période, exemples concrets permettant d'illustrer son propos. Elle ne peuvent être acquises que par la lecture. A toutes les étapes de sa formation celle-ci est pour l'étudiant une nécessité impérative. Quelle que soit la qualité d'un enseignement oral il ne peut être qu'une incitation ou une introduction à la lecture personnelle.

La lecture ne doit être ni improvisée ni hâtive, mais attentive et soutenue. L'étudiant doit se donner les moyens de garder en mémoire l'essentiel du contenu d'un ouvrage. Dans un premier temps, il fixera les repères propres à faciliter cette mémorisation. Il commencera par consulter la table des matières et en comprendre l'organisation. Il devra lire avec un crayon à la main, voire avec plusieurs crayons de couleurs différentes. Il n'hésitera pas à souligner ou à cocher en marge (si du moins l'ouvrage lui appartient et si c'est l'exemplaire de travail d'un manuel courant) les phrases ou les passages importants. Puis il regroupera et résumera ces éléments sur une fiche. Toute lecture, serait-ce celle d'un article de revue, appelle une telle fiche. Aucune lecture ne doit rester sans trace visible.

Qu'est-ce qu'une fiche ?

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C'est la ou les feuilles sur lesquelles le contenu d'un ouvrage est synthétisé. La forme matérielle de ces feuilles, cartonnées ou non, de format 21 x 29,7 cm (dit "A4") ou plus petit, importe peu. Certains lecteurs préfèrent des feuilles séparées, d'autres se servent de cahiers d'écolier. Mais il est souhaitable qu'elles soient d'un format uniforme facilitant leur groupement en fonction d'un thème, d'un auteur ou d'une période, car il peut arriver qu'on doive les reclasser. L'utilisation d'un ordinateur pourra permettre plus commodément de retoucher ou réorganiser de telles fiches. Leur titre sera clairement et lisiblement indiqué. On ménagera de larges marges permettant d'insérer des compléments.

Plusieurs feuilles sont souvent nécessaires pour résumer un livre. Leur nombre est directement tributaire de l'importance de l'ouvrage, importance concrète, mais surtout importance intellectuelle. Une lecture ne doit jamais conduire à une accumulation démesurée de notes : il ne s'agit pas pour l'étudiant de recopier un ouvrage, mais de le résumer, ce qui souvent consiste déjà à choisir. La fiche ne doit pas remplacer l'ouvrage et se substituer à la mémoire; elle doit au contraire la soutenir, amorcer et accompagner le processus de mémorisation et de compréhension.

Une fiche forme un tout. L'étudiant ne doit pas glaner au hasard dans un livre des idées ou des anecdotes; il doit suivre le raisonnement qui conduit à la formulation de l'idée ou au choix de l'exemple. Plusieurs années plus tard, la lecture de la fiche doit permettre de retrouver l'enchaînement des idées, de rétablir le discours de l'auteur, et même de remettre en mémoire tout ce qui n'a pas été transcrit.

Aussi la rédaction doit-elle être soignée; il faut en bannir les figures de styles, les coordinations redondantes et les adjectivations inutiles. Mais l'expression doit être suffisamment étoffée pour ne pas réduire ou trahir la pensée de l'auteur. La phrase doit posséder une suffisante ampleur lexicale et syntaxique. On sera attentif à sa correction grammaticale; comme à sa cohérence sémantique. Un style télégraphique, qui deviendrait incompréhensible lors d'une lecture ultérieure, est dangereux.

Comment présenter une fiche ?

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En tête sont reportés avec exactitude le nom de l'auteur, de préférence en lettres capitales, plus lisibles, son prénom ou du moins l'initiale de celui-ci, le titre de l'ouvrage, souligné, éventuellement son sous-titre, particulièrement significatif dans les livres en langue anglaise, mais éclairant dans presque tous les cas. Si des indications sont données sur l'auteur (profession, titres, autres publications, nationalité, etc.), par exemple sur la jaquette de l'ouvrage il sera souvent intéressant de les noter. Avec un peu d'expérience on s'apercevra aussi que le nom de la maison d'édition, la nature de la collection dans laquelle figure l'ouvrage, apportent des indications essentielles sur son contenu, son esprit, son orientation. La date d'édition (celle de la première en cas de réédition) permet de situer le contexte des problématiques du livre et l'état des connaissances à la date où il a été écrit. Sauf naturellement dans le cas de publications posthumes ou tardives. L'indication du nombre des pages aidera à évaluer l'ampleur physique de l'oeuvre (aspect non négligeable !). Les articles de revue seront l'objet d'un repérage tout aussi vigilant. Il n'y manquera naturellement pas le nom exact du périodique, l'indication de l'année, du numéro, du tome, du volume, des pages et de tous les éléments permettant, en cas de besoin, de retrouver l'article en question.

Que doit on inscrire sur une fiche ?

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L'étudiant doit ensuite résumer l'ouvrage. Il ne sera peut-être pas inutile de commencer par recopier ou photocopier la table des matières. Puis on avancera dans sa mise en notes en suivant rigoureusement le plan, chapitre après chapitre, subdivision après subdivision. Sans pour autant servilement démarquer chaque détour du cheminement de l'auteur: sans doute peut-on résumer des passages particulièrement denses paragraphe par paragraphe, mais en général il faut attendre d'avoir lu plusieurs pages (correspondant à un moment du raisonnement) avant de reprendre la plume, car il faut laisser l'analyse se déployer pour en saisir la démarche et en percevoir clairement les résultats. On doit veiller à ce que le résumé soit toujours synthétique et épouse le raisonnement de l'auteur. Aucune idée importante ne doit être escamotée, trahie ou édulcolorée.

Dans la marge, à chaque élément du résumé, doit correspondre la référence aux pages correspondantes de l'ouvrage.

La fiche peut éventuellement retranscrire des citations dont l'exactitude littérale sera soigneusement vérifiée. On ne manquera pas de repérer et de noter les termes spécifiques et significatifs de l'ouvrage, soit que l'auteur ait tenu à utiliser des termes anciens ou des termes techniques, soit qu'il ait voulu user dans une intention particulière de mots du langage actuel. De même on retiendra des exemples illustrant de manière suggestive l'argumentation. Enfin deux fiches particulières plus denses seront consacrées à l'introduction et à la conclusion puisque, d'une certaine manière, la démarche du livre tout entier s'y trouve condensée.

Le cas échéant, on sera attentif à la présence de documents iconographiques éclairants, trop souvent considérés comme des compléments mineurs, alors qu'ils sont essentiels à la conduite de l'analyse. Il en est de même des cartes, des croquis, des textes et autres documents adjoints souvent en fin de chapitre ou d'ouvrage.

La présence d'une bibliographie, surtout si elle est sommairement commentée et si elle est organisée selon un ordre logique et thématique, doit être repérée avec soin.

Dans des ouvrages plus spécialisés, l'abondance ou la rareté des notes, l'importance des références aux sources de l'étude et leur précision, la présence d'une partie méthodologique (parfois renvoyée à des annexes spécifiques), voire le contenu même de cette partie méritent un certain repérage dans la fiche de lecture. Car les étudiants ont parfois du mal à saisir qu'il West pas de savoir sans un certain type d'approche et de choix de la documentation. Bien des livres très monographiques présentent beaucoup plus d'intérêt par leur méthode, qui est d'application générale, que dans le contenu de conclusions par trop spécifiques.

A certaines occasions, par exemple en vue de se documenter sur un sujet de dissertation, il sera possible de lire un ouvrage dans la seule perspective d'une des questions particulières auxquelles il s'attache. Mais même dans ce cas on prendra bien garde à ne pas gauchir et détourner la démarche de l'auteur et on n'oubliera pas de porter les références nécessaires à la réutilisation ultérieure éventuelle de la fiche.

Il ne saurait être question dans le cadre de cet ouvrage d'esquisser une bibliographie de l'histoire universelle, même sévèrement sélective. C'est aux étudiants qu'il revient de constituer la bibliographie particulière de leur sujet en exploitant les indications des manuels généraux, en parcourant les fichiers des bibliothèques universitaires et même municipales, en fréquentant régulièrement les librairies spécialisées. Il est recommandé à tout étudiant, à tout niveau, de commencer par défricher une question grâce aux ouvrages de base, puis d'approfondir ses connaissances et de problématiser sa réflexion avec des études plus spécialisées.

Des sources de documentations variées

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Nous n'évoquerons pas ici d'anciens ouvrages "non disponibles" qui n'existent plus dans le commerce et ne peuvent être consultés qu'en bibliothèque. Mais il faut savoir que l'usage de tels ouvrages est de plus en plus nécessaire au fur et à mesure que le niveau de spécialisation des études universitaires s'élève. Parfois utiles au niveau du DEUG, de tels ouvrages sont indispensables en licence et essentiels par la suite. Fort heureusement certains, longtemps non disponibles (ou seulement dans des collections très coûteuses), sont réédités dans des collections de poche.

Nous n'évoquerons pas non plus les revues historiques, certaines de vulgarisation de qualité, comme L'Histoire, d'autres de spécialisation, comme La Revue historique ou Les Annales, Économies, Sociétés, Civilisations. Les étudiants y trouveront souvent le dernier état de certaines questions. Parfois, un article, par ses qualités de synthèse, par l'originalité de sa vision, par la nouveauté du traitement, même d'une question classique, est appelé à faire date. Un tel article vaut bien mieux qu'un livre médiocre. Mais dans l'océan des références à des articles, les étudiants peuvent difficilement s'orienter sans l'aide d'enseignants spécialisés.

Nous n'évoquerons pas enfin la bibliographie en langues étrangères. S'il est vrai qu'en DEUG la documentation en français suffit pour traiter de n'importe quel sujet, c'est déjà nettement moins vrai en licence, à plus forte raison au niveau de la préparation des concours. D'innombrables livres et articles ont été écrits dans les principales langues vivantes étrangères. L'immense majorité des étudiants a étudié l'anglais et doit pouvoir déchiffrer sans trop de difficultés quelques pages d'un livre ou d'une revue écrites dans la langue de Shakespeare. Il faut savoir que la langue des historiens anglophones est bien moins difficile que celle qui est étudiée dans le secondaire. A condition de ne pas capituler avant d'avoir commencé et de ne pas se laisser désorienter par l'originalité de la composition de tels ouvrages en anglais.

Nous n'évoquerons ici que les "collections" utilisables par les historiens. C'est en effet une tendance actuelle de l'édition de ne publier des livres que dans le cadre de "collections" dont l'esprit général est plus ou moins définissable. Certaines de ces collections ambitionnent de couvrir l'ensemble du champ de l'histoire universelle, ou d'un pays, ou d'un thème. D'autres hébergent au contraire des ouvrages très divers, dont certains très spécialisés et d'autres très généraux. Par ailleurs, certaines sont exclusivement historiques, d'autres incluent quelques ouvrages d'histoire au milieu d'une multitude d'ouvrages de toutes disciplines. Enfin on ne saurait oublier que certains éditeurs (Fayard en particulier), qui pourtant produisent beaucoup de livres d'histoire, sont actuellement réticents à structurer leur catalogue en collections.

Manuels et synthèses élémentaires

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Les anciens manuels du secondaire peuvent encore rendre des services, encore que leur perspective soit souvent très "événementielle". L'accent y est mis souvent sur le récit des faits plutôt que sur les structures, sur les tendances profondes inscrites dans la longue durée. Mais la plupart ne sont plus disponibles, sauf les "Malet et Isaac" réédités par Marabout-Université.

Les manuels scolaires plus récents sont souvent étiques, sauf pour le xxe siècle. Mais les textes, les documents et l'iconographie qui les illustrent sont souvent très précieux. A l'apprenti historien, enclin à étudier de façon trop abstraite, ils peuvent apprendre à observer avec ses propres yeux et à découvrir l'irremplaçable valeur du document en histoire.

Peu de manuels simples d'histoire universelle ont été écrits pour les étudiants de premier cycle et le grand public cultivé. Les Précis d'histoire (un pour chacune des quatre grandes périodes historiques) des Presses universitaires de France, anciens et très factuels, sont régulièrement réédités. Les dix volumes de L'Histoire universelle de Larousse (au "Livre de poche") ne le sont pas. D'un niveau plus élevé, d'une très grande clarté et raisonnablement mis à jour, sont les onze gros volumes de la collection "Le monde et son histoire" dirigée par M. Meuleau. Ils ont été réédités, sans les illustrations, en trois forts volumes de la collection "Bouquins".

Extrêmement synthétiques et denses, mais plus spécifiquement destinés aux étudiants que les précédents, sont les volumes de la collection "Histoire-Université" de Hachette-Supérieur. Ses treize volumes, qui actualisent l'ancienne collection "Initiation à l'histoire", couvrent presque tout le champ de l'histoire universelle. Ces deux collections peuvent donner aux débutants un solide bagage et une vue générale sur l'ensemble de l'histoire.

Quelques collections d'histoire adaptées aux besoins du premier cycle

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Destinée à un public cultivé plus qu'aux seuls étudiants, la collection "Que sais-je ?" (PUF), vieille de plus d'un demi-siècle, a fourni une multitude de petits précis d'histoire spécialisée, tous de 112 pages. Beaucoup, par leur densité, leur qualité et la rigueur de leur composition, rendent d'inestimables services pour défricher une question. Quand le progrès des connaissances rend obsolète l'un de ces ouvrages, il est parfois refondu par un nouvel auteur. Cela explique l'existence de deux volumes portant le même titre mais d'auteurs différents. La date de publication est toujours à vérifier pour de tels ouvrages.

La toute récente collection "Histoire-128" de Nathan fournit de très courtes synthèses sur des sujets plus généraux que la précédente, qu'elle entend concurrencer. Récente et déjà classique, la collection "Cursus", lancée par Armand Colin, est en plein développement. Destinée aux étudiants du premier cycle, elle a des ambitions élevées et répond aux besoins des étudiants de tous niveaux. Sa collection historique abrite déjà une grande variété d'analyses en courte et longue durée, de tableaux et de synthèses thématiques et méthodologiques. Dans le même esprit, la collection "Carré-Histoire" chez Hachette élargit son horizon en multipliant ses publications. Le champ de l'histoire de la France contemporaine et moderne est presque systématiquement couvert.

En revanche, la collection "Synthèse-histoire" chez Ophrys semble, pour ses débuts, mettre l'accent sur les questions démographiques, économiques et sociales, traitées de façon assez soutenue. Pour la période contemporaine, surtout le xxe siècle, le choix d'ouvrages de base est plus large. La collection "Nations d'Europe" (Hatier) propose des histoires nationales centrées sur la période contemporaine. Serge Berstein et Pierre Miiza ont publié chez Hatier une Histoire du vingtième siècle (2 t.), une Histoire de l'Europe contemporaine (3 t. parus) et une Histoire de la France au xxe siècle (3 t.) chez Complexe.

La toute nouvelle collection "Thémathèque-Histoire" chez Vuibert entend traiter des grands espaces et problèmes géostratégiques aux xlxe et xxe siècles.

Des collections plus anciennes conservent un réel intérêt. "Le fil du temps" aux PUF ambitionnait de faire un exposé systématique et simple de tous les aspects de l'histoire universelle. Le projet n'a pas été conduit à son terme, mais certains ouvrages de qualité demeurent.

Diversité des collections de poche historiques

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Si les précédentes collections de premier cycle ont pour ambition de traiter plus ou moins systématiquement du champ de l'histoire, il n'en va pas de même de collections de poche qui hébergent à la fois des ouvrages de synthèse très large et des oeuvres portant sur des points très spécifiques. La plus développée sinon la plus ancienne de celles-ci est la collection "Points-Histoire", éditée au Seuil, qui compte plusieurs centaines de titres tout en n'étant qu'un élément de la collection plus générale appelée "Points", orientée vers les sciences sociales.

Signalons l'importance toute particulière, dans cette collection "Points-Histoire", des trois ensembles que constituent La Nouvelle Histoire de la France contemporaine (18 vol. parus) couvrant la période 1789-1974, La Nouvelle Histoire de la France moderne (1483-1783) (5 vol.) et La Nouvelle Histoire de la France médiévale (6 vol.). Textes rédigés par de grands spécialistes, chronologies, bibliographies et index font souvent de ces ouvrages des instruments de travail de première qualité. D'autres collections généralistes contiennent à l'occasion des ouvrages historiques notables. En particulier, "Politique" (Seuil), "10-18" (UGE), la "Petite bibliothèque Payot" (Payot), la défunte "Petite collection Maspéro", voire "Marabout-Université".

Quelques collections, pas exactement de poche d'ailleurs, ont pour spécialité de rééditer, en général chez le même éditeur, des ouvrages classiques, épuisés ou rendus peu abordables par leur prix initial. Les rééditions se font sans l'iconographie ou avec un appareil critique allégé, Tel est le cas des collections "Références" (Larousse), "Quadrige" (PUF), "Bouquins" (Laffont) qui publie aussi quelques grands classiques anciens de l'histoire ou de l'observation politique (Michelet, Tocqueville, A. Leroy-Beaulieu). Arthaud a lancé la réédition à petit prix de sa grande collection "Histoire générale des civilisations". La collection "Pluriel" réédite, en quatre coffrets de deux volumes chacun, l'Histoire de France, éditée par Hachette. Le Livre de poche historique publie la grande Histoire de France en six volumes, dirigée par Jean Favier et initialement publiée chez Fayard.

Des tableaux plus fournis

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Certaines collections présentent des ouvrages plus spécialisées aux contenus plus approfondis. La collection "U" chez Armand Colin a publié des ouvrages de synthèse par périodes ou siècles, du Haut Moyen Âge au xvne siècle pour l'instant, qui constituent d'excellents exposés de la trame événementielle. La collection s'honore d'abriter quelques grands classiques thématiques, tel L'Ancien Régime de Pierre Goubert, ainsi que des ouvrages de méthodologie et de recueils de documents. Ce dernier aspect est plus marqué dans la collection "U2", au format plus réduit que la précédente. Elle publie surtout des textes de synthèse, illustrés par de nombreux documents, ainsi que de précieux lexiques historiques.

Pour l'époque moderne et contemporaine, Masson-Histoire propose trois séries d'ouvrages. La collection "Un siècle d'histoire" (14 titres) traite de chacune des grandes puissances ou régions géopolitiques depuis 1870-1880 environ. La collection "Histoire contemporaine générale" (9 titres) couvre de façon synthétique l'histoire mondiale. La collection "Relations internationales contemporaines" (8 titres) est consacrée à la politique internationale au xxe siècle. Le contenu est très événementiel et la démarche souvent peu problématisée, mais la précision de l'information et la structure des exposés sont souvent fort utiles.

Nathan a également publié des analyses historiques portant sur les grandes nations pour la période allant du milieu du xlxe siècle à nos jours. Sa collection "Fac-Histoire" semble devoir actualiser ces publications.

Originale est la conception des collections aux très nombreux titres, lancées par les éditions Complexe. Chaque volume est centré sur une date, l'événement qui la marque, ainsi que son contexte largement entendu. "La mémoire des siècles" traite de l'histoire avant 1900. "La mémoire du siècle" traite de la période postérieure. Celle-ci est doublée par une collection problématisée: "Questions au xxe siècle".

Certaines maisons d'édition comme Bréal et Ellipses, poursuivant dans la voie ouverte par Delagrave, se sont orientées vers les ouvrages destinés aux étudiants préparant les concours de sciences politiques ou de haut enseignement commercial.

Au plus près des documents, au plus près de la recherche

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Certaines collections se sont spécialisées dans la publication de textes historiques présentés et commentés, intégrés généralement dans une trame explicative substantielle. Telle est la forte originalité de la prestigieuse collection "Archives", fondée par Pierre Nora chez Julliard et éditée aujourd'hui par Gallimard.

La défunte collection "Kiosque" mettait en oeuvre la même approche à partir de documents de presse. Elle couvrait essentiellement les xlxe et xxe siècles. Certaines collections, en particulier "Bouquins" se sont spécialisées dans la réédition de récits de voyageurs ou de témoins des temps anciens.

D'autres collections sont plus orientées vers la présentation des problématiques de la recherche et des débats historiographiques en cours.

Les collections malheureusement disparues, "Questions d'histoire" chez Flammarion et "Dossiers Clio" aux PUF, consacraient leurs courts mais incisifs volumes à la présentation des débats d'interprétation portant sur des questions historiques d'importance. Des documents d'appoint étaient fournis. La lecture de ces ouvrages reste stimulante pour tout étudiant à la recherche de problématiques.

Des collections de haut niveau publient de véritables travaux de recherche adaptés à un large public. Citons "L'univers historique" au Seuil, la "Nouvelle bibliothèque scientifique" chez Flammarion, "Histoire Payot", "Approches" chez Taillandier, "Textes à l'appui" à La Découverte, et enfin les deux collections de prestige de la NRF-Gallimard, la "Bibliothèques des histoires" et la "Bibliothèques des essais".

Pendant longtemps les thèses, rarement diffusées par les canaux de l'édition commerciale, sont restées en pratique inaccessibles aux non-spécialistes. Ce fut un des mérites de la collection "Champs" chez Flammarion que de rendre accessibles certaines grands thèses sous une forme généralement abrégée, en un seul volume le plus souvent, et sans l'appareil critique. La tendance à la publication de thèses, sous une forme élaborée, se renforce dans l'édition commerciale. Ainsi Fayard, parallèlement à son activité éditoriale historique principale qui est de publier des biographies, a rendu disponibles de nombreuses thèses récentes.

Les grandes collections de l'historien

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Pour l'étudiant averti, qui a bien préparé une question avec des ouvrages de base, la lecture des grandes synthèses sera toujours fructueuse. Mais leur accès est souvent difficile. De fort anciennes collections restent encore utiles, à condition d'en connaître les qualités et les limites et de les confronter avec des ouvrages de référence plus récents.

La vieille mais prestigieuse collection "L'Évolution de l'humanité", fondée par Lucien Herr, forte de plus de cent volumes couvrant les quatre sections de l'histoire universelle, comprend nombre de grands classiques dont la connaissance est toujours indispensable, ne serait-ce qu'à titre historiographique. Certains titres ont été réédités chez Albin Michel.

La collection "Peuples et Civilisations", non moins prestigieuse, mais très événementielle, fondée par Louis Halphen et Philippe Sagnac, entendait couvrir en vingt gros volumes toute l'histoire de l'humanité. Certains ouvrages ont été refondus et réactualisés.

La collection "Nouvelle Clio", apparue dans les années soixante est toujours en chantier. Elle a d'autres ambitions et présente toute une série d'ouvrages denses et fort stimulants, en dépit d'inégales réussites. Cette collection d'histoire universelle, de la Préhistoire à nos jours, entend introduire à la recherche. Chaque ouvrage se partage en trois grandes parties : une bibliographie très développée (parfois déjà vieillie), une synthèse sur la question, nécessairement très dense et concise, enfin une partie consacrée aux problèmes d'interprétation et aux directions de recherches. Ces ouvrages, difficiles à manier en DEUG, restent des références incontournables au moment de la licence et des concours.

A côté de ces collections très universitaires, des éditeurs comme les Presses universitaires de France et le Seuil ou encore Armand Colin et Arthaud, ont lancé, en direction d'un vaste public, des grandes collections qui peuvent rendre des services utiles à tout étudiant capable de les maîtriser. Les PUF ont publié une Histoire générale des civilisations (7 gros vol.), puis une Histoire économique et sociale de la France (7 vol.), une Histoire de la population française (4 vol.), ainsi qu'une Histoire des sciences, une Histoire des techniques, une Histoire du socialisme (4 vol.), etc. La qualité pédagogique et l'utilité de ces ouvrages restent remarquables.

Le Seuil s'est lancé, sous l'orchestration de Georges Duby, dans la publication de synthèse plus brillantes, plus illustrées, mais moins utilisables par des étudiants peu expérimentés. L'Histoire de la France rurale (4 vol.), l'Histoire de la France urbaine (5 vol.), et maintenant l'Histoire de la France industrielle dressent de grandes fresques sur l'économie et la société; l'Histoire de la France religieuse (4 vol.), celles de la famille, de la vie privée, des femmes entendent synthétiser les travaux de la "nouvelle nouvelle histoire".

Armand Colin a d'abord inauguré avec Lucien Febvre une collection "Destins du monde", consacrée aux grandes civilisations. Imité par Arthaud, avec "Les grandes civilisations", il s'est ensuite plutôt spécialisé dans les grandes synthèses par pays : sur les États-Unis, sur l'Espagne, etc., par exemple l'histoire de La France et les Français au xIxe et au xxe siècle.

La bibliographie sur la méthode de la dissertation en histoire est encore embryonnaire, mais on peut néanmoins consulter des ouvrages d'initiation à l'enseignement supérieur:

  • ALMERAS J., FURIA D., Méthodes de réflexion et techniques d'expression, Armand Colin, 1991, 9e éd.
  • BARILARI A., Méthode pour la dissertation, SEDES, 1990. - CHEVALLIER B., Lecture et prise de notes, Nathan, 1992. - CHEVALLIER B., Préparer un examen, Nathan, 1992.
  • DÉSIRÉ E., REGRAIN R., WISCART J.-M., Le DEUG d'histoire-géographie, coll. "Réussir", Armand Colin, 1993.
  • DUFAUX F.,LEPOUTRE D., MURACCIOLE J.-M., Le CAPES et l'Agrégation d'histoire et de géographie, coll. "Réussir", Armand Colin, 1991.
  • FRAGNIÈRE J.-P., Comment réussir un mémoire, Dunod, 1986.
  • GARdA B., ROBE P., L'Épreuve d'histoire, la Dissertation, le Commentaire de documents, l'Oral, coll. "Examens et concours", Dunod, 1990.
  • GAUCHON P., BURON T., RAGON A., TOUCHARD P., La Dissertation d'histoire à Sciences Po, Ellipses, 1992.

Certains ouvrages de didactique peuvent se révéler utiles

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  • LEDUC V., MARCOS-ALVAREZ, LE PELLEC J., Construire l'histoire, col!. "Didactique", B. Lacoste, CRDP Midi-Pyrénées.
  • MONIOT H., Didactique de l'histoire, coll. "Pédagogie", Nathan, 1993.
  • NOuSCHI A., Initiation aux sciences historiques, coll. "Fac-Histoire", Nathan, 1993.