Thyristor/Caractéristique
Le thyristor
[modifier | modifier le wikicode]Le thyristor (ou "Diode commandée") est un semi-conducteur de structure PNPN (P étant un semi-conducteur Positif et N négatif) assimilable à un ensemble de trois jonctions ; il constitue un interrupteur unidirectionnel à fermeture commandée (voir la diode). Outre l'anode A et la cathode K, il est muni d'une électrode de déblocage ou gâchette.
Modes de fonctionnement
[modifier | modifier le wikicode]- Si la tension v à ses bornes est négative, le thyristor est bloqué ; il n'est parcouru que par un faible courant inverse. Il faut veiller à ne pas dépasser la tension inverse maximale (risque de détérioration).
- Si la tension devient positive, le thyristor reste bloqué ; il n'est parcouru que par un faible courant de fuite direct. Il faut veiller à ne pas dépasser la tension directe blocable à courant de gâchette nul (toujours risque de détérioration).
- Si la tension v est positive, et que l’on fait passer une impulsion de courant dans la gâchette, le thyristor s'amorce et devient passant. Il faut veiller à ce que la durée de l'impulsion soit suffisante pour que le courant dans le thyristor soit supérieur au courant d'accrochage.
- Quand il est conducteur, le thyristor se comporte comme une diode. Seule sa chute de tension directe est un peu plus forte.
- Il ne se bloque que lorsque le courant direct s'annule. (En réalité, il se bloque lorsque le courant qui le traverse devient inférieur à une valeur limite appelée courant de maintien). Après l'amorçage, la gâchette a perdu son pouvoir de contrôle.
Caractéristique statique
[modifier | modifier le wikicode]Lors de l'étude des redresseurs à thyristors, on utilise la caractéristique schématisé suivante. Elle comprend trois grandes parties :
- OA, tension négative, thyristor bloqué
- OB, tension positive, thyristor bloqué, pas d'impulsion sur la gâchette
- OC, après l'envoi d'une impulsion alors que v est positive, le thyristor est passant
Voici la description plus précise des différentes parties :
- 1 : Avalanche, ou tension de claquage négative
- 2 : Courant inverse
- 3 : Courant de fuite direct
- 4 : Tension d'amorçage (claquage positive) directe
- 5 : Courant de maintien
- 6 : Courant de conduction
On remarquera que, selon l'importance du courant de gâchette, la valeur de la tension directe pour laquelle se produit le déclenchement est différente. |
Principales caractéristiques limites
[modifier | modifier le wikicode]Le fonctionnement est un peu spécifique. Pour l'amorcer (laisser passer le courant entre l'anode et la cathode), deux conditions sont possibles :
- Tension anode-cathode supérieure à une tension spécifique dépendant du modèle. Un thyristor peut donc démarrer sans tension de contrôle.
- Courant de gâchette supérieur à une valeur spécifique.
Une fois amorcé, le courant anode - cathode doit rester supérieur à une valeur dite d'accrochage pour maintenir la conduction.
Pour l’utilisation d'un thyristor dans un redresseur, il faut s'assurer que
- Le courant direct ne s'établit pas trop rapidement (limitation du ), sinon des échauffements locaux détruisent le composant.
- La tension directe appliquée au thyristor bloqué ne croit pas trop rapidement (limitation du ),sinon il s'amorce sans impulsion de déblocage.
- Après le blocage, une tension positive n’est pas appliquée à ses bornes avant un intervalle de temps suffisant, sinon il se réamorce sans impulsion de gâchette. Cet intervalle, désigné par est appelé temps de blocage.